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3,72

sur 749 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce livre de Serge Joncour m'a laissé une impression mitigée…

Sur le versant positif, il y a la pudeur de cette écriture, par touches, qui jamais ne fait dans le pathétique ou le spectaculaire ou le mélo facile alors même que le sujet s'y prêterait particulièrement et presque " naturellement ".

Il y a aussi cette façon très élégante de traiter le sujet de la difficulté de communiquer entre le personnage principal, Franck (qui vit à Paris) et ses parents (agriculteurs dans le sud-ouest). J'y ai trouvé, malgré l'impossibilité de communiquer concrètement, un réel amour, à tout le moins une réelle tendresse, ce qui n'était pas le cas, ce me semble, d'Annie Ernaux, par exemple, sur une thématique comparable.

À telle enseigne que ce même personnage principal revient, d'une certaine façon, en quête de sens, en quête de lui-même sur ses terres natales, preuve s'il en est besoin, de l'importance que l'auteur (via son personnage principal manifestement fortement inspiré de lui-même) attribue à ce milieu d'origine.

Sur le versant négatif, il y a, selon moi, cette écriture pas très soignée quant au style, avec des formulations un peu passe-partout, voire des répétitions assez peu raffinées qui me donnent une impression de trop grande facilité d'exécution.

Il y a aussi la construction qui fait très " amenée ", horlogerie faite pour sonner à l'heure dite. C'est toujours gênant quand ça se voit beaucoup, au sens propre, ça fait un " deus ex machina " ou, comme on dit " téléphoné ". Donc ce point m'a gênée un peu.

(Exemples de ces points qui me paraissent téléphonés : le fait que Louise et Franck ne se soient jamais côtoyés auparavant, que le motard surgisse précisément à tel moment crucial, que les parents ultra casaniers aient précisément décidé de partir à ce moment-là, qu'une mère laisse si facilement son fils à la garde de sa belle famille, que les Berthiers surgissent eux aussi toujours au bon moment, de même que les sangliers, ou encore que le licenciement survienne précisément à ce moment également. Ça fait beaucoup de coïncidences et de hasards bienvenus sur le chemin de cette histoire.)

Enfin, si le troisième personnage principal, c'est-à-dire l'enfant nommé Alexandre, m'a semblé très crédible, j'ai trouvé que le second personnage principal, Louise, était assez peu convaincant psychologiquement. Je ne sais finalement presque rien d'elle, ni de ce qu'elle pense vraiment, comme si elle n'avait pas été suffisamment creusée, du moins j'aurais aimé qu'elle le soit davantage.

L'histoire, très rapidement, est celle de Franck, expatrié depuis de nombreuses années sur Paris en qualité de caméraman (d'après ce que j'ai compris) dont le couple a capoté depuis longtemps et dont la santé elle aussi défaille.

Il décide de passer voir ses parents avec lesquels il est brouillé depuis dix ans. Parallèlement, une certaine Louise qui végète pareillement dans son existence entreprend de passer quelques jours de vacances…

Je ne souhaite pas en dévoiler davantage pour celles ou ceux qui n'ont pas lu cet ouvrage. Et, comme toujours, gardez à l'esprit que ceci n'est que mon avis, fruit d'une très haute subjectivité, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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un roman qui se laisse lire, mais qui a du mal à démarrer. Il faut attendre la moitié du livre pour que les 2 personnages se rencontrent.
Avant cela, c'est une alternance du ressenti de l'un, puis de l'autre, par rapport à leur vie présente et passée.
J'avoue que je ne m'attendais pas à ce style d'histoire. Je n'arrive pas à définir ce roman. 2 adultes perdus, sans espoir particulier dans la vie, 2 âmes égarées pour qui la paix montre le bout de son nez par hasard. Leur rencontre les apaise. Ce n'est pas un roman d'amour, même pas un roman de sentiments. C'est juste l'histoire d'une rencontre qui arrive, la croisée de 2 chemins. Peut-être une chance à saisir, une sérénité à trouver, ou pas... Un moment présent dans le vide de leur vie.
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J'ai retrouvé Serge Joncour dans ce roman écrit antérieurement au très fort Repose-toi sur moi que j'avais adoré.

Là encore, il y est question d'un homme et d'une femme, mais pas uniquement. L'action se déroule principalement à la campagne avec l'idée que : « A la campagne on le sait, celui qui a goûté à la ville, il est foutu, celui qui a goûté à la ville, il ne reviendra pas. » C'est un peu le sujet fort du roman, avec en prime un deuil impossible à vivre.
Ah ! Que serait la littérature mondiale sans les personnages endeuillés ?

J'ai apprécié là encore la très jolie écriture de SJ qui suit au plus près les émotions, ressentis, contradictions, souvenirs, le contenu des âmes de ses personnages, mais il sait également comme personne évoquer la vie contemporaine et ses contradictions, le monde agricole en déroute, les peurs sociales.

