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3,89

sur 700 notes
Une courte biographie mais intense et très agréable à lire.
La photographe Vivian Maier mena une existence grise et obscure et connut la gloire après son décès .
Comme souvent, chez Gaëlle Josse, le style est soigné, l' écriture sobre.
Avec une grande sensibilité et beaucoup d' empathie, l' écrivaine nous offre un portrait tout en finesse, de cette femme effacée et mystérieuse.
Hier, une silhouettes frêle, perdue, dans l' ombre gigantesque de New York, aujourd'hui, une icône de la photographie.
À regarder ses magnifiques photos sur son site internet.
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La vie de Vivian Meier est au final profondément énigmatique et pose de nombreuses questions. Quel rapport avons-nous avec notre art ? Dans son cas, il semble que ce fut le pur plaisir et non le désir de notoriété, ce qui est exceptionnel. Quelle fonction a l'art ? Dans le cas de Vivian Meier, c'est clairement thérapeuthique. Il s'agit de trouver sa place dans le monde et/ou de se trouver des "frères" de douleur.
La biographe, quant à elle, essaie d'aller au plus près de l'énigme, de la "cadrer" au maximum. C'est parfois très émouvant. Ce qui m'a gênée, c'est le dernier chapitre où Gaëlle Josse se met en scène : cela m'a paru complèteemnt déplacée.
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Un court roman pour passer au révélateur la vie d'une étonnante artiste, ignorée de son vivant.
De Vivian Maier, on n'aurait jamais rien su, ni vu, si le hasard n'avait pas mis son grain de sel. Pour le coup, l'histoire de sa découverte est plus connue : un agent immobilier achète aux enchères des cartons entiers de pellicules non développées, négatifs, vieux papiers... et découvre peu à peu qu'il détient un trésor photographique, dont l'auteure vient de décéder, dans l'anonymat le plus total.

Avec délicatesse, Gaëlle Josse esquisse le portrait de Vivianne Maier, femme libre, artiste discrète, héritière d'une histoire familiale complexe. Brillant et captivant.
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Vivian Maier ? Vous m'avez bien dit Vivian Maier ? Mais qui est-ce ? Elle s'appelle donc Vivian Maier, gagnait sa vie comme garde d'enfants. Une femme au destin atypique et déchirante, morte à l'âge de 83 ans dans l'anonymat total.

C'est cette nounou dont on a découvert après sa mort, par le plus grand des hasards les milliers de photos qu'elle avait prises au cours d'une vie dans les rues de Chicago, de New York et d'ailleurs..

Qui de mieux pour nous faire vivre de destin que Gaëlle Josse ! L'auteure fidèle à sa plume vibrante, limpide, imagée qui envoute a chaque nouveau roman se fait à nouveau enquêtrice pour Vivian Maier.

Déroulé d'une vie misérable, d'une famille partagée entre ancien et Nouveau continent. Une vie de solitude, d'épreuves, de pauvreté. Gaëlle Josse nous offre une biographie fascinante distillée avec subtilité sur une artiste incomprise.

Les clichés signés Vivian Maier racontent une Amérique au bord de l'étouffement, une Amérique cruelle envers les perdants du rêve américain.

"Une femme à contre-jour" est un roman attachant d'un destin troublant sous la forme d'un halo de clair-obscur que Gaëlle Josse superpose à son propre regard de femme. Un récit qui pose cependant des questions sur le sort des parcours atypique et la place des femmes dans l'histoire de l'art.

