AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,06

sur 205 notes
5
7 avis
4
11 avis
3
6 avis
2
1 avis
1
0 avis
Alexandre Jollien nous livre ses réflexions personnelles sur la condition humaine .Il est handicapé de naissance faut il le rappeler , non pas pour l'enfermer dans une catégorie , mais bien parce qu'il parle de son expérience dans ce livre .
Souvent nous pensons que handicap = malheur , mais dans ce cas pourquoi celui qui a tout pour être heureux selon la formule consacrée , ne l'est pas .
Chez les handicapés , il y a de l'entraide , des fous rires même .
Et puis Jollien a pu se rendre compte de l'importance des rencontres dans une vie , ici c'est l'aumônier du pensionnat qui va lui donner le désir d'apprendre , encore faut il se rendre compte de l'importance de ces rencontres , ne pas passer à côté , c'est la condition qui permet la résilience , notion si chère à Boris Cyrulnik .
Oui il ne suffit pas de rencontrer la bonne personne , il faut une soif d'apprendre pour que la rencontre devienne échange .
Certaines anecdotes m'ont fait rire , telles la boîte de raviolis impossible à ouvrir ,la difficulté à demander de l'aide car c'est reconnaître l'impuissance et pourtant écrit l'auteur j'ai dépassé cette honte de ne pas savoir me débrouiller et une amitié en est née .
Oui il faut aller vers l'autre , oser la rencontre .
D'autres anecdotes sont plus douces amères , comme quand il décrit qu'on s'adresse à la personne qui l'accompagne au restaurant pour prendre la commande , en félicitant cette personne qui consacre son temps à un handicapé , elle travaille sans doute dans le social .
Oui pas facile de sortir du cliché handicapé .
Un livre qui fait réfléchir sur la différence qui peut être enrichissante , une belle réflexion plus profonde qu'elle ne parti sur les apparences mais aussi sur la lutte perpétuelle de l'homme pour rester digne , avec cette merveilleuse recette de l'auteur la légèreté .
Commenter  J’apprécie          500
Alexandre Jollien est handicapé. "Démarche chaloupée, voie hésitante : jusque dans mes gestes les plus infimes, mouvements abrupts de chef d'orchestre drôle et sans rythme : voilà le portrait de l'infirme".

Autant dire que pour lui, de bonne heure, l'existence s'est donc annoncée comme un combat.

Ce combat il l'a mené car l'adversité constitue selon lui le "terreau sur lequel l'existence se construit".

Il commence avec la séparation d'avec les parents, pour aller dans cet institut spécialisé, au milieu des cris, des pleurs mais aussi des éclats de rire.

Et il évolue vers une approche moins basique, plus réfléchie et légère qui lui apprendrons plus tard à apprivoiser son corps et sa relation aux autres en développant sa volonté, dans une attitude toujours combative, car c'est cela le métier d'homme : un élan quotidien vers la pratique, vers l'exercice de ses trois vocations :
-la méditation ;
-être père de famille ;
-témoigner de l'état d'esprit dont il a hérité à l'institut, cette aspiration à la joie.

A mon avis :
Bon, j'arrête tout de suite les mauvais esprits qui iront chercher chez Alexandre Jollien sa part misogyne. "Le métier d'homme", il le dit lui même : "embrasse évidemment... la femme."

Ce point éclairci, il reste à parler de cet essai, court et philosophique.

L'auteur le dit également dans la postface, sous forme d'entretien mené avec Bernard Campan (l'humoriste et acteur) : "[...] ce livre, qui a dix ans maintenant, est un peu comme les confessions de quelqu'un qui revoit les grands chantiers de son existence, son rapport au corps, à la souffrance, le joyeux combat de sa vie. Cela apporte un éclairage sur toutes les années qui m'ont formé, et sur ce qui m'a déformé aussi. Aujourd'hui où je suis engagé dans la voie spirituelle, que j'envisage comme un travail ou une oeuvre de dépouillement, je m'aperçois que j'avais déjà l'idée que je pouvais être déformé par le diktat du regard d'autrui, par la pression sociale".

Et en effet, rien n'est triste dans ce récit, même les situations difficiles sont abordées de façon neutre, et surtout avec une attitude toujours positive, qui en analyse les raisons et les conséquences.
Cette absence de pathos permet donc une lecture plus claire de la description que fait A. Jollien du lien aux autres et des difficultés de la vie tout simplement.

