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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avant même l'histoire, celle de Benjamin, sculpteur, qui lors de belles vacances à Cadaquès, a pris en photo à son insu une belle brune allongée sur le sable (oui, celle de la couverture de la BD), et qui après l'accident de voiture qui laisse sa femme dans un coma, ne peut s'empêcher de partir à sa recherche, c'est le dessin qui percute. Brut, lumineux, doux. C'est le dessin qui mène la danse de ce récit, qui transporte, par ces tons orangés, bleus, par ces grandes vignettes de paysage méditerranéen quasiment vides mais tellement évocatrices. Les mots derrière nous racontent une histoire, mais les dessins la font vivre. Et on comprends mieux, après recherches, pourquoi ce sentiment est si fort dans ce roman graphique. A l'inverse de ce qui se fait habituellement, c'est Laurent Bonneau qui a d'abord réalisé les planches, avant de les envoyer à Jim pour qu'il les scénarisent. Bref, tout au long des pages, les dessins s'enchainent, tous aussi doux que ce que j'attendais.

Quant à l'histoire, elle, n'est pas si douce. D'abord ce drame, cet accident de voiture qui suspens entre la vie et la mort la femme de Benjamin, et qui le laisse dans cette bulle si spécifique et particulière : celle où l'espoir ne meurt jamais. Comment reprendre gout à la vie lorsqu'on ne sait pas si on va tout perdre ? Et Benjamin voit dans la recherche de cette femme sur cette photo la réponse. Benjamin rencontre et côtoie toute sorte de personnages, parfois caricaturaux (la manager mafieux, la vieille dame de l'hôpital), parfois touchant (la mère de sa femme). Les dernières pages m'ont serré la gorge si fort...

J'ai trouvé cette histoire douce et abrupte à la fois, mais terriblement réaliste. Bref, j'ai aimé.
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Comment survivre à la lente agonie de la personne qu'on aime ? Depuis l'accident de voiture, Benjamin ère dans les couloirs de l'hôpital et auprès de Romy qui lutte entre la vie et la mort, dans le coma. C'est un sentiment atroce, indescriptible auquel Jim a su donner les mots qu'il faut, permettre les rencontres nécessaires pour ne pas perdre pied…

Pourtant, contrairement à la majorité des bandes-dessinées, les auteurs ont décidé de partir des dessins de Laurent Bonneau pour donner corps à un récit cohérent ; tout comme Benjamin qui doit s'atteler à une exposition d'au moins 50 sculptures en partant de rien. Son modèle fétiche est dans le coma, défigurée et plus proche de la mort que de la vie…

Mais il lui reste une photo prise en vacances, ce séjour juste avant l'accident. Une plage animée où se trouve, au centre de l'image, une femme allongée qui a immédiatement attiré le regard de l'artiste. Plutôt que de se morfondre à espérer un miracle à l'hôpital, Benjamin va entamer la démarche folle de retrouver cette belle inconnue.

Une quête assez déroutante. Alors que sa compagne se meurt, lui court déjà après une autre. Pourquoi ? Que va-t-il faire s'il la retrouve ? Au fil des allées et venues entre son atelier et l'hôpital, entre chez lui et Cadaqués où Benjamin a photographié cette petite crique au bord de la mer : le lecteur se perd dans les émotions ressenties. Entre culpabilité de ne pas être aux côtés de Romy et ce désir persistant de retrouver la belle inconnue.

Une histoire de rencontres avec les possibles mannequins improvisées de la plage et une dame qui vient chaque jour accompagner son mari cancéreux pour ses traitements. Une dame souriante, pipelette, qui réchauffe le coeur de l'homme qui ne peut rien faire pour Romy encore et toujours alitée. Sans oublier les rendez-vous avec les amis et la famille… Certains savent et compatissent, d'autres ignorent tout, les rendant insouciants de la tragédie qui a eu lieu.

Mais ce récit ne serait rien sans la belle endormie. Elle fut la muse de l'artiste et c'est encore elle qu'il cherche, inconsciemment, en partant à la rencontre de ces inconnues qui auraient pu être cette mystérieuse femme allongée sur le sable des semaines plus tôt. Alors il lui parle, il la voit dans ses songes et c'en est presque un bel hommage à cet amour, même quand il devient intime avec d'autres.

