un ouvrage à ranger avec les textes qui ont fait l'histoire du roman judiciaire et policier.
On y retrouve le charme suranné des histoires des grands auteurs tels que Gaboriau, Boisgobey, Leroux, souvestres ........ et peu importe que l'histoire soit parfois "un peu tirée par les cheveux"
Un ouvrage qui vous tient en haleine jusqu'à son dénouement à la dernière page
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le chauffeur de cette voiture était mort.
Bien que fugitive, cette vision hideuse restait vivace. Au travers de la brume, son visage avait presque frôlé le mien. C’était un Noir immense, en livrée, dont la peau brune était devenue grise. Les yeux grands ouverts et la mâchoire pendante, sa tête penchait sur son épaule droite et sa gorge était coupée d’une oreille à l’autre… Et pourtant, la limousine continuait sa route dans Haymarket. Cette automobile était celle d’El Moulk. Je me rendis compte alors que mon chapeau avait roulé dans la boue. Debout, en plein milieu de Jermyn Street, je vociférai des insultes d’une voix que j’eus de la peine à reconnaître.
- Attention ! cria-t-il.
Son exclamation me fit retrouver mes esprits. Je sautai en arrière et faillis tomber. Contrairement aux autres, une voiture n’avait pas tenu compte du signal de l’agent et débouchait sans bruit de Jermyn Street. Déformée par le brouillard, elle avait un aspect infernal et ses phares bondirent sur moi comme je reculai. J’entendis le hurlement du sifflet du policier, puis la longue limousine verte me rasa à toute vitesse en s’engageant dans Haymarket.
Mais ce n’est pas ce qui me cloua sur place, tremblant d’horreur. Au moment où la voiture était passée devant moi, j’avais eu le temps d’entrevoir le visage du chauffeur.
Et le chauffeur de cette voiture était mort.
Nous étions alors à l’angle de Jermyn Street, à proximité de Piccadilly. Il y avait peu de piétons – heureusement d’ailleurs, car je ne regardais pas où je mettais les pieds. Un policier avait arrêté la circulation et je vis mes compagnons traverser la rue. J’allais juste les suivre quand, dans la lueur d’un réverbère, j’aperçus sir John qui se retournait en agitant sa canne :
- Attention ! cria-t-il.
Chronique animée par Fabien Delorme, consacrée aux grands noms de la littérature policière, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin).
Pour sa sixième chronique, le 19 octobre 2016, Fabien aborde l??uvre de John Dickson Carr.
Fabien Delorme est aussi conteur. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://www.fabiendelorme.fr/
La page Facebook de l'émission La Vie des Livres : https://www.facebook.com/laviedeslivres62/