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4,17

sur 1014 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je viens de dévorer Une longue impatience, de Gaëlle Josse, que j'ai emprunté à la bibliothèque.
Ce soir-là, Louis, seize ans, n'est pas rentré à la maison. Suite à une dispute avec Etienne, son beau-père, il a quitté les siens.
Anne, sa mère, dans ce village de Bretagne, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, voit sa vie dévorée par l'attente, par l'absence qui questionne la vie du couple et redessine celle de toute la famille.
Louis est reconnu comme un adolescent difficile, les gendarmes pensent qu'il a fait une petite fugue, il reviendra un jour ou l'autre...
Anne est persuadé qu'il a embarqué sur un cargo.
Alors, chaque jour, aux bords de la folie, aux limites de la douleur, Anne attend le bateau qui lui ramènera son fils.
Pour survivre, elle lui écrit la fête insensée qu'elle offrira pour son retour.
Une longue impatience est un magnifique roman, remarquablement bien écrit. La plume est agréable, c'est rempli de poésie, de fragilité.
J'ai apprécié ce portrait de femme. Anne est forte, elle est veuve, maman de Louis. Etienne arrive dans leurs vies et avec lui viennent deux enfants...
Ils sont une famille mais Etienne a ses préférences et supporte mal Louis. ce qui devait arriver arriva ! Louis part..
Mais ce que personne ne prévoyait, c'est qu'Anne se laisse dépérir à ce point...
Elle est touchante, attachante. Maman d'un grand garçon j'ai été touchée par ses réactions, par son histoire. Que ferais je s'il partait sans nous prévenir ? Impossible de rester indifférente à Anne, à sa peine, à ses attentes.
Une longue impatience est un excellent roman, à qui je mets un gros cinq étoiles.
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L'histoire d'une femme à la sortie de la seconde guerre mondiale, d'une mère qui attend le retour de son fils et qui essaie de survivre jour après jour.
Un roman sublime, majestueux, qui va droit au coeur, à l'essentiel comme souvent dans les romans de Gaëlle Josse, un Grand roman d'une grande justesse, sans pathos, juste le ressenti d'une mère, d'une femme.
Merveilleux!!!!
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J'ai lu ce roman dans le cadre de la sélection du Prix Charles Exbrayat 2018 qui sera remis à la Fête du Livre de Saint-Étienne, et auquel participe la médiathèque de ma commune. 3 livres sélectionnés au préalable par un jury de professionnels sont en compétition, aux lecteurs de voter... Voilà comment parfois le hasard nous fait tomber sur de véritables pépites !

Je découvre donc Gaëlle Josse, l'auteure. Nous sommes en Bretagne, dans les années 50 et Anne, veuve d'un pêcheur péri en mer et maman d'un petit garçon Louis, a accepté d'épouser Étienne, le pharmacien célibataire de ce petit village breton. Elle change ainsi de condition sociale aux yeux de la communauté mais au fond d'elle-même, elle reste une femme simple, solitaire, ayant eu une enfance difficile et mal à l'aise face à l'opulence dans laquelle elle vit désormais. Elle reste fière de son ancien statut d'épouse de marin. Avec Étienne, elle a deux enfants mais les relations de ce dernier avec Louis, devenu adolescent s'enveniment. Un jour, l'altercation va trop loin et un soir, se sentant de trop, il ne rentre pas à la maison. Commence alors pour sa mère une longue attente. Ayant appris qu'il a sans doute embarqué sur un cargo à destination de l'autre bout du monde, elle va lui écrire de longues lettres sans même savoir si elles lui parviendront, où elle lui raconte ce que sera le jour de leurs retrouvailles. Comme dans la parabole de l'Évangile "Le retour du fils prodigue", elle lui parle en détails du repas qu'elle va lui concocter et de la joie que toute la famille va enfin éprouver. Parallèlement à cette attente et à ses visites quotidiennes au port, elle continue à mener courageusement sa vie d'épouse et de mère au foyer, sans en vouloir à quiconque.

