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3,93

sur 507 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Contrairement à d'autres lecteurs, je n'ai pas trouvé ce livre tellement noir. En tout cas, je n'ai pas ressenti le même malaise que lors de mes essais Dennis Lehane. J'ai au contraire trouvé que Thierry Jonquet avait trouvé le ton juste pour évoquer des faits horribles, de manière très réaliste mais sobrement, sans misérabilisme et sans être glauque.
En revanche, j'ai trouvé que le roman valait surtout par l'ambiance que l'auteur a installée et ses personnages. L'intrigue principale m'a parue un peu tirée par les cheveux. En fait, j'étais presque plus intéressée par l'intrigue secondaire, plus vraisemblable, dont on comprend très vite le noeud, mais qui aurait être plus développée.
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L'innocence bafouée jetée aux flammes de la honte et du dégoût. Signé de la plume de Thierry Jonquet, Moloch est un roman profondément noir, cru et glauque qui tient aussi lieu de suite, après Les orpailleurs dans la série Nadia Lintz & Inspecteur Rovère. Deux enquêtes non liées, une entrée dans la nature la plus basse de l'humain, et une moue perplexe entre le fond et la forme.

Je n'ai pas lu le premier opus des enquêtes de Lintz et Rovère ; si vous êtes dans le même cas, n'ayez pas peur pour la compréhension de ce tome. Moloch se lit à la fois comme une suite et comme un roman indépendant, les liens qui unissent les personnages sont simples à comprendre sans que l'auteur n'ait trop à en dire sur l'intrigue de Les orpailleurs. C'est aussi une découverte pour la plume de Thierry Jonquet, et le moins que je puisse en dire, c'est que son écriture crache des mots tranchants, vomit le mal-être et le pire de l'humain, tout en y donnant un ton mi-sérieux mi-sarcastique pour détendre une atmosphère très sombre.

Un malaise omniprésent qui envahit chaque chapitre ; c'est d'autant plus délicat qu'il est question d'enfants dans les deux enquêtes. D'un côté des enfants assassinés, de l'autre une enfant en proie à une maltraitance farouchement dissimulée. Les chapitres assez courts se partagent la narration entre plusieurs personnages : que ce soit pour l'enquête sur les enfants brûlés vifs, la petite fille recueillie par un sans-abri, la juge qui se bat pour la justice ou les médecins qui tentent de sauver une autre gamine dont la situation n'est pas claire, L'auteur prend le temps de nous servir en théories, en fausses pistes et en vie personnelle pour les enquêteurs. Peut-être trop, d'ailleurs, tout simplement parce qu'il y a trop de personnages et que même si chacun sait se trouver un élément distinctif, les noms disparaissent hélas assez vite une fois le livre fini…

Ce qui devait arriver arriva sans surprise : le souffle de l'intérêt ne peut que retomber quand, arrivé à la moitié de Moloch, le lecteur se retrouve avec si peu d'avancées, si peu de certitudes, voire d'incertitudes même puisqu'il doit se contenter de lire la vie sentimentale ou personnelle des personnages, ou du blabla qui prend trop de place face aux enquêtes. Et voilà où la moue perplexe prend sa source : il y a trop d'intrigues dans ce roman. Un potentiel énorme, une écriture maîtrisée qui ne laisse pas indifférent, des pans entiers de sauvagerie humaine, mais aussi trop de noeuds à démêler, quitte à passer sur l'essentiel. Tout ce qui concerne la petite Valérie n'aurait-il pas valu que ça soit mis en lumière dans un autre tome plutôt qu'avec cette histoire sordide de pédophilie et de trafic d'enfants ? le syndrome de Münchhause, un syndrome méconnu qui aurait mérité son propre livre et l'attention entière de l'auteur, plutôt que de partager la vedette avec les autres enquêtes.

Ce qu'on craignait à la fin de la première partie se confirme sur le dénouement final de ce deuxième opus : non seulement, le souffle est retombé, mais en plus on ressort de cette lecture avec une impression désagréable, une interrogation amère « tout ça pour ça ? ». Les scènes inutiles s'enchaînent, les enquêtes se rejoignent ou non, trouvent bien une conclusion satisfaisante dans l'ensemble, mais individuellement, ce n'est pas du tout ça. Et la frustration, encore, de se dire que l'enquête de Rovère et de son équipe d'enquêteurs aurait largement pu se dissocier de celle sur la petite Valérie. En faire deux tomes séparés pour laisser à chaque enquête, à chaque personnage même, de quoi briller un peu. L'écriture admirable de Thierry Jonquet n'y a pas fait, on regrette le surplus de noeuds qui, fatalement, entraîne le surplus de personnages et d'éléments inutiles.

Moloch n'est pas à jeter, bien au contraire. L'équipe d'enquêteurs y est soudée bien que taquine entre ses membres, on y sent malgré tout le respect et la proximité avec nous, lecteurs, et mieux, entre eux. Une équipe comme on en voit peu dans le genre policier, soudée mine de rien. Et surtout, les sujets abordés, noirs et révoltants. Des moments crus, des instants de bonheur, une profondeur dans les intrigues… avec hélas une impression parfois brouillonne, parce que le temps qui aurait servi à s'en saisir a plutôt servi à des scènes sans intérêt par rapport aux enquêtes. Une lecture au potentiel frustrant !
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Dans une maison abandonnée, près de la porte de la Chapelle, au fond d'un terrain vague, un promeneur trouve quatre cadavres calcinés d'enfants. Ceux-ci sont morts dans d'atroces souffrances, essayant de fuir la maison en feu malgré les liens solides noués à leurs membres. Qui se cache derrière cette barbarie ? Les policiers qui mènent l'enquête vont rencontrer la face obscure de Moloch, le dieu purificateur du feu. Dans le Lévitique, l'Eternel met en garde les hommes qui livrent des enfants à Moloch: « Tu diras aux enfants d'Israël : si un homme des enfants d'Israël ou des étrangers qui séjournent en Israël livre à Moloch l'un de ses enfants, il sera puni de mort… ».

