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EAN : 9782221091180
204 pages
Robert Laffont (15/12/1999)
3.53/5   44 notes
Résumé :
Charles a trente-cinq ans, possède une belle ferme à Sarteau en Ardenne et rêve de trouver une femme... Il s'adresse au clerc de notaire, Evariste Lejeune, pour rédiger des annonces matrimoniales. Échec. Puis réussite, lorsqu'il découvre dans un catalogue exotique, sous la rubrique "Jolies indigènes cherchant mariage", l'épouse idéale. Arrive Opportune, jeune femme d'outre-mer qui meurt le jour même de ses noces. C'est alors que se révèle l'identité du pauvre Charle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Le roman s'ouvre avec Evariste Lejeune, clerc de notaire à Sarteau, petit village des Fagnes. Il va nous livrer l'histoire de Charles Lambert dans laquelle il intervient, dit-il, de manière assez honteuse. On n'en connaîtra la raison qu'à la fin.
Le premier paragraphe se situe après la fin des évènements dramatiques en 1980.
Charles Lambert, agriculteur, élevé par ses tantes, trentenaire, célibataire, voudrait trouver une compagne.
Il vient trouver Evariste pour écrire une lettre à Barbara, une jeune fille qui vient passer ses vacances dans le village.
Il faut tout avouer, Charles a un physique très ingrat et la jeune fille le repousse. Pire, elle fait lire la lettre pour ridiculiser le jeune homme lors d'un mariage.
Charles ne renonce pas et vient de nouveau trouver Evariste, homme sage, marié sagement afin de lui rédiger des annonces matrimoniales dans la presse locale, sans aucun résultat.
C'est alors qu'il a l'idée de faire rédiger une annonce pour faire venir une épouse d'Afrique.
Par lettre, il rencontrera Opportune qui arrivera à Bruxelles avec un gros problème.
Peu importe, Charles l' accepte comme elle se présente et mieux, ils se marient.
Lors du mariage, la véritable identité de Charles est révélée et bien surprenante.
"La femme manquée" du titre vient du surnom donné à Charles par des personnes du coin mal intentionnées qui ne trouvent pas très masculin de le voir effectuer des tâches ménagères de ses tantes récemment décédées.
De plus, Charles s'affuble de vêtements extravagants aux couleurs chatoyantes.
Le personnage principal autour de qui l'action du livre tourne est sans conteste, Evariste Lejeune même s'il se montre très discret et bien sympathique.
Au début, je me croyais dans un conte d'Alphonse Daudet.
Ensuite, je retrouvais des ambiances à la Georges Simenon, surtout dans la couleur de l'imperméable de Charles "caca d'oie" sauf que dans Georges Simenon, il s'agissait de chaussures.
Et enfin, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Amélie Nothomb qui trouve toujours des prénoms et des noms incroyables à ses personnages : Armel Job l'a devancée car il n'est pas mal du tout dans ce domaine.
Une bien belle histoire, très bien écrite, drôle et triste à la fois avec notre Charles perdu dans sa quête désespérée d'une femme à tout prix.
J'ai vraiment beaucoup apprécié ce roman que je n'aurais jamais lu sans la proposition de Latina car je connais mieux Armel Job dans ses derniers écrits.

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Je dois remercier Cécile une nouvelle fois pour l'achat de ce livre. ....apres la lecture de "Baigneuse nue sur un rocher " .
Il me reste " Tu ne jugeras point " d'Armel Job.
C'est l'histoire de Charles qui à trente-cinq - ans , à part sa vie d'agriculteur et la compagnie de ses tantes, cherche désespérément l'amour.Deboussolé, désemparé , Il n'a qu'une idée : trouver l'âme soeur ...
Il s'adresse au clerc de notaire Evariste Lejeune qui rédige pour lui des annonces matrimoniales ....un jour," un catalogue exotique" révèle une jolie Opportune semblant l'épouse idéale ...

Magnifique histoire, roman du terroir.
S'y mêlent la vie d'un village des Ardennes belges où tout le monde se connait , bien sûr, passion, désespoir , révélations bouleversantes , secrets de famille ..
La chronique douce- amère d'une vie amoureuse manquée, la mise en exergue de certains comportements sociaux, l'atmosphère de cette contrée admirablement rendue , drôle par la richesse des portraits et la quête d'un homme à la recherche d'une femme: une véritable tragédie, triste, émouvante, singuliére et surprenante ....
Un parcours semé d'embûches ....à la fin douloureuse ...
Les expressions sont savoureuses : "Le colonel évoque les ogives d'obus qui servent de tétons aux négresses . D'après lui, rien à voir avec les chapeaux melons des Blanches,... "

Armel Job est un excellent conteur .


