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Grand merci à Cécile de m'avoir fait acheter cet ouvrage :

C'est l'histoire truculente d'un tableau qui met le feu aux poudres au sein d'un petit village , niché au coeur des Ardennes liégeoises, en Belgique: une contrée à l'apparence tranquille , avec son charcutier, ses artisans, ses riches, ses veuves, ses amours , son curé , que l'auteur égratigne à sa façon, fine et ironique,il s'en moque allégrement ainsi que des rites catholiques ...le curé Duchevet : " Quelques rides à peine, comme les rayons d'un ostensoir autour de ses yeux rieurs ...." .

Une trés jolie personne, Thérése, la fìlle du charcutier est approchée par le peintre José Cohen, éléve de Modigliani, il l'a convaincue de poser nue sur un rocher , au bord de la rivière ....

Le tableau est demeuré secret jusqu'à ce qu'un journal local en dévoile l'existence.....

Scandale, effervescence : l'auteur excelle à peindre l'ambiance glauque , méfiante , trouble et pesante de l'après guerre , nous sommes en 1957....

Les secrets liés à la résistance remontent à la surface, où l'on cultivait le secret bien sûr , mais pas que.
Certains en profitent pour régler des comptes avec leurs concitoyens , ceux qui étaient déportés cherchent à savoir ce que faisaient leurs épouses et leurs amis durant cette longue période .

Ces histoires du passé qu'il serait peut -être bon de ne pas révéler mais que le présent ne taira pas ....
José Cohen , artiste portraitiste juif a fui Liège durant la guerre ...
Que deviendra ce tableau intitulé Baigneuse nue sur un rocher"? Et les protagonistes de cette histoire ? Les paysans conventionnels , un peu arriérés, frustres, ne comprennent pas le portrait de José ....
Je n'en dirai pas plus ....
L'auteur observe ses personnages au plus près , d'une maniére exquise , à l'aide d'une écriture élégante , semblable à une toile pointilliste et colorée, impeccablement travaillée ....

Il portraitise au petit point par petites touches, fines et poétiques telles, que le lecteur découvre et visualise chaque personnage comme s'il l'avait en face de lui .
Il nous précipite dans le récit qui révèle le passé pour en assumer le présent ...dialogues savoureux , secrets révélés , amour et violence , jalousie, trahison, omission et manipulation, duplicité et compromission, vengeance, lâcheté et tromperies, malheurs de la guerre, infamie, incivisme , trafics , révélations insidieuses, terrasser le passé ? Boîtes à secrets , remous.....

Réveil des vieilles querelles , au lieu de plonger son lecteur seulement au coeur de la société de l'après guerre , l'auteur , à sa maniére truculente et savoureuse , étoffe et dénoue les activites troubles , voire les crimes liés à cette période .
La fin est surprenante , accrocheuse , dramatique et .... Amusante ....
Du grand art!
Extraits :
" Tu n'as jamais eu les genoux , les bras, le ventre qui rient ?
Monsieur José m'a expliqué qu'on a son âme sur toute la surface du corps. Et tu vois, dans ce moment - là, personne ne m'a dit quelque chose de si juste , de si vrai, sur ce qui m'arrivait.
C'est pour cela que j'ai recommencé à poser....."
"Quant à Emma, son Emma , son amour, il la bourra de cochonnailles sur un ton paisible, mais sans réplique .Sa beauté s'éteignit , confite dans la graisse, engloutie dans les camisoles et les culottes monstrueuses que Léopold pendait au fil à linge en pleurant ."...



