Chaleur humaine

Chaleur Humaine de Serge Joncour

Alexandre est fâché depuis des années avec ses trois soeurs. Lui, le paysan qui est resté près de ses parents regrette leur choix d'avoir cédé les terres pour partir à la ville. Homme de la terre il travaille dur et voit les mutations dont il n'a pas la maîtrise. Cependant il tient. Dur au travail, il a l'intelligence des hommes de terrain.
2020, une terrible épidémie pointe. On la voit monter, et ceux qui pensait en être préservés voit leur monde s'écrouler. Ainsi Caroline, Vanessa et Agathe paniquent et décident de venir se mettre au vert chez les parents quand le 17 mars tout s'arrête. Greg le mari d'Agathe, qui a occupé les ronds-points avec les gilets jaunes râle, mais accompagne sa femme avec leurs enfants.
Tous craignent cette cohabitation forcée. Cependant trois chiots Recueillis vont servir de catalyseurs pour apaiser momentanément les esprits.

On revit au rythme des pages ce que le monde entier a vécu. Ce n'est pas didactique. Et les réactions de chacun sont bien décrites et parlent à notre mémoire collective.
La nature apaisante, mais malmenée par le climat, et autres dysfonctionnements est extrêmement bien dessinée. le rythme de vie dans ce lieu paisible également.

Les personnages sont les mêmes que le livre précédent "Nature humaine". Mais ils peuvent se lire séparément sans problème.

Un beau roman qui parlera à tout le monde.

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Citation
"Jean et Adèle en restèrent là, sachant depuis longtemps qu'il en était ainsi : la vie va d'une peur à l'autre, d'un péril à l'autre, en conséquence il convient de s'abreuver du moindre répit, de la moindre paix parce que le monde promet de donner soif"

Evocation d'un passé proche et ô combien encore bien présent dans nos conversations, au point d'en faire un repère temporel ("c'était avant ou après le confinement ?"), le roman s'ouvre avec le début de l'année 2020, alors que la Chine plongeait dans un scénario digne d'un mauvais film de science-fiction.
La Chine, c'est loin, c'est presque une autre planète, pas de quoi s'inquiéter …Mais avec les jours qui passent, la menace se précise et l'inquiétude succède à l'assurance méprisante affichée par les médias.

Alexandre est le seul de sa fratrie qui vit encore à la ferme, avec ses parents. Les autres ont fait leur chemin loin des bêtes et des champs, une sombre histoire d'éoliennes et de terrains vendus a définitivement coupé les ponts entre les frères et soeurs. Mais la vie en ville dans le contexte angoissant de ce début d'épidémie cafouilleux va changer la donne.

En reprenant les unes après les autres les étapes de cette période complexe sur le plan sanitaire et politique, Serge Joncour ajuste le focus sur une famille éclatée qui n'aura pas d'autres choix que de tenter de vivre ensemble, avec ses personnalités si diverses et par conséquent incompatibles !

L'ambiance n'est pas très cordiale, les personnages les plus sympathiques sont sans doute les trois chiots qui parfois monopolisent l'attention plus que l'actualité brûlante .

Ma lecture soufre sans doute de ne pas avoir fait la connaissance de cette famille dans Nature humaine, que ce roman me donne envie de découvrir dans un flash back opportun.

Il n'en reste pas moins que j'ai passé un bon moment à observer cette mésentente cordiale d'une famille qui pourrait être l'archétype de la cellule ordinaire de notre monde contemporain.


352 pages Albin michel 23 août 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..

J'adore lire Serge Joncour. le style, les thèmes, tout en général est au rdv.
Mais cette fois ci, pour moi, le rdv est manqué.
Passée la moitié du roman, nous assistons toujours à une forme de mise en place des personnages avec le Covid qui monte en puissance et la perspective du confinement.
Nous voyons très bien où l'auteur veut nous emmener.
Il n'y a ni surprise, ni un rythme véritable. Les personnages ne sont pas véritablement attachants exceptées les trois petites boules de poils qui vont arriver dans la vie de cette famille très dispersée et décomposée.
Dommage.

