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Après Stephen Markley, encore un gros coup de coeur pour un écrivain américain. Je découvre David Joy avec ce roman et je vais m'empresser de lire ses autres romans.
Nos vies en flammes est un roman très sombre mais il y a tout de même une belle lueur au bout du chemin.
C'est un suspense haletant du début à la fin Un univers tragique et envoûtant avec ces incendies qui semblent consumer aussi bien la forêt que les êtres, porté par une très belle écriture. Il faut s'accrocher face à tant de misère, d'injustice et un tel sentiment d'impuissance. Il en faut de la rage. Mention spéciale pour le magnifique personnage de Ray, si attachant et son combat pour sauver son garçon. La fin du roman est très émouvante et très apaisée.
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Avec mon amie Val (La jument verte de Val) voici Nos vies en flammmes, récent roman de David Joy, dont j'ai il y a peu parlé très favorablement de Ce lien entre nous. Une fois de plus incursion dans les Appalaches cette région dont la littérature nous abreuve ces temps-ci. C'est devenu un genre en soi. Je vais prendre mes distances peut-être avec ces massifs est-américains. Quelque chose m'a gêné dans ce roman, quelque chose en partie expliqué par la postface de David Joy en personne, Génération opioïdes. J'en ai assez de la prime au sordide et l'omniprésence de la drogue dans tant de ces romans m'indispose. Dire que quelques attardés y voient un anticonformisme me semble consternant. Nos vies en flammes est l'oeuvre d'un bon écrivain, nul doute. Cependant les détails précis sur les façons de manier la seringue sont-ils vraiment nécessaires? Et peut-être y-a-t-il plus gênant encore?

David Joy est lui-même un ex-addict, on l'aura compris et son excellente postface en témoigne. Mais je n'adhère pas vraiment à toutes ces circonstances atténuantes face à la flambée de la toxicomanie dans ces Appalaches devenues dans leur magnificence une sorte de cul de basse-fosse de l'Amérique. A lire ce roman on se prend à rêver de New York ou L.A. comme des havres de paix. L'image des Appalaches est-elle à ce point justifiée?

Ray Mathis, veuf solitaire, voit son fils sombrer dans la drogue, dans la mort. A qui la faute? le venger, Ray y songe. Thriller rural matiné d'une sociologie décourageante Nos vies en flammes (When these mountains burn en V.O.) établit un parallèle entre les déliquescences du climat et de l'humain. Pas trop envie de m'y attarder malgré l'indéniable talent de David Joy. Manifestement cet écrivain porte mal son nom. D'aucuns trouveront peut-être ce billet trop moralisateur. Pour une fois, tant pis. Deux petits et terrifiants extraits non du roman mais de la postface.

Quand j'avais onze ou douze ans, j'avais du mal à dormir. le pharmacien m'a donné du Zoloft pour la dépression et du Sonata pour le sommeil. le Zoloft me laissait dans un état de stupeur, comme si mon moi avait été enfermé dans une coquille, et le Sonata me faisait faire des rêves étranges et me donnait parfois des hallucinations quand j'étais éveillé.

Quand je repense à ce qui a défini ma génération, je ne vois pas tant la musique et les vêtements, le grunge et le hip-hop, les jeans baggy et les casquettes de base-ball serrées que la naissance de "Big Pharma". Tous les gamins avec lesquels j'ai grandi s'étaient fait prescrire quelque chose. Chaque pub à la télévision s'achevait par une liste indéchiffrable d'effets secondaires. Encore maintenant, chaque armoire à pharmacie contient des cachets qui peuvent être pris à tort et à travers, des médicaments qui peuvent servir à se défoncer.
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Ceux qui ont lu les précédents ouvrages de David Joy, savent combien la nature et notamment les Appalaches constituent un cadre de choix pour ses récits. Élève et disciples de Ron Rash, son “mentor et ami”, auteur à qui est dédié ce livre, David Joy met en scène des personnages paumés, des déclassés, des hommes (la plupart du temps) vivant dans des conditions précaires, victimes d'un capitalisme ravageur. C'est le cas de Raymond Mathis, un vieux garde forestier à la retraite vivant seul avec ses chiens depuis que sa femme est morte d'un cancer et que leur fils a sombré dans la drogue.