Il s'agit donc d'un essai facile à lire, pas alambiqué et qui ne puise que peu dans les théories philosophiques qui généralement ont tendance à me perdre, faute de connaissance approfondie en la matière.

Il m'aura peut-être manqué un peu de développement de la réflexion au delà du cas particulier de l'auteur, qui aurait permis d'enrichir ce texte et d'aborder ces sujets de façon plus large.

Retrouvez d'autres avis sur d'autres lectures sur mon blog :
https://blogdeslivresalire.blogspot.com/
Lien : https://blogdeslivresalire.b..
Commenter  J’apprécie          481
Après l'Eloge de la faiblesse, lu il y a quelques semaines à peine, voici le Métier d'homme, autre livre d'Alexandre Jollien.
Il y parle plus précisément de la capacité à tenir debout et à maintenir le cap de l'existence pour chaque être humain, handicapé ou non.
L'importance d'adopter la légèreté, subtil antidote au désespoir.
Il parle de la souffrance et de ce qu'on peut en faire afin de rester debout et de continuer à grandir.
Les trente dernières pages sont un entretien entre Jollien et l'acteur Bernard Campan.
Il n'est jamais inutile de consacrer quelques heures à ce genre de lecture dont on ne ressort jamais tout à fait pareil...
Commenter  J’apprécie          170
Après avoir publié éloge de la faiblesse en 1999, Alexandre Jollien revenait en 2002 sur son parcours dans le métier d'homme, dans lequel il analyse la ''construction de l'homme'', pour se forger sa propre personnalité. Cette naissance n'est pas sans douleur, puisqu'elle se forge dans la lutte. Lutte contre le handicap, contre la souffrance, et surtout contre le regard des autres, pour s'accepter tel que l'on est et tel que l'on nait. le métier d'homme est aussi l'apprentissage de quelqu'un qui sort de dix sept années d'institution, et qui est confronté au monde réel.

Pour Alexandre Jollien, la philosophie apprend à argumenter, le spirituel apprend à s'abandonner. La version du livre que j'ai en ma possession est une réédition, publiée dix ans après la première version. ce livre est ainsi augmenté d'un entretien avec Bernard Campan, qui n'est pas un inconnu pour les lecteurs. Il met en avant le cheminement de l'auteur pendant ces dix ans, son parcours. En effet, on n'arrête pas de se construire, et sur cette dernière décennie, on a pu voir, à travers les livres publiés, comment l'auteur s'est construit en se confrontant au réel.

Son plus grand combat? Celui contre lui-même, contre ses angoisses, pour s'accepter et s'abandonner.
Commenter  J’apprécie          130
Michel Onfray a eu cette formule, sentencieuse mais que je trouve très juste au point de l'utiliser régulièrement, "il existe beaucoup de professeurs de philosophie, assez peu de philosophes". (étant précisé que l'on peut être professeur de philosophie ET philosophe...) Ce décalage éxistait déjà du temps de l'antiquité, il apparait par exemple dans le monumental Gorgias dans cette querelle entre Socrate et les sophistes Gorgias et Polos, ou dans le grand écart entre les aphorismes de Sénèque et les actes de sa vie. Alexandre Jollien appartient sans le moindre doute à la seconde catégorie. Il n'est pas le créateur de "systême" , ni l'auteur, à ma connaissance, de traités illisibles pour le commun des mortels babeliens. Ses analyses n'ont rien de révolutionnaire, d'Epictecte à Spinoza, pour en rester à la philosophie occidentale, les chemins ont déjà été explorés,nous sommes dans un univers familier.,
Il n'en demeure pas moins que dès "l'éloge de la faiblesse", les essais de Jollien et encore avec ce "métier d'homme", sont des vraies réussites et même un peu plus.
Les mots de Jollien sonnent juste et authentiques et présentent la double qualité d'apporter au lecteur une joyeuse bouffée d'oxygêne et de susciter réflexions et questionnement positifs.
Le "métier d'homme" comprend sept petits chapitres, "d'un combat joyeux", "de l'unicité de l'homme", "de la souffrance", "du corps", "ce qui déforme", "mon semblable qui me veut différent", "le métier d'hommes"
A travers ces chapitres, un fil d'ariane, les épreuves, le handicap, peuvent être des atouts précieux dans la vie pour se construire et se rapprocher d'un certain bonheur. La meilleure aide est la joie libératrice. Mais fort heureusement, Jollien ne considère pas que les épreuves, la souffrance doivent être recherchées et seraient une sorte de matrice spirituelle en soi. Pas de culte de la souffrance, de la mortification, du pêché originel, de la repentance, même si ce vocabulaire judéo chrétien n'est pas expressement intégré.
Dans cette version en poche, un dialogue très interessant et pétillant entre l'auteur et Bernard Campan (oui celui des ex et futurs inconnus) .complète l'essai.
Un livre qui se lit très facilement, vivifiant
Commenter  J’apprécie          133
Cet homme, handicapé de naissance (Infirme Moteur Cérébral) nous donne ici une belle leçon de vie.
Non pas qu'il mette son handicap en avant, il ne prône pas du tout la souffrance comme moyen d'épanouissement, mais il transforme sa faiblesse obligée en une force créatrice.
Ce qui lui a permis d'apprivoiser ainsi la souffrance, c'est l'étude de la philosophie.
La question est la même pour tout le monde : qu'est-ce qu'être un homme, comment apprendre ce "métier" qui ne s'étudie nulle part ?
Lui c'est le stoïcisme qui l'a aidé à comprendre comment donner un sens à sa vie.
A la faiblesse, à la souffrance, il oppose la force et le combat.
La haine, le ressentiment ou la colère qu'il pourrait éprouver à cause de condition, il les convertit en une singularité qui fait de lui un homme à part entière.