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« Drôle et triste, émouvant et tragique, surprenant et singulier »…Cette critique présente sur la 4e de couverture est tout à fait de mise.
• Drôle ? Oui ! Par la manière imagée de trousser des portraits, des ambiances. En voici un avant-goût : « Il était doté de belles arcades sourcilières, dans le style roman, harmonieusement cintrées, manifestement édifiées pour soutenir un front monumental qui, hélas ! faisait défaut. », « Un menton si saillant, si robuste que c'était plutôt la mentonnière d'une armure médiévale », « le colonel évoque les ogives d'obus qui servent de tétons aux négresses. D'après lui, rien à voir avec les chapeaux melons des Blanches. », « Il se contentait de sourire en plissant les joues au point qu'elles avaient l'air de fausser compagnie à son menton ».
• Triste ? Oui ! Car l'histoire d'amour malheureuse de Charles Lambert est touchante. A la recherche de la Femme, il ne peut qu'être toujours déçu. Et quand arrive Celle qu'il croit être l'incarnation de l'idéal féminin, elle meurt…Emouvant et tragique, donc.
• Et surtout, surprenant et singulier. En effet, Armel Job n'a pas son pareil pour entrer dans le coeur des gens mais de manière très pudique. Les déballages sirupeux, très peu pour lui !
Malgré cette économie de moyens, nous connaissons l'essentiel de la vie des personnages, nous entrons dans leur intimité, nous sommes complices du narrateur (qui écrit, fait assez déconcertant au début, tantôt à la 1e personne, tantôt à la 3e personne) et témoins de sa tragédie. Précisons que le narrateur n'est pas Charles Lambert, mais le clerc de notaire, l'intellectuel du village, auquel Charles se confie afin qu'il écrive des lettres à sa place. Cette espèce de connivence, d'ailleurs, va les mener plus loin qu'ils ne le pensent…

Bref, ce petit village des Fagnes, au fin fond de la Belgique profonde, avec ses tracteurs et sa boucherie, son maire et ses vieilles filles, bénéficiant 300 jours par an d'une pluie pénétrante, est le théâtre d'une véritable tragédie à la grecque…Je n'en dis pas plus. Lisez, et vous verrez ! Lisez, et vous toucherez du doigt les secrets de certains couples…
C'est agréable d'être voyeur quand Armel Job nous le propose !
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Se trouver une épouse lorsqu'on est agriculteur et original de surcroit n'est pas une chose aisée et ce n'est pas Charles qui vous contredira. A cette époque, pas d'émission comme « l'Amour est dans le Pré » pour trouver à ces coeurs esseulés l'amour tant désiré.
A 35 ans, Charles rêve de se trouver une épouse qui serait la princesse qui règnerait sur son domaine. Depuis la mort de ses deux tantes, Charles ne s'est jamais senti aussi seul et il lui tarde de fonder un foyer.

Mais à Sarteau, un petit village perdu dans les Ardennes belges, tout le monde se connaît. Mis à part une piètre tentative qui a fait de lui la risée du village, Charles est un novice en amour. Aidé par Evariste, le clerc de notaire, il décide de passer des annonces matrimoniales dans le petit journal local.
Evariste se prend au jeu en publiant des poèmes traduits du latin et c'est pendant une année entière qu'il exerce son art … mais sans le succès escompté auprès de la gent féminine. Loin de se décourager, Charles est bien décidé à changer sa destinée. Et c'est dans un catalogue matrimonial exotique qu'il trouve finalement la perle rare… du moins le croit-il. Débarque Opportune, la bien nommée, une superbe créature à la peau cuivrée dont l'arrivée chamboule la vie des villageois. Charles trouvera-t-il enfin le bonheur ?

J'ai lu ce roman d'Armel Job dans le cadre du challenge de l'été de ma bibliothèque. Et le moins que l'on puisse dire est que l'auteur rend un bel hommage à ses compatriotes belges dont je fais partie.

Drôle et singulier à bien des égards, une belle écriture toute en poésie vient ponctuer un récit qui ne manque pas d'humour mais également d'un peu de cette cruauté que reflète la dure réalité de la vie à la campagne : les malheurs de Charles dont la maladresse provoque les quolibets des habitants, le labeur du travail à la ferme mais surtout la solitude qui conforte le pauvre homme dans son obsession pour le mariage.
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Avec l'humour et la compassion qu'on lui connaît, Armel Job raconte l'histoire d'un fermier ardennais qui cherche désespérément la femme qui pourra partager sa vie. de superbes pages d'ambiance d'un village ardennais, un portrait fort touchant, mais les dernières pages m'ont déçu, pour une fois.

« Notre Charly, une vraie femme manquée ! » C'est avec ces mots que les femmes du village se moquent de Charles en le voyant faire le ménage dans la ferme qu'il occupe seul après le décès des deux soeurs qui l'ont adopté et élevé. Nous sommes dans un village ardennais, cadre de nombreux romans d'Armel Job.