Encore un très bon Jonquet, quoique très noir ici : le début notamment donne le ton. L'auteur nous place d'emblée sur la première scène de crime, plantée dans un décor bien glauque et chaotique : la maison est à l'abandon, dans un quartier qui a été dévasté par les pelleteuses et par les bulldozers. le spectacle à l'intérieur est ahurissant et révulsant ; Jonquet nous le décrit avec force détails, sans nous épargner les précisions macabres. Au départ, il ne nous dit pas que ce sont des enfants qui sont morts. le fait que des enfants soient au centre de ce roman noir, avec pour toile de fond, la pédophilie, m'a beaucoup touchée voire choquée : comment l'auteur a-t-il osé s'attaquer à un sujet aussi sensible ? La noirceur de certains adultes est exposée ici. Ce début à l'atmosphère très noire m'a plutôt rebutée, l'ouvrage me semblant soudain bien long. Puis, vers le milieu, j'ai commencé à accrocher à l'intrigue, ainsi qu'à l'intrigue secondaire, pour ne plus lâcher l'histoire. L'histoire parallèle m'a bien plu mais aussi émue, celle d'une enfant victime d'une mère souffrant du syndrome de Münchausen : cette maman n'hésite pas à empoisonner sa fille à l'insuline. Les pièces du puzzle se mettent en place au fur et à mesure, même si nous connaissons déjà l'identité du justicier. D'ailleurs, on ressent un étrange sentiment vis-à-vis de ce dernier : entre compréhension de ses agissements – le massacre des quatre enfants étant vraiment barbare – et horreur. Les personnages, du côté des flics, tels Sandoval, Rovère, Dimeglio, Dansel ou Choukroun, ou des juges, avec Nadia Lintz, sont attachants, d'autant qu'ils sont présentés avec tous leurs travers. Je les avais déjà rencontrés dans « Les orpailleurs » du même auteur. C'est avec plaisir que j'ai poursuivi la route avec eux. D'ailleurs quelques mentions à ce dernier roman sont pointées, même si on peut très bien comprendre « Moloch » sans avoir lu celui-ci auparavant. Mon conseil serait cependant de commencer par « Les orpailleurs » pour mieux découvrir les personnages, autant policiers que juges. Un roman très noir, avec une entrée en matière qui peut sembler rebutante, mais une suite et surtout une fin captivantes.
Ce policier a obtenu le trophée 813 du meilleur roman francophone en 1998 et le prix Mystère de la critique en 1999 (meilleur roman français).
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Lu après avoir découvert cet auteur avec "Ils sont votre épouvante...", j'ai été sensiblement déçu par ce roman à la trame qui commence sur les chapeaux de roues pour s'enfoncer dans une torpeur somme toute classique au fur et à mesure de son déroulement.
Le récit pêche lorsqu'il s'aventure dans les comparaisons avec les croyances religieuses (dommage, car ce genre de mélange peut donner des récits vraiment glaçants).
Les personnages secondaires sont toutefois bien taillés et leur caractérisation n'a rien à envier aux personnages principaux (c'est un point commun avec "Ils sont votre épouvante...", spécificité que j'ai retrouvé avec plaisir).
Rien de honteux non plus, c'est un polar urbain somme toute bien torché que l'on prend plaisir à mener à terme.
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On apprend - sauf si on le savait déjà... - que Moloch est le nom d'une divinité à qui l'on sacrifiait des enfants. Ici, les victimes seront bien aussi des enfants, victimes d'un trafic, et d'une vengeance.
Autant dire que l'on va baigner dans un monde particulièrement glauque, en plein Paris.
On apprécie d'abord la forme du récit: c'est clair, progressif, et l'on ne subit pas les contraintes imposées (?) par la mode actuelle des livres où l'on nous promène à coups de non-dits, de retours en arrière et de chronologie déstructurée.
Une enquête va se poursuivre: les flics n'auront pas à se donner trop de mal, car un vengeur anonyme fait le travail en parallèle et les tient informés: bien vu.
On comprend moins bien pourquoi il y a plusieurs histoires parallèles: celle de cette femme qui empoisonne son enfant pour la soigner et la chérir davantage va-t'elle rejoindre l'intrigue principale? On s'y attend... Et bien non!
La fin sera classique, prévisible, reposante. On refermera un livre bien construit, écrit pas un auteur lucide face aux malheurs et aux troubles du temps, et au mal qui est là, toujours, tout près.
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Je ne savais pas que les romans de Thierry Jonquet était à l'origine de la série Boulevard du Palais. Il ne peut y avoir qu'un seul Rovere, même si la série télévisée ne ressemble pas trop au roman. Un policier passionnant mêlant body art (Orlan, Gina Page), pédophilie, syndrome de Münchhausen, les effets des violences de guerre sur les militaires. Plusieurs enquêtes passionnantes ont lieu en même temps. Les enfants en sont le thème principal, les enfants maltraités.








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Un polar très bien écrit, qui vous tient en haleine dès le début.
Quatre inspecteurs qui enquêtent sur la mort atroce de plusieurs enfants, et un justicier accidenté de la vie.
J'ai découvert l'auteur avec ce livre, et cela m'a donné envie de lire ces autres polars, et notamment les orpailleurs, dans laquelle on retrouve ces mêmes personnages quelques années plus tôt.
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D'une noirceur très prenante
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