La découverte d'une artiste talentueuse et la redécouverte d'une auteure qui tient une place importante dans mon coeur. Merveilleuse lecture, encore une nouvelle fois du grand Gaëlle Josse !
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Comme "Les heures silencieuses" et "Le dernier gardien d'Ellis Island", Gaêlle Josse me séduit à nouveau avec ce roman qui explore la partie sensible de son personnage principal, et qui m'a permis ici de découvrir Vivian Maier, photographe de la rue, inconnue de son vivant. Ses photos, stockées par milliers dans un garde-meuble, avec des pellicules photo non développées faute de moyen, ont été découvertes, révélées, grâce à la persévérance d'un jeune homme John Maloof. Grâce aux photos, Gaëlle Josse retrace le parcours de Vivian, née en 1926 aux Etats-Unis d'une mère française et d'un père autrichien. Ruptures, départs, pour quelques années d'enfance en France, retour à New York puis Chicago, un travail de nourrice, qui autorise de sillonner les rues, l'appareil photo au cou. Une fin de vie dans la pauvreté, soutenue par les 3 fils Gensburg qui l'ont toujours considérée comme leur 2ème mère. Les dernières pages de ce court roman fermées, il reste une envie, découvrir ses photos, explorer les sites qui les partagent, avoir la chance de visiter une exposition de ses photographies.
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Un très bel hommage. L'histoire d'une femme qui atteint le haut du podium seulement deux ans après son décès. L'enquête mené pour retracer son existence est captivante. L'autrice nous plonge dans une Amérique pauvre, sur la toile de la grande dépression, la misère des petites classes, la saleté des quartiers pauvres, et cette femme. Qui déambule entre la France et l'Amérique témoignant de son époque durant toute sa vie, sans rechercher la moindre reconnaissance. L'autrice a fait un travail formidable. le seul bémol reste que cette jolie histoire se tient sur une centaine de pages seulement. le rythme du récit est si rapide que l'on a l'impression d'être en avance rapide, avec des ellipses de dizaines d'années, ce qui créer un sentiment de frustration. Mais G.Josse nous témoigne à la fin de son livre, de son travail titanesque de récréer la vie d'une parfaite inconnue au milieu de la foule, ce qui tend finalement à nous réconforter.
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« Sa surexposition posthume est aussi brillante que sa vie fut obscure. » (p. 28) D'origine française et autrichienne, née à New York de parents immigrés, Vivian Maier a produit une oeuvre considérable derrière ses appareils photo. « Où sont-ils, que sont-ils devenus, d'ailleurs, tous ces clichés pris chaque jour pendant ces dizaines d'années, par milliers, par dizaines de milliers ? Elle n'en a pas vu beaucoup. Tout dort dans des boîtes, des cartons, des valises, au fond d'un garde-meuble qu'elle ne peut plus payer depuis des années, dont elle a oublié l'adresse. Tout a-t‑il été jeté, vendu ? C'est sans importance, maintenant. C'est le passé. » (p. 14) Mais ce n'est qu'après sa mort, en 2009, que son travail est découvert et révélé au public. Ce que propose Gaëlle Josse, c'est de reprendre du début l'histoire de cette artiste singulière : sa naissance, son enfance pendant la Grande Dépression, les aller-retour entre l'Amérique et la France, la vie familiale houleuse, le départ pour Chicago, ses postes de gouvernante auprès de nombreux enfants, les voyages, son excentricité et peut-être sa folie.

Vivian Maier est célèbre pour ses autoportraits, mais surtout pour ses scènes de rue. « Tant de visages, d'instants de vie, d'inconnus qui semblent proches. Une bouleversante humanité y circule, et aussi une absolue maîtrise de la prise de vue. le plus novice, le moins connaisseur des regards ne peut qu'être saisi par la densité, la force, l'unité de l'ensemble. Par cet oeil posé sur la vie, sur toutes ces histoires qui se dévoilent en un cliché, histoires urbaines, dans le mouvement, dans la matière compacte de la ville. le terrible, le tendre, le drôle, l'insolite. le vrai. le presque rien qui révèle un destin. » (p. 20) Et c'est bien ce que je préfère dans la photographie, les clichés pris sur le vif, les inconnus attrapés par l'objectif. Parce que pour les images posées, il y a déjà la peinture. Mais qu'on ne s'y trompe pas, l'instantané demande une maîtrise certaine, un talent, et tout le monde ne peut pas être artiste en se dotant simplement d'un appareil photo. « C'est aussi en cela que Vivian Maier ne peut être considérée comme une 'amatrice', avec la photo pour hobby, une distraction comme l'aquarelle ou le patchwork. Rien d'erratique, de hasardeux dans ses prises de vue. Portraits, visages, attitudes, scènes, drôles ou tragiques, sens de la composition, du cadrage, elle signe son travail. C'est une graphiste née. Elle travaille, elle essaie, elle progresse, apprivoise la technique, les réglages, lumière, vitesse, distance de déclenchement. Capturer l'instant et lui donner vie, à jamais. » (p. 88)