Un ouvrage doux et tendre à la fois, après la violence de l'accident qui hante encore l'esprit de Benjamin. Mais le fil conducteur écrit par JIM nous entraîne dans sa recherche de l'inconnu et son envie d'échapper à la réalité. le dessin réaliste de Laurent Bonneau, entre représentation photographique et fusain, succession de teinte dominante ou simplement de touches de couleurs dans une planche grisâtre, … une façon de dépeindre un parcours chaotique dans une vie et des souvenirs qu'il engendre.
Lien : https://sambabd.net/2021/08/..
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Un couple en voiture, une petite route de montagne. Romy conduit, Sébastien est concentré sur la photo d'un paysage. Il s'est aperçu, en agrandissant, qu'il avait pris la photo d'une jeune femme brune, se prélassant sur le sable. Il la caresse du bout des doigts.
Soudain, c'est l'accident. Romy est plongée dans le coma, Sébastien, s'en sort physiquement.
On va suivre Sébastien, dans un parcours chaotique et désespéré. Il enquête pour retrouver la jeune femme brune de la photo, et en même temps, visite Romy à l'hôpital. Impuissant et coupable d'être toujours en vie.
Son angoisse de voir mourir Romy et en même temps, l'instinct de vie qui le pousse à rechercher la jeune femme brune de la photo.
Deux mondes opposés où Sébastien tente de survivre : « Un monde en mouvement, qui danse et s'agite à l'air libre, et un monde à l'arrêt, qui respire sous assistance dans une chambre étroite… et entre les deux mondes, un pied entre la vie et la mort, se tiennent ceux qui se taisent et souffrent en silence. Ceux qu'ils appellent « les chanceux », « les miraculés »… Et dont je fais partie. »

Étreindre les êtres qui nous sont chers, étreindre la vie. Même inconsciente, la proximité avec Romy est forte. Elle lui parle, elle le comprend, elle le conseille et ses mots sont doux. Sébastien entend Romy qui lui dit :
« Savoir que du beau t'attend, et que c'est normal… et même quand je te regarde, je sais que tu es déjà dans l'après. »

C'est en même temps une observation précise et fine du monde hospitalier avec les autres familles rencontrées comme Marie-Yvonne, dont le mari est (soi-disant) hospitalisé pour cancer :
« Nous souffrons d'un mal incurable qui s'appelle l'espoir. Il y a urgence à n'en pas guérir, croyez-moi ».
C'est également les soignants dont le médecin qui suit le coma de Romy. Les attentes de la famille, les réponses du médecin :
« Et ça dure comme ça pendant 20 mn. Tu t'écoutes poser des questions, tu l'entends te répondre et tu sais que tu n'apprendras rien. Il te parle d'une voix posée, il te parle d'un dossier et il raccrochera, puis se tournera vers le dossier suivant.
Et toi, tu as envie de hurler. « Il faut du temps, il faut être courageux », il dit.
« Connard. »

Le graphisme accompagne harmonieusement le texte. Certaines planches sur la totalité de la page, sont même de petits tableaux à part entière, par leur beauté, par l'évocation précise du sentiment.
Je pense à celle de la crique, page 158 : un homme de dos, (Sébastien) regarde la mer sous la pluie.
Mais on comprend aussi qu'il n'y a pas eu de scenario indiquant le graphisme à suivre, car certaines planches ne correspondent pas au texte. On sent qu'elles ont été rapprochées sans trop de raison.
On le comprend d'autant mieux que Jim et Laures Bonneau expliquent leur façon de travailler : pas de scenario préalable. Chacun travaille, ils communiquent ensemble et construisent le récit au fur et à mesure de l'avancée de chacun.
« Nous avancions simultanément en fonction de ce que proposait l'autre.
Laurent a commencé avec le dessin d'un ami sculpteur. (…) Jim s'est accroché à une photo prise sur une plage. (…) A partir de cette photo, j'ai découpé les quelques pages d'ouverture. Un début d'histoire, une promesse peut-être. Un trajet en voiture, un accident… »
Laurent Bonneau (illustrateur)
« Pour moi, c'était une sensation très plaisante de constater qu'il savait toujours quoi faire de ce que je dessinais (seules 10 planches n'ont pas trouvé leur place sur les 300 réalisées au total). »
Malgré ce léger bémol, l'ensemble est très réussi.

Un roman graphique qui suscite l'émotion sur un sujet sensible et douloureux.




