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John Constantine, Hellblazer tome 11 sur 2

Sean Phillips (Illustrateur)Charlie Adlard (Illustrateur)Warren Pleece (Illustrateur)
EAN : 9781401255299
336 pages
Vertigo (18/08/2015)
4/5   1 notes
Résumé :
In this new Hellblazer collection, John Constantine, while scouting for blackmail victims at an orgy, John finds himself accidentally summoning up sinister beings known as the Mendw, with terrible consequences for an anorexic girl and her abusive father. Plus, cattle mutiliations in Yorkshire hold no interest for Constantine until a nosy tabloid reporter chases him out of London. Once in the country, John discovers that one of the villagers is transforming into a w... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à In the line of fire (épisodes 97 à 107) qu'il faut avoir lu avant. Il contient les épisodes 108 à 120, initialement parus en 1996/1997, tous écrits par Paul Jenkins, dessinés et encrés par Sean Phillips (à l'exception de l'épisode 108 dessiné et encré par Charles Adlard, et de l'épisode 115 dessiné et encrés par Warren Pleece).

Épisode 108 – John Constantine se retrouve à aider Jenny Carpenter, une pauvre jeune fille dont le père a pris en charge sa carrière de gymnaste de haut niveau, avec des méthodes assez coercitives. À cette occasion, il fait la connaissance de Laura l'entraîneuse de Jenny. Épisode 109 – John Constantine se retrouve avec Chas, en pleine cambrousse dans une ferme à enquêter sur des mutilations de bétail. Épisodes 110 à 114 – John Constantine s'est mis à fréquenter Danita Wright, une journaliste américaine. Il se retrouve embringué dans une lutte entre les chevaliers immortels de la Table Ronde et un dénommé Meardon qui est à la recherche d'une boîte contenant un artefact magique de nature inconnue.

Épisode 115 – Constantine doit dissuader Greg (l'ancien ami de Danita) de l'importuner. Épisodes 116 & 117 – Les fantômes des individus enterrés dans le cimetière d'à côté se manifestent et ils ne sont pas contents pour une raison indiscernable. Épisode 118 – le temps est venu pour Michelle (la copine de Rich) d'accoucher, alors que la mère de Straff (la propriétaire de l'appartement de John) se meurt. Épisode 119 – John Constantine perçoit une catastrophe imminente (un avion sur le point de s'écraser sur Londres) alors que d'autres catastrophes passées semblent s'y mêler. Épisode 120 – John Constantine fait la tournée des potes en les présentant à un individu qui reste dans l'ombre.

Ce tome s'ouvre avec une histoire en un épisode, noire à souhait, dans laquelle Constantine fait face à une entité démoniaque qu'il roule dans la farine, tout en manipulant des richards trop crédules, avec une pauvre jeune fille écrasée par les attentes de son père. Les dessins de Charles Adlard sont également noirs à souhait, avec un encrage un pâteux qui ménage des zones d'ombre et qui montre des individus grignotés par la noirceur. le niveau de détails est bien géré pour que le lecteur n'éprouve pas l'impression qu'on le balade dans des décors en carton-pâte. Constantine n'est peut-être pas tout à fait assez caustique, mais Paul Jenkins respecte bien le cahier des charges de la série, et le lecteur se dit qu'il a réussi à mettre en phase sa personnalité et les spécificités d'Hellblazer.

L'épisode 109 reste dans le ton, avec Constantine plus à l'aise à la cambrousse que son pote Francis Chandler (surnommé Chas, chauffeur de taxi), avec des sous-entendus de zoophilie avec les moutons, un bon niveau de cynisme, et une manifestation surnaturelle ambigüe à souhait. Sean Phillips est de retour en pleine forme avec ses dessins eux aussi mangé par le noir, à destination d'adultes, sans aucune velléité de séduction graphique en faisant joli.

Le lecteur attaque donc la pièce de résistance assez confiant en Paul Jenkins pour réussir une histoire du même acabit en 5 épisodes. Ce scénariste a établi de nouveaux personnages secondaires dans les épisodes précédents, en particulier Rich, une sorte d'adolescent attardé, sans boulot, rebelle à l'ordre établi sans être méchant et bientôt papa, sa copine Michelle étant enceinte. Les interactions entre Rich e John fonctionnent bien, ce dernier faisant montre d'une condescendance vacharde à l'encontre de son ami un peu simplet. le scénariste pioche dans la légende arthurienne pour nourrir son intrigue du point de vue de l'antagonisme, mais aussi de la symbolique vis-à-vis de l'Angleterre en tant que nation. Tous les éléments sont en place pour une histoire classique de John Constantine.

Les dessins de Sean Phillips conservent leurs caractéristiques : un encrage passant de traits fins et précis, à des traits plus grossiers et pâteux pour marquer la noirceur de ce qui est montré. Il évite de s'attarder sur des images trop descriptives, préférant ménager des parts d'ombres plus évocatrices, tout en restant dans un registre figuratif, sans s'aventurer vers l'abstraction. Il nourrit ses décors et arrière-plans d'éléments concrets, avec des accessoires ou des façades typiquement anglaises. Phillips a l'art et la manière de doser la densité d'informations visuelles pour que le lecteur n'ait ni l'impression que les cases sont vides (même quand l'arrière-plan n'est pas représenté), ni celle de devoir déchiffrer des cases surchargées.