C'est avec plaisir que j'ai retrouvé les personnages de « Nature humaine » dans ce dernier roman de serge Joncour.
L'histoire s'étire sur un temps très court, celui du confinement de mars 2020 pendant le coronavirus.
A cause de ce virus qui fait peur à tout le monde, les soeurs d'Alexandre débarquent à la ferme des Bertranges pour fuir le confinement et la folie humaine qui sévissent dans les villes.
Entre les trois soeurs qui ne s'entendent guère, le beau-frère Greg et les deux ados, le climat est électrique, tous sont à cran et il faut la patience et le bon sens paysan d'Alexandre pour calmer le jeu.
Alexandre est le seul à avoir poursuivi l'existence rurale de ses parents dont il s'occupe et ses soeurs parties aux quatre coins de la France découvrent ce frère qu'elles considéraient un peu comme un plouc et qui va devenir le pivot de cette famille désorientée.
Bien des péripéties viendront animer les journées et faire oublier la peur de la maladie.
L'épidémie, on la suit avec les actualités à la télé. Tout cela nous rappelle combien cette épidémie a été dramatique. Mais à la campagne, loin de tout, elle perd de sa gravité car, ici, il faut s'occuper des bêtes, semer les patates, repiquer les salades et surtout, faire face aux attaques d'insectes qui déciment les arbres.
C'est avec Constanze, amie d'Alexandre et conservatrice d'une réserve de forêt, que l'on découvre les méfaits du réchauffement climatique.
« le changement climatique était une tempête invisible, sournoise. La hausse des températures faisait perdre à la partie superficielle des troncs les molécules qui lui permettaient de noyer les parasites dans la sève ou la résine, des sortes d'anticorps. Si les étés trop chauds et les hivers trop secs continuaient de s'enchaîner, les défoliateurs et les scolytes n'en finiraient plus de pulluler. »
Au-delà de l'épidémie de covid, Serge Joncour nous montre que c'est toute la nature qui est en danger, à cause de la folie des hommes et du réchauffement climatique. Pourtant, dès que l'activité humaine ralentit, elle reprend ses droits.
« Depuis le confinement, on croyait le monde à l'arrêt, alors que toutes les vies non humaines retrouvaient dans cette pause une terre à nouveau libre, en cessant leurs activités, les hommes libéraient toutes les autres formes de vie… partout les animaux reprenaient le dessus. »
En auteur engagé, Serge Joncour sait mettre le doigt là où ça dérape, il expliquer les dérives de l'élevage intensif, les dérèglements climatiques et la diminution des ressources en eau sans oublier la désertification des campagnes qui manquent de médecins et de vétérinaires.

A travers cette histoire de famille que l'auteur décrit avec ironie et affection, c'est une esquisse de notre monde un peu bancal et fragile qui nous est offerte.
J'ai beaucoup aimé la tendresse de l'auteur pour ses personnages et son engagement environnemental.
Un roman qui se lit avec passion

J'ai vécu une très bonne expérience de lecture à travers ce livre. Auteur à découvrir ou à suivre. La Covid fait partie maintenant de l'histoire, si vous avez survécu et si vous voulez revivre les premiers mois de cette pandémie sans risque, lisez ce livre!

un livre lu sans emballement, même si j'ai eu l'impression de tout voir et entendre comme dans un film,  les contextes et les personnages etant d'une description réaliste, rendant compte de l'ordinaire d'une famille à vivre individuellement et collectivement la crise sanitaire de 2020...l'occasion de se retrouver comme on peut en fratrie après 30 ans de séparation ! Valorisation du lien familial...et surtout un personnage, Alexandre qui est central et essentiel pour eux tous, parents inclus...lui qui est resté à la ferme est le plus moderne face aux enjeux, alors que critiqué jadis comme un ringard par ses soeurs. Elles le découvrent comme nous être le plus en phase avec un monde où "l'improbable" impose une adaptation et des choix raisonnés pour la nature, pour l'entre-aide..et il est droit dans une éthique, dans un non jugement salvateur...
Comme disait dernièrement Edgar Morin, sur un RS, l'avenir viendra des petites exploitations...

