Dérangeant.
Oui, c'était le mot. Il y avait quelque chose de dérangeant dans cette vieille maison délabrée. La pluie aveuglante ajoutait à l’austérité des murs couleur plomb. Ici, l’automne n’était pas une véritable saison, plutôt un état d’esprit. Il semblait s’être perdu en route, quelque part vers le nord, quand, fin septembre, début octobre, l’hiver avait promptement succédé à l’été. L’automne ne manquait pas vraiment à Herjólfur, du moins pas celui de Reykjavik, sa ville natale. A Siglufjördur, l’inspecteur de police avait appris à aimer l’été et ses journées d’une clarté vertigineuse, l’hiver et sa pénombre qui se lovait autour du monde comme un chat géant.
Tous les hommes ont une qualité qui les rachète aux yeux du monde, même Addi, avait dit Tomas. Et il avait rajouté : Beaucoup d’entre nous ont une face sombre que personne ne voit jamais.
Il ne se passe jamais rien à Siglufjördur…
…
…
Le pire, c’était le silence. Le silence qui précédait chaque coup. Comme une accalmie avant la tempête…
Tous les hommes ont une qualité qui les rachète aux yeux du monde, même Addi, avait dit Tomas. Et il avait rajouté : Beaucoup d’entre nous ont une face sombre que personne ne voit jamais.
Ici, l'automne n'était pas une véritable saison, plutôt un état d'esprit. Il semblait s'être perdu en route, quelque part vers le nord, quand, fin septembre, début octobre, l'hiver avait promptement succédé à l'été.
Dérangeant.
Oui, c'était le mot. Il y avait quelque chose de dérangeant dans cette vieille maison délabrée. La pluie aveuglante ajoutait à l'austérité des murs couleur plomb. Ici, l'automne n'était pas une véritable saison, plutôt un état d'esprit. Il semblait s'être perdu en route, quelque part vers le nord, quand, fin septembre, début octobre, l'hiver avait promptement succédé à l'été. L'automne ne manquait pas vraiment à Herjólfur, du moins pas celui de Reykjavik, sa ville natale. A Siglufjördur, l'inspecteur de police avait appris à aimer l'été, et ses journées d'une clarté vertigineuse, l'hiver, et sa pénombre qui se lovait autour du monde comme un chat géant.
La maison se dressait loin de l'entrée du tunnel de Strákar. Pour ce que Herjólfur en savait, cela faisait des années que personne ne l'avait occupée. Elle était trop à l'écart, trop en retrait de l'endroit où la ville étreignait le rivage. Comme si elle avait été laissée aux mains puissante de la nature - qui se seraient abattues sur elle brutalement.
Herjólfur s'intéressait tout particulièrement à cette bâtisse à l'abandon, et cela l'ennuyait. Il éprouvait rarement de la peur, son métier l'avait habitué à mettre de côté les sentiments importuns. Mais, cette fois, il n'y arrivait pas. Ça ne lui plaisait guère. Il s'était garé au bord de la route et hésitait à sortir de la voiture de patrouille. Sans la grippe d'Ari Thór, l'autre policier de la ville, il n'aurait même pas dû être de service...
Un étranger dans un endroit où les gens étaient tous liés les uns aux autres, sans qu’aucun ne se fasse réellement confiance.
Rien ne peut égaler le calme placide et charmant d'un premier matin d'été, quand les montagnes majestueuses et verdoyantes se reflètent dans le fjord si sensible à la beauté.
Alors, tous les maux de l'hiver sont oubliés.
Ari Thor ne risquait pas de se fondre dans la foule, dés qu'il apparut, la moyenne d'âge des personnes attablées dans un coin chuta d'un coup.
...elle avait du mal à imaginer la vie dans un endroit où il (le soleil) s'éclipsait complètement. Elle trouvait cela bizarre, irréel, presque menaçant.