Dès les premières phrases, j'ai été totalement séduite par l'écriture pleine de pudeur et de sensibilité de l'auteure. Racontée à la première personne (sauf les derniers chapitres), elle a su mettre à travers les paroles d'Anne toute la justesse pour décrire ce village breton pendant l'occupation et la période qui a suivi. Anne dévoile aussi discrètement sa vie d'avant au lecteur, son enfance que l'on devine malheureuse, le quotidien difficile d'une femme de pêcheur et enfin cette nouvelle existence qui s'est offerte à elle avec son remariage. Gaëlle Josse nous offre le portrait tout en délicatesse d'une femme qui continue d'espérer, accompagné d'une ode à la gloire de l'amour maternel inconditionnel, tout cela bercé par le flux et le reflux ô combien inébranlables de la mer. Pour ce moment plein d'émotions, un 20/20 s'impose.

Pour en revenir au prix Charles Exbrayat 2018, c'est vers ce titre que va se destiner mon vote, tout simplement parce que c'est l' histoire d'une mère qui parle à mon cœur de femme.


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Je découvre Gaëlle Josse avec ce roman... Et quelle finesse et poésie dans l'écriture. C'est beau, on en prend pleins les yeux. Ces descriptions sont douces et pourtant, que de déchirements et de douleurs pour son personnage principale Anne...

Anne vit en Bretagne, sur la côte. Son village vit au rythme des marées et des pêches. Elle se marie avec Yvon un pêcheur, jeune, pour fuir une famille trop dure. Louis nait de cette union et regarde lui aussi l'Océan dans toute sa splendeur... Elle va découvrir l'amour maternel, les privations apportées par la guerre, la dureté du travail à l'usine... Tout endurer pour son fils.

"Mais la mer n'a jamais pitié. Pas plus que les hommes". Cet océan plus qu'aucun autre va créer une douleur immense dans la vie d'Anne, un déchirement et une attente sans fin. L'amour d'un mari, d'un fils. La mer va tout lui prendre. Mais c'est sans compter Étienne qui l'observe de loin depuis quelques temps, qui a toujours aimé son côté "sauvage", sa connaissance de la mer et des marées.

C'est une très belle histoire, on en prend pleins les yeux tant sur les paysages décrits, sur les décors des maisons, de la vue de l'océan depuis les sentiers, les odeurs des algues, des poissons, sur la description du festin qu'Anne souhaite faire à son fils. Poissons, viandes, desserts, fromage. Elle n'attend qu'une chose, fêter un retour tant attendu.

Une longue impatience, beaucoup de peine et des êtres aimants à pardonner malgré tout... On s'immisce dans la vie d'Anne, de son village et des cancans sans difficultés. Une très belle découverte de cette auteure, j'en remercie Babelio et la maison d'édition Noir sur Blanc.
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Chère Gaëlle,

Je me souviens des premières louanges qui sont arrivées à mes oreilles lorsque a paru votre premier roman, Les heures silencieuses. Un bouche-à-oreille de libraires, un livre délicat dont on murmurait le titre, comme un secret à protéger et à ne confier qu'à ceux capables de le recevoir. Je me souviens avoir alors découvert avec délices votre plume délicate, guidée par un regard sensible, une envie d'explorer et de dévoiler au plus juste les sentiments qui font de nous des humains. L'attente déjà. Un portrait de femme tout en pudeur, en recherche d'équilibre. La beauté du décor, le réconfort trouvé dans l'art. Depuis, j'ai tout lu de vous. Et j'attends chaque nouveau roman avec l'appétit d'un amateur de bon vin, prêt à caresser longuement sa bouteille des yeux avant d'en savourer le nectar, délicatement, déjà triste à l'idée d'arriver à la fin. Heureusement, un livre est éternel. Lorsqu'on arrive à la fin, on peut recommencer. Il n'y a que vous qui me donnez envie de relire un livre à quelques semaines d'intervalle, avec un plaisir renouvelé et même magnifié.

J'ai lu Une longue impatience deux fois et j'ai fini en larmes, deux fois.