Le décor est planté ! Chômage, pauvreté, addictions en tout genre, misère sociale, ajoutez à cela des forêts dévastées par des incendies, causés entre autres par une surexploitation, et vous aurez le cadre, certes peu joyeux, mais très attirant - d'un point de vue littéraire, il s'entend - de ce nouveau roman noir de David Joy dans lequel plusieurs destins s'entrecroisent pour raconter une Amérique en totale déliquescence, où une certaine frange de la population, les jeunes adultes surtout, pour oublier un avenir sans espoir, consomment diverses drogues comme la meth (celle que fabriquait Walter White dans Breaking bad) ou encore les opioïdes, à la base des médicaments destinés à combattre la douleur et qui ont été détournés pour devenir des drogues hautement addictives, ravageant de nombreuses familles comme il est raconté dans l'excellente série American Rust, adaptée du roman éponyme de Philipp Meyer. À ce sujet, il faudra lire la postface de de David Joy où il nous en dit plus sur cette "crise des opioïdes" qui n'en finit pas de causer chaque jour des décès de manière directe ou indirecte aux États-Unis… un texte qui vient en résonance avec la série Dopesick qui raconte très bien les tenants et les aboutissants de ce terrible scandale sanitaire.

Comme toujours chez David Joy, les personnages sont entiers, rongés par leur démons, leurs doutes, leurs failles, mais aussi, pour certains, pétris d'humanité, à l'image de Ray qui va tenter de sortir son fils Ricky de ses ennuis, ce qui aura pour effet de l'entraîner dans un engrenage infernal causant des dégât irréparables.

