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3,93

sur 511 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Thierry Jonquet est un des grand auteur français du polar et du roman noir, par trop sous-estimé à mon avis, ce "Moloch" le prouvant encore une fois.

Moloch, divinité païenne à qui des enfants sont sacrifiés.
Le titre donne le ton du roman, agrégat de nuances de noir, sans compromis, sans espoir, au bout de l'abject, glacial. Pas de pathos, les faits, dans leur crue nudité, violents et cliniquement exposés par une écriture désincarnée, objective.
L'on retrouve son équipe enquêtrice, la juge Nadia Linz, les policiers Rovère, Dimiglio, Choukroun . Oui cette équipe popularisée à la télévision par la série, au demeurant sympathique, "Boulevard du palais" ; mais oubliez-là, nous sommes sur beaucoup plus rude, complexe et sauvage, le filtre du politiquement diffusable à 20h50 n'est pas passé par le roman.
Là, cette équipe récurrente sert de point de rencontre de ces histoires de psychopathes ordinaires, qui se télescopent sans s'imbriquer, et elle s'efface au profil de leurs protagonistes, qui de secondaires deviennent les personnages principaux, véritable tour de force narratif donnant au roman sa puissance.
Ces différentes histoires, l'ex militaire traumatisé et crucifié sur sa rédemption, les trafiquants d'enfants sacrifiés, la pédophilie ordinaire, l'artiste halluciné shooté à sa folie et catalyseur de la trame narrative, le syndrome de Munchausen extrémiste, sont les véritables centres d'intérêts de ce formidable roman, chirurgical et fataliste, d'une dureté implacable servi par une écriture ciselée. L'oeuvre ne se raconte pas, elle se découvre.

Insistons, Jonquet est un grand auteur français.
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L'histoire est prenante, souvent touchante ; je comprends bien que l'équipe de Rovère soit perturbée par ce qu'elle a vu. Pas évident !
J'ai découvert le syndrome de Münchhausen, dont est atteinte Marianne Quesnel, la mère de la petite Valérie.
Evidemment, vu le titre, le thème central est l'enfant, ses trafics ; donc sujet sensible
Jonquet a su choisir un vocabulaire (sans exagérer) qui fait que l'on est plongé dans le milieu : potiner, cloper, alpaguer, zoner, zoner, rectifier (tuer), ça fristouille, un monte-en-l'air, un rade, les quinquets, un fourguer (receleur), le pain de fesses

J'ai vraiment adoré ce livre, même s'il est rude parfois.
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Un véritable policier avec une équipe d'enquêteurs et une juge d'instruction. Trois enquêtes simultanées qui se recoupent ou pas, ce qui nous maintient en halène tout au long du livre. Chaque personnage est bien construit et décrit à point selon son importance dans l'histoire. Pas de digressions superflues, l'écriture est sobre. On retrouve les personnages attachants de "Les Orpailleurs".
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Un roman noir, très noir qui m'a plu dès les premières pages où plusieurs histoires s'entremêlent. Les inspecteurs Dimeglio et Dansel sont appelés sur une scène de crime où des corps carbonisés ont été retrouvés dans un pavillon d'une banlieue parisienne. Charlie, un paumé, va perturber l'enquête Quant à Françoise Delcourt, infirmière dans un service hospitalier, s'inquiète pour Valérie, une enfant, dont les symptômes ne sont pas en adéquation avec les suites de son opération. Et, encore bien d'autres personnages qui n'ont pas perturbé ma lecture car ils sont bien campés, décrits dans un quotidien peu réjouissant.