L'artiste sait également trouver le point d'équilibre entre ce qu'il montre et ce qu'il laisse dans l'ombre pour les éléments surnaturels et les monstres. Ces pages ne recèlent pas des trésors d'inventivité visuelle dans un défilé de créatures toutes plus spectaculaires les unes que les autres. Les histoires de Constantine fonctionnent d'autant mieux que le surnaturel provient d'un décalage réduit entre une solide réalité et des éléments fantastiques en faible nombre et pas trop énormes. de ce côté, la représentation de Sean Phillips est parfaitement adaptée à cette approche. Lorsque le surnaturel s'impose au premier plan (par exemple une tête sectionnée qui parle encore, celle de Bran), l'artiste le représente au premier degré, sans insister sur les éléments trop difficiles à avaler. Cette tête parle avec un cou sanguinolent au niveau du décollement, sans insister sur le reste (en particulier comment la bouche peut proférer des sons, alors qu'il n'y a plus de cordes vocales).

Sean Phillips réussit plusieurs images saisissantes (en particulier cette tête qui parle) qui s'intègrent dans une narration visuelle fluide et claire. le travail de James Sinclair (le metteur en couleurs) est appréciable. Il sait faire ressortir les surfaces les unes par rapport aux autres, tout en restant dans une palette assez sombre. Il utilise les couleurs plus vives avec restreinte et de manière opportune, par exemple pour mettre en avant une manifestation surnaturelle de nature bénéfique.

Le lecteur se laisse donc emmener dans ce récit, avec une trame de fond en rapport direct avec l'Angleterre et son histoire, et des personnages sortant de l'ordinaire. Mais au fur et à mesure de ce scénario inventif et de cette intrigue bien troussée, il ressent un manque d'intensité. Rich est parfait dans son rôle d'adolescent attardé, par contre il ne reflète pas une réalité sociale crédible. D'ailleurs la dimension politique (omniprésente dans les récits de Jamie Delano, et régulièrement présente dans les récits de Garth Ennis) ne convainc pas du tout dans ce récit. D'un autre côté, ce n'est pas non plus une obligation. Au fil des épisodes, John Constantine peine à retrouver son mordant et ne se conduit pas en beau salaud, prêt à sacrifier les autres pour le bien commun. Il est sarcastique et sait se montrer vachard, mais son bon fond ressort au premier plan. Finalement, le lecteur a du mal à s'impliquer totalement dans l'enjeu du récit parce que le scénariste n'arrive pas à le faire douter sur le prix à payer.

Le cas de Dana Wright est assez problématique. du fait des coups durs qui continuent à lui tomber sur l'imper, Constantine développe une relation affective et charnelle avec une journaliste américaine appelée Dana Wright. Tout au long de ces épisodes (et des suivants), le lecteur attend un minimum de personnalité, d'histoire personnelle pour cette femme, qui ne viennent jamais. Elle offre gentiment un réconfort à John Constantine. le lecteur les voit partager le même lit, tailler le bout de gras rapidement, plutôt de manière fonctionnelle, sans que son caractère ou ses motivations ne ressortent. Impossible dans ces conditions de s'intéresser à ce personnage.

Ces 5 épisodes qui forment "Last man standing" sont agréables à lire, bien troussés, avec une partie visuelle intéressante et pleine de personnalité, sans qu'ils n'arrivent à susciter une implication viscérale du lecteur. Ce dernier passe donc aux 6 épisodes restants. Celui concernant l'ancien amoureux de Dana Wright repose sur une intrigue classique, avec des dessins compétents et dans la lignée de ceux de Phillips. Mais il reste difficile d'éprouver une affection particulière pour Dana Wright (par contre, le lecteur ne voudrait pas être à la place de l'éconduit trop insistant). Dans les 2 épisodes suivants, Paul Jenkins raconte une histoire de fantômes pas contents, avec une chute un peu tirée par les cheveux, des dessins à nouveau bien noirs de Sean Phillips. le scénariste réussit quelques portraits bien acerbes du comportement mesquin de plusieurs personnages qui donnent de l'épaisseur à la noirceur du récit.

Dans l'épisode 118, Paul Jenkins lie de manière pesante la naissance d'un personnage avec la mort d'un autre sans se montrer convaincant. Il utilise l'inadéquation de Constantine pour être utile aux préparatifs pour se rendre à la clinique, comme un ressort comique, assez facile. On est très loin de la noirceur d'Ennis montrant Constantine inutile devant une de ses amies entre la vie et la mort sur un lit d'hôpital. L'épisode 119 est un exercice de style plus réussi sur la perméabilité psychique des catastrophes entre elles, une variation mystique que Jenkins arrive à faire fonctionner. le dernier épisode est le numéro anniversaire des 10 ans d'existence de la série, avec un tour d'horizon rapide des potes (encore vivants) de Constantine (y compris un barbu revêche de Northampton, restant dans l'ombre), et une évocation des défunts liés à ses actions. C'est plutôt agréable pour un lecteur de la première heure, sans être particulièrement révélateur ou même sentimental.

Ce nouveau tome des épisodes de la série écrits par Paul Jenkins se révèle aussi agréable que les précédents, avec quelques pointes de méchanceté pénétrante réussies, et un ton global manquant de mordant. Sean Phillips donne une apparence visuelle très particulière à la série, bien adaptée, entre une Angleterre ordinaire et banale, et des entités surnaturelles malveillantes tapies dans l'ombre, ainsi que des penchants malfaisants d'êtres humains se manifestant par la noirceur marquant leur visage ou leur silhouette. Mais le lecteur ne retrouve pas l'intensité de la méchanceté viscérale de Garth Ennis ou le désespoir existentiel et sociétal de Jamie Delano. Dans le fond, peut-être que Paul Jenkins est un individu trop gentil pour pouvoir faire exister John Constantine.
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Dessins de Fred Pham Chuong sur scénario de Paul Jenkins.
EAN 9782731690811
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