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Citations sur Mörk (68)

Pourquoi tout est aussi lugubre, ici ?
Linoléum gris anthracite, portes sombres, tout est si tristement fade, sauf cet orange de taré dans ma chambre.
La nourriture a un goût de merde.
J'ai envie de partir d'ici mais pas du tout de rentrer à la maison.
Je me rappelle la première fois que j'ai vu mon père frapper ma mère.
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Dérangeant.

Oui, c’était le mot. Il y avait quelque chose de dérangeant dans cette vieille maison délabrée. La pluie aveuglante ajoutait à l’austérité des murs couleur plomb. Ici, l’automne n’était pas une véritable saison, plutôt un état d’esprit. Il semblait s’être perdu en route, quelque part vers le nord, quand, fin septembre, début octobre, l’hiver avait promptement succédé à l’été. L’automne ne manquait pas vraiment à Herjólfur, du moins pas celui de Reykjavik, sa ville natale. À Siglufjördur, l’inspecteur de police avait appris à aimer l’été et ses journées d’une clarté vertigineuse, l’hiver et sa pénombre qui se lovait autour du monde comme un chat géant.
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Sa femme vint ensuite occuper son esprit. Vingt-deux ans qu’ils étaient mariés. Il l’avait épousée très tôt, dès l’annonce de sa grossesse. Sans une hésitation – et sans avoir vraiment le choix. Il n’avait pas agi par foi mais plutôt guidé par un certain sens de la dignité. C’était pour lui une valeur cardinale. Il avait reçu une bonne éducation, et croyait fermement à l’importance de donner l’exemple. Et, bien sûr, ils étaient amoureux. Il n’aurait jamais pu épouser une femme sans en être amoureux. Puis leur fille était née, la prunelle de ses yeux. Elle avait la vingtaine, suivait des études de psychologie – son père avait essayé de lui conseiller le droit, mais elle ne s’était pas laissée convaincre. C’était une voie qui aurait pu l’amener à travailler avec la police, à évoluer dans le même univers que son père : celui de la justice et du maintien de l’ordre.
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Le krach financier avait heurté durement la famille : du jour au lendemain, pratiquement toutes leurs économies s’étaient envolées. Époque pénible de nuits sans sommeil, de nerfs rudement éprouvés, de peur qui jetait son ombre sur tout. Aujourd’hui, enfin, la situation semblait s’être stabilisée. Herjólfur occupait un bon poste et sa famille vivait confortablement, à l’abri du besoin. Ari Thór ne lui en avait jamais parlé, mais Herjólfur savait qu’il avait lui aussi postulé pour devenir inspecteur. Il avait reçu le soutien actif de Tómas, l’ancien inspecteur de Siglufjördur, appelé à de nouvelles fonctions à Reykjavik. Sa recommandation enthousiaste avait laissé peu d’espoir à Herjólfur, bien qu’il ait lui-même son lot de relations. Pourtant, c’était lui qui avait décroché la promotion, pas Ari Thór. Herjólfur avait encore du mal à se faire son idée sur le jeune homme. Ce n’était pas un bavard et il se laissait rarement aller aux confidences. Herjólfur se demandait s’il lui en voulait. Ils ne travaillaient pas ensemble depuis longtemps ; le fils d’Ari Thór était né à la fin de l’année écoulée, la veille de Noël, et les quatre mois de congé paternité s’étaient ajoutés à un mois de vacances. Les deux hommes n’étaient pas amis, ceci dit leur relation était toute récente.
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Ari Thor scruta Tomas sans un mot. Les choses venaient de prendre un tour compliqué tout à coup, et il se sentait nouveau dans la peau de l’étranger, comme aux premiers temps de son installation à Siglufjördur. Un étranger dans un endroit où les gens étaient touts liés les uns aux autres, sans qu’aucun ne se fasse réellement confiance
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Comme l’écrit le poète Freysteinn Gunnarsson : Si la tempête et l’effroi font rage,
Nul ne doit s’en effrayer.
Toujours
Revient la lumière,
Comme le printemps revient dans la vallée.
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Ses parents lui manquaient, mais l’annonce de leur retour imminent lui nouait l’estomac. Tout n’était pas aussi rose que sa mère voulait bien le croire…
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Ari Thor était trop jeune pour avoir connu l’âge d’or du hareng à Siglufjördur, mais il avait beaucoup lu et entendu maintes histoires à ce sujet après s’être installé dans le nord. Siglufjördur avait été le premier port d’Islande pour la pêche au hareng. Sa taille avait décuplé quand la pêche battait son plein. La première usine de poissons construite en ville datait du début du XXe siècle et le hareng était longtemps resté le produit d’exportation le plus rentable d’Islande. Quand le hareng était déchargé, tous les habitants - hommes, femmes, enfants – se retrouvaient dans les usines et salaient des barils entiers de harengs. L’argent coulait à flots pour les gens de Siglufjördur ainsi que tous ceux qui venaient en ville pour y travailler. Chacun avait un rôle à jouer pour transformer la richesse argentée de la mer en une fortune sonnante et trébuchante. Et puis, à la fin des années soixante, le hareng avait disparu : il avait déserté les côtes du nord de l’Islande. Aujourd’hui, Siglufjördur n’avait plus rien à voir, et si l’époque du hareng occupait encore une place majeure dans les souvenirs de ses habitants, imaginer l’ambiance qui y régnait alors était impossible pour un homme plus jeune, étranger à la région.
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1961. Une année mémorable pour tout un tas de raisons. Une des meilleures années pour la pêche au hareng. Cet été-là, on a établi un record: dix-sept mille tonneaux de harengs salés en une journée! […] Siglufjordur avait été le premier port d’Islande pour la pêche au hareng. Sa taille avait décuplé quand la pêche battait son plein. La première usine de poissons construite en ville datait du début du XXème siècle et le hareng était longtemps resté le produit d’exportation le plus rentable d’Islande. Quand le hareng était déchargé, tous les habitants - hommes, femmes, enfants - se retrouvaient dans les usines et salaient des barils entiers de harengs. L’argent coulait à flots pour les gens de Siglufjordur ainsi que tous ceux qui venaient en ville pour y travailler. Chacun avait un rôle à jouer pour transformer la richesse argentée de la mer en une fortune sonnante et trébuchante. Et puis, à la fin des années soixante, le hareng avait disparu, il avait déserté les côtes du nord de l’Islande.
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Ici, l’automne n’était pas une véritable saison, plutôt un état d’esprit.
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