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« La vie de ma mère !» de Thierry Jonquet entraîne le lecteur au coeur de la banlieue, celle qui fait peur, celle où l'on croise la misère financière, sociale et culturelle. Il met en exergue la démission du système éducatif français : les sections d'éducation spécialisée, les voies de garage sans issue pour adolescents désoeuvrés.
Livre court, portrait de vie dans les cités où le protagoniste principal, Kevin, presque 12 ans, raconte sa vie. A la maison, il est livré à lui-même : sa mère l'élève seule, travaille la nuit. Dans la cité, Kevin se déscolarise, fait de mauvaises rencontres, traîne avec de jeunes voyous. Son univers se restreint comme son langage.
Thierry Jonquet, dans ce constat sociologique, montre sans dénoncer, laissant au lecteur le soin de tirer ses propres conclusions. C'est noir, c'est moche et la fin est terrible, glauque.
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Âgé d'une douzaine d'année, Kévin Mourot vit à Belleville, entre une mère qui trime en travaillant comme standardiste à l'hôpital Lariboisière la nuit, une soeur qui fait des shampoings et partage sa vie avec un Portugais et un frère qui, lui, travaille dans un garage. Ces deux derniers n'auront pas tardé à quitter le foyer dès que l'occasion s'est présentée. Notre héros est donc livré à lui-même et traîne dans les rues malfamées de la ville, se nouant d'amitié avec Djamel ou Laurent, tous plus ou moins infréquentables et se servant de la crédulité et de l'innocence de Kévin pour l'entrainer avec eux à commettre des larcins qui prendront de plus en plus d'importance.
Ce début marque également l'entrée en sixième dans la classe dite des "gogols", la sixième S.E.S, la Section d'Éducation Spécialisée . Et pourtant, une jeune fille du nom de Clarisse ne tardera pas à s'intéresser à lui, malgré leur différence de classe sociale...

Initialement destiné à une édition jeunesse, La vie de ma mère! a pourtant tout d'une oeuvre sociale ou d'un polar noir. Thierry Jonquet renoue ici avec des thèmes qui lui sont chers: la banlieue, les classes défavorisées, le manque de culture, la misère sociale et les enfants que l'on met dans des cases sans chercher à les comprendre réellement...
L'auteur nous entraine au coeur de la banlieue où l'on croise la misère et le travail ardu, le tout sans tomber dans le pathos.
Sans excès et tout en réserve, on se prend d'affection pour ce gamin des rues si attendrissant et débrouillard.
class="titre1">La vie de ma mère! … et ta soeur?
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Kévin, 12 ans, vient d'entrer au collège, en Section d'Éducation Spécialisée, là où atterrissent ceux que le système considère comme inaptes à la poursuite d'études normales. Et Kévin raconte, à sa manière, les derniers mois. Son arrivée au collège, la drôle d'organisation de la SES, cette classe de « gogols » coupée des autres et dirigée par des enseignants, comme mademoiselle Dambre, plein de bonne volonté mais dépassés, la rencontre avec une bande spécialisée dans divers larcins, sa mère pleine d'amour mais absente pour pouvoir nourrir la famille, et ses premiers émois vis-à-vis d'une gamine de son âge mais d'un niveau social plus élevé à qui il est plutôt mal vu d'offrir une vidéo de Terminator pour son anniversaire.

Racontée à la première personne avec ce que cela entraîne de subjectivité et d'innocence par Kévin lui-même, cette histoire oscillant entre comique et noirceur de plus en plus prégnante au fur et à mesure que l'on avance dans le récit dresse un portrait sévère de l'institution scolaire et de son incapacité à réellement bousculer les barrières sociales. Constat qui, vingt ans après, est encore valable, si ce n'est que dans la novlangue de l'éducation nationale les SES sont devenues des SEGPA. Pour autant, en donnant la parole à Kévin, en jouant de sa relative candeur, Jonquet réussit à faire passer son message sans se montrer lénifiant, avec humour et tendresse. On peut d'ailleurs saluer, même s'il a aujourd'hui pris un coup de vieux, l'emploi d'un argot qui sonne rarement faux et qui permet à l'auteur de s'effacer derrière son narrateur.
Mais si l'humour, le comique de situation et les quiproquos est omniprésent, Thierry Jonquet sait aussi exploiter la veine noire et à faire basculer le récit de la chronique adolescente candide vers le fait divers glauque jusqu'à un dénouement particulièrement violent où l'innocence du jeune narrateur se fait bien plus trouble et troublante.

