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3,89

sur 700 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mes dix mots inspirés par cette lecture :
Humilité
Honnêteté
Déterminisme
Précision
Interrogations
Compulsions
Névroses
Complexe (d'infériorité)
Complexité
Lumières
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Connaissez-vous l'histoire étonnante de Vivian Maier ? A la recherche de photos pour illustrer un projet, un jeune agent immobilier de Chicago fait l'acquisition lors d'une vente aux enchères de cartons remplis de photos ou de pellicules. Curieux de découvrir ce qui se cache derrère les photos, il en poste une sélection sur le net… et c'est le début d'un phénomène. Après enquête, la photographe se révèle être une gouvernante récemment décédée, dont personne ne savait rien de l'existence.

Davantage que sur la reconstitution de sa vie (déjà détaillée dans un documentaire sorti en salles, « Finding Vivan Maier »), Gaëlle Josse s'interroge sur la personnalité complexe de cete femme qui arpenta la vie et le quotidien armée de son Kodak puis de son Rolleiflex (« elle photographiait comme elle respirait »), prit des milliers de photos qu'elle ne partagea avec personne… et qu'elle ne vit parfois même pas elle-même.

Et pourtant, ses photos étaient d'une maitrise technique remarquable, lui faisant dépasser de très loin le statut de photographe amateur. Quant à ses sujets de prédilection, sans doute parlaient-ils d'eux même : des gens modestes, démunis, rejetés, croisés au hasard des rues et des pays où elle a vécu, comme en quête d'humanité ; et puis ses autoportraits, ces petits bouts d'elle sur des clichés révélant à peine une femme d'allure un peu revêche, difficilement cernable même par les témoignages des enfants devenus adultes dont elle s'est occupée et qui se contredisent parfois : secrète, bizarre, maltraitante, drôle, paranoiaque.

Pour tenter d'expliquer cette étrangeté, cette ambiguïté, l'auteure remonte aux origines, aux parents défaillants, au frère qui a mal tourné, à l'enfance ballottée jusqu'en France, à l'étrange héritage… on sent l'attendrissement même pour les errances d'une mère paumée. Dans un tel contexte, il est surprenant voire miraculeux qu'ait pu venir à Vivian une telle passion pour la photo. Tout comme l'auteure, on aimerait comprendre cette femme, ses motivations, ses désirs et ses envies (aurait-elle apprécié le tapage qui suivit la découverte de son oeuvre ?), mais elle restera sans doute un mystère insaisissable, et c'est ce qui nous la rend tellement fascinante et émouvante.
Lien : https://cestquoicebazar.word..
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Cette fois Gaëlle Josse ne nous offre pas un roman mais la biographie de cette grande photographe que fut Vivian Maier. L'histoire même de la découverte du travail de cette femme, totalement inconnue, qui fut gouvernante d'enfants, est déjà un roman en soi ! Une vie à découvrir.
Lien : http://www.conseilslittéraires..
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Voilà un nouveau livre de cette auteure et j'ai beaucoup aimé la manière de traiter la vie de cette femme qu'est Vivian MAIER photographe inconnue. Elle aborde la vie cachée de cette femme qui na pas connue la célébrité alors qu'elle détenait des photos uniques à l'époque où la photo en était à ses balbutiements. Je le recommande.
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J'ai lu Une femme en contre-jour de Gaëlle Josse depuis quelques mois déjà. J'avais prévu de chroniquer cette biographie romancée de Vivian Maier, photographe anonyme au cours de sa vie et repérée à titre posthume.

Puis, le temps est passé. J'ai rangé le bouquin dans un coin de ma tête et accessoirement dans le bazar de ma chambrée. En reprenant les livres lus et non chroniqués, celui-ci est réapparu et là plusieurs flashs sont intervenus :
*parler et rendre hommage à une femme intelligente et talentueuse qui a vécu toute sa vie dans l'anonymat et le manque d'affirmation de soi ;

*valoriser une oeuvre de Gaëlle Josse qui à l'image de son héroïne sait s'effacer pour ne parler que de celle-ci, de ne pas la corrompre, de la sublimer dans toute son humanité, avec une grâce littéraire qui n'est pas surfaite, sans attirer la couverture à soi.