Un antagonisme familial intéressant fait le lit de ce récit en les empêchant tous de s'élancer dans le présent, mais hélas, après un début prometteur, j'ai trouvé le rythme vraiment trop lent, et je me suis vite ennuyée.
La mollesse des personnages m'a enveloppée, et ça m'a fortement déplu.

Ce qui me fait penser que j'apprécie les contenus plus toniques. Ou bien, peut-être suis-je fatiguée des personnages endeuillés ?

Lien : http://justelire.fr/lamour-s..
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La relation sensuelle est-elle un aboutissement incontournable de la relation amoureuse ? Franck et Louise qui ont vu naître en eux cet intérêt réciproque n'ont pas échangé le moindre baiser. Pour parvenir à maîtriser les effusions, Serge Joncour a imaginé les conditions propices à entretenir les corps à distance. Louise est la veuve du frère de Franck, disparu quelques années plus tôt par accident. Tous deux vivent dans des situations professionnelles précaires, avec l'incertitude du lendemain. Alexandre, le tout jeune fils de Louise, est celui qui fait rebondir la conversation lorsque les silences se font trop pesants.

Véritable sujet que ce thème de l'amour-amitié. J'ai eu quant à moi l'impression folle que cette connivence des coeurs n'attendait que le point final pour libérer les élans retenus et livrer nos protagonistes à une sensualité légitime. Un point final comme un tomber de rideau sur un rôle de composition. Mais peut-être que je n'idéalise par suffisamment le sentiment amoureux pour l'envisager sous sa forme platonique.

L'amour sans le faire est un roman qui, sur fond de retour à la terre et lorsqu'on sort du Livre de l'intranquillité de Pessoa, autorise une pause dans l'exploration de l'âme. Mais à bien y réfléchir, il s'agit là encore d'histoire d'hommes et femmes à l'épreuve de la vie et de la relation à l'autre.
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Franck a quitté la campagne pour s'établir en ville tandis que son frère Alexandre est resté sur les terres et dans la maison familiale avec Louise son épouse.
De ces terres, plus grand-chose ne pousse.
Les parents sont devenus âgés. Alexandre est mort. Louise est partie en ville. Franck n'est plus revenu.
Alors que chacun se sent blessé, écorché, le retour aux sources semble nécessaire.
C'est sur ce terreau sec et aride, en pleine chaleur estivale, que s'épanouit un enfant vif, gai, qui va ramener à l'amour et à la vie des êtres atones.
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J'ai beaucoup aimé ce roman où j'ai retrouvé avec quelques sourires en coin les descriptions que fait l'auteur des gens de la campagne, des paysans, de leurs habitudes. Les trente dernières pages sont les plus belles de ce récit.
J'ai regretté une fin que j'ai trouvée trop abrupte.
Une seconde fois, enchantée par cet auteur.
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L'année passée, j'avais pu découvrir mon premier Serge Joncour, Chien-Loup, un polar aux thématiques variées, très intéressant, mais doté de longueurs narratives quelque peu ennuyantes. Avec L'amour sans le faire, je redécouvre l'auteur dans un style nouveau : un roman sentiment, qui traite du deuil, de l'amour et présente tout un panel d'émotions pudiques, sensuelles, mais profondément humaines.

Louise est veuve depuis dix ans. La plaie du deuil est encore ouverte, elle y repense constamment, sans pouvoir s'en affranchir pour reconstruire sa vie. D'une union charnelle de passage, Louise donne naissance à un enfant, qu'elle confie aux mains de ses anciens beaux-parents, les parents de son mari défunt, qui vivent dans un coin reculé en pleine campagne. C'est également là que se rend Franck, leur deuxième fils, qu'ils n'ont pas revu depuis les fameuses obsèques. Atteint récemment par une maladie, Franck se décide à renouer avec ses parents, après une brouille qui les a séparés, lui à Paris, eux à la campagne. Dans cet havre de paix et de tranquillité, Franck et Louise vont se croiser et s'aider mutuellement à retrouver goût à la vie… grâce à l'entremise d'un petit garçon pétillant et plein de joie de vivre.

Louise et Franck, pris séparément, sont minés par la perte du même homme : le mari de l'une et le frère de l'autre. Un homme qui semblait exceptionnel selon leurs dires, qu'ils n'arrivent pas à remplacer et à oublier. Ils transportent chacun depuis plus de dix ans leur deuil, qui mine leurs journées, leurs interactions avec les autres et globalement, leur vie entière. Seuls les parents ont réussi à aller de l'avant sans se morfondre sans cesse sur une vie qu'on ne pourra pas faire revenir. Mais ensemble, au contact l'un de l'autre, Louise et Franck semblent oublier leur chagrin et retrouver des couleurs. Ils s'ouvrent progressivement au monde, retrouvent les plaisirs simples du quotidien, se mettent à rire, à ressentir des émotions qui leur sont propres et une certaine attirance l'un pour l'autre. le tout de façon pudique, avec douceur et sensibilité. Mais le souvenir de l'être cher demeure dans leurs pensées, leur interdisant tout rapprochement qui pourrait nuire à son répit éternel.