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Thérèse a 16 ans, elle est très belle.
Chaque jour, elle vend les produits de la charcuterie de son père Léopold dans sa boutique.
Léopold est aussi tueur de cochons dans les fermes des environs.
Le roman commence en 1957 dans un petit village ardennais, en Belgique.
José Cohen, artiste peintre, s'était réfugié dans le petit village voisin en 1940. Il avait fui Liège et abandonné sa peinture.
Il vivait là sous une fausse identité : Goebels, petit clin d'oeil de l'auteur.
Avec plusieurs personnalités du village, ils faisaient partie de la résistance;
José remarque la beauté de Thérèse, la belle charcutière et lui demande de poser pour un portrait. Ensuite, il va plus loin et la peint nue sur un rocher au bord de la rivière du coin.
José a l'intention d'exposer cette peinture sans révéler le nom de son modèle dans une galerie à Liège mais un article paraît dans la presse locale et c'est le scandale.
Thérèse est une jeune fille épanouie qui au contact de la pose pour un peintre s'est éveillée à la conscience de son corps. Elle amoureuse de Libert Lemaire et c'est réciproque.
On retrouve José étendu raide mort chez lui.
Armel Job nous dresse le portrait de tous les personnages qui ont gravité autour de José avec leurs secrets de naguère ou d'aujourd'hui qui pèsent bien lourd.
Comme d'habitude, l'auteur dresse très plausiblement tous les portraits des uns et des autres.
Au début du récit, j'ai été un peu rebutée par la description qu'il fait du charcutier, Léopold. Il nous le décrit comme une brute sanguinaire.
Le portrait de sa femme Emma est vraiment écoeurant. Je ne reconnaissais pas le style d' Armel Job.
Après, j'ai retrouvé l'auteur et son goût pour les intrigues villageoises situées dans la campagne belge.
Un très bon roman où chaque détail a son importance pour le dénouement de l'histoire.
J'ai connu l'existence du roman grâce à Latina qui m'avait aussi renseigné "La femme manquée". J'avais plutôt lu ses derniers romans que j'ai beaucoup appréciés également.
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Armel Job est un MAITRE ! Armel Job n'écrit pas, il nous susurre à l'oreille une série de petites choses quotidiennes, qui une fois semées, lentement, sournoisement, suivent le chemin de nos neurones, nous font réfléchir...et puis s'emparent de notre coeur.
Oui, Armel Job est un maître car il réussit tout à la fois dans ce livre à captiver, à attendrir, à amuser.

Comment?
D'abord, il n'a pas son pareil pour décrire le physique des personnages. Ses peintures tout en finesse, en poésie, en justesse et en même temps avec une touche d'humour nous donnent à voir le personnage comme s'il était devant nous. C'est le seul auteur qui ne me donne pas envie de passer les lignes descriptives, alors que Balzac m'ennuyait férocement !

Quant à la psychologie...Jamais il ne fait preuve de lourdeur ! Il nous "donne à voir" au lieu de nous servir les caractères sur un plateau. Il entre dans les coeurs et dans les têtes de ses personnages .

Et puis l'histoire en elle-même commence par des petits moments de la vie. On entre dans les maisons; on se pose déjà des questions sur certaines personnes. Et au fur et à mesure des pages, le passé surgit, à coup de petites allusions. le suspens s'installe. Et le passé (l'époque de la Résistance) devient de plus en plus lourd...pour arriver à une fin magistrale, haute en couleurs, à la fois surprenante, dramatique, puis très amusante.

Un petit mot de l'histoire, peut-être? Nous sommes dans un petit village des Ardennes liégeoises, en Belgique (je précise car beaucoup de non-Belges ne connaissent rien de la Belgique, à part Bruxelles et quelques villes flamandes, alors que la Wallonie est une perle)...
La jeune fille du charcutier, Thérèse, est approchée par le peintre José Cohen, élève de Modigliani. Il veut la peindre nue, car pour lui, "quand on fait un portrait, on observe le modèle pendant des heures. Il finit par vous oublier. A ce moment-là, ce qu'il a dans l'âme transparaît sur son corps".
Malheureusement, ce portrait "Baigneuse nue sur un rocher" n'est pas "compréhensible" par ces paysans frustres, ou plutôt par cette mentalité encore arriérée...Nous sommes en 1957 !
Le village va commencer à jaser; les secrets datant de la guerre vont refaire surface...pour notre plus grand plaisir !

Il va falloir que je m'arrête. Ce roman va encore me trotter dans la tête pendant longtemps. Armel Job, je l'adore. Il me fait penser à d'autres auteurs belges, comme Marie Gevers, Paul Willems, au 20e siècle. D'autres auteurs, contemporains d'Armel Job, comme Eva Kavian, Nicolas Ancion...sont aussi dignes d'être découverts. Ils n'ont pas leur pareil pour recréer une atmosphère. Il n'y a pas qu'Amélie Nothomb, que diable !
Quand donc finira-t-on par apprécier la littérature belge à sa juste valeur ?
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Un tableau sème la panique dans un petit village des Ardennes belges où coule une rivière torrentueuse..