Bref Une femme en contre-jour mérite un petit écrit aussi imparfait soit-il.

Parler de cette biographie est délicat, parce qu'en dire trop pourrait gâcher la découverte, parce que prendre le sens linéaire la réduirait. Alors pour faire simple, je vais entrer dans les thèmes.

Une femme en contre-jour nous dévoile une super héroïne du quotidien, une femme qui navigue dans son monde en pleine conscience et en toute discrétion, qui n'a eu de cesse de photographier ces contemporains, par empathie, par intérêt, pour laisser une trace de son environnement. Cette femme, Vivian Maier, n'a jamais eu conscience de son talent artistique parce que tout son parcours montre à quel point elle a été "oubliée" par ses proches, d'une certaine "mal traitée". Issue d'une ascendance féminine de mères célibataires, ballottée pendant son enfance dans différents lieux, dans différentes ambiances familiales (souvent violentes), Vivian Maier a fait le choix plus tard de s'occuper des autres et de continuellement s'effacer. Elle ne doit sa renommée qu'au regard d'un inconnu sur ses oeuvres découvertes par hasard lors d'une vente aux enchères, inconnu qui n'a jamais désarmé pour valoriser les pépites imagées.

Une femme en contre-jour prend aux tripes indéfiniment, par la nature effacée de son héroïne, par l'écriture de son autrice, Gaëlle Josse, qui sublime les descriptions, scande la narration, raconte les époques (la difficile émancipation féminine, les voyages qui durent des semaines, l'exil). Cette biographie romancée courte (autour de 150 pages) se lit facilement, reste un très chouette moment de lecture d'évasion, une lecture qui compte aussi par son parcours de vie.
Lien : https://jemelivre.blogspot.c..
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Nous avons découvert Vivan Maier il y a quelques années quand ARTE a diffusé un documentaire racontant l'histoire de ce lot de photos acheté par hasard par John Maloof qui recueillait des documents pour écrire un livre sur Chicago.

L'année dernière, nous avons eu la chance de voir une exposition de ses photos à Paris, à la Galerie Les douches.

Alors, quand j'ai découvert ce roman sur les rayons d'une librairie électronique, je n'ai pas hésité ! 

J'ai apprécié redécouvrir l'histoire de cette femme qui avait la passion de la photo et qui a été cette documentariste du quotidien, de ce qui est généralement oublié ou caché et qui n'a malheureusement connu la gloire qu'après sa mort.

Une enfance difficile, une douloureuse histoire familiale faite d'aller-retours entre la France et les Etats-Unis à une époque où ce n'était pas facile. 

La plume douce et bienveillante de Gaëlle Josse dépeint cette vie rude, cet atatchement à certains de ces enfants dont Vivian Maier était la nounou. 

