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C'est mon premier David Joy et je suis sous le choc.
C'est un western (ou plutôt un eastern) moderne, un roman qui creuse les âmes rurales et traditionnelles confrontées au désastre de l'Amerique d'aujourd'hui, climatique autant que social.
Ray est veuf, fatigué. Son junkie de fils, Ricky, vient à nouveau de le cambrioler, et Ray va devoir dépenser ses derniers deniers pour le sauver de ses créditeurs, le cartel local.
C'est le combat d'un homme seul contre un monde qui s'écroule. C'est le deuil impossible d'un père qui se demande ce qu'il aurait pu faire pour que son fils ne soit pas cet étranger. C'est la déréliction d'une région, d'un pays abandonné.
Un livre à la fois intimiste et cinématographique, que vous n'oublierez pas.
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J'avais tellement aimé les deux premiers romans de David Joy, Là où les lumières se perdent (2016) et le poids du monde (2018) que dès la parution de son troisième roman The line that held us aux États-Unis, je me suis empressé de l'acheter en anglais, trop impatient pour attendre sa parution en France. Résultat des courses ? Je ne l'ai toujours pas lu, il est sorti en France et est même disponible en poche ! Parfois je me fatigue...

Ce quatrième roman donc, Nos vies en flamme, retrouve la noirceur et l'ambiance poisseuse qui font la marque de fabrique de son auteur. Dans un petit bled des Appalaches, Ray voit son fils Ricky ravagé par la drogue. En fait, Ray voit son putain de pays entièrement ravagé par la drogue, et les morts d'overdose s'empilent à une vitesse folle sans que personne ne parvienne à stopper cette folie.

Alors qu'il aspire à une retraite paisible avec sa chienne, il est contraint de verser une grosse somme d'argent à un gros dealer local pour récupérer la loque humaine qu'est devenu son fils. Quelques jours plus tard, Ricky sera retrouvé mort dans un mobil-home miteux après un shoot de trop, et pour Ray, c'est la goutte de trop qui fait déborder le vase. Puisque le gouvernement fédéral, la DEA et les flics du coin semblent incapables de bouger le petit doigt, il va devoir faire le ménage lui-même.

Fidèle à ses habitudes, David Joy nous plonge dans une société en déclin, celle dans laquelle il vit, où des gens simples sont confrontés à des problèmes dramatiques que personne ne semble parvenir à résoudre. L'auteur n'a pas eu à aller chercher très loin l'inspiration pour ce roman sombre, très sombre, qui vous embarquera en immersion dans l'univers des junkies et de ceux qui tirent un maximum de profits de leurs addictions. Moins violent que je ne l'aurais espéré, mais très bon quand même !

🔗 Service de presse numérique obtenu via NetGalley.
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4ème de couv':"Veuf et retraité, Ray Mathis mène une vie solitaire dans sa ferme des Appalaches. Dans cette région frappée par la drogue, la misère sociale et les incendies ravageurs, il contemple les ruines d'une Amérique en train de sombrer. le jour où un dealer menace la vie de son fils, Ray se dit qu'il est temps de se lever. C'est le début d'un combat contre tout ce qui le révolte. Avec peut-être, au bout du chemin, un nouvel espoir."