Il y de quoi enflammer Landernau : nous sommes en 1957, et la toile représente la charmante fille du charcutier, sur un rocher au bord dudit torrent.. en costume d'Eve !!

Si le tableau, comme on s'y attend, offense les pruderies du temps, il réveille surtout les vieilles inimitiés, et même les crimes de la sombre période de la guerre, pas si lointaine que cela, et de la résistance, pas toujours ralliée pour le bon motif !

Ce n'est plus un scandale c'est une bombe à fragmentation !

Mais on n'est pas chez Simenon, qui avec un rien tisse une atmosphère oppressante, glauque, irrespirable : rien de sombre ni de cruel dans ce récit joyeux, savoureux, truculent où chacun a des choses à cacher, à venger, à régler pourtant !

Armel Job, découvert grâce à l'ambassade efficace et inspirée de Latina, prend un malin plaisir à camper ses personnages dont il croque le portrait avec une gourmandise parfois féroce- celui de la « patronne » que son mari charcutier tue à petit feu en la bourrant de saucisses vaut son pesant de .. saindoux !

Il campe ainsi tout un petit peuple d'artisans et de commerçants haut en couleurs : un chauffeur de maître qui cache mal son humiliation, ses préférences sexuelles et sa grande intelligence, une femme d'artiste peintre que son double rôle a nerveusement perturbée, une veuve de guerre pas si éplorée qu'elle ne veut bien le dire, un petit jeune homme moderne malgré son prénom démodé et surtout plein de charme qui, sans le vouloir, émeut plus d'un coeur , un charcutier secret, ombrageux et au coup de couteau professionnel, et enfin un curé assez gaillard, rompu aux disputes théologiques – le culte marial lui paraît une offense à la rationalité et à la féminité à la fois, il va falloir qu'il s'en explique avec son évêque, à la fin !

Tout ce petit monde s'agite, le passé remonte à la surface dangereusement, un homme meurt : crime, accident, règlement de compte ? Je vous laisse découvrir ce petit livre drôle et délicieux, campé dans une Ardenne bien vivante et charnelle et, paraît-il, inspiré de faits réels…

Juste deux choses encore.

La première : le déjeuner de réconciliation familiale et de quasi fiançailles a de quoi vous caler l'estomac pour un moment : soupe au boudin noir, gratin de chicons au jambon, carré de porc au chou rouge, et coup de grâce, deux tartes aux prunes !! On sait vivre en pays wallon ! Il n'y a pas que les truculentes flamandes de Brel à savoir ripailler !

Quant à la deuxième, je resterai volontairement évasive: finalement le curé rationaliste n'enverra pas sa lettre au diocèse ! Il a trouvé un autre moyen de se réconcilier avec ce révoltant culte marial.. Je vous laisse le plaisir de découvrir lequel !

Bonne lecture – mais prenez un peu d'Alka Seltzer quand même !…


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Jeudi, 25 octobre 1956.

Imaginez un petit village, ou plutôt deux, perdus dans les Ardennes belges, l'un au sommet d'une colline, l'autre dans la vallée. Et quelle vallée ! Une vallée où coule une rivière, la Velaine, une rivière somptueuse au milieu d'un paysage féérique même si le ciel en Ardenne ne connaît que rarement un bleu étincelant.

Dans l'un des deux villages, il y a une charcuterie. Et dans cette charcuterie, il y a Thérèse, la très jolie fille du « tueur ». N'ayez pas peur ! le tueur ne tue que les cochons, et si vous n'en êtes pas un, vous n'avez rien à redouter. Ah, pendant la guerre, c'était autre chose… Mais la guerre, Léopold (le tueur de cochons), il ne veut plus en parler. Léopold était dans la Résistance. Il y est arrivé sur le tard, mais il faut le comprendre ! Il a fait comme soldat la Campagne des Dix-Huit Jours, et à la fin de la campagne belge de mai 1940, il s'est retrouvé prisonnier des Allemands. Ceux-ci ont décidé de le libérer en 1941, confondus par le fait qu'il avait un nom de famille flamand et qu'il parlait quelques mots du dialecte flamand du Limbourg. C'est après son retour que Thérèse est née, Thérèse sa fille adorée.