Le rythme est lent desservi par des chapitres longs. L'ambiance tient aux personnages à leur interaction, à l'ambiance, aux lieux, au quotidien malaisant. J'ai donc pris mon temps pour le lire et je replongeai dans ma lecture avec envie même si les sujets abordés sont lourds.
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Merci, pour la seconde fois, à Alain et Carine, mais ça va comme ça. Je vais pas passer mon temps à remercier les gens que je croise et que j'aime, sinon, on va y passer la soirée. Mais bon, c'est grâce à eux que je me suis dirigé vers Thierry Jonquet. Des romans sortis en poche pendant l'été de tous les étés (celui de la suppression de nos libertés individuelles, tu te souviens ?
Du polar, du roman social, comme disait Monsieur Manchette.
En plus, je te l'ai déjà fait remarquer, Thierry Jonquet, il ne raconte plus d'histoires, sauf à ceux qui sont assis à la gauche du Saigneur, comme on dit.
Cette histoire-ci, elle s'appelle « Moloch ».
Un fait divers comme on en croise parfois sur les journaux spécialisés dans le fait divers. Paris smatch, l'observant, Voilà, etc…
Dans ce roman, il y a Rovère. Il est divisionnaire, inspecteur, et il y a aussi Nadia. Nadia Lintz. Elle juge l'instruction.
Il y a Valérie. Valérie, c'est une petite fille qui a des soucis de santé. Elle est à l'hôpital, et sa mère l'aime beaucoup. Vraiment beaucoup.
Comme toutes les mères, tu me diras, mais attend de le lire, tu comprendras.
Il y a Charlie. Il est Sans Domicile Fixe, Charlie. Il était soldat, dans une vie d'avant, et il a vrillé après le Rwanda.
Comme tant d'autres.
Et puis il y a Haperman.
Haperman, il est peintre (pas en bâtiment) et il devient aveugle. Pour un peintre, c'est la fin de la vie, mais pareil, tu comprendras en lisant le roman.
Ah oui, le détail : il y a aussi des petits mômes que quelqu'un a voulu réduire en cendres, des petits morceaux de mômes, attachés dans une maison ruineuse.
Ruineuse, ne cherche pas, c'est un néologisme qui veut dire un peu en ruine.
Tu vois, trois histoires dans un seul roman.
La suite : https://leslivresdelie.net/moloch-thierry-jonquet/
Lien : https://leslivresdelie.net/m..
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Moloch ne déroge pas au genre de Jonquet, bien au contraire, vous allez assister à une véritable descente aux Enfers, à un voyage au bout de la nuit dans les tréfonds de la déviance humaine. Âmes sensibles s'abstenir, Moloch n'est pas à mettre entre toutes les mimines !
Derrière cette quatrième de couverture biblique se cache une histoire épouvantable ou plutôt plusieurs histoires sinistres qui s'entrecroisent : des policiers parisiens doivent enquêter sur le meurtre épouvantable de quatre enfants dans un pavillon de la proche banlieue, un directeur de l'aile d'oncologie d'un hôpital et sa surveillante en chef ont des soupçons quant à la possible maltraitance de leur enfant par des parents apparemment bien sous tout rapport, un SDF illuminé part en croisade et un peintre condamné par la maladie confiant à son psychiatre sa volonté de finir en beauté en expérimentant encore plus loin le lien entre souffrance et Art... Tout un programme vous l'avez compris, avec une oeuvre dérangeante.
Avec ce livre, Jonquet colle au plus près du quotidien de ses personnages. Les différents chapitres correspondent aux jours qui s'égrènent depuis la découverte macabre jusqu'à la résolution de l'enquête. L'auteur très malin en profite pour nous asséner à chaque fois quelques scènes fortes, parfois plus intimistes et fait monter la mayonnaise comme il en a le secret. On a beau savoir que tout va se réunir pour former un ensemble cohérent, les voies de Jonquet sont impénétrables et cela déroute et excite la curiosité. Une fois happé dans ce roman, il est difficile de s'en échapper même si ici fascination et répulsion sont concomitants.
Il faut dire que Jonquet n'est pas réputé pour sa joie de vivre et ici c'est encore plus vrai que d'habitude avec pèle-mêle des thèmes plutôt angoissants et malsains. On ne tombe pas dans la facilité ou dans le voyeurisme mais plutôt dans un réel que l'on côtoie sans pour autant le voir ou vouloir le voir. Jonquet rappelons-le était un amoureux de la vie qui ne supportait pas l'injustice et les désordres de l'âme humaine qu'il aimait dénoncer à travers ses fictions. Dans Moloch, il est donc question de pédophilie et des réseaux oeuvrant dans l'ombre, de maladie mentale sanguinaire et perverse ,de l'exclusion sociale à travers le personnage de Charlie ancien militaire devenu SDF suite à son expérience rwandaise... Autant de personnages dérangés, en dehors des clous, qui hantent les pages du livre à la recherche d'un ailleurs meilleur par le Salut ou la destruction. Les contrastes sont forts et les policiers bien limités dans leur liberté d'action pour pouvoir arriver à une happy-end définitive...
On retrouve tout le talent de Thierry Jonquet pour planter un décor réaliste et des destinées tourmentées. le Paris des bas fonds (ici les Puces et la proche banlieue) est saisissant et nous plonge dans un monde interlope qui coexiste avec notre quotidien banal. le livre est donc parfois crû, direct, froid mais ne cède jamais à la complaisance. Les personnages sont ciselés comme à chaque fois avec cet auteur et le récit est ponctué de retournements de situations comme il sait si bien le faire. L'écriture est une merveille de nervosité, de précision et d'intelligence où nulle part n'est laissée au manichéisme et où la psyché humaine livre tous ses secrets même les plus inavouables.
Une grande et terrible expérience littéraire, un must dans le genre ! Foncez !
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Fantastique, j'ai adoré ..mais ne pas lire avant d'éteindre la lumière.... j'en ai fait des cauchemars !!!
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La scène de crime de ce livre est la plus abominable, la plus atroce que j'ai lu de ma vie !!! âmes sensibles s'abstenir ... !! Une enquête policière qu'on ne peut lâcher ... En parallèle à cela, l'auteur soulève une maladie psychologique hyper interessante (qui touche les mères) et très peu connue ... à vous de la découvrir... comme toujours, T.Jonquet me scotche sur place !
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Thierry Jonquet est un auteur de romans policiers à suivre même s'il n'a plus écrit grand-chose depuis 2009, la date de son décès... mort beaucoup trop jeune.

