Leur légitime fureur trouvait sa source dans une sorte d’instinct de préservation. Sans être jamais prononcées, les phrases « ça aurait pu être moi », « je pourrais être le prochain » étaient dans toutes les têtes. Elles sous-tendaient leur rage, inconsciemment ou non.
Le pire, c'était le silence qui précédait chaque coup. Comme une accalmie avant la tempête.
Je me rappelle l'éclat dans les yeux de Papa quand il s'est finalement rendu compte de ma présence. Je n'avais jamais rien vu de tel. J'étais terrifié. Je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai vu le Mal dans son regard, ce serait trop théâtral. Quel autre mot ? La colère ? Non...La fureur. Une fureur incontrôlable. Voilà oui : incontrôlable.
L'Islande, un pays paisible, sans violence? Conneries! C'est sûr , en surface tout a l'air tranquille, aimable, mais derrière les portes closes, c'est un secret embarrassant que l'on cache. La violence domestique. Et personne ne veut le reconnaître, encore moins en parler.
Pas spécialement effarouché non plus, mais il y a toujours eu une trouille en moi, tapie dans un coin de ma tête. C'est peut-être celle qui remonte à la surface, elle qui essaie de s'échapper.. Cette timidité que j'ai en moi, d'aussi loin que je me souvienne. Il y a bien une raison à cela, plusieurs même j'en suis sur..
La pluie aveuglante ajoutait à l’autorité des murs couleur plomb. Ici l’automne n’était pas une saison, plutôt un état d’esprit.
(de La Martinière, p. 13)
La monotonie porte en elle une idée de fiabilité.
Dérangeant.
Oui, c’était le mot. Il y avait quelque chose de dérangeant dans cette vieille maison délabrée. La pluie aveuglante ajoutait à l’austérité des murs couleur plomb. Ici, l’automne n’était pas une véritable saison, plutôt un état d’esprit. Il semblait s’être perdu en route, quelque part vers le nord, quand, fin septembre, début octobre, l’hiver avait promptement succédé à l’été. L’automne ne manquait pas vraiment à Herjólfur,du moins pas celui de Reykjavik, sa ville natale. A Siglufjördur, l’inspecteur de police avait appris à aimer l’été et ses journées d’une clarté vertigineuse, l’hiver et sa pénombre qui se lovait autour du monde comme un chat géant.
La liberté est une chose merveilleuse, même si la responsabilité qui l'accompagne peut sembler un fardeau pénible.
L'Islande, un pays paisible, sans violence ? Conneries ! C'est sûr, en surface tout a l'air tranquille, aimable, mais derrière les portes closes, c'est un secret embarrassant que l'on cache.
Beaucoup d'entre nous ont une face sombre que personne ne voit jamais.