J'ai beaucoup aimé la façon qu'à Serge Joncour de parler des sentiments, avec délicatesse et pudeur, ainsi que sa façon d'aborder les difficultés de communication et d'interaction que peuvent ressentir certains hommes, à l'instar de Franck avec ses parents, qui vivent dans deux univers diamétralement opposés ou de Louise avec le monde extérieur, où elle pense ne plus mériter sa place. le récit est bien écrit et semble glisser tout seul, sans atomes crochus ou rebondissements surprenants. J'aurais apprécié plus de rythme, une écriture moins lisse et un semblant d'intrigue, puisqu'il ne se passe quasiment rien de concret dans L'amour sans le faire, tout n'est que moments de vie et sentiments.

Serge Joncour nous propose un roman plein d'espoir, où deux êtres fragilisés par la vie se rencontrent au bon moment et retrouvent progressivement goût à celle-ci. Une tonalité pudique, qui émeut et donne à réfléchir sur la brièveté de la vie et les interactions entre humains.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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une belle découverte offerte par lecteurs.com.
Serge Joncour nous plonge dans la nature agricole, dans la vie à la campagne avec de belles descriptions de paysage du Lot.
Comme le titre l'indique, on est dans l'amour, mais un amour particulier. Les liens parents-enfants sont compliqués. Les deux personnages principaux en deviennent à faire leur propre introspection.
L'histoire familiale est lourde et la tenue de la ferme s'en ressent.
L'écriture passe par des moments poétiques, gracieux.
Un lien invisible, sans toucher peut se créer quand on ne s'y attend pas...
Lien : https://lacabanedemeslivres...
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Serge Joncour nous livre un roman intimiste, une quête de sens à travers un retour aux racines, à la terre.

Deux solitudes, perdues "dans la ville", qui vont se rejoindre au coeur de l'été dans la campagne lotoise. Leur seul point commun, c'est Alexandre, le frère de Franck, mari de Louise, mort une nuit de pleine lune dans la rivière qui borde le moulin où ils vivaient.
Durant la première partie du roman, c'est séparément que nous entrerons dans la vie de Franck et Louise. Lui revient à la ferme familiale après dix ans de silence; elle végète dans une usine sans activité en attendant de pouvoir passer une semaine de vacances chez ses ex-beaux-parents. En plein questionnement, sur eux-mêmes, sur le sens de leur vie, sur leur passé et leur avenir, ils appréhendent chacun à leur façon ce retour aux sources.

Au milieu de ces deux mélancolies, se tient un petit bonhomme, Alexandre, qui du haut de son jeune âge apportera peut-être quelques couleurs dans la palette morose des sentiments.

A travers une écriture simple, franche et limpide, tout en étant parfois poétique, l'auteur nous ramène à nouveau dans ce monde paysan en difficulté. J'aime beaucoup la plume de Serge Joncour mais cette fois, je n'ai pas été emportée. Si la première partie m'a quand même bien séduite, j'ai été moins convaincue par la seconde. J'ai trouvé les personnages assez transparents, surtout Louise, et ne me suis pas vraiment intéressée à leur sort. Seul le petit garçon a tiré son épingle du jeu, un peu comme une tache de couleur sur un photo en noir et blanc.
Il n'y a pas vraiment d'intrigue, on passe carrément assez près de l'ennui et j'aurais aimé un peu plus de profondeur sur certains points de l'histoire.

Bref, une roman qui se laisse lire mais dont je ne garderai sans doute pas grand chose dans le temps.
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C'est avec beaucoup de tendresse que l'auteur ouvre ses personnages au monde. Une sensibilité, une écoute du coeur qui surprennent le lecteur et le ravissent jusqu'à retrouver ces sensations d'un été lourd et tendre au coeur duquel tout est possible.
Un récit où se côtoient deux solitudes, une vie à construire et un espoir sans cesse interrogé... Un roman aux phrases d'une brillante beauté mais qui peine à se mettre en marche. Une quête de sens pour deux personnages perdus qui ne se rencontrent que bien trop tardivement pour... un tendre moment de lecture.
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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Nous retrouvons dans ce livre les thèmes chers à SJ. La nature, des personnages de la ville qui se retrouvent à la campagne, un rythme lent et des descriptions d'une grande précision, une forme de communication intense entre les personnages sans passer par la parole, l'amour...
Cette histoire est celle d'un paradoxe : la rencontre, la découverte mutuelle de personnes cabossées par un même événement: la mort d'un fils, d'un frère, d'un mari, d'un père.
Une fois encore la nature sera source d'apaisement et de guérison pour toutes ces personnes.
La fin un peu convenue est un peu décevante, le personnage de l'homme à la moto sans forte contribution et l'absence des parents à partir de la moitié du livre un peu dommage. Certaines longueurs m'ont parfois fait sortir de l'histoire mais ce livre reste à conseiller
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