Je découvre une artiste avec ce texte, et rien ne me réjouit plus que d'ouvrir mon regard à une oeuvre nouvelle.
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« Une femme en contre-jour »
Gaëlle JOSSE
@les editions noir sur Blanc
(2019)


« ... Raconter Vivian Maier, c'est raconter la vie d'une invisible, d'une effacée. Une nurse, une bonne d'enfants.
Une photographe de génie qui n'a pas vu la plupart de ses propres photos.
Une Américaine d'origine française, arpenteuse inlassable des rues de New York et de Chicago, nostalgique de ses années d'enfance heureuse dans la verte vallée des Hautes-Alpes où elle a rêvé de s'ancrer et de trouver une famille.
Son oeuvre, pleine d'humanité et d'attention envers les démunis, les perdants du rêve américain, a été retrouvée par hasard dans des cartons oubliés au fond d'un garde-meubles de la banlieue de Chicago.
Vivian Maier venait alors de décéder, à 83 ans, dans le plus grand anonymat. Elle n'aura pas connu la célébrité, ni l'engouement planétaire qui accompagne aujourd'hui son travail d'artiste.
Une vie de solitude, de pauvreté, de secrets familiaux et d'épreuves; une personnalité complexe et parfois déroutante, un destin qui s'écrit entre la France et l'Amerique.
L'histoire d'une femme libre, d'une perdante magnifique, qui a choisi de vivre les yeux grands ouverts.
Je vais vous dire cette vie-la, et aussi tout ce qui me relie à elle, dans une correspondance ressentie avec mon travail d'écrivain... » G.Josse

On découvre Gaëlle Josse comme une formidable enquêtrice et portraitiste, déroulant la vie difficile de cette femme et sa vie familiale tragique, gouvernante
dans des familles bourgeoises.
Son héritage photographique est incroyable, autant en quantité qu'en qualité.
Décédée en 2009, ses photos ont été retrouvées par hasard dans des cartons oubliés au fond d'un garde-meuble de Chicago, et ont fait d'elle une artiste célèbre après sa mort.
J'ai adoré ce livre court, très touchant, remarquablement écrit, tout en nuance, par Gaëlle Josse, laissant les zones d'ombre et de lumière sur cette femme.

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Comment raconter la vie d'une inconnue qui n'a de cesse de scruter le visage des autres tout en s'effaçant elle même.
Cette femme "en contre-jour" c'est Viviane Maier dont l'oeuvre photographique est retrouvée par hasard dans des cartons au fond d'un garde meuble.
Gaëlle Josse esquisse une biographie exemplaire, discrète et subtile.
C'est un livre très attachant parce que la romancière superpose son propre regard à celui de la photographe.
Une même passion des visages - de ce qui s'y lit, de ce qui le dérobe.

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Nous avons découvert Vivan Maier il y a quelques années quand ARTE a diffusé un documentaire racontant l'histoire de ce lot de photos acheté par hasard par John Maloof qui recueillait des documents pour écrire un livre sur Chicago.

L'année dernière, nous avons eu la chance de voir une exposition de ses photos à Paris, à la Galerie Les douches.

Alors, quand j'ai découvert ce roman sur les rayons d'une librairie électronique, je n'ai pas hésité ! 

J'ai apprécié redécouvrir l'histoire de cette femme qui avait la passion de la photo et qui a été cette documentariste du quotidien, de ce qui est généralement oublié ou caché et qui n'a malheureusement connu la gloire qu'après sa mort.

Une enfance difficile, une douloureuse histoire familiale faite d'aller-retours entre la France et les Etats-Unis à une époque où ce n'était pas facile. 

La plume douce et bienveillante de Gaëlle Josse dépeint cette vie rude, cet atatchement à certains de ces enfants dont Vivian Maier était la nounou. 

Une plongée dans les racines familiales de l'artiste, dans les archives du village dont sa famille était originaire, ont permis de produire un ouvrage précis ...qui donne envie de se replonger dans l'oeuvre photographiée dont on peut heureusement découvrir une grande partie sur le site internet qui lui est dédié :) 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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