Chère Gaëlle, je ne sais pas exactement ce que vous avez mis de vous dans ce roman où l'on retrouve bien sûr votre univers mais qui, par la grâce d'une écriture encore plus tenue que d'habitude semble être le résultat d'un désir porté depuis longtemps. Je n'oublierai pas Anne Quémeneur, veuve le Floch. Je n'oublierai pas ce magnifique portrait d'une femme coupée en deux mais toujours digne, mère avant tout mais femme malgré tout, ne cédant jamais à la facilité de renier quelque partie de sa vie. Il passe à travers ce livre, tout le poids d'une époque, celle de l'immédiat après-guerre, des contraintes sociales augmentées par l'indiscrétion des regards dans un village où les discussions sont les principales occupations. Il passe à travers vos mots, l'odeur des embruns de la côte bretonne, les cris des mouettes et l'activité des pêcheurs, les couleurs changeantes au gré des caprices du ciel. Il passe au fil de vos pages, les sentiments contraires d'une femme qui a vécu deux vies, connu deux milieux sociaux et reste viscéralement attachée à son histoire d'origine tout en s'attachant à s'ancrer dans le présent. Anne Quémeneur attend le retour de son fils, Louis parti un soir sans rien dire. Guettant l'horizon telle ces femmes de marins du haut des rochers face à la mer. Imaginant jour après jour la joie des retrouvailles, le festin du premier repas pris ensemble. Tentant d'ordonner les sentiments qui s'emballent et de garder en elle l'unité des deux parties qui la constituent, constamment tiraillées.

"Parfois je me dis que le chemin qui me happe chaque jour est comme une ligne de vie, un fil sinueux sur lequel je marche et tente d'avancer, de toutes les forces qui me restent".

Chère Gaëlle, votre livre est tout simplement bouleversant. Vous parvenez à nous faire approcher au plus près de l'intimité des sentiments d'Anne Quémeneur. Une femme simple, un roseau plié par les bourrasques, malmené par les vents violents, une femme qui puise dans sa terre et dans l'amour niché au creux de son ventre la force de vivre. Une femme qui vibre intensément à l'intérieur sans laisser aucune prise au regard des autres.

"Je m'invente des ancres pour rester amarrée à la vie, pour ne pas être emportée par le vent mauvais, je m'invente des poids pour tenir au sol et ne pas m'envoler, pour ne pas fondre, me dissoudre, me perdre. Toutes ces choses ténues, dérisoires, je m'y accroche pour repousser le prénom qui cogne à mes tempes, à mon coeur, à tout mon corps, pour tenir à distance ce halo d'ombre qu'il agite autour de moi."

Chère Gaëlle, je vous imagine fébrile, un peu inquiète d'avoir livré votre bébé à vos lecteurs, mais heureuse de ce partage. Je vous souhaite un beau parcours Anne et vous, de belles rencontres chargées en émotions à l'image de celles que véhiculent ce livre et que chacun recevra et vivra selon sa propre histoire. Et puis, merci. Merci pour cette longue impatience.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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En 1950 dans ce petit village de Bretagne chez les Quemeneur la vie s'écoule dans un univers bourgeois qui semble à l'abri du malheur. Monsieur est pharmacien, madame mère au foyer. Pourtant un soir, Louis le fils aîné, 16 ans, ne rentre pas. Or la veille, monsieur s'est servi de sa ceinture sur ce fils né du premier mariage de son épouse. C'est qu'en réalité les époux n'appartiennent pas au même monde, elle, est veuve de marin.

Comme souvent dans ce genre de situation, c'est contre elle que va ma colère. Contre elle qui n'a pas su protéger son fils. Mais il y a 55/60 ans entre son expérience de mère d'adolescent et la mienne. Aujourd'hui l'indépendance financière et la société permettent de faire front à un homme qui veut dominer.

Au fil des pages ma colère est tombée, je me suis glissée dans la tête de cette femme qui raconte son quotidien, la vie toute simple avec ses deux enfants et son mari qu'elle aime malgré tout. Et qui raconte surtout sa vie intérieure, ses espoirs, ses regrets, ses souvenirs. Une femme à la fois secrète et aimante qui n'a pas compris tout le désarroi de son fils devenu de trop, parce qu'elle même a depuis toujours manqué de tout, de tendresse et de nourriture. Elle semble avoir traversé la vie sans presque y toucher tout en ayant su apprécier tous les plaisirs de tous les jours.