Court roman qui va à l'essentiel et use de l'humour pour capter le lecteur et mieux faire passer sa critique sociale – à l'image de ce que Jonquet a pu faire concernant le sort des personnes âgées en maison de retraite avec le bal des débrisLa vie de ma mère !, malgré une forme un peu désuète par la faute d'un argot qui évolue bien vite et apparaît aujourd'hui bien exotique, se révèle efficace et, surtout, un bien agréable moment de lecture.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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C'est un môme des cités qui, sur l'empan d'une cassette, face A-face B, va se raconter, dans un argot bien à lui, depuis le CM2 et les mises en garde du maître jusqu'à l'entrée au collège, version SES - « Section d'Education Spécialisée » - où officient des spécialistes, telle Mademoiselle Dambre. Et puis, des événements vont se bousculer, en tornade : son frère et sa soeur quittent le domicile familial pour gagner leur indépendance, sa mère déniche un travail de nuit dans un hôpital, Clarisse, une collégienne dans la section « normale » du même établissement, gagne son coeur de préadolescent… L'ensemble tempétueux va se précipiter, activé par la tornade pulsionnelle que connaît le môme...

« La vie de ma mère ! » est un excellent roman noir du talentueux Thierry Jonquet, certes un peu daté (1994), mais porteur de bon nombre de richesses. D'abord l'écriture, qui est ici à saluer : d'un bout à l'autre de l'intrigue, l'auteur parvient à rendre, à l'écrit, un registre langagier oral, qui plus est, très familier et argotique. Ce n'est pas toujours facile à lire, mais une fois qu'on s'y plonge, on est happé par le tourbillon de l'histoire et la tornade qu'elle relate. L'humour, ensuite, toujours au bord du point de rupture, un humour très noir donc. Celui-ci provient du décalage entre la manière dont le protagoniste, préadolescent en échec scolaire, voit le monde qui l'entoure, les réflexions des adultes ou de ses pairs plus âgés, les événements auxquels il assiste, et la réalité telle que les adultes la partagent et la vivent communément.
La dérive n'est jamais loin, on la redoute au fil des pages, on l'attend, on la guette. Néanmoins, l'intrigue n'élude jamais le rire, l'insouciance enfantine, derrière le tragique du quotidien dans des cités que la promesse d'un lendemain meilleur semble avoir déserté.
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Le narrateur a 12 ans, il vit dans le XIXème arrondissement de Paris avec sa mère, son frère de 16 ans qui travaille dans un garage et sa soeur qui fait des shampooings chez un coiffeur. L'argent manque, les deux aînés donnent la moitié de leurs salaires à leur mère, mais l'amour est là... Ce garçon est donc plutôt bien entouré, même si sa mère n'est guère présente à cause de son travail. Il est en échec scolaire : il vient d'intégrer une sixième SES, "Section d'Education Spécialisée" (actuelle SEGPA). Alors que la plupart de ses camarades chahutent en cours, il apprécie et respecte leur professeur, la jeune et jolie Mademoiselle Dambre. Il fait des efforts, la mère de son amie Clarisse l'aide à travailler, il progresse... Mais bientôt tout dérape : le frère et la soeur ont quitté l'appartement familial, sa mère prend un travail de nuit, et malgré la présence bienveillante du voisin Monsieur Hardouin, le jeune garçon se retrouve livré à lui-même. Il fréquente de jeunes voleurs, il découvre l'argent facile. Il est, selon la formule consacrée, "sur une mauvaise pente", c'est l'engrenage... jusqu'au drame final.
Un très bon roman noir ! le style est vif, plaisant, on accroche parfois un peu sur le verlan, puisque c'est le jeune garçon qui s'exprime. La franchise et l'innocence relative (au vu des circonstances) du narrateur le rendent très attachant. Malgré l'humour très présent, la noirceur s'installe et va crescendo...

