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3,05

sur 112 notes
Livre découvert lors de la Masse Critique de l'an dernier lors de la création de la collection « Pandore » des éditions « Pré aux Clercs ». J'avais alors sélectionné celui-ci et « La dernière Lame » d'Estelle Faye. J'ai donc reçu l'autre.

La couverture avait titillé ma curiosité et le résumé avait fait le reste, me parlant de créatures féériques, de policier et d'aventures. J'apprécie particulièrement le mélange des genres, à savoir du policier dans la fantasy. Il semblerait d'ailleurs que ce roman appartienne au steampunk, un genre que je ne lis pas souvent.

Le début de lecture a été plutôt chaotique car j'avais souvent l'impression que l'auteur passait du coq à l'âne tout en nous faisant suivre son personnage principal, l'ingénieur-mage Beauregard. Ce qui m'a également déstabilisée a été le nombre incalculable de notes de fin de pages pour expliquer tel ou tel élément du récit. Sauf que la plupart du temps, cela n'a aucun rapport avec l'histoire en cours ou sinon cela aurait dû se trouver inclus dans le récit. D'ailleurs, beaucoup de ces notes sont, pour ma part, des digressions dans le récit et n'apporte pas grand chose, certaines font référence à des éléments d'Histoire de ce monde imaginaire. Celles qui sont vraiment utiles sont celles qui nous expliquent certains termes utilisés par l'auteur. Au bout de quelques pages, je ne lisais d'ailleurs que celles-ci.

Autre point négatif que j'ai rapidement remarqué correspond au grand nombre de descriptions, dont certaines sont assez inutiles en mon sens car elles concernent la ville et ses rues mais on n'a pas de plan en début de roman. Par contre, en fin de livre, nous avons une liste des magasins, restos et compagnie de Sequana (ville où se déroule la majorité des évènements) mais sans carte, ce n'est guère utile. Dommage car c'était un élément plutôt intéressant et inattendu dans ce roman.

Finalement, au fur et à mesure de ma lecture, je m'aperçois que la 4ème de couverture est un faux résumé de ce livre car cela ne correspond qu'à la toile de fond de l'histoire. La vraie est une histoire policière où Georges Beauregard doit retrouver le prince Udolphe avant qu'il n'arrive en pièces détachées à sa famille. Pour cela, aidée de sa jeune apprentie Jeanne, il ira d'énigmes en énigmes pour démêler le vrai du faux pour ainsi trouver le coupable et la raison de son acte. le début de cette enquête est assez intéressante et sort singulièrement de l'ordinaire mais j'ai trouvé la résolution un peu trop rapide à mon goût et surtout très raccourcie par rapport au reste de l'histoire.

Par ailleurs, l'univers créé par l'auteur est vraiment très complexe, voire même trop par moments car il nous explique des évènements qui n'ont rien à voir avec l'histoire en cours, juste pour donner un peu plus de profondeur à son univers, sa mythologie et son Histoire. Ce qui est sûr en tout cas, c'est que cet auteur a vraiment une grande culture du point de vue mythologique car il nous en mélange quelques unes au gré des déambulations de Beauregard et Jeanne, j'ai ainsi repéré la mythologie égyptienne (Isis) et romaine (Orphée, Bacchus). Il y en a peut-être d'autres disséminées dans ce roman, je ne suis pas assez spécialiste pour toutes les reconnaître.

Malgré le nombre considérable de notes de fin de pages, l'écriture de l'auteur est agréable à lire et son style, une fois que l'on a dépassé les 30 premières pages chaotiques à cause de son monde, se lit assez rapidement surtout quand on s'attache au pas de Beauregard dans la résolution de son enquête. Cela nous permet ainsi de mieux comprendre ce monde et sa complexité.

Comme vous l'aurez compris, mon avis est assez mitigé pour ce roman. Malgré quelques points négatifs, j'ai quand même passé un agréable moment de lecture dans ce monde très fouillé (univers, mythologie, personnages...). Même si ce tome se suffit à lui-même, je serais ravie d'en lire la suite car j'ai bien apprécié les personnages de Beauregard et Jeanne et j'aimerais bien en savoir plus sur eux. On finit par les apprécier avec leurs petits caractères et leurs défauts ainsi que les personnages secondaires aussi fous les uns que les autres. Je serais également curieuse de voir la suite qu'à créer l'auteur à partir du fil ouvert sur le rêve de Beauregard. D'ailleurs, le tome 2 est déjà sorti et se nomme « Le Tournoi des Ombres ». À voir donc !!