Davantage qu'un livre écrit par handicapé, c'est bien un livre sur la signification de l'existence et il nous touche très personnellement.
Commenter  J’apprécie          110
Le handicapé, le veuf, le noir, le diabétique... Ce ne sont que des mots, parfois réducteurs. Alexandre Jollien nous incite à ouvrir notre regard et notre pensée, il nous demande d'oublier la première impression qui catalogue et d'approfondir notre ressenti vis à vis de l'autre, il nous encourage à ne pas nous fier aux apparences et à gratter le vernis pour voir ce qui se cache dessous. Il disserte sur la souffrance qui n'est pas un mal en soi si on sait l'apprivoiser et qu'on peut s'en décharger sur une épaule amie. Il nous apprend que la personnalité se forge grâce à autrui. En fait, l'homme se construit lentement en fonction des embûches qu'il surmonte et des joies qui le transcendent.
Commenter  J’apprécie          110
Voici un très beau témoignage sur la vie en général vu par une personne souffrant de handicap, c'est inspirant, intelligent, et le point de vue est novateur. Sa philosophie est très accessible, même au plus novice comme moi, Alexandre Jollien se pose des questions existentielles et trouve ses propres réponses, c'est en ça que c'est inspirant, trouver sa voie, à soi. L'essai est sincère, écrit avec des touches d'humour même si le fond est très sérieux, c'est vraiment agréable à lire et je sors de ma lecture le coeur léger. L'homme cultivé qu'il est transmet au lecteur beaucoup de sa philosophie. Lui handicapé, moi valide, lui philosophe, moi élève attentif, j'ai plus appris avec lui qu'avec un bouquin De Voltaire sur le sujet, j'ai l'impression d'être face à du concret plutôt qu'à des théories floues.
Je ne peux que le recommander, que vous soyez un homme ou une femme, il vous apprendra beaucoup, soyez-en sûrs.
Commenter  J’apprécie          81
bel essai, court ,dense , optimiste malgré le sujet difficile du handicap. Bien belle écriture peuplée de références philosophique précieuses & solides. A lire bien sûr , à approfondir sans doute .
Je quitte ce livre avec un encouragement à la légèreté, au courage, à l'humilité et à l'ouverture aux autres , quelque soit leurs apparences....
Commenter  J’apprécie          80
Alexandre Jollien est un philosophe qui connait dans sa chair le combat du handicap depuis sa naissance, et aussi la paternité. Il partage le résultat de ses réflexions, nées de ses expériences et de ses lectures, au fil de livres accessibles. le métier d'homme est dans les débuts du parcours : la nécessité du combat pour la joie et la vie a été enrichie par une pratique zen et des rencontres, menant au Petit traité de l'abandon.
Le métier d'homme a été réédité dix ans après sa parution, accompagné d'un échange très intéressant entre l'auteur et Bernard Campan, échange qui éclaire sur les avancées et difficultés de ceux qui s'interrogent sur la vie.
Commenter  J’apprécie          70





Lecteurs (533) Voir plus



Quiz Voir plus

Alexandre Jollien

En quelle année est-il né?

1978
1988
1975
1974

12 questions
18 lecteurs ont répondu
Thème : Alexandre JollienCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..