Une plongée dans les racines familiales de l'artiste, dans les archives du village dont sa famille était originaire, ont permis de produire un ouvrage précis ...qui donne envie de se replonger dans l'oeuvre photographiée dont on peut heureusement découvrir une grande partie sur le site internet qui lui est dédié :) 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Cette femme en contre-jour c'est Vivian Maier (1er février 1926-21 avril 2009) nounou-photographe.
Sa vie aurait pu se résumer à cette seule phrase, deux dates, une fonction et l'oubli au bout de la route…
Il en a fallu des hasards et de l'opiniâtreté pour la sortir de l'ombre.
« Sous le ciel blanc de ces derniers jours de décembre, les goélands argentés et les canards cisaillent l'air en piaillant au-dessus du lac Michigan gelé. Une femme âgée, très âgée, les suit du regard. Elle est sortie malgré le froid, malgré la neige qui enserre la ville dans son emprise depuis de longues semaines. Elle est venue s'asseoir, comme chaque jour, sur ce banc, son banc, face au lac. Pas trop longtemps, impossible de rester immobile par un tel froid. Ses pensées sont emmêlées, agitées comme le vol des oiseaux au-dessus du lac gelé qui cherchent des eaux encore libres de glace. Ce lac, comme une mer. On ne voit pas l'autre rive. Et si c'était la mer ? Peut-être le souvenir de quelques bateaux lui revient-il fugitivement en mémoire. Mais comment savoir, car tout vacille. »
Dans ces quelques lignes, tout est là, sous nos yeux, le drame de la vieillesse et de la solitude.
L'histoire d'une petite fille née au mauvais moment, au mauvais endroit, une vie diffractée pour toujours.
Bien sûr il y a eu, heureusement, sa grand-mère maternelle, la courageuse Eugénie, les amies de cette dernière Jeanne Bertrand, photographe et Berthe Lindenberger.
Le lecteur ne peut que dire merci aux trois frères Gensburg, dont elle s'est occupée durant 17 années, sûrement les plus belles de sa vie et qui ne l'ont pas oubliée. Ils l'ont sauvée de la rue, de la misère de la vieillesse alliée à la pauvreté. Elle a eu un toit et une fin de vie digne.
Puis le hasard nous offre à nous le privilège de découvrir son oeuvre, car il s'agit bien de cela, l'oeuvre d'une vie grâce à John Maloof.
Issue d'une famille dysfonctionnelle, Vivian Maier s'est tenu à l'écart de tout vie familiale et sociale, par peur de reproduire ?
On ne le saura jamais, mais elle a passé sa vie à photographier les gens en marge, les exclus, les oubliés au bord de la vie. Elle a mis des visages sur ce monde-là, encore et toujours comme une antienne.
Gaëlle Josse a su nous dire la vie de Vivian Maier, vie en ombres chinoises, elle révèle mais n'interprète pas.
Comme son modèle, avec son art des mots elle fige des moments pour faire émerger cette existence, sans envelopper ou adoucir.
Elle conte l'envers du rêve américain, dont Vivian Maier est un maillon, comme ceux qu'elle a immortalisé sur ces milliers de photos.
Une énigme, sans aucun doute.
Une fois de plus je suis éblouie par l'art des mots que sait si bien façonner Gaëlle Josse. Une écriture qui se reconnaît d'emblée. Un regard en mots. Des textes courts mais dont jamais en refermant un livre, le lecteur ne ressent le manque. A une époque où les auteurs étirent leur récit, cette économie de mots est salutaire.
Car il en faut du talent pour faire ressortir l'essentiel, le vital dans un récit sans délayer, savoir le mot juste à sa juste place. Un art qui s'apparente à celui de la photographe Vivian Maier.
En refermant ce livre la lectrice que je suis est émue et troublée, elle se dit que ces deux femmes se sont rencontrées, par-delà l'infini.
« Vivian Maier, originaire de France et fière de l'être, résidant à Chicago de puis cinquante ans, est morte paisiblement lundi. Seconde mère de John, Lane et Matthew. Cet esprit libre a apporté une touche de magie dans la vie de tous ceux qui l'ont connue. Toujours prête à donner un conseil, à exprimer ses opinions ou à tendre une main secourable. Critique de cinéma et photographe extraordinaire. Cette personne vraiment unique nous manquera beaucoup, mais nous nous souviendrons toujours de sa longue et formidable vie. » Signé les frères Gensburg.
Vivian Maier est vivante.
Un libre bouleversant par l'histoire qu'il raconte mais surtout par la forme donnée par l'auteur, le choix des mots, les scènes révélées, les morceaux de vie qui resteront toujours dans l'ombre, les pourquoi qui resteront sans réponse. Une vie en noir et blanc.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 28 juillet 2019.

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Avec ce roman de Gaëlle Josse, Une femme en contre-jour, le lecteur part à la rencontre de Vivian Maier (1926-2009), une inconnue douée pour la photographie. Son oeuvre est découverte par hasard dans des cartons oubliés au fond d'un garde-meubles de la banlieue de Chicago. Américaine d'origine française elle a photographié avec une grande sensibilité, la vie des plus démunis, des marginaux, … de ceux oubliés par le rêve américain à New-York et Chicago.
Gaëlle Josse raconte l'histoire singulière de cette femme, photographe de génie. Un récit bref, dense, qui revient le passé chaotique de Vivian Maier, le travail qu'elle exerce pour vivre, celui de nourrice et qui parle de son regard sur le monde.
Un portrait hors-norme révélée par une autrice talentueuse.
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Est-ce vraiment un roman ? "L'histoire d'une vie vient d'être dite, écrite. Je n'ai rien inventé. Ou si peu."

Gaelle Josse d'une plume élégante et délicate a reconstitué avec tendresse la vie de Vivian Maier(1926-2009), cette photographe totalement inconnue de son vivant qui aurait pu le rester sans le hasard d'une vente aux enchères où des cartons de milliers de négatifs et de films furent achetés par un jeune homme néophyte en photo.
Elle lui donne vie d'une façon magistrale et lui offre un peu de cette lumière qu'elle n'a jamais connue.

D'elle, j'avais lu ce que les revues photos en ont raconté lorsqu'on a commencé à découvrir ses photos: la légende de la nounou photographe de génie qui non seulement ne montra jamais ses photos de son vivant, mais ne les vit pas elle-même puisque faute d'argent, elle ne les fit pas développer.
La réalité est terriblement plus complexe et romanesque: une vie compliquée dès l'origine par une famille qui se déchira de façon désespérante, une indépendance farouche très moderne pour l'époque, une personnalité étrange, une obsession du secret, une propension pathologique à tout garder et une effroyable solitude...

J'ai été complètement fascinée par l'histoire poignante de cette femme photographe de génie aux larges zones d'ombre. Elle restera une énigme alors que ses photos nous offrent un fabuleux témoignage, un regard plein d'empathie pour les petites gens, les laissés pour compte du rêve américain, ainsi que de troublants autoportraits...

Gaelle Josse dans une passionnante postface nous offre, elle, de magnifiques confidences sur sa "rencontre" avec Vivian Maier, son regard de photographe et la troublante similitude qu'elle a trouvée avec son métier d'écrivain...
Que vous vous intéressiez à la photo ou non, lisez ce livre lumineux, l'histoire qu'il raconte vous passionnera, j'en suis sûre.
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Comme "Les heures silencieuses" et "Le dernier gardien d'Ellis Island", Gaêlle Josse me séduit à nouveau avec ce roman qui explore la partie sensible de son personnage principal, et qui m'a permis ici de découvrir Vivian Maier, photographe de la rue, inconnue de son vivant. Ses photos, stockées par milliers dans un garde-meuble, avec des pellicules photo non développées faute de moyen, ont été découvertes, révélées, grâce à la persévérance d'un jeune homme John Maloof. Grâce aux photos, Gaëlle Josse retrace le parcours de Vivian, née en 1926 aux Etats-Unis d'une mère française et d'un père autrichien. Ruptures, départs, pour quelques années d'enfance en France, retour à New York puis Chicago, un travail de nourrice, qui autorise de sillonner les rues, l'appareil photo au cou. Une fin de vie dans la pauvreté, soutenue par les 3 fils Gensburg qui l'ont toujours considérée comme leur 2ème mère. Les dernières pages de ce court roman fermées, il reste une envie, découvrir ses photos, explorer les sites qui les partagent, avoir la chance de visiter une exposition de ses photographies.
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