Comme toujours avec Gaëlle Josse un grand plaisir de lecture, avec beaucoup d'émotions.
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En Bretagne, dans les années d'après guerre ( la seconde) , Anne, veuve d'un marin-pêcheur et mère de Louis, épouse Etienne Quéméneur le pharmacien du village. Mais les relations ne sont pas bonnes entre Etienne et son beau-Fils. Un jour Louis disparait. Anne reste entre souvenirs er attente.
Un livre de 191 pages, à l'écriture sensible, magnifique.
" Parfois, je me rends à la petite chapelle de granit, toujours déserte, construite face à la mer, sur la falaise. Celle où les bateaux tombent du ciel, des bateaux en bois peint, avec des coques colorées, des mâts et des voiles en vrai tissu, en toile bise, ils semblent voguer dans les airs. Celle où le souffle, la trace, l'écho des prières murmurées ont pénétré la pierre des murs. Là où les corps, les vêtements ont poli le bois des bancs, là où les bouches et les âmes ont murmuré, ayez pitié, Seigneur, ayez pitié de nous."

La lecture d'un livre de Gaëlle Josse est toujours un enchantement.
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J'ai découvert Gaëlle Josse avec ce roman, et la beauté de son écriture m'a transpercée.

Quelle délicatesse et quelle force dans le portrait de cette femme qui a affronté avec dignité et courage les épreuves de la vie : une enfance malheureuse, la guerre, la mort de son premier mari, la pauvreté puis la jalousie des gens du village après son remariage.

Lorsque son fils s'enfuit de la maison après une violente dispute avec son beau-père, commence alors pour elle une longue attente, où les jours s'égrènent mais où la vie est suspendue à l'espoir des retrouvailles. Consumée par l'absence et très seule face sa peine, elle doit lutter pour rester présente aux côtés de ceux qui restent, et pour tenir debout malgré la douleur et le manque.

J'ai été bouleversée par cette mère qui attend sans relâche le retour de son fils, cette mère qui chaque jour, qu'il vente ou qu'il pleuve, va désespérément guetter sur la jetée l'arrivée des bateaux, cette mère qui décrit longuement dans ses lettres le festin qu'elle lui préparera pour lui exprimer tout l'amour qu'elle lui porte.

La fin est superbe, et une grande émotion se dégage ce roman poignant sur l'amour maternel.
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Comme de coutume, ce roman de Gaëlle Josse me laisse dans une sorte de sensation étrange. le livre se referme doucement, et nous avons l'impression d'être encore là à écouter cette histoire troublante, émouvante. La plume de cette auteure nous offre le merveilleux. C'est précis, bien pesé, poétique, doux et sucré parfois. C'est un roman qui ne peut laisser indifférent et surtout en tant que mère. Cette absence qui dure, s'éternise, use, ronge, jusqu'au dernier souffle. Des pourquoi ? Des Quand ? Tant de questions sans réponse. On aimerait bousculer cette absence, parcourir les océans pour retrouver le fils espéré, ou prendre Anne par la main et l'emporter loin de ce chagrin sans fin.
Ce n'est pas tant l'histoire qui fait que ce roman est sublime, c'est tout l'art et la manière de nous le conter. Avec les silences, les pauses, ces petites notes de musique qui dansent, claironnent ou grondent, c'est au final comme une symphonie dans l'abbatiale de la lecture qui nous envoûte, nous emporte dans un univers si particulier qu'on a bien du mal à le quitter.
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Je découvre cette auteure avec ce livre et j'ai beaucoup aimé . Mais comment en parler ? J'ai terminé cette lecture en larmes . Un soir , Louis , 16 ans , ne rentre pas , et sa mère nous raconte son attente . Comme seule une mère peut le faire , elle va attendre , sans se lasser ,et le temps va passer . Elle va nous faire partager ses pensées , son histoire , pourquoi Louis est parti , comment elle l'accueillera à son retour , ce qu'elle imagine de sa vie ...Jamais dans la plainte , jamais dans le reproche , juste dans l'amour inconditionnel ...
C'est un livre magnifique porté par l'écriture de Gaëlle Josse. A lire absolument .
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