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Curieusement, dès les premières pages, ce roman m'a évoqué un roman pour ados lu il y a quelques temps, "L'année rase-bitume" qui se passait dans une classe de SEGPA où arrivait une nouvelle institutrice. Ce n'est pourtant pas du tout le même genre et je reconnais bien l'auteur de "Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte", seul autre livre du même auteur que j'ai lu il me semble.
Tout cela parce que le narrateur est un adolescent de 12 ans et que ce récit est à mon goût une belle défense des sections d'enseignement spécialisé puisqu'il montre des adultes qui essayent de s'adapter à un public particulier.
C'est écrit en langage parlé mais je me suis vite habituée à ce verlan imagé et je pense que c'est un texte qui mériterait d'être lu à voix haute - ou mis en scène en monologue au théâtre - pour en apprécié la couleur.
A part ça, c'est la confession d'un adolescent qui témoigne des trafics de sa cité en banlieue parisienne mais aussi de son amour pour la douce Clarisse qui n'évolue pas dans le même milieu que lui et dont il aimerait apprendre quelques codes. C'est aussi une dénonciation des méfaits de la drogue qui peut faire tourner la petite délinquance en carnage...
J'ai bien aimé cette lecture un peu inclassable.
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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Je ne vais pas vous mentir, j'ai acheté le livre pour le titre qui ma fait pas mal rire quand je suis tombé sur le livre.

La vie de ma mère ! est un livre court mais passionnant où l'on suit l'histoire d'un jeune de 12/13 ans de cité, qui essaie de s'en sortir et vis plusieurs aventures avec différentes personnes qu'il fréquentes.

Je l'ai lu lors d'un trajet en car, et ça m'a aidé à faire passer le temps plus vite.
Si vous tombez dessus et que vous aimer lire des histoires de personnes en marge de la société, je vous le conseille !
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C'est l'histoire d'un gamin du 19ème arrondissement qui file un mauvais coton avec ses copains Farid, Mohand et Kaou. Lui, il est gaulois. A la maison, il y a sa maman, qui a du mal à joindre les deux bouts et sa grande soeur qui travaille dans un salon de coiffure. A force de ne rien faire à l'école, il échoue en SES et attire l'attention de sa professeure qui va essayer de le tirer vers le haut.

Mais, une mauvaise rencontre va le faire basculer du mauvais côté de la loi et tout va aller de plus en plus mal. Sa mère qui travaille de nuit comme standardiste à l'hôpital Lariboisière n'est pas là pour se rendre compte que rien ne va plus.

Serge Joncour donne la parole à son jeune héros qui raconte sa vie avec ses mots à lui. Ce faisant, il manifeste toute la tendresse qu'il porte à ces enfants livrés à eux-mêmes, sans repères ni limites, dans un monde de tentations et de violence où ils ne pourront jamais gagner.
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Dans un style qui colle au phrasé de jeune homme de banlieue parisienne, Jonquet nous propose un récit à la première personne d'une redoutable efficacité et qui accroche le lecteur de la première à la dernière page.
On y croise cette faune typiquement française de la banlieue parisienne des années '90, celle qui intéresse l'auteur et dont il a fait les personnages principaux de plusieurs de ses romans.
Dès les premières pages, le lecteur sent que tout cela ne peut que très mal se terminer.
On y reconnaît en gestation, son fameux roman postérieur "Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte" dont ce "La vie de ma mère !" semble être le brouillon : même tension sourde, même fatalisme urbain, même portrait de jeunesse désoeuvrée, cette jeunesse qui pense pouvoir s'en sortir à l'aide d'expédients douteux inspirés de mauvais films et séries télé, vaines tentatives que l'on devine condamnées à la catastrophe.
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Ce n'est pas la vie de sa mère qui est l'objet du récit. Non, c'est la vie de Kevin, 12 ans, en Section d'Education Spécialisée (la S.E.S des années 90 est maintenant SEGPA). L'échec scolaire, l'adolescence, le besoin d'indépendance ...
Plus qu'un polar, Thierry Jonquet dresse ici un tableau social pertinent, grinçant, drôle et parfois même violent.
Avec talent, l'auteur a rédigé le roman en utilisant le langage oral, argotique et familier des protagonistes.
Attachant et original, c'est un petit chef d'oeuvre, légèrement désuet (oui, en 20 ans les choses évoluent) mérite toutes les attentions.
Lien : http://bibliobleu.blogspot.fr
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