J'ai eu plaisir de retrouver ce personnage d'Alexandre qui m'avait captivée dans Nature Humaine. Et, en tant qu'urbaine, les deux livres Nature humaine et Chaleur humaine m'instruisent sur la vie à la campagne.

Mais je me suis quand même ennuyée au cours de la lecture car il n'y a pas d'intrigue, que la période historique du Covid m'est connue comme décrite factuellement par l'auteur, que la plume de l'écrivain ne m'impressionne pas!

En revanche , ce livre sera intéressant pour des lecteurs qui aujourd'hui n'ont pas l'âge de lire ou qui ne sont pas nés, et découvriront le covid et ses conséquences politiques et intimes en 2020. Car même si le style littéraire de Serge Joncour ne me fascine pas, je reconnais son talent de narrer.

J'ai lu ce livre dans le cadre de ma participation à un jury littéraire d'une association locale. Si je n'avais pas été engagée en tant que jurée, je l'aurais abandonné car vraiment pas embarquée, pas fascinée !

J'ai été un peu déçue par Chaleur humaine. Peut-être ne fallait-il pas comparer le roman avec Nature humaine. Je m'attendais à tort à retrouver le même élan, la même dynamique. le thème principal de Chaleur humaine étant le confinement, c'est cette impression de "sur place" qui m'a gênée. Les personnages restent néanmoins très attachants, le frère et les trois soeurs finissent par se réconcilier, le neveu ne sombre pas dans la délinquance... tout est bien qui finit bien!

On retrouve dans ce roman, Alexandre qui continue à travailler dans la ferme familiale aux Bertranges dans le Lot. Ses parents âgés vivent à côté , il veille sur eux. Ils regardent religieusement les informations nationales et on commence à entendre parler d'épidémie en Chine, puis d'un virus qui se transmet rapidement. L'auteur nous résume de façon journaliste l'avancée du Covid, la prise en charge politique, le confinement qui se met en place. Agathe, Caroline et Vanessa, les trois soeurs citadines d'Alexandre décident de venir passer le confinement dans la ferme familiale. L'ambiance est tendue car Alexandre s'est fâché avec elles pour des questions d'héritage. La cohabitation s'avère difficile mais ces évènements vont rapprocher la fratrie.
On retrouve dans ce roman de belles descriptions de la nature, des arbres, des animaux. On se retrouve aussi dans la description du Covid que l'on a vécue il n'y a pas longtemps. Il manque quand même un petit quelque chose pour que ce soit passionnant.

Si on m'avait dit que je prendrais autant de plaisir à me replonger dans cette époque encore si proche du Covid et du confinement de début 2020 ! Tout est vrai, tout fait écho à notre propre histoire, la famille rassemblée de nouveau pour un temps indéterminé, l'étonnement absolu de voir le monde économique capable de s'arrêter net dans sa course folle alors que le monde agricole continue de s'adapter au rythme des saisons, aux besoins des animaux et de la nature. Retrouver Alexandre dans le rôle du pilier inébranlable de la famille, simple et solide, encore un beau shoot d'humanité !

Avant d'entamer "chaleur humaine", j'ai eu un coup de coeur avec "le livre de neige":de Olivier Liron j'ai donc eu envie, non pas retrouver le même livre, la même histoire,
mais de retrouver autant de plaisir et d'émotions.
Serge Joncour est un spécialiste des personnages attachants et le titre de ce dernier roman prometteur. Mais voilà, je n'y ai pas trouvé ce que je recherchais et sans aucun doute influencée par les billets mitigés de certains, je n'ai pas eu envie de persévérer.
Je ne note, bien sûr pas cette lecture qui fut incomplète et qui a donc été juste ébauchée, ce serait complètement injuste.
Je crois aujourd'hui,que je suis un peu plus radicale qu'il y a quelques temps, ainsi si j'ai du mal à entrer dans le roman mais que j'y décèle des petites choses ,je persévère mais si je n'aime pas ou encore que je suis pas dans l'ambiance attendue j'arrête avec moins d'état d'âme.