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Avec Magies Secrètes d'Hervé Jubert, je découvre, en avant-première, l'un des trois premiers titres sortis à l'occasion de la naissance d'une toute nouvelle collection, « Pandore », dont Xavier Mauméjean, lui-même, prend les commandes, alors il va falloir s'accrocher car il pourrait y avoir du très lourd dans cette collection du Pré aux Clercs, d'autant qu'ils visent apparemment cette catégorie nouvellement cernée par les éditeurs, les « Young Adults » : tout un programme… marketing surtout (Le Pré aux Clercs dédie d'ailleurs un site internet tout spécialement à cette collection : http://www.lepreauxclercs.com/site/pandore/).

Nous pouvons faire un constat simple d'emblée : avec sa très belle écriture et son style franchement chaloupé, Hervé Jubert donne du plaisir à lire, c'est indiscutable, mais ne nous facilite franchement pas la tâche ! Beaucoup de lecteurs se plaignent qu'Hervé Jubert nous perd complètement dans son univers extrêmement riche, mais n'est-ce pas là une caractéristique de la plupart des mondes de fantasy ? Y être perdu et découvrir plus tard que tout peut y être aussi tangible et compréhensible que dans notre petit monde « normal »… C'est vrai, le héros Beauregard (qui porte un oeil de verre d'ailleurs, avouez qu'elle est bonne celle-là, non ?) parcourt sa ville sans nous dire à chaque coin de rue qu'il connaît tel banc pour s'y être assis, telle échoppe pour s'y être accoudé et qu'il ne se souvient plus des nuits passées là ou tel caniveau pour s'y être retrouvé plusieurs matins avec la gueule de bois… mais heureusement qu'il ne nous guide pas pied à pied, un peu de réalisme que diable ! Quel ennui ce serait d'avoir autant d'explications pour si peu d'action, heureusement donc qu'Hervé Jubert se sent complètement empli de l'univers si particulier qu'il a créé. Or, en parlant d'explications précises, l'auteur compense tout cela par un nombre impressionnant de notes de bas de page, chose extrêmement rare dans une oeuvre de fiction : n'est-ce pas, là encore, le signe que l'auteur est littéralement immergé dans le monde qu'il a créé ? Ce monde, justement, se veut une adaptation libre du Paris du second Empire dont l'auteur semble, par ses recherches, être un spécialiste. Personnellement, j'aime beaucoup également cette période, mais je regrette la trop grande tendance de l'auteur à calquer la toponymie et l'Histoire de cette ville de Sequana sur ce Paris-là. Comment ne pas voir dans Sequana (nom du fleuve, de la ville et de l'empire, rien que ça !) la Seine associée par métonymie à Paris, dans « Hoffmann » notre « Haussmann » national qui agit comme le premier pour harmoniser de manière drastique l'urbanisme de la capitale, ou bien dans l'aiguille de Cléopâtre l'Obélisque de la Concorde (ou de Louxor plutôt) ? Les exemples ne sont peut-être pas légion, mais ils sont certainement multiples : je vous passe entre autres les quartiers comme celui de l' « Étoile » situé au bout d'un « grand boulevard »…
Je serai assez avare d'explications et de détails sur l'intrigue car, après ces quelques réflexions, je tomberais facilement dans le spoiler outrancier. Toutefois, quitte à faire quelques réflexions tout de même, il est à noter que nous ne savons pas du tout qui, dans le monde de Sequana, nous raconte cette histoire et surtout quand il le fait. Les dernières phrases peuvent nous lancer dans des suppositions très variées et les différentes allusions au cours du récit nous conduisent à penser que c'est un contemporain de Beauregard, témoin des faits ou en ayant entendu parler, qui écrit de nombreuses années après les événements de cette intrigue, mais il est difficile d'en dire davantage sans se lancer dans des supputations vaseuses.