Moloch, c'est un Dieu des Ammonites qui recevait en sacrifice le premier-né des couples.

Moloch, c'est aussi le roman polémique de Thierry Jonquet que l'on a accusé d'avoir rompu le secret de l'instruction d'une affaire non jugée (la principale suspecte s'étant suicidée) en ne changeant que les noms et en pointant un coupable.

Moloch, c'est aussi le roman qui me fit entrer dans le côté sombre de l'écrivain.

Thierry Jonquet ayant travaillé en hôpital et en gériatrie, il était coutumier du fait d'évoquer les pathologies de la vieillesse, la détresse d'une société et de ses citoyens.

Mais, dans mes lectures précédentes, si les thèmes étaient déjà présents, l'humour et la légèreté compensaient la dureté du sujet.

Dans Moloch, Thierry Jonquet se départit de sa légèreté et nous propose une première scène où l'horreur est omniprésente, sans pour autant user de détails scabreux. Mais Thierry Jonquet a l'intelligence et la subtilité de permettre à l'horreur de faire place à une horreur encore plus grande, sur un simple mot, une simple information.
Thierry Jonquet nous livre là une histoire, deux histoires, trois histoires d'horreur autour des enfants.

Si la première scène délivre un effroi rarement atteint par un auteur, surtout sans user d'artifices scabreux, de détails sordides, il parvient surtout à rebondir et à faire progresser encore le niveau de malaise en spécifiant, après coup, que les victimes sont des enfants.

En parallèle, on suit la vie d'une fillette hospitalisée, opérée d'urgence, car sa glycémie atteint des pics très élevés sans raison médicalement démontrée. L'infirmière principale n'ose croire à son hypothèse, à sa crainte, à sa conclusion : la mère empoisonne son enfant et est victime du syndrome de Münchausen par procuration.

La troisième histoire qui découle de la première est la quête de vengeance d'un jeune SDF qui a sauvé et recueillit une fillette qui s'est échappée du massacre et qui est morte par sa faute, parce qu'il refusait de tuer ceux qui étaient responsables de la mort des gamins et qui participent à un réseau de trafic pédophile.

Thierry Jonquet décrit l'horreur avec subtilité, en quelques mots, quelques gestes et place ses personnages chargés de défendre les gens dans des positions difficiles.

Les policiers sont lancés à la poursuite du SDF, un juste qui cherche à détruire une organisation pédophile. le responsable de l'hôpital a fait opérer, à tort, la fillette dont il avait la charge et doit prouver la culpabilité de la mère de celle-ci.

Voilà un roman rondement mené, avec tact et subtilité, noirceur et profondeur, le tout d'une plume alerte et plaisante.

Au final, même si ce roman de Jonquet tranche un peu avec les quelques autres que j'avais jusque-là lus de l'auteur, ce fut un réel plaisir de lecture, un très bon roman policier « noir » avec des personnages nombreux, mais intéressants.

Il est à noter qu'il est tout de même préférable de lire, en premier, « Les Orpailleurs » du même auteur, un roman qui présente les personnages que l'on retrouve dans « Moloch ».
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Encore un polar qui restera dans ma mémoire. D'abord à cause de sa violence qui ne me semble que trop possible dans le contexte actuel. Ensuite par son originalité, le pluralisme des milieux sociaux qui se côtoient sans se mélanger. Enfin la qualité de l'écriture, ce roman se lit très facilement malgré les sujets ardus traités. Merci Monsieur Jonquet !
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