AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,89

sur 691 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Je comprends parfaitement l'engouement pour Vivian Maier, qui me fascine moi-même en tant que femme et photographe, et son histoire méritait d'être racontée au grand public, déjà séduit par la plume de Gaëlle Josse. Il n'empêche que j'ai été très déçue en lisant ce livre, dont j'attendais beaucoup, notamment parce que j'effectuais moi-même des recherches sur Vivian Maier au moment de la lecture, et que j'avais inclus l'ouvrage dans mes références bibliographiques.
Dans Une femme en contre-jour, Gaëlle Josse se limite à restituer des éléments biographiques légèrement romancés, des éléments auxquels on accède par ailleurs très facilement en effectuant quelques recherches sur Internet et qui ne sont donc pas très poussées. Première déception : l'impression d'une enquête bâclée. Ce n'est que dans le postface que l'autrice interroge son rapport à Vivian Maier, l'objet de son roman : pourquoi écrire sur elle, et comment l'écrire sans la dépouiller de son histoire, en trouvant sa juste part d'implication en tant qu'écrivaine ? C'est cette dimension, peut-être, que j'aurais aimé voir davantage développée.
Ma deuxième déception concerne la place des photographies de Vivian Maier dans ce texte. Privilégiant le récit romancé, Gaëlle Josse écrit à côté de la photographe en spéculant sur la femme à partir des témoignages de ceux qui l'ont connue. Elle écrit à côté des photos sans écrire vraiment sur elles, c'est-à-dire à partir d'elles, alors que c'est pourtant tout ce qu'il nous reste de Vivian Maier, et constitue donc, selon moi la matière première d'une enquête s'efforçant d'en recomposer l'autoportrait éclaté entre toutes ses images.
Commenter  J’apprécie          143
Deux précédents livres de Gaelle Josse m'avaient laissé dubitatif à son propos. Ce portrait à "contre-jour" de Vivian Maier, la photographe redécouverte, ne changera en rien ma perception de son écriture.
Comme pour « Un été à quatre mains », je garde la fâcheuse impression que son livre a été écrit en décalque littéraire de notices ou ouvrages consacrés à la nounou géniale.
Pour preuve, elle recopie la version Wikipédia de la recherche de l'identité de la photographe par son découvreur John Maloof alors que ce dernier dans le documentaire « Finding Vivian Maier » explique qu'il a connu, dès l'achat des lots de cartons en 2007, le nom de leur propriétaire encore vivante, fait une recherche internet sans succès puis refait la même recherche en 2009 pour découvrir sa notice nécrologique.
Si Internet nous met à disposition tout ce que l'on peut savoir de Vivian Maier, quel peut être alors l'intérêt d'un petit ouvrage qui n'a même pas la moindre illustration de ses oeuvres photographiques à l'exception de sa couverture ?
Une certaine mise en lumière, une autre tentative de compréhension d'une femme énigmatique ?
Pas un instant je n'ai lu à propos de cette femme, le mot « intelligence », jamais n'est évoqué la distanciation intellectuelle que Vivian Maier, grand voyageuse a forcément prise par rapport à une société américaine inculte. Pas d'avantage, Gaelle Josse ne suppose qu'une personne consciente du caractère éphémère et dérisoire de nos vies puisse prendre le pari de faire oeuvre non pas pour sa gloire immédiate mais pour témoigner de sa vision du monde à la place où le destin l'a mise. Capsule laissée aux temps futurs, regard particulier dans un monde où la presse et les multimédias forçaient la perception de toutes choses, reprise de pouvoir d'une simple citoyenne, démarche politique et philosophique.
Ils sont pourtant nombreux, les photographes qui agirent et agissent encore ainsi, les fonds locaux des archives françaises le démontrent. Mais ils n'avaient pas le talent et surtout l'acuité du regard de Vivian Maier.
C'est cette intelligence frondeuse, cette totale liberté de voir et de penser, cette profonde et puissante conscience du dérisoire de nos vies souvent fondées sur l'imitation que je veux retenir de la philosophie de vie de "ma" Vivian MaIer et non cette vaine tentative de mise en lumière littéraire.