Une impression mitigée au bout du compte, car finalement ai-je vraiment envie de lire la suite des aventures de Georges Hercule Bélisaire Beauregard, ingénieur-mage au service de l'empereur ? Pas forcément, il faut l'avouer, mais d'un autre côté, des questions se posent, je me suis laissé porter sans aucune difficulté par cette aventure… donc il y a de quoi être mitigé et, peut-être, faudrait-il relire ce roman dans un autre contexte, plus favorable pour apprécier cet univers si particulier et si riche.
Merci en tout cas aux éditions le Pré aux Clercs, qui inaugure leur nouvelle collection, et à Babelio, pour m'avoir permis d'acquérir ce très beau roman (magnifique couverture au passage !). le petit mot des éditions le Pré aux Clercs envoyé avec le colis est, lui aussi, toujours très apprécié. Au plaisir donc de lire d'autres ouvrages de cette nouvelle collection...

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Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio et les éditions le pré aux clercs sans lesquels je n'aurais probablement jamais découvert cet ouvrage.
Lu dans le cadre de l'opération Masse Critique, j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce livre dans lequel humains et êtres féeriques se côtoient sans cesse.

Charles Beauregard, notre héros, est l'un d'entre eux. Ingénieur-mage de sa véritable renommé, Beauregard est plongée ici dans une sorte d'enquête policière dans laquelle il met sa vie en jeu puisque, s'il ne parvient pas à résoudre cette énigme, le neveu impérial Udolphe sera décapité, ce qui signifierait donc pour lui sa propre condamnation de le part de l'empereur et l'impératrice de Sequana.

Dans ce tome, de nombreuses mythologies se trouvent réunies et particulièrement les dieux appartenant aux panthéons gréco-romains et égyptiens. Hervé Jubert s'amuse à faire intervenir des êtres mythiques, avec des êtres sortis tout droit de notre imagination ou encore avec des humains...mais pas tout à fait ordinaires puisque la plupart du temps, ceux-ci possèdent tout de même un don ouvrant sur le paranormal.
De nombreux éléments se trouvaient donc réunis ici pour me faire apprécier cet ouvrage mais j'avoue avoir été de temps à autre un peu perdue moi-même dans la chronologie de l'histoire et j'avoue que les notes en bas de page, bien que m'aiguillant souvent, m'ont assez dérangées car en général, je n'apprécie pas particulièrement ce genre de procédé.
Un univers qui reste tout de même enivrant avec une intrigue rondement bien menée et une écriture fluide et légère. A découvrir !
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Ma lecture n'a pas commencé des meilleures façons. J'ai même eu un peu de mal au début à me faire au style de l'auteur ainsi qu'à tout ce vocabulaire d'époque. Les premiers chapitres nous exposent aussi beaucoup d'informations, mais pas celles qu'on attend vraiment. On entre directement dans la vif du sujet sans pour autant connaître le héros, le lieu où il se trouve, l'époque exacte… du coup, tous nos repères sont anéantis. C'est déconcertant au point qu'on ressent même comme un brin de folie dès le départ dans ce monde étrange.

Et puis, on se fait à tout cela. On apprend à connaître Beauregard, son univers, ses amis, Sequana la ville où se déroule l'intrigue. le côté folie douce ne disparait pas mais ce n'est plus vraiment un soucis, cela donne même du charme à l'histoire.

Nous nous trouvons donc dans un univers entre fantaisie, steampunk, dans une sorte de Paris du 19ème siècle. Intriguant et plutôt original. Notre héros se veut défenseur de la Féérie et possède même un hôtel où plusieurs spécimens y ont trouvé refuge. A côté de cela, notre ingénieur-mage se charge d'enquêtes ou de résoudre des problèmes. Une vie qui ne manque pas d'occupations. Surtout qu'il se voit confier une affaire des plus sensibles dans ce premier tome. Nous le suivons donc à travers une enquête policière un peu alambiquée à certains moments mais qui est parvenue à m'empêcher de lâcher le roman avant de le terminer (lu en une soirée). A travers l'enquête, nous découvrons notre héros bien entendu mais aussi toutes les personnes qui l'entourent, et il y a du beau monde. Mais avant tout, c'est plus toute la mythologie de Sequana qui est mise en avant. de nombreux jeux de mots ou de références populaires se trouvent dans le roman. Des simples comme Isis, ou Obéron et Titiana de Shakespeare, en passant par un peu de Batman, ou les Havres Gris de Tolkien. Personnellement j'aime beaucoup. Tous ces petits clins d'oeil ajoutent, je trouve, une touche d'humour supplémentaire.

