Mörk

Je n'ai pratiquement pas dormi depuis 2 nuits.
Le soleil brille quasiment sans interruption et les épais rideaux n'y changent rien.
Il les transperce et me garde éveillé.

...Il y a beaucoup trop d'armes à feu en circulation ici. ... Parmi les personnes que je connais , la moitié possède un permis de port d'armes; L'Islande, un pays paisible sans violence ? Conneries ! C'est sûr en surface, tout a l'air tranquille, aimable, mais derrière les portes closes, c'est un secret embarrassant que l'on cache. La violence domestique. Et personne ne veut le reconnaître, encore moins en parler.

Ils franchirent le seuil et se retrouvèrent dans un couloir glacé. Ari Thór avait quelque réticence à explorer l'endroit, mais il ne pouvait pas se permettre de se montrer faible. Ce n'était qu'une maison, après tout, même si elle avait abrité deux évènement tragiques : la mort mystérieuse du jumeau et la tentative de meurtre d'un policier. Ari Thór pressa l'interrupteur du plafonnier : apparemment, il n'y avait plus d'électricité. Le contraire l'aurait étonné.

Aucune circulation. Qui pouvait avoir intérêt à se rendre à Siglufjördur en cette période de l’année, surtout au milieu de la nuit, par un temps pareil ? Officiellement, selon l’ancien calendrier islandais, l’hiver commençait le week-end suivant. Cela ne ferait que confirmer ce que tout le monde ici savait déjà : l’hiver était là.

Herjólfur s’immobilisa soudain. Il venait d’apercevoir un faisceau lumineux dans la maison. Lampe de poche ? En tout cas, il y avait bien quelqu’un tapi dans l’obscurité. Pourquoi pas plusieurs personnes même ? Cette intervention prenait une tournure désagréable. Herjólfur sentit ses nerfs se tendre.

Ari Thór se retourna dans le lit, réveillant Kristín. Des pleurs vigoureux montèrent du vieux berceau installé dans la chambre. Ari Thór l’avait acheté d’occasion grâce à une annonce punaisée parmi d’autres sur le panneau de liège de la coopérative locale. Par ici, on faisait encore ses courses à l’ancienne. Loin de tout magasin Ikea, les meubles finissaient rarement à la déchetterie. Le berceau était comme neuf et Ari Thór n’avait pas jugé bon d’expliquer sa provenance à Kristín : elle l’aurait sans doute refusé.

L’idée avait rapidement fait son chemin et Ari Thór, enthousiaste, en avait parlé à Kristín. Cette dernière avait semblé intéressée mais lui avait rappelé qu’elle s’était engagée auprès de ses supérieurs à rester pendant encore au moins un an à l’hôpital d’Akureyri.

– On en reparle l’an prochain, d’accord ? avait-elle proposé en souriant. La vie dans une petite ville n’est pas si mal que ça, et le grand air marin est excellent pour Stefnir.

Ari Thór avait soupiré. Pourquoi est-elle toujours aussi contrariante ? D’abord, elle déteste l’idée de vivre à Siglufjördur, et maintenant, elle s’y plaît !

Kristín s’était montrée par ailleurs inhabituellement distante ces derniers temps et il se demandait pourquoi. Ça ne pouvait pas être le baby blues. Sa froideur était assez récente et leur enfant avait presque un an.

Si la tempête et l'effroi font rage, Nul ne doit s'en effrayer. Toujours Revient la lumière, Comme le printemps revient dans la vallée.