Ainsi donc, Léopold faisait partie de la Résistance, tout comme José Cohen, peintre qui eut son heure de gloire avant la guerre du côté de Liège. Cohen, ça ne sonne pas très catholique ! Ce n'est pas un nom juif, ça ? Ah, ben oui ! C'est même la raison pour laquelle il est venu se perdre au creux des Ardennes, là où les Allemands ne faisaient que (rarement) passer. Et puis, il y avait Teddy aussi. Un garçon éduqué venu fuir le STO (Service du Travail Obligatoire) et qui, par la force des choses s'est retrouvé embrigadé dans la Résistance. Après guerre, il est resté dans le coin comme domestique de monsieur Lebège, la grosse fortune du coin. Et Duchevet ! Vous ne connaissez pas l'abbé Duchevet ? C'est le curé local, un homme grand et costaud. Hé, oui ! Lui aussi faisait partie du même groupe de résistants des escadrons blancs. Mais il manque quelqu'un ! le héros ! le seul des résistants du groupe assassiné par les Allemands ! le beau Clément, le séducteur patenté ! La seule victime de la commune tombée « au champ d'honneur » de la Seconde Guerre mondiale, dont vous pouvez voir le nom ajouté au monument aux morts de la commune. (Cela aurait coûté trop cher de dresser un monument pour lui seul.)

José Cohen a repris ses pinceaux après la guerre. Sa spécialité ? Les portraits ! Et quels portraits ! Mais, voilà ! Depuis la guerre, c'est fini les portraits ! Il ne peint plus que de très jolis paysages. Surprise ! Il se présente à la charcuterie et propose de peindre le portrait de Thérèse…

Critique :

Pour qui ne connaît pas l'oeuvre d'Armel Job et qui commence à lire « Baigneuse nue sur un rocher », on pourrait croire qu'il nous fournit là un gentil roman régionaliste qui décortique les moeurs des habitants de deux villages perdus des Ardennes… Mais c'est mal connaître Armel Job qui noie le poisson dans l'eau en nous faisant croire qu'il est juste là pour décrire des caractères et les relations complexes entre habitants d'un petit microcosme où quelques « étrangers » se sont invités. Inutile d'aller chercher des Sénégalais, des Péruviens ou des Chinois ! Si vous n'êtes pas né dans le coin, dans un des deux villages, vous êtes forcément un étranger !

Dans ce roman, l'auteur va faire resurgir des événements qui se sont déroulés durant la Seconde Guerre mondiale, pas toujours jolis jolis. Qui pourrait croire qu'un tableau fraîchement peint puisse à ce point bouleverser la vie routinière d'une petite communauté allant jusqu'à entraîner une mort ? Qui pourrait croire que ce tableau va remuer les fanges du passé ? Qui ?

Faites confiance à Armel Job pour vous endormir avec un roman de moeurs pour le transformer en polar à la fin…
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Une intrigue prenante en Ardenne à la fin des années cinquante, autour d'un tableau représentant la jeune bouchère du village nue sur un rocher au bord de la rivière. Armel Job excelle à dépeindre une pesante ambiance de secrets de la Résistance qui refont surface à l'occasion de cette affaire.

Tout comme Georges Simenon, Armel Job est un fin observateur des gens, dans toutes les couches sociales. C'est une raisons qui me poussent à vous le recommander. Les jobophiles de la première heure semblent s'accorder à préférer les oeuvres plus anciennes de l'auteur aux plus récentes; je n'ai pas encore eu l'occasion de me faire la propre opinion, mais ce livre-ci date de 2001 et tous reconnaissent sa valeur.

La Résistance, donc. Bien entendu, on y cultivait le secret. Mais ici, on voit certains résistants ont profité de l'ombre de ces activités pour régler leurs comptes personnels avec des concitoyens. Certains savent, d'autres pas. Certains croient savoir. On est dans le non-dit, dont des traces subsistent 10 ans plus tard, à l'époque où l'affaire qui est narrée ici se passe. Il y a aussi ceux qui étaient déportés et qui doivent deviner ce que faisaient leurs épouses et leurs amis durant leur longue absence.

En commençant la lecture, on pourrait s'attendre à une sorte de roman de terroir, un tableau de société de l'après-guerre. Mais bien vite, on se trouve pris par les secrets. On a envie de savoir, on tourne les pages. Je ne m'attendais pas à cet effet-là !

Et comme toujours avec Armel Job, on se régale de quelques moqueries potaches sur les curés et les rites catholiques. On trouve même des allusions au cultes à des moments surprenants. Par exemple, j'ai noté cette description d'un visage: « Quelques rides à peine, comme les rayons d'un ostensoir autour de ses yeux rieurs ».