Charles n'est plus tout jeune. La solitude lui pèse et il rêve qu'une femme vienne partager sa vie. Mais son apparence n'attire pas le regard des femmes et il est maladroit quand il s'agit de les aborder. Il demande donc l'aide d'Évariste, clerc de notaire, pour faire paraître des annonces dans les journaux pour trouver l'âme soeur, au grand bonheur d'Évariste, tout heureux de mettre en oeuvre sa culture littéraire et ses talents d'écrivain. Cela ne fonctionnera pas au premier essai, comme vous pourrez le découvrir…

Je vous recommanderai chaleureusement ce récit d'Armel Job d'une part, pour l'ambiance de village ardennais dans laquelle il vous plongera avec son talent habituel, et d'autre part pour l'émotion qui se dégage du portrait très touchant de Charles. Ce personnage est un gros ours balourd qu'Armel Job parvient à rendre attachant. On rit des moqueries des gens du village, dépeintes avec l'humour piquant qui caractérise l'auteur, mais en fin de compte, on prend le parti de Charles. de telles pages m'enchantent à chaque lecture d'un ouvrage d'Armel Job.

Mais je ne cacherai pas que le dénouement m'a doublement déçu. Premièrement, j'ai trouvé trop pathétique la dernière rencontre de Charles. Je me suis presque crû en train de lire un éloge de la souffrance écrit par la Comtesse de Ségur. Triste… Deuxièmement, les révélations sur les origines de Charles m'auraient peut-être plu si elles avaient terminé un thriller, mais ici, cette succession de rebondissements m'a paru artificielle, ce qui, à mon sens, dévalorisait la finesse de tout le reste du récit.

Bref, je continue à vous conseiller de lire Armel Job. Si les dernières page de « La femme manquée » m'ont déçu, toutes les autres pages ont été un régal ! Mais si vous ne deviez lire qu'un seul livre de cet auteur, essayez plutôt « Baigneuse nue sur un rocher » ou « Le bon coupable ».
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Cette lubie du mariage était un véritable mystère, à bien y réfléchir. On n'avait jamais vu cela à Sarteau ni nulle part ailleurs, aussi loin qu'on cherchait. Ici, les garçons trouvent des femmes en clignant de l'œil. Ce n'est pas ce qui manque. Si ça ne marche pas, ils se résignent et, pour leur santé, ils vont flâner devant la gare de Granchapelle de temps à autre.
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On ne devrait être malade qu’en hiver ou du moins quand il pleut. C’est insoutenable de se trouver à l’hôpital pendant les trois jours de beau. Pour un mal qui ronge par-dedans, sans égard pour les circonstances, selon sa propre logique têtue et bornée, il faudrait du gris et du froid. Le soleil est incongru. On n’est pas dans le bon décor. Les médecins et les infirmières traversent distraitement les couloirs comme s’ils n’étaient que de passage. On voit bien que leur vie est ailleurs, qu’ils attendent la fin de leur service pour la retrouver. Il y a certaines portes où l’on étouffe des rires et des tintements de verre. Des infirmières pressées de s’y engouffrer quittent en hâte la chambre d’un agonisant qu’elles laissent avec des mensonges éhontés. Elles ne portent que leur linge le plus intime sous des blouses transparentes. Leur chair verticale ondule avec dédain entre les pauvres corps étendus.
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" L'hiver est têtu comme une bourrique.La belle saison, c'est la pluie, presque sans rémission.
La lumiére ne tombe plus du ciel.Elle sourd des herbes et des épines de sapin.
Le teint des rougeaudes vire au livide. La vie gicle de partout, mais sans chaleur . C'est comme une inondation tiède ....."
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Charles n’était pas laid. Il était anachronique. Il avait le cheveu assez rare, d’un blond jaunâtres, disposé en vaguelettes, le genre qu’un zazou aurait vainement imploré de son coiffeur. Il était doté de belles arcades sourcilières, dans le style roman, harmonieusement cintrées, manifestement édifiées pour soutenir un front monumental qui, hélas ! faisait défaut. Des yeux bleus et doux, mais de batracien. Le nez, tout en trous de narines. Et pour tenir le tout, un menton si saillant, si robuste que c’était plutôt la mentonnière d’une armure médiévale.
Evidemment, je me laisse aller bêtement à la moquerie. On va penser qu’il était affreux. Pourtant, non, il n’était pas laid. Seulement incongru.
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« Ecoutez une bonne fois. Ca ne peut pas rester à continuer de durer, dit-il en syntaxe militaire. Il y a une chose que je sais. Dans le mariage, le curé est seulement le témoin. Alors, Charly, demande à Opportune si elle veut être ta femme et vous, mademoiselle Opportune, demandez-lui s’il veut être votre homme. M. le curé ne va pas se boucher les oreilles.
- Mais, ça ne changera rien, balbutia le curé. Le concile de…
- Allez, juste une minute de silence radio, monsieur le curé ! »
Charles hésita un instant, puis il approcha la tête d’Opportune et se penchant comme pour écouter un enfant, il dit très doucement :
« Opportune, veux-tu être ma femme ?
- Oui, souffla Opportune. Et toi, Charly, tu veux être mon mari ?
- Oui », dit Charles et il continua à la regarder comme si tout le monde était parti.
Plus personne ne bougeait. Ce fut un de ces instants où le cours de la vie s’interrompt. Il est engorgé de trop de sentiments.
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Vidéo de Armel Job
Interview d'Armel Job, principalement à propos de son roman "Une drôle de fille". Il répond également à quelques questions sur son processus d'écriture.
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