Lien : https://commelaplume.blogspo..
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Un retour de vacances de Cadaquès, en Catalogne espagnole. Une photo d'une inconnue allongée sur la plage. Une exposition de sculptures à venir. Et un terrible accident de voiture.
Voici les éléments qui vont bouleverser la vie de Benjamin, sculpteur de Narbonne. Face à au coma de sa compagne Romy, nous allons suivre la longue et terrible épreuve de l'attente, de l'espoir, du désespoir et de la fuite. Avec comme échappatoire, cette quête (illusoire ?) de la femme de la photo de Cadaquès, et la création artistique.
Le dessin est très puissant, très graphique. Certaines planches sont à la limite de l'abstrait. Les auteurs expliquent en postface le mode opératoire de leur projet : les textes du scénariste ont été ajoutés aux planches proposées par le dessinateur, construisant et assemblant par itérations successives un puzzle graphique et narratif.
Mon ressenti, et peut-être la conséquence de ce projet, c'est un roman graphique sans doute plus long que nécessaire, et une difficulté à s'attacher réellement aux personnages. Mais malgré cette longueur, je n'ai pu m'empêcher de tourner les pages et dévorer le livre.
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On sait qu avec Jim, cest un recit qui se construit, petit a petit. Un rythme plutot lent, qui donne le temps d observer les vignettes, nous laisse naviguer a notre gre, selon notre envie d avancer et de savoir. Car ce livre tend vers un quelque chose. Qui ne se devoile pas. Faire face a ses emotions, cest ce que je retiens de cet ouvrage.
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En remerciant les beaux commentaires de babelionautes comme ceux de Wyoming, Marina53..et ceux et celles que je lis, qui m'ont permis de découvrir ce magnifique roman graphique..
Un couple amoureux, à Cadaquès, la mer...une photo opportune prise par le jeune homme sculpteur Benjamin ...un accident de voiture et tout bascule une fraction de seconde...sa compagne Romy grièvement blessée, hospitalisée sombrera par la suite dans le coma...
L'amour, la mort entrelacés la culpabilité...Le vide de l'absence qui mord à chaque seconde celui qui reste debout, vivant avec l'espoir et ses tourments...en vision fantomatique, Benjamin parle à sa douce ..court après des chimères, il doit continuer malgré tout son travail ...Une exposition à préparer coûte que coûte, il sculpte inlassablement le visage de son amoureuse...et recherche avec frénésie la silhouette de la jeune femme sur cette photo qui a figé cette maudite journée.. il sculpte inlassablement en emprisonnant l'amour et ses souvenirs, ...oublier les aller -retours à l'hôpital, les médecins... Rester vivant, ..attendre en semi-liberté que le vie revienne...que tout redevienne comme si de rien n'était.
une très belle histoire d'amour, délicate.. les tons colorés et tranchants associés aux personnages soulignent des ambiances et des humeurs,..Le paysage épuré retranscrit à merveille les silences..l'horizon..la mer...
Album magnifique émouvante histoire !
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Assurément, les dessins sont très beaux, particulièrement à mon goût, tous ceux qui illustrent Cadaqués, Narbonne, la mer. le choix des couleurs est judicieux et adapté aux situations qu'il s'agisse de l'atelier, de l'hôpital, de l'exposition avec des nuances de rouge qui portent en quelque sorte au paroxysme la quête réalisée par Benjamin d'une femme hypothétique, à peine entrevue dans l'objectif de son téléphone, au point que cette photo l'obsède, tout en restant conscient qu'aucune ne remplacera celle qu'il aime et qui s'en va doucement dans le coma suite à un accident de la route.

J'ai été intéressé par cette quête inutile de Benjamin, un homme perdu dans le chagrin, pas du tout près à passer à une autre partenaire, la sienne demeurant la femme de sa vie malgré la séparation par la mort qui se profile.

Pourtant, il va rencontrer des femmes, toujours en cherchant à identifier celle figurant sur la photo, et même une espagnole sympathique qui fait l'effort d'apprendre le français pour lui, mais c'est trop tôt, son deuil n'est même pas commencé.