Là-dessus, j'ai ajouté à ma pile un recueil de nouvelles d'Armel Job, qui se passe également dans l'Ardenne de l'après-guerre: « Sept histoires pas très catholiques ». Je vous en parle bientôt...
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En 1957, un scandale sans précédent secoue un petit village des Ardennes belges. le journal local publie une photo d'un tableau intitulé : Baigneuse nue sur un rocher dans la vitrine oeuvre de José Cohen, un artiste peinte juif qui avait trouvé refuge dans la vallée lors de l'occupation allemande. Or, dans la baigneuse nue, tout le monde reconnait Thérèse, dix-sept ans, la fille de Léopold, le charcutier du village.
Quelques jours plus tard, José est tué.
S'agit-il d'une vengeance d'un père ou d'un petit ami jaloux ? La cause du décès serait-elle à rechercher du côté des activités des uns et des autres lors de la deuxième guerre mondiale ?
Comme pour les autres livres d'Armel Job, il ne s'agit pas d'un roman policier, mais plutôt de décrire avec brio une galerie de personnages truculents, avec des zones d'ombre et de lumière, comme les reflets de l'eau dans un tableau.
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Livre qui semble ne pas payer de mine et qui au fil de ses pages révèlent tout une blinde de valeurs, d'émotions diverses.
Déjà il y a un style, si ce n'est pas pour ce livre que Armel Job a obtenu un prix Giono, ç'aurait pu. Parce que, sans exagération, Job parvient à retranscrire une certaine langue populaire, alliée à des descriptions vivantes de la nature, et de ces détails humains qui font que le tableau écrit est très évocateur.
C'est à la fois drôle, touchant, palpitant même par moments. Comme un livre naturaliste, comme un livre psychologique, comme un thriller. Sans être trop.
Bien évidemment, le fait que ce n'est jamais "trop" est aussi un défaut, Armel Job est toujours un peu sur la retenue, il est super propre (oui, malgré la langue populaire), il reste un homme lisse, besogneux, son inspiration n'est jamais folle. (J'avais peur d'un livre lourd, difficile à lire, ennuyeux : nenni, nenni !)
Ce livre est selon moi un livre qui permet au lecteur de savoir quel type de lecteur il est, voire quel type d'humain, puisque tout en restant dans un cadre normal, la palette du peintre Job lui permet de se confronter à beaucoup de couleurs qui peuvent ensuite résonner en lui-même.
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1957, un petit village bucolique de Haute Ardenne, ses habitants, son église, son curé, son entreprise d'ébénisterie, sa charcuterie réputée, Léopold le tueur de cochon et sa fille, la belle Thérèse, heureuse dans l'insouciance et la naïveté de ses 16 ans. Et José Cohen, un peintre qui a sa petite réputation à Liège, qui ne peint plus que des paysages et qui ne se lasse pas de la rivière, la Velaine.
Thérèse la belle charcutière va pourtant l'inspirer et lui donner envie de revenir aux portraits. Ce qui va enclencher une mécanique infernale qui trouve sa source lors des événements qui ont impliqué les résistants du coin à la fin de la guerre en 1944.
Armel Job manie parfaitement la langue française, ici enrichie de termes locaux qui apportent encore plus de saveurs. Roman noir de terroir qui bénéficie évidemment des traits d'humour acérés caractéristiques de l'auteur.

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Voilà une nouvelle histoire d'Armel Job qui se termine et de nouveau un ravissement. L'auteur adapte ses dialogues aux personnages, à la classe sociale, à l'époque, au lieu ce qui rend les scènes encore plus savoureuses. L'histoire se déroule devant mes yeux comme au cinéma - dont les adaptations flanquées de nos acteurs belges, seraient une merveille. L'écriture est belle, le style est gracieux. La religion en prend pour son grade mais toujours de manière très subtile, du grand art. Ce que j'apprécie également chez Armel Job c'est sa façon de mener le lecteur sur de fausses pistes. Jusqu'à la fin, on ne soupçonne rien et même si on a des doutes, tout s'ébranle. A chaque lecture, je m'exclame de surprise, je tombe des nues sur les vérités qui m'assaillent. Un auteur à lire et des romans à savourer pleinement.
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