froid et la chaleur, l'été et I'híver, le des récoltes, le Alors, pour signifier leur accord, Dieu nuit. » dans les cieux. arc-en-ciel Les saisons suivent our et la , traça un leur cycle immuable, le soleil "s'insinue nt que la e averses se succedent. Comme toujours, le doux dant sa Tout à se suit et s'enchaine, le bon et Se méle l'amer. I'hiver gevais. l'optimisme du printemps et l'anxiété qui I'hiver, la clarté du jour neuf après l'obscurité de précède le poète Freysteinn Gunnarsson : la nuit. Comme l'écrit ares et nfinie bse le Les Si la tempête et l'effroi font rage, Nul ne doit s 'en effrayer. des atée Toujours re, Revient la lumière, S. ce Comme le printemps revient dans la vallée. ! Les joies de l'été et les délices de la nature seront de nouveau parmi nous dans cette ville septentrionale. Les rayons dorent les versants des montagnes à la douce saison, et le fjord semble renfermer toute la clarté du soleil. Dépourvus de nuit, les mois d'été nappent montagnes et vallées d'une myriade de couleurs. Matin et soir, la Iner est semblable à une mare d'or huileux. Rien ne peut Cgaler le calme placide et charmant d'un premier matin d ete, quand les montagnes majestueuses et verdoyantes Se reflètent dans le fiord si sensible à la beauté. Alors, maux de l'hiver sont oubliés. tous les

et les se mê parfois entre les pics, en un éclair fugace, avant er d'Hestsskardshnjúkur. Et le refle sa nuit s 'afnle sur l'extrême nord du monde Alors, la lune brille haut darns le ciel, épandant le ma précè clarté enchanteresse sur les terres immaculées de l'hiver nul accroc ne se devine. A minuit., les fissures et la nu féerie la coupe bleutée eBUx du fiord jaillissent sous a lune et les diaprures dee aurores boréales parent de leur du firmament. les crevasses s'emplissent d'ombres bleues. Une infe: variété de gris et d'argent scintillants métamorphose L paysage en une en une énigme aux contours indistincts. Les de L Avec le passage du solstice, du 21 au 22 décembre, la lumière reprend lentement, mais sûrement, ses droits. Les jours s'allongent, à petits pas d'oiseaux, jusqu'à ce que le soleil réapparaisse le 28 janvier. Jour du soleil ! Beauté aveuglante qui point au-dessus d'Hólshyrna après soixante-douze jours d'absence ! Alors, 1la ville peut laisser éclater sa joie. sa S Ily a bien des années, après un marché avec le vieux Noé. « Tant que la Terre existera période de l'année favo- A l'ouest, les cimes d'Ulfsdalafjöll, à l'est, le pro- montoire de Siglunesmúli et les monts Stadarhóls ont longtemps protégé les gens de Siglufjördur quand les éléments se déchaînent dans 1'ile et les mers du nord. Mais, dans l'obscurité des journées les plus courtes de l'année, quand les tempêtes glaciales soufflent leur neige après le Déluge, Dieu passa sur Nesnúpur, Siglufjördur et tout le cirque montagnex, temps impitoyable et la nuit arctique sont des d'eux. Le certains ont l'impression que le monde se referme autour pour la force morale de l'homme. épreuves D'autres Table au repos, à la sérénité et à la méditation. attendent avec impatience cette suDSISteront aussi le temps des nlantations et le temp

Quand le printemps reviell dans la vallée... Jónasson (1913-2003) Þ. Ragnar Le solstice d'hiver approche. L'obscurité de la mi- saison engloutit la ville. Au fil des jours, elle se pr0- longe, mais on y voit encore assez clair pour travailler. Quand le soleil apparaît, on le sent à peine, ses rayons presque horizontaux ne luisent que brièvement. L'auteur de ces lignes. assis à sa fenêtre, observe la pénombre de 1'après-midi. Dehors, la neige tombe, froide et âpre, s'empile en congères où la poudre claire, douce et luisante scintille. A l'intérieur, il fait chaud. On est bien. Ce ne sont plus le feu dans l'âtre ni la lampe à huile qui nous apportent lumière et confort mais les sources chaudes de la vallée de Skútudalur et les turbines électriques des chutes de Skeidsfoss. La technologie nous rend la vie plus agréable. Aucun éclat solaire ne vient illunminer les versants du haut cirque montagneux où Siglufjördur est enclose. Le 15 novembre, comme de coutume, le soleil d'hiver a disparu derrière Blekkilsfjall. Par la suite, lorsque le midi, un faible halo nimbant les cimes d'Hafnarhyrna emps est assez dégagé, on aperçoit juste, certains après-