Commenter  J’apprécie          120
Pas le meilleur de cette auteure, on ne retrouve pas la délicatesse de l'écriture ni l'émotion de son dernier roman "la nuit des pères".
Le sujet, Vivian Maier, m'intéressait mais j'ai eu l'impression de ne pas avoir appris grand chose avec cette lecture. J'avais appris des éléments biographiques lors d'expositions et lu sur internet d'autres détails également.
Ou alors c'est moi qui ai du mal avec ce genre de biographie romancée ? En tout cas, je suis passée à côté. Mais, c'est juste mon avis !
Commenter  J’apprécie          101
L'histoire de Vivian Maier est évidement romantique, mais ce qui m'étonne le plus, est la fascination qu'elle a suscité. Je ne peux m'empêcher de m'interroger à ce sujet. Quoi, une femme qui prend des photos, mais pour elle-même, pas pour les publier, ni en tirer aucune gloire? Et qui se contente de ce travail méprisé, désuet, de bonne d'enfants? Oui, je sais, le terme politiquement correct dans son cas est "gouvernante", lequel fleure bon son 19ème siècle. Et en plus, elle meurt pauvre. Inacceptable!

Alors, il faut lui inventer une histoire. Remonter la piste de ses parents, de ses grands-parents, romancer son départ du Champsaur pour l'Amérique, puis son bref retour dans cette vallée des Alpes. Créer, au passage, un personnage ambigu: pour certains des enfants qu'elle a gardés, elle fut une nounou adorable, et pour d'autres, une sorte de garde-chiourme sadique.

Il faut avouer que Gaëlle Josse se tire plutôt bien de cet exercice. Son style descriptif, sans fioritures, convient bien aux images sans complaisance de Vivian Maier.

On est en plein dans le mythe de l'artiste incompris de son temps, mais après tout, ce n'était qu'une femme. Au passage, on voit bien comment le petit monde de l'art fonctionne, le Moma (Metropolitan Museum de New York) n'a pas voulu de ses photos, au prétexte qu'elle ne les avait pas sélectionnées elle-même. Tout comme ce photographe de village, qui refusa de les lui développer.

Tiens, ma mère aussi adorait prendre des photos, avec son vieux Kodak anguleux, qu'elle appelait par dérision sa boîte à savon. Elle aussi n'a pas eu la belle vie. Je devrais peut-être la raconter!
Commenter  J’apprécie          61
Fan de Gaëlle Josse un jour, fan de Gaëlle Josse toujours ?
Presque toujours, mais pas là. Car je n'ai pas trouvé ici l'émotion qui empreint habituellement ses livres. Je n'ai pas du tout été emportée par l'écriture. Avec Une femme en contre-jour, j'ai eu l'impression de lire une biographie sur un site bien connu ou dans un magazine. J'ai été gênée par le style, froid, informatif. Les phrases limites ampoulées avec nombre d'adjectifs et la répétition de celles froides à un ou deux mots ne m'ont pas convaincue. Et puis, ça ressasse beaucoup, ça tourne en rond.
Le seul avantage de ce récit est qu'il m'a fait connaître Vivian Maier dont je n'avais jamais entendu parler. Je vais maintenant aller voir ses photos.
Ce n'est donc pas le meilleur Gaëlle Josse selon moi. Je vais lui pardonner car c'est rare que son écriture ne me touche pas.
Commenter  J’apprécie          52
La vie et la redécouverte de la photographe Vivian Maier a de quoi fasciner. A l'aide d'une documentation solide, Gaëlle Josse entreprend de nous raconter la vie de cette femme mystérieuse et secrète. L'auteure nous montre une femme éprise de liberté (en 1959, elle fera seule le tour du monde pendant 9 mois) qui prenait en photo les déclassés du rêve américain : les marginaux, les exclus, les noirs, les Hispanos. « Sa distance de déclenchement, sa proximité avec le sujet est celle que je ressens comme « la bonne distance ». Au contact. Directe. Clochards, ouvriers épuisés, ivrognes ramassés par la police, enfants de la rue, couples de tous les âges, adolescents. Ils la regardent. Elle les voit. Elle les reconnaît. Photographier, c'est incorporer le sujet, symboliquement. Pour cette raison-là, et pour nulle autre, il n'y a pas de voyeurisme dans son travail, en dépit des scènes de disgrâce, de désespoir, d'abandon. »