David Joy livre encire une fois un roman d'une grande force, violent, d'une noirceur implacable, mais peut-être pas aussi réussi que ses deux précédents livres, notamment au niveau des personnages. Pas suffisant en tout cas pour bouder ce livre qui plongera le lecteur dans l'univers ténébreux et très dense de cet auteur qui n'a pas fini de nous surprendre avec ses histoires qui, à leur manière, racontent notre époque, en tout cas une Amérique très contemporaine dont on parle peu dans les grands médias.
Lien : https://www.benzinemag.net/2..
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La quatrième de couverture nous dit :
« Veuf et retraité, Ray Mathis mène une vie solitaire dans sa ferme des Appalaches. Dans cette région frappée par la drogue, la misère sociale et les incendies ravageurs, il contemple les ruines d'une Amérique en train de sombrer. le jour où un dealer menace la vie de son fils, Ray se dit qu'il est temps de se lever. C'est le début d'un combat contre tout ce qui le révolte. Avec peut-être, au bout du chemin, un nouvel espoir.
Au sommet de son art, David Joy nous offre avec « Nos vies en flammes » une oeuvre magistrale. Après « Ce lien entre nous (2020), unanimement salué par la critique et les libraires, il nous prouve une fois de plus l'étendue de son talent. »
Voilà.
C'est sûr qu'après ça, même si tu doutes, ben tu doutes plus. Quant à moi, après « le poids du monde », j'ai jamais trop douté du Monsieur.
Je sais pas si tu as vu « Dopesick », littéralement « Maladie de la drogue » sur une télévision quelconque, mais on est en plein dedans. C'est-à-dire que les Appalaches, où se passe une partie de la série, c'est précisément le coin où vit David Joy. Première loge, en quelque sorte, pour voir la décrépitude d'une région qu'il aime sans doute d'amour. La « crise des opioïdes, c'est juste là, et ça a duré vingt ans. Vingt années pendant lesquelles sont morts d'overdose des mômes et des adultes à qui on a expliqué que les médicaments n'étaient pas dangereux. Je sais, ça va te rappeler quelque chose de récent, mais c'est pas pareil. Il faut attendre vingt ans avant que les « affaires » remontent et qu'on coupe la tête (c'est une image) de ceux qui nous prennent pour des truffes. Souviens-toi le « médiator » et la toubibesse qu'on accusait de tous les maux et de tous les mots aussi, d'ailleurs, en expliquant qu'elle était dingue et qu'il ne fallait pas croire ce qu'elle disait. Ben les opioïdes, c'est pareil.
« Tu crains rien, Ghislaine, l'opium c'est pas addictif et c'est pas de la drogue, et si tu veux remplacer nos cachets par de l'héroïne, c'est ton problème, pas le nôtre. »
Et si ce sont les pauvres, encore eux, qui foutent le bordel, c'est pas la faute des laboratoires. Ils font chier ces pauvres, à pas être riches.
Monsieur Joy, comme dans ses précédents romans, précise qu'il ne sait écrire que sur ce qu'il connaît. Ce qu'il côtoie tous les jours. Et quand il dit dans un article que les mômes, quand ils prennent de la drogue pour la première fois, c'est celle que leur a prescrit leur toubib, on peut le croire.
On peut le croire, et ça fait peur. Un peu peur.
Et puis ne pas oublier qu'il précise, en guise de dédicace : « Pour Ron Rash, mon mentor et ami, et pour ceux qui s'en sont allés et qui s'en vont ». Ron Rash. Tu vois ce que je veux dire…
Bon. Je crois que j'ai fait le tour du roman sans en parler, comme d'habitude.
Comme j'ai pas envie de te pitcher le truc plus que nécessaire, je te dis juste que c'est l'histoire d'un homme, d'un père, qui cesse un jour d'être celui qui regarde les gens mourir, les forêts brûler, la région où il a grandi changer de visage, pour devenir un des acteurs de cette violence qui l'entoure depuis sa naissance. Il veut changer les choses, et le seul moyen qu'il connait pour ça, c'est utiliser cette violence qu'il ne supporte pourtant plus.
Il y donc des cow-boys, ou du moins ce qu'il en reste, et des indiens, ou du moins ce qu'il en reste aussi.
La suite, sur le blog :
Lien : https://leslivresdelie.net/n..
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Ray, fermier à la retraite vivant seul dans sa maison dans les Appalaches, doit aider son fils après un énième problème avec ses dealers. le nombre d'overdoses ne cesse d'augmenter dans cette partie de l'Amérique, même si Rodriguez, flic épuisé, tente de stopper cette crise et d'attraper les gros poissons. Difficile de faire avancer les enquêtes quand l'argent passe avant la santé des citoyens...
Dans ce nouveau roman noir où les incendies font rage, David Joy donne la parole à ces Américains oubliés, qui à cause de la misère, la drogue et l'épuisement, accumulent les mauvais choix. Mais certains n'ont pas perdu l'envie de se battre et vont tout faire pour obtenir une justice, peu importe le prix à payer.
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Né dans les Appalaches, David Joy part de la matière de sa vie : misère, drogue, minorités abandonnées, qui sont la réalité d'une grande majorité de la population de ces contrées. Il le dit lui même : "si je suis obsédé par la pauvreté, c'est parce qu'elle n'est pas loin dans le retroviseur".
Nos vies en flamme (lu en ce moment, où des incendies ravagent la Gironde, coïncidence bizarroïde) se place sur ce terrain. Un ancien garde-forestier décide de s'en prendre au revendeur d'héroïne de son fils, mort d'overdose, et perdu pour lui depuis plus de vingt ans : il ne le voyait plus que pour le tirer de pétrins dangereux, ou quand son fils venait voler chez lui des affaires à revendre pour se payer sa drogue. Plusieurs personnages forts se partagent l'histoire autour de ce trafiquant sinistre. En arrière-plan, les forêts sont en flamme. C'est une histoire terriblement noire et déchirante, un constat social accablant et ultra réaliste (sans jamais en faire trop). La misère des drogués est rendue des manière touchante et crédible. La fin est proprement haletante. Un roman qui vous happe et vous laisse un peu KO. Fort heureusement, une lueur l'éclaire à la fin, blottie au coeur des hommes, et je remercie David Joy de nous la lasser entrevoir. L'article en postface, du mêm auteur, consacré au ravage des opioïdes dans les Appalaches, fruit de la pauvreté endémique, de l'inaction des pouvoirs publics et de la force de frappe des lobby pharmaceutiques est glaçant.
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Merci aux éditions Sonatines et à Netgalley pour l'envoi de ce roman.
Ray Mathis, veuf, retraité, vit paisible dans sa maison avec sa chienne.
Maison qui est régulièrement visitée et vidée de tout ce qui peut se revendre par son fils Ricky.
Ricky est un junkie et Ray le sait mais fatigué d'essayer de le sortir de cet enfer, il laisse faire.
Jusqu'au jour où Ray reçoit un appel et un inconnu lui demande de régler les dix mille dollars que Ricky doit à son dealer.
En retrouvant Ricky et après s'être démuni de ses derniers dollars, Ray est obligé de l'emmener à l'hôpital tellement le passage à tabac de ses créanciers l'a abimé.
Pourtant même quand la police vient l'interroger Ray ne dit rien.
Lorsque Ricky rentre à la maison, Ray appelle un médecin qui prescrit quelques médicaments pour aider le sevrage.
Le lendemain, constatant que Ricky à ""avalé" toute la boite, Ray voit rouge et le met dehors avec ordre de ne plus revenir.
Ricky part rejoindre ses amis junkies.
Pendant ce temps Rodriguez, un flic infiltré, très borderline attend l'aval de sa hiérarchie pour faire tomber des têtes.
Roman noir, sociétal, qui traite de la difficulté d'être parents, de la pauvreté, de la dépendance à la drogue et de la difficulté de l'éradiquer.
Récit très dur mais qui décrit parfaitement cette partie sombre de l'Amérique.
Bon moment de lecture.

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Plus noir que noir, et pourtant lumineux, comme cette couverture où les arbres en feu trouent la noirceur.
Les flammes du titre sont bien sûr réelles, puisque des incendies dévastent les Appalaches, ce territoire où Ray Mathis, veuf et désormais retraité, a longtemps travaillé dans l'administration forestière. Mais les pires incendies sont ceux qui détruisent les vies, par la maladie, la violence, l'addiction aux opioïdes qui dévore son fils.
Et si Ray a été impuissant contre la maladie qui a tué sa femme, qu'il l'est devant les flammes qui embrasent les arbres, il décide d'agir contre ceux qu'il juge responsables de la pitoyable survie que mène son fils.
Malgré son âge, il reste costaud, et sa détermination à livrer ce combat n'admet aucune faille.
Autour de Ray, et de son fils, on découvre une société éclatée, entre le travail qui manque, la pauvreté, et, pour oublier, la drogue qui a remplacé l'alcool... On suit une policière dont le père était un ami de Ray, un policier infiltré au sein des junkies, des toxicos paumés, prêts à quasiment n'importe quoi pour se procurer une dose, des trafiquants pensant maîtriser...dans des paysages marqués par la déprise démographique, et désormais les incendies.
Rester debout, continuer à vivre selon ses valeurs, penser à ses morts, laisser le souvenir d'un homme droit, voilà la lueur persistante qui réchauffe la lin de ce livre éprouvant.
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C est clairement pas mon David Joy préféré. Pourtant les ingrédients sont bien là. Une thématique forte la drogue et l enfer de la toxicomanie abordée sous des angles differents. d'abord celui du père qui perd son fils d une overdose, et qui part en guerre contre le dealer de son fils. Ensuite l angle du toxico, à la recherche perpétuelle de sa dose quotidienne quel qu en soit le moyen. Et enfin, le flic infiltré dans les réseaux. Trois visions différentes du problème de la drogue avec ces trois personnages forts. Mais je n ai pas complètement plongé dans ce roman. Les personnages sont très bien faits, mais je trouve leur présence un peu déséquilibrée, et par exemple j ai parfois perdu de vue Ray, au profit de Denny ; et Rodriguez apparaît encore plus en pointillé. de la même manière la présence des incendies pouvaient donner une ambiance étouffante, mais je ne l ai pas retrouvée dans le roman à part sur la fin. Et la fin m a laissé un petit goût d inachevé. Alors c est vrai que la toxicomanie a ete largement traitée dans le polar, et que c est pas évident de se démarquer. C est dommage car David Joy est une super plume mais par rapport à la qualité de ces romans précédents, celui la m a laissé sur ma faim.
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Le fond du livre : Les Appalaches ravagés par l'exode le chômage et la drogue.
Pour moi, trop de drogue tue la drogue....
Il m'a manqué un je ne sais quoi pour dire Ouaouh, il est super. Un peu plus de nature, de profondeur dans les personnages car je n'ai pas réussi à m'y attacher.
L'intrigue est là et on ne lâche pas le livre pour autant !
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