Un scénario original qui met en forme une histoire pourtant banale en lui donnant une dimension assez forte, surtout par la qualité des coups de crayon et l'imaginaire des protagonistes dans lequel j'ai aimé l'engloutissement progressif où peut se laisser aller le lecteur.
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Un sculpteur prend par hasard en photo une inconnue sur une plage. La posture de cette femme au visage caché l'intrigue et le fascine. Ce qui interpelle sa compagne qui conduit quand soudain c'est l'accident. Un roman graphique qui donne la sensation de nous envelopper vers une multitude d'émotions : douceur, sensualité, nostalgie, choses de la vie, beauté, questionnement, poésie et originalité quant à la construction expliquée en postface.
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Benjamin est un jeune sculpteur qui prépare sa première exposition et dont l'unique inspiration de ses bustes est...Romy dont il est épris. Au retour d'un week-end à Cadaquès, un accident de voiture va faire basculer une vie sentimentale que l'on pensait tracée. Romy est plongée pour un temps dans un coma artificiel que l'on comprend être sans issue. Son statut de donneuse d'organes confère à l'échéance un surplus de dramaturgie mais aussi d'humanité.

Entre la fidélité mémorielle à Romy et le souvenir lancinent d'une belle inconnue photographiée sur la plage de Cadaquès, s'engage une confrontation douce-amère.

C'est donc l'histoire d'une quête. Celle d'une inconnue prise en photo sur une plage.
C'est également une histoire d'adieux.
C'est aussi l'histoire de gens qui s'effleurent, se rencontrent, se quittent dans le vertige de sentiments fugaces.
C'est l'histoire de solitudes qui s'entrechoquent, se reconnaissent.
C'est l'histoire d'une séquence de vie égrenée au travers d'une lenteur contemplative assumée.

L'absence de scenario structuré confère un surplus d'humanité a de furtives images.

Ces images fuyantes accompagnent des impressions versatiles pour donner corps à des ressentis volatils et diffus.

Une succession de palettes de couleurs surannées imprime la rétine pour mieux graver d'insaisissables émotions. Les planches se succèdent, toutes plus belles les unes que les autres sans qu'il ne soit possible d'en extraire une. le dessin imprègne, dissout et liquéfie un texte par moment rare. le crayonné se fait silhouette définitive. le lecteur feuillette, ressens, absorbe, se délaie dans une valse d'impressions.

« le temps passe, les souvenirs s'estompent, les sentiments changent, les gens nous quittent, mais le coeur n'oublie jamais »

Le titre de cette magnifique oeuvre graphique n'aurait-il pas dû être « Empreintes » ?

Une magnifique expérience de lecture méditative.
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Cet album (L'étreinte) sur la vie qui file entre les doigts comme du sable chaud et sec et la mort qui surgit au tournant est tellement étrange... Un malaise me gagne doucement.
Je l'ai terminé hier soir et je ne sais qu'en penser... Je le feuilletais encore ce matin à la poursuite de quelque chose que je n'avais pas compris, pas encore saisi...
Il s'agit de la vie d'un jeune sculpteur qui rentre avec sa compagne de vacances passées dans la province de Gérone en Catalogne ; une voiture les percute de plein fouet sur la route du retour ; il réchappe de l'accident tandis qu'elle est gravement blessée et se retrouve au seuil de la mort plongée dans un coma artificiel.
De drôles de semaines puis de drôles de mois passent ; lui au chevet de sa fiancée, croisant des parents, d'anciens amis, d'autres personnes à l'hôpital aussi perdues que lui. Dans le même temps, il est fasciné par un cliché qu'il avait pris de son portable d'une plage ; au centre de la photographie, le corps d'une femme allongée sur sa serviette de plage occupée à lire, le visage indéchiffrable, une pose parfaite dévoilant une cambrure de déesse, une cheville suspendue en l'air, l'autre jambe étendue dans l'axe de son corps. Il ne sait rien d'elle mais son oeil de sculpteur va graver dans son mémoire le souvenir de ces courbes idéales et il va vivre ou subir une quête impossible ; retrouver cette femme qui l'a éblouie le temps d'une pose et dont il ne sait rien.
Ses pas vont croiser d'autres pas, d'autres trajectoires, d'autres existences ; mais comment des êtres à l'esprit perturbé par le deuil, par une quête insensée ou par la colère, par le doute, par le repli sur soi ou bien par la mésestime de soi peuvent-ils reconnaitre dans l'autre leur alter ego ?
Trahison, opportunisme, vivre tout simplement ? Pourquoi est-ce si difficile de vivre une histoire normale ? Pourquoi est-ce si difficile de vivre sa vie ?
Entre la peur et l'attente, il y a certainement de l'espace pour les rêveurs…
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