La quatrième de couverture nous dit :
« Veuf et retraité, Ray Mathis mène une vie solitaire dans sa ferme des Appalaches. Dans cette région frappée par la drogue, la misère sociale et les incendies ravageurs, il contemple les ruines d'une Amérique en train de sombrer. le jour où un dealer menace la vie de son fils, Ray se dit qu'il est temps de se lever. C'est le début d'un combat contre tout ce qui le révolte. Avec peut-être, au bout du chemin, un nouvel espoir.
Au sommet de son art,
David Joy nous offre avec «
Nos vies en flammes » une oeuvre magistrale. Après «
Ce lien entre nous (2020), unanimement salué par la critique et les libraires, il nous prouve une fois de plus l'étendue de son talent. »
Voilà.
C'est sûr qu'après ça, même si tu doutes, ben tu doutes plus. Quant à moi, après «
le poids du monde », j'ai jamais trop douté du Monsieur.
Je sais pas si tu as vu « Dopesick », littéralement « Maladie de la drogue » sur une télévision quelconque, mais on est en plein dedans. C'est-à-dire que les Appalaches, où se passe une partie de la série, c'est précisément le coin où vit
David Joy. Première loge, en quelque sorte, pour voir la décrépitude d'une région qu'il aime sans doute d'amour. La « crise des opioïdes, c'est juste là, et ça a duré vingt ans. Vingt années pendant lesquelles sont morts d'overdose des mômes et des adultes à qui on a expliqué que les médicaments n'étaient pas dangereux. Je sais, ça va te rappeler quelque chose de récent, mais c'est pas pareil. Il faut attendre vingt ans avant que les « affaires » remontent et qu'on coupe la tête (c'est une image) de ceux qui nous prennent pour des truffes. Souviens-toi le « médiator » et la toubibesse qu'on accusait de tous les maux et de tous les mots aussi, d'ailleurs, en expliquant qu'elle était dingue et qu'il ne fallait pas croire ce qu'elle disait. Ben les opioïdes, c'est pareil.
« Tu crains rien, Ghislaine, l'opium c'est pas addictif et c'est pas de la drogue, et si tu veux remplacer nos cachets par de l'héroïne, c'est ton problème, pas le nôtre. »
Et si ce sont les pauvres, encore eux, qui foutent le bordel, c'est pas la faute des laboratoires. Ils font chier ces pauvres, à pas être riches.
Monsieur Joy, comme dans ses précédents romans, précise qu'il ne sait écrire que sur ce qu'il connaît. Ce qu'il côtoie tous les jours. Et quand il dit dans un article que les mômes, quand ils prennent de la drogue pour la première fois, c'est celle que leur a prescrit leur toubib, on peut le croire.
On peut le croire, et ça fait peur. Un peu peur.
Et puis ne pas oublier qu'il précise, en guise de dédicace : « Pour
Ron Rash, mon mentor et ami, et pour ceux qui s'en sont allés et qui s'en vont ».
Ron Rash. Tu vois ce que je veux dire…
Bon. Je crois que j'ai fait le tour du roman sans en parler, comme d'habitude.
Comme j'ai pas envie de te pitcher le truc plus que nécessaire, je te dis juste que c'est l'histoire d'un homme, d'un père, qui cesse un jour d'être celui qui regarde les gens mourir, les forêts brûler, la région où il a grandi changer de visage, pour devenir un des acteurs de cette violence qui l'entoure depuis sa naissance. Il veut changer les choses, et le seul moyen qu'il connait pour ça, c'est utiliser cette violence qu'il ne supporte pourtant plus.
Il y donc des cow-boys, ou du moins ce qu'il en reste, et des indiens, ou du moins ce qu'il en reste aussi.
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