MON AVIS: A force de fermer les yeux sur tout, nous laissons notre société se gangréner. Et dans ce coin perdu de l'Amérique la drogue règne en maitre et prospère parce que les autorités locales sont laxistes voire infiltrées par des agents corrompus. Parce que les habitants détournent les yeux et pensent que de toutes façons il n'y peuvent rien.
Mais quand Ray est touché au plus profond de sa chair, il dit stop. Et par ses actions radicales et un peu trop spontanées il va contribuer à accélérer les évènements qui se préparaient.
L'écriture de David Joy est toujours aussi poétique et sombre. Les ressentis des uns et des autres sont mis à nu. le comportements totalement égoïste du junkie prêt à tout pour sa dose, qui ne se remet plus en question et renie sa famille, sa dignité, sa propre vie même pourvu qu'il est son shoot. La culpabilité et l'impuissance d'un père qui a laissé faire jusqu'à rejeter son propre fils. Et puis le sursaut, qui fait croire que tout n'est pas définitivement perdu, qu'il y a peut-être encore une petite lueur qui perdure.
C'est dramatique et touchant. C'est fort et triste. C'est terriblement humain.
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Le Hibook a lu « Nos vies en flammes» de David Joy. Ray Mathis dans son coin perdu des Appalaches ne se remet pas du décès de sa femme et voit son fils s‘enfoncer de plus en plus dans la drogue et l'autodestruction pendant qu'autour de lui les forêts brûlent. Lorsque son fils meurt , la rage de Ray éclate et il décide de régler , à l'ancienne , ses comptes avec les dealers. Ce livre est un diamant noir : David Joy y articule à la perfection le général (la crise des opioïdes et plus généralement de la drogue ,la dégradation des relations sociales ) à l'individuel (des personnages réalistes et crédibles ).La description du quotidien des drogués est terrifiante. On sent sourdre dans ces pages l'immense colère de l'auteur contre une société impitoyable avec les faibles. Bouleversant .
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Une chose est certaine, les ouvrages édités par Sonatine ne me laissent jamais indifférente. Soit je n'aime pas du tout ce que je suis en train de lire et, chose rare, j'abandonne ma lecture. Soit je suis totalement conquise.
Nos vies en flammes ne fait pas exception car j'ai tout aimé dans cette lecture, le rythme, les personnages, l'intrigue... La plume de David Joy dépeint une société bouffée par la drogue, cette drogue source de toute motivation qui démontre que chaque homme n'est ni tout bon ni tout mauvais. Les ténèbres et la beauté sont présents chez chacun.
Nostalgique et puissant, ce récit me marquera longtemps.
Lien : https://www.instagram.com/pa..
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J'ai longtemps délaissé ce roman sur mon chevet. Pourquoi ? Peut-être à cause de ce premier chapitre où on découvre un Ray secret et marqué par la vie et qui n'a pas su m'accrocher. Aller savoir ! C'est un aller-retour en train pour Paris qui va me décider à reprendre cette lecture. Bonne pioche ! Et quelle erreur de ne pas avoir poursuivi la lecture plus tôt. David Joy nous offre un roman saisissant et troublant. Raymond (Ray) est un père fort mais marqué par le temps. Il n'a pas baissé les armes depuis la mort de sa femme, mais il est épuisé par les errances de son fils Ricky. Il sait que ça finira mal, mais il s'accroche à l'idée d'un hypothétique décrochage de son fils. C'est un junkie, accro aux opioïdes. La pire plaie des Etats-Unis. Lorsqu'il décroche son téléphone il sait que ça sera le même parcours. Mais cette fois, le dealer ne lui laisse pas le choix. Soit il paye, soit son fils lui sera rendu… mort ! Ray n'a plus le choix. Il doit tenter de mettre un terme à tout cela. Mais comment arrêter une machine aussi savamment orchestrée ? Les dealers d'un côté, les junkies de l'autre, les sous-traitants des dealers, la DEA, les flics infiltrés, les parents des junkies…. C'est beaucoup pour un seul homme ! Surtout dans un monde tribal sous médiatisé et mal-aimé où il est facile pour les trafiquants de suggérer une prise de drogue pour quelques instants de soulagement et de paix. Ray va mettre un grand coup dans la fourmilière ! Il faudra en assumer les conséquences ! Un livre qui interroge autant qu'il prend aux tripes. On peine à croire que ça puisse se passer comme ça. L'auteur est pourtant bien placé pour le savoir, sa note de fin de livre en atteste. Un roman coup de poing et coup de coeur, magistralement écrit. Une grand claque ! Tout brûle ! Les forêts autour de l'univers de Ray, les esprits, les âmes, les coeurs et les vies ! A lire absolument.
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
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Les ravages de la drogue dans un ancien territoire indien en Caroline du Nord. Un fléau qui se propage comme les incendies géants qui parcourent les forêts américaines (que l'on a oublié d'entretenir, comme on a oublié d'éduquer nos enfants), et que l'on ressent dans la peau des junkees comme Deny ou Rickie, prêts à brûler entièrement. C'est aussi l'histoire de cette contrée autrefois soudée, où maintenant, comme ailleurs, on ne connaît pas le nom de ses voisins, où les valeurs élémentaires se perdent, dissoutes dans le capitalisme américain, qui prospère sur les cadavres de leurs enfants camés. le pendant à l'oeuvre de Don Winslow.
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Ne passez pas à côté de cette pépite et de cet auteur qui, en quelques livres, s'impose comme une nouvelle voix forte de la littérature américaine.