Gaëlle Josse explique également parfaitement à quel point Vivian Maier était un être paradoxal. Vivian est une photographe née, elle a pris des milliers de clichés, ne se séparait jamais de son appareil photo. Mais jamais elle n'a montré un seul de ses clichés. (Gaëlle Josse la compare à d'autres artistes dont le geste artistique était vital sans que cela leur apporte une notoriété de leur vivant : Ossip Mandelstam, Fernando Pessoa ou Franz Schubert). Pire, elle n'en fit développer que très peu. Autre paradoxe à son propos, l'avis des gens sur elle. Elle fut nurse, certains enfants gardent d'elle un souvenir ému (trois frères la sauveront de la misère à la fin de sa vie) et d'autres disent qu'elle fut une tortionnaire. La personnalité de Vivian Maier se dérobe sans cesse et l'on ne peut savoir si elle aurait apprécié la notoriété qui lui a été offerte par la découverte de ses photos par John Maloof en 2007.

Le livre de Gaëlle Josse est d'ailleurs lui-même paradoxal. L'auteure souligne bien le mystère de cette personnalité mais cela met son sujet trop à distance. J'ai trouvé que Vivian Maier était désincarnée, trop lointaine. Peut-être est-ce également dû au côté très factuel de cette biographie, très linéaire. Une personnalité comme celle de Vivian Maier aurait peut-être mérité un peu plus de fantaisie, d'originalité.

Malgré une belle écriture et un travail documenté, « Une femme en contre-jour » n'a pas su me séduire et je n'ai pas senti de plus-value par rapport au documentaire » A la recherche de Vivian Maier » que j'avais vu à sa sortie en 2014. Néanmoins, je conseillerais cette biographie à ceux qui ne connaîtrait pas du tout la vie romanesque de la photographe.
Lien : https://plaisirsacultiver.com/
Commenter  J’apprécie          50
Livre choisi par mon club de lecture pour le mois de décembre 2021. Critères de sélection : moins de 250 pages, disponible en édition de poche, donnant matière à débat.

J'avoue que le livre Une femme en contre-jour de Gaëlle Josse ne m'a vraiment pas convaincue. « le roman d'une vie » comme dit la 4ème de couverture de l'édition de poche n'ajoute rien en 158 pages qui n'ait été dit sur France Culture ou qu'on peut lire sur Internet en tapant "Vivian Maier". Alors qu'il y aurait tellement à broder pour habiller ces vies ayant laissé si peu de traces écrites et tant les témoignages sont rares et contradictoires.
Un auteur avec un tant soit peu d'imagination ou ayant simplement interrogé d'autres oubliés du rêve américain aurait pu écrire un roman à la hauteur du talent de Vivian Maier. Si à l'heure actuelle, les nounous de New York ou Chicago sont plus souvent des Latinas en situation irrégulière que d'origine française, leur situation ne doit pas être très différente de celle de Vivian Maier dans la deuxième moitié du XXème siècle. Mis à part la surveillance par internet de la part des parents.

Mais Gaëlle Josse, comme tant d'autres auteurs français fascinés par les Etats-Unis, est bien incapable de remettre en cause le « rêve américain » ou de commenter ce paradoxe de l'art ou comment une femme morte dans la misère après une vie modeste devenue après sa mort une « artiste maudite » dont les oeuvres font la fortune de quelques-uns post-mortem.
Commenter  J’apprécie          30
Le titre et le sujet avaient attiré mon attention, et l'avis du libraire avait achevé de me donner envie de lire ce livre. Malheureusement, dix fois au moins, je me suis retenue de le poser avant la fin : la platitude de l'écriture dessert la biographie de la photographe, et c'est bien dommage.
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (1206) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1722 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}