Côté personnage, Georges a tout du héros charismatique, un brin mystérieux, plutôt doué, intelligent et ayant de la répartie. On suppose qu'il est plutôt bel homme vu son succès auprès des femmes mais cela n'est pas vraiment important en soi. Non, c'est tout le mystère qui l'entoure qui est assez palpitant. Un fil conducteur, probablement, pour les prochains tomes. Il est accompagné de sa jeune apprentie Jeanne. le personnage m'a tout de suite plu. Elle ne sait pas grand-chose sur elle non plus (notre duo a cela en commun), mais elle a un sacré caractère, une chance inouïe doublée d'une impertinence qui ne peuvent que faire mouche. J'ai tout de suite aimé le personnage. Et le reste des amis de Beauregard ne sont pas en reste. Surtout pour Albert et Isis. L'un est loufoque mais très paternel, tandis que la déesse est aussi un brin dérangé mais a un sacré caractère, un langage fleuri et une nonchalance qui s'accompagne de temps à autre à beaucoup d'affection pour son petit monde. Une amie un peu dingue qu'on adore.

Le tout donne un cocktail très plaisant, qui sort de l'ordinaire, et qui donne envie de poursuivre la saga. Il y a juste un petit point que j'ajouterais concernant les nombreuses notes qui se trouvent dans le tome. J'ai commencé à les lire mais j'ai fini par abandonné. Elles expliquent certaines choses mais sortent du récit en lui-même et pour le coup, même si elles devaient être intéressantes, elles entrecoupaient trop ma lecture. J'ai préféré me consacrer à l'aventure de notre héros, et je ne me suis pas sentie lésée pour autant.
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J'ai fait une constatation cette dernière année : le genre young adult est ce que j'ai le plus lu. Explosion du côté des éditeurs, challenge dédié… je ne sais pas quelle est la cause (sans doute un peu de tout) mais je suis bien repartie pour une nouvelle année de découvertes « jeunes adultes ». Ainsi, lorsque Babelio m'a proposé de découvrir un titre de la nouvelle collection - Pandore - créée par Xavier Mauméjean chez le Pré aux Clercs, j'ai tout de suite accepté. de la fantasy young adult chez le Pré aux Clercs, ça m'inspirait grandement. Sans parler des couvertures, que je trouve magnifiques. Je sentais un gros potentiel dans ces sorties et j'avais envie d'en être.
J'ai choisi Magies secrètes de Hervé Jubert parce que cet auteur m'intrigue depuis quelques années maintenant mais je n'ai, jusque là, pas eu la possibilité de découvrir son univers et sa plume. L'occasion était trop belle. En compagnie de l'ingénieur-mage Beauregard, j'ai mis un pied dans les rues de Sequana et j'en ai pris plein les mirettes. Contextuellement parlant, c'est riche, ultra-référencé et carrément passionnant. Malheureusement, cachée derrière cet univers qui prend beaucoup de place, l'intrigue se noie et peine à sortir la tête de l'eau. Pour preuve, à peine quelques jours après ma lecture, j'ai du mal à me souvenir de l'enjeu de cette histoire et j'en garde peu de souvenirs. Dommage. Je pense qu'une relecture, maintenant que le contexte est posé et bien intégré, ne serait pas inutile !

Magies secrètes c'est quoi ? C'est un livre ultra-riche. Hervé Jubert a créé tout un monde et l'a centré sur la ville de Sequana, gouverné par un empereur et une impératrice : Obéron et Titania (niveau références, ça commence fort !). La ville est peuplée d'êtres humains « normaux » (ou quasi) et de Feys (plus vulgairement, des êtres féériques). Et là tout y passe : farfadets, vampires, succubes, goules, gnomes, spectres, centaures, sirènes, chimères, dieux, déesses… il y en a pour tous les goûts ! A Sequana, la mode est à la crinoline pour les femmes, au chapeau mécanique pour les hommes. Un serviteur automate un peu déglingué viendra vous accueillir si vous voulez visiter l'hôtel de Beauregard mais méfiez vous de l'écharpe de Jeanne, elle n'a peut-être pas encore bien compris comment la faire obéir…
Au fil des pages, on a l'impression que l'auteur a pensé à tout, a une explication et une anecdote pour tout (la preuve avec les nombreuses notes de bas de page… à chaque page pratiquement !). Sincèrement, découvrir un contexte aussi bien pensé et aussi riche, c'est tellement rare (enfin, en young adult en tout cas) que c'est jouissif. J'ai adoré les nombreuses références mythologiques, folkloriques, littéraires ou encore historiques et je suis sûre que j'en ai loupé des dizaines tant l'ensemble est consistant. Je retiens la présence d'Isis (la déesse égyptienne qui recolle les morceaux du corps de Osiris, son frère, démembré par Seth), personnage assez important, même si secondaire, qui vit dans l'hôtel de Beauregard et prend Jeanne sous son aile.
Bref, Magies secrètes ce n'est pas une intrigue posée dans un univers pseudo fantastique. Non, Magies secrètes c'est tout un contexte… et malheureusement, ce n'est presque que ça.

Le livre possède en effet les défauts de ses qualités : qui dit univers ultra-riche dit difficultés d'immersion et de compréhension et intrigue vraiment très secondaire. Poser les pieds à Sequana n'est pas de tout repos, c'est même difficile à digérer. On est vite immergés dans ce monde à la limite du steampunk (les automates, les chapeaux mécaniques…) et on n'a pas de mal à fouler les rues, les bars et les théâtres féériques mais, parce qu'il y a un mais, on est tellement concentrés à cela et à la digestion de toutes les informations que Hervé Jubert nous livre, qu'on en oublie totalement l'intrigue qui prend la forme d'une enquête quasi policière. Pour tout avouer, cette enquête ne m'a pas passionnée des masses et j'ai eu du mal à comprendre qui était finalement le coupable et pourquoi. Je pense sincèrement que je devrais faire une relecture pour pouvoir savourer l'action et non plus fixer toute mon attention sur le « décor ». Un jour, quand j'aurai écoulé les 500 livres de ma Pile à Lire (si si, j'y crois…).

Côté personnages, vous vous doutez, vu le contexte, qu'ils sont nombreux. Malgré tout, les « vraies » figures principales ne sont que deux : Beauregard l'ingénieur-mage et Jeanne sa jeune apprentie. Tous les deux m'ont plu mais il manque encore quelque chose pour que je les aime passionnément. Trop de distance, encore trop peu d'informations personnelles les concernant… je n'ai pas réussi à m'attacher entièrement à eux. J'ai eu plaisir à les suivre et ils resteront des personnages marquants mais ils ne seront pas comme ces héros-meilleurs amis que je n'oublie jamais.
Beauregard, malgré son statut à Sequana et sa relative sagesse, n'a qu'une vingtaine d'années (si je ne dis pas de bêtise). Il est si « sérieux », si sûr de lui et si doué dans son domaine que j'ai eu du mal à me le représenter si jeune. Dans ma tête il a au moins la trentaine. Par contre attention, ne vous fiez pas à l'illustration de couverture, vu les descriptions de Hervé Jubert, elle n'est pas très fidèle au physique de notre professionnel de la féérie. Jeanne, quant à elle, est entourée de mystères. Elle n'a aucun souvenir de sa vie et ne sait pas qui elle est. Jeanne est le premier nom qui lui vient en tête quand Beauregard la sort du puits où elle était coincée. Apparemment, elle a 15 ans et apparemment, elle a quelque chose de spécial (l'ingénieur-mage le sent) mais on ne sait pas quoi. Par contre elle a un sale caractère et là ce n'est pas « apparemment », c'est sur. J'ai apprécié sa fraicheur et son franc-parler et j'espère en apprendre davantage sur elle dans un futur tome (il y aura bien une suite, n'est-ce pas ?).
Les personnages secondaires sont nombreux, je vous citais Isis tout à l'heure ; ils se comptent par dizaine : Titania, Obéron, Albert le sorcier-chercheur (on peut dire ça comme ça), Balagni (toujours partant pour défier Beauregard à l'épée), Arlequin et sa troupe et surtout… Condé le serviteur automate qui m'a beaucoup plu ! Je n'ai pas encore réussi à cerner correctement tout le monde mais les bases sont bien posées et on ne confond pas les figures entre elles. Titania, la femme de l'empereur, discrète mais puissante, m'intrigue énormément. Curieuse de voir ce que lui concocte l'auteur dans les épisodes suivants !

Enfin, et c'est aussi ce qui fait l'intérêt de ce titre, le style de Hervé Jubert est à l'image de son contexte : riche et travaillé. Pendant ma lecture, plusieurs références littéraires « contemporaines » me sont venues à l'esprit : Les Enchantements d'Ambremer pour la féérie et le steampunk et Les Lames du Cardinal pour l'aspect « enquête un peu tortueuse sur fond historique», tous les deux de Pierre Pevel mais j'ai également pensé aux Annales du Disque-Monde de Terry Pratchett pour l'humour et la richesse du contexte. Trois textes qui m'ont plu (ou me plaisent encore en ce qui concerne la série de Pratchett que je suis très loin d'avoir terminée !). le mélange des trois est donc très positif mais encore une fois, n'aide pas à simplifier l'ensemble.
J'ai apprécié la forme (je retiens un certain sens de l'humour et de l'ironie) mais je ne sais pas si elle sera au goût de tous, surtout des plus jeunes.


Magies secrètes est un très bon titre qui demande une certaine concentration. de ce fait, je ne suis pas persuadée que les lecteurs ciblés - habitués à une young adult plus « simpliste » -, face à la complexité et la richesse du contexte, parviennent à entrer dans l'histoire offerte par Hervé Jubert. Un titre plutôt destiné aux amateurs d'univers ultra-construits (parfois au détriment de l'action) et qui mériterait une relecture de ma part, maintenant que je sais me repérer à Sequana.
Lien : http://bazar-de-la-litteratu..
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Dans Magies Secrètes, Hervé Jubert donne vie à un univers original et foisonnant, invitant le lecteur à se perdre dans les rues de Sequana et à découvrir toutes ses merveilles et ses secrets.

Je sors cependant déçue de ma lecture, parce que l'univers est prometteur, mais que la forme et le développement de l'histoire ne m'ont pas convenus : trop d'informations qui partent dans tous les sens, trop de personnages qui sont seulement entraperçus, trop de notes de bas de page, une intrigue trop simpliste et reléguée au second plan, un enquêteur qui se laisse porter et ne résout rien.
Lien : http://lecturestrollesques.b..
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J'ai bien aimé ce livre même si au début je me suis demandé si je n'avais pas rater un tome et commencé directement au 2ème. de plus les abondantes notes de fin de pages m'ont un peu saoulée et j'ai fini par ne plus les lire. Mais j'ai plongé dans l'histoire et dans les intrigues de Sequana avec plaisir. J'attends maintenant la suite...
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« Tant que les hommes rêveraient, la magie trouverait sa place dans cette société. »

Georges Beauregard est un ingénieur-mage, un détective de l'étrange qui travaille pour l'empereur de Sequana, ville fantastique en train de subir une modernisation par marche forcée. Si le but du premier est de maintenir les liens de la ville avec sa partie magique, il n'est pas sûr que ce soit le même que son empereur, pour qui la modernité doit passer avant tout : « Pour le Château, la Féérie s'adapterait au monde moderne ou elle disparaîtrait. » Or Beauregard considère que les deux sont indissociables … Dans une lutte contre toutes sortes de complots entre réel et imaginaire, les aventures étranges se succèdent dans une ville où la magie étincelle de partout : « Sequana, où magie et réalité se mêlaient. »

En commençant ce roman, j'ai d'abord été agréablement surprise : une écriture de qualité, une histoire intéressante. Je l'ai lu assez rapidement mais je n'ai pu m'empêcher d'être gênée par plusieurs points : tout d'abord l'abondance des notes de bas de page qui, si elles sont intéressantes pour compléter notre compréhension du monde fantastique – et même indispensables parfois pour suivre le cours du récit – deviennent rapidement lourdes et trop longues à lire, interrompant sans cesse notre concentration sur l'histoire. Un procédé qui n'est pas sans rappeler celui utilisé dans Jonathan Strange et Mr Norrell, et qui ancrait ce roman dans un genre très particulier … La ressemblance ne s'arrête pas là, et l'imitation n'est pas toujours positive ..

De plus, si j'ai apprécié au départ les clin d'oeil à l'histoire parisienne (Les Mystères de Sequana, La Revue des deux mondes, le suicide de Gérard de Nerval), très vite je me suis aperçue que ça n'avait plus rien de subtil : l'auteur transpose à peine et ne cache absolument pas sa copie de l'époque de Napoléon III, jusqu'à la description de l'empereur ou le nom du chantre de la modernité, Hoffman. de la même manière, les allusions à la mythologie sont drôles mais après 400 pages, j'avais plus l'impression d'avoir un cours de 6e sur la mythologie qu'un véritable roman.

Bref, de bonnes idées, mais utilisées de manière un peu maladroites. de même je n'ai pas apprécié le virage un peu gore qu'il prend au cours de l'aventure, l'éloignant pour moi du monde de la littérature jeunesse – ce qu'il n'avait peut-être pas pour ambition au départ mais qui, de par l'utilisation de la mythologie et de l'histoire, me paraissait bien approprié pour des jeunes. Une illustration parfaite de roman calibré pour les « Young adults », nouvelle catégorie de la population visée par les éditeurs, férus de fantasy.

Enfin, quoi de plus énervant que d'arriver à la fin d'un roman et de s'apercevoir que l'histoire n'est pas finie … Je flaire la série interminable avec un héros très stéréotypé et un peu bizarre (on est en train de charcuter un prince et lui, au lieu de mener l'enquête, il va patiner avec des amis …).

Pour conclure, une lecture intéressante car elle m'a permis de découvrir à la fois cet auteur et la nouvelle collection des Editions Pré aux clercs, Pandore; mais qui ne me laissera pas un très grand souvenir. Ce qui est dommage car je reste avec un regret, comme si on était passé pas très loin d'un bon roman … A suivre.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Les plus : Un mélange magie et technologie déroutant mais cohérent, un peu comme dans Une étude en soie de Emma Jane Holloway. L'atmosphère dégagée par les lieux et les personnages est moite, sombre comme dans un bon vieux roman policier. L'idée d'êtres magiques sdf suite à la reconstruction de la ville est originale. Le contexte est riche et marqué par diverses mythologies ou des personnages historiques : Gustave Doré, Hoffmann...

Les moins : L'entrée en matière est complètement déroutante voire ennuyeuse et il faut passer au second pour véritablement accrocher à l'histoire et comprendre quelque chose. Les descriptions sont trop détaillées. On sent que l'auteur chercher à faire ressembler Sequana, son Paris uchronique au réel Paris. La quatrième de couverture donne un résumé qui n'est pas vraiment conforme à l'histoire. Des notes de bas de page font digresser le récit.

En résumé : Un Paris des merveilles version polar à découvrir et qui donne envie d'en connaître plus sur ses personnages dans un second tome malgré quelques défauts.
Lien : http://portdragon.fr/magies-..
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Vous aimez les livres différents qui tirent leur épingle du jeu? Alors ce roman est fait pour vous! Hervé Jubert signe ici un premier tome novateur, complexe et excellent qui met en avant un personnage attachant et original. Il nous offre un univers passionnant à découvrir bien qu'extrêmement complexe à décortiquer et à comprendre, mais qui nous emporte avec délice.

Le mot "complexe" est vraiment ce qui caractérise le plus ce récit. L'auteur va tellement loin dans la description de son univers, qu'il nous offre presque une fresque historique, comme si Sequana existait vraiment. Ce point est tout bonnement passionnant, bien que difficile à digérer au début, car le nombre d'informations à traiter est vraiment conséquent et à tendance à ralentir le rythme du récit. Pourtant, j'ai vraiment adoré cette plongée précise dans Sequana et son histoire, avec les nombreuses notes de bas de pages, comme dans un vrai livre d'Histoire.

Il faut donc bien s'accrocher, car je pense que cet élément original et inattendu, ne conviendra pas à tous les lecteurs, certains pouvant trouver cela rébarbatif et ennuyeux... Ce qui ne fut pas mon cas, fort heureusement. L'histoire se situe donc à Sequana cité gouvernée par Obéron III et Titania. Nous retrouvons donc des personnages connus mais présentés ici sous un nouveau jour très intéressant soi-dit en passant. Notre personnage principal est Georges Beauregard, un mage détective qui sort de l'ordinaire et qui amène une touche très originale au roman.

Georges est vraiment attachant, encore plus quand il est accompagné de Jeanne son "assistante". Il tente de mener son enquête du mieux qu'il peut tout en assistant aux horreurs qui sont faites aux créatures de la Féerie qu'il essaie de sauver de son mieux, mