AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,78

sur 79 notes
5
1 avis
4
7 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis
Pour marquer la fin du Congrès national du Parti Communiste Français, les délégués se lèvent, dressent le poing droit et entonnent l'Internationale. La sonorisation est à fond et chacun s'époumone en reprenant l'hymne ouvrier. Un passage de ce chant a une résonance particulière pour le Secrétaire général du Parti. « du passé faisons table rase »… L'oubli a ses vertus, notamment pour cet homme dont l'activité pendant la Seconde guerre mondiale est dérangeante. Lui qui dirige le « Parti des fusillés » n'a pas participé à la Résistance. Au contraire même, il est parti travailler dans une usine allemande avant les réquisitions du STO. Pire encore, il existe d'autres détails bien plus gênants qu'il faut à tout prix dissimuler.

Ce roman s'inspire du secret entourant le passé de Georges Marchais et de la controverse de Montigny-lès-Cormeilles qui a vu un maire communiste nommé Robert Hue* vilipender devant des caméras des trafiquants de drogue d'origine étrangère. Thierry Jonquet mêle ces deux polémiques dans un roman d'une grande efficacité. La fiction lui permet d'explorer les zones d'ombre de l'histoire de ce parti et le résultat est percutant. Il dénonce la mainmise des Soviétiques sur le PCF et les méthodes brutales qu'ils utilisent pour parvenir à leurs fins : assassinats, tortures, chantages, enlèvements. L'Etat français, tenu par des menaces de révélations de scandales, ne réagit pas. Les personnages principaux sont facilement identifiables (Robert Hue par exemple devient Robert Dia, à hue et à dia…). C'est plus dur de reconnaître les seconds rôles pour qui n'a pas suivi l'actualité politique de cette époque. Ce roman de politique-fiction à charge se place dans un contexte de luttes au sein du mouvement communiste entre les Trotskistes de différents groupuscules et les « Stals » du PCF. A noter que ce roman a été publié sous pseudonyme (sous le nom de l'assassin de Léon Trotsky) en 1982, à une époque où le gouvernement comptait des ministres communistes.

Un roman efficace, percutant, et engagé.

* Il ne deviendra célèbre que douze ans après la publication de ce roman, lorsqu'il deviendra secrétaire général du parti.
Commenter  J’apprécie          390
Ce roman noir est le roman d'un écrivain trotskiste ayant décidé de « se faire » le PCF. C'est une plongée dans le passé trouble de son Secrétaire général – que chacun aura reconnu – dans les mains du PCUS. Dans un certain sens c'est un roman à (grosses) clés : on devine quels sont ces responsables haut-placés. J'ai cru y reconnaître Jacques Duclos, Robert Hue, Henri Krasucki peut-être, sur ce dernier point je ne suis pas sûr. C'est là, l'un des intérêts de ce livre : deviner qui est qui.
Voilà un bouquin agréable à lire et stimulant.
P. S. : j'ai relevé une petite erreur historique. L'auteur écrit que la ville de Lorient a été "libérée" par l'action conjuguée de la Résistance et des soldats alliés. En réalité Lorient ne s'est rendue qu'après la chute de Berlin et la capitulation de l'Allemagne le 8 mai 1945. Un tout petit détail, je l'avoue.
Commenter  J’apprécie          166

Ce livre n'est pas un roman sur le parti communiste , ni sur le passé troublant de Georges Marchais , mais un roman contre le PCF , ses méthodes , ses mensonges .
Paru en 1982 , alors que la gauche était au manettes , avec des ministres communistes , il eut l'effet d'une bombe et c'était le but de cet ex militant trotskiste car à cette époque le PCF se targuait encore de près de 20 % des voix aux élections .
Le fait que Marchais mentant sans vergogne sur son passé , alors que pendant que les résistants se battaient contre la milice et les nazis , il se soit porté volontaire , devançant l'appel du STO ( Service du Travail Obligatoire ) , et travaillait chez Messerschmitt au service de l'occupant , mit en difficulté la crédibilité des communistes .
Commenter  J’apprécie          1611
Une série de crimes sanglants, un dénommé René Castel au passé trouble , haut dirigeant d'un parti, jamais nommé.
Inspiré de l'Histoire , ce roman est implacable et il est bien plus qu'un portrait d'un homme politique connu,il dénonce avec force le mensonge.

Commenter  J’apprécie          80
Récit édifiant du fonctionnement du P.C.F. René Castel, secrétaire général du parti, arriviste, opportuniste et sans envergure arrivé au sommet en 1972 malgré son passé trouble. On découvre en effet qu'il est allé volontairement travailler en Allemagne pendant la guerre sans attendre le S.T.O. et revenu en France, s'est livré au marché noir, a dénoncé des résistants. Plus tard, il commandite ou ferme les yeux sur des assassinats perpétrés pour protéger la réputation du parti.
Madeleine, militante de base, intègre, idéaliste est écoeurée par ces agissements et par le fait qu'un tel homme ait été porté à la tête du "parti des fusillés". Elle le dénonce mais découvre que tous les cadres du parti sont au courant et elle le paie très cher.
Décalage entre les idéaux affichés et les idéologues, les cadres du parti. Ce roman a fait scandale lors de sa sortie en 1982 car il dénonçait certaines pratiques des partis communistes et s'inspirait en partie de Georges Marchais (sans le nommer) alors secrétaire général du PCF parti volontairement en Allemagne
Commenter  J’apprécie          70
Le roman débute par une série d'assassinats, en 1972, de personnes sans liens apparents, en Allemagne, en France et au Chili.
Puis saut dans le passé, en 1935, et prise de connaissance avec un certain René Castel, dont le portrait sera tracé au fil du roman, et de son ascension au sein du Parti, entremêlé avec une intrigue qui se déroule en 1978.
Il est donc question, le titre l'indique, d'effacer le passé, celui bien encombrant de René Castel, qui resurgira malgré tout aux détours d'archives et de traces oubliées.
Sorti en 1982, sous le pseudonyme de Ramon Mercader, adieu Trotsky, ce roman est une charge contre le Parti communiste français et son secrétaire général d'alors, Georges Marchais. Jonquet souligne les méthodes criminelles de ce parti politique, en cheville avec l'URSS, et l'attitude trouble de son dirigeant durant la Deuxième Guerre. Mais les "forces de l'ordre" ne sont pas en reste et leurs méthodes sentent tout autant.
La postface d'Hervé Delouche, président de l'association 813, éclaire sur le poids de ce roman, sa portée et sa réception à l'époque.
Une diabolique construction, mécanique fictionnelle qui égratigne comme il faut L Histoire.
Commenter  J’apprécie          70
Parmi les premiers romans de Thierry Jonquet, du passé faisons table rase est un roman édité en 1982 et dont la particularité est de l'être sous un pseudonyme, celui de Ramon Mercader (militant communiste espagnol, devenu agent de service de renseignements russe et assassin de Léon Trotsky en 1940). Un pseudonyme lourd de sens pour Thierry Jonquet, communiste lui-même.

Et cela a son importance en regard du sujet de du passé faisons table rase qui est le Partie.

Dans un style déjà fluide et efficace, Thierry Jonquet (Ramon Mercader) tisse une toile romanesque autour de faits réels et c'est en cela que du passé faisons table rase prend une dimension plus grande. L'auteur ne s'encombre pas de l' « avéré » pour raconter cette histoire mais dresse quand même un tableau réaliste du Partie et de ses coulisses, là où agissent les hommes de l'ombre.

Virtuose dans la gestion temporelle, Thierry Jonquet distille à merveille les scènes sans nous embrouiller. D'un chapitre à l'autre, on traverse les époques. On navigue dans les couloirs obscurs du Partie, ses luttes d'influences, ses pressions, ses relations avec la Russie, les hommes de l'ombre et leur pouvoir.

Le regard politisé que porte Thierry Jonquet sur cette histoire apporte à l'histoire ce surplus de conviction et avec ce découpage millimétré, j'ai trouvé que du passé faisons table rase était un bon polar. Les tensions, le suspense et une certaine originalité avec cette toile de fond politique donne à ce roman une certaine singularité.
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/du-pass..
Commenter  J’apprécie          50
Ce livre a été publié pour la première fois en 1982 sous le pseudonyme de Ramon Mercader (c'est aussi le nom de l'assassin de Troski en 1940). Dès sa sortie, ce livre ferra scandale car à travers ce roman de politique-fiction Thierry Jonquet critique le parti communisme français et ses dirigeants.

Automne 1972, c'est le prologue, et nous assistons à 4 assassinats : un vieil homme à Cologne en Allemagne, un chasseur lors d'une partie de chasse à côté de Lorient, un israélien en voyage d'affaire à Paris, un vieillard à Santiago du Chili. Quel est le lien entre ces 4 hommes ?

Thierry Jonquet dénonce la réécriture de la biographie du secrétaire général du Parti, René Castel. Il avait 27 ans en 1947 lorsqu'il adhère au Parti, il va franchir un à un tous les échelons de la hiérarchie et peu à peu devenir dirigeant jusqu'au poste suprême où il accède en 1972. L'auteur met en scène un chantage politique, il nous montre la vie interne d'un Parti qui n'hésite pas à masquer la réalité pour se donner une image parfaite aux yeux du monde. Plus qu'un roman policier, ce livre est plutôt un roman militant où l'écriture est sans concession et qui nous donne un leçon de mémoire et d'histoire.


Lien : http://aproposdelivres.canal..
Commenter  J’apprécie          40
Un superbe roman policier, que j'ai trouvé dans la lignée d'un autre "Meurtre au Comité Central" de Manuel Vásquez-Montalbán. Donc il s'agit, à mots couverts (enfin si peu) de dénoncer le déni commis par Georges Marchais de ses années passées au STO en Allemagne nazie durant la guerre. T. Jonquet y mêle un passage par la dénonciation d'un réseau de résistance autour de Lorient, mais est-ce du romanesque ou une part de la vérité? On y voit l'imbrication de l'action des services de renseignement français, la main mise des soviétiques sur le PCF dans le choix de ses dirigeants et les activités secrètes du Parti lui-même, y compris dans le surgissement d'une actualité peu glorieuse avec la dénonciation d'un trafic de drogue mené par un immigré. On peut chercher à mettre des noms sous les pseudonymes utilisés pour les cadres du Parti, certains sont plus facilement identifiables que d'autres, mais l'essentiel reste bien cette maîtrise dans la mise en lumière d'activités criminelles et le compromis entre certaines autorités. Un chouette polar.
Commenter  J’apprécie          30
Un roman noir "à l'américaine" comme on en fait peu en France. Portrait au vitriol du parti communiste et de ses responsables, ce livre peut agacer (sans doute moins de nos jours avec un PC exsangue), mais il est comme toujours chez Jonquet diablement bien écrit, et avec un suspense de bon aloi. A recommander.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (217) Voir plus



Quiz Voir plus

Thierry Jonquet (facile pour les fans)

Connaissez-vous vraiment Thierry Jonquet ? Il est célèbre pour...

ses BD historiques sur la Renaissance
ses documentaires animaliers
ses carnets de voyage
ses romans noirs

12 questions
92 lecteurs ont répondu
Thème : Thierry JonquetCréer un quiz sur ce livre

{* *}