Dans une Amérique rurale, cabossée et oubliée, tombant en ruine et en proie à des incendies monstres, un homme va tenter maladroitement de relever la tête et de rétablir une justice pour sauver les siens.

Puissant, poignant et terriblement humain.

Un véritable coup de maître !
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David Joy vous emmène encore dans les Appalaches, avec un homme ordinaire qui voit son quotidien exploser quand son fils, Ricky, se met en danger ; accro à la poudre blanche, il se met à dos un dealer qui exige le remboursement énorme auprès de Raymond Mathis. Ce dernier n'est pas homme à se plier devant l'ennemi, quel qu'il soit. En face, il y a des Cherokees dans la caricature mais qui ne plaisent pas.
De l'autre côté, il y a de la fumée… car les Appalaches brûlent pendant que la vie de Ricky se consume.
Quand il meurt, son père fomente de se venger et tous les personnages (frère/soeur, flics, ripoux, dealers, etc. ; le tout au sein d'un territoire indien sacré) que nous découvrons au fil des chapitres, courts, vont s'imbriquer et le roman prend une tournure plus noire, plus profonde, plus trouble, plus tourmenté.
David Joy a cette écriture entre scalpel et pétale… d'un côté il découpe la société américain, les travers et ravages de la drogue, du trafic, les corruptions en tout genre, et de l'autre, il décrit ces terres, ces forêts, ces lieux d'habitation avec une poésie délicate.
Cette Amérique désoeuvrée, dévastée par la drogue ou tout simplement par des médicaments prônés par les gouvernements successifs (antidouleurs, etc.), la non-prise en charge du problème, la solitude des parents, injustice, la corruption au sein de la police locale, les personnes dépassées, anéanties, tout ceci amène à une violence sociétale au bord de l'explosion, de l'implosion.
Comme d'habitude chez Joy, l'histoire brute, l'histoire intime produit une série de portraits d'êtres humains outrepassés par les coups de la vie… C'est brut, c'est chirurgical mais c'est tellement bien écrit…
J'en suis ressortie le coeur serré.
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Ray, veuf et retraité, mène une vie solitaire avec son chien dans sa ferme des Appalaches. Il attend sans vraiment attendre, que son fils le rejoigne. Mais ce dernier est plus préoccupé à se procurer sa dose quotidienne de drogue.
Un jour, un dealer appelle Ray et menace de tuer son fils, si il ne rembourse pas sa dette de 10000€. Ray utilise ses dernières économies, mais cette fois, c'est la dernière, il ne pourra pas plus. D'autant qu'à chaque fois, c'est le même discours. Les drogués promettent d'arrêter et recommencent… c'est plus fort qu'eux. Ils seraient prêt à n'importe quoi lors des moments de manque. Ray ne sait plus quoi faire pour que son fils s'en sorte. Il est impuissant.

Dans ce roman, il est question d'addiction, de drogue, d'incendie, de misère sociale.
Même si je ne me suis pas réellement attachée aux personnages, j'ai ressenti de la compassion pour Ray.

C'est un livre puissant, où les liens familiaux et la complexité de ceux-ci sont abordés.
Les sujets traités dans cet ouvrage mènent à la réflexion. Il y a un petit côté moralisateur qui ne m'a pas dérangé outre mesure. J'ai plutôt ressenti ça comme une réelle prévention, notamment au travers de la postface. Visiblement l'auteur connaît bien son sujet et ça se ressent dans cet ouvrage.

En soit, pas une lecture qui m'a marqué des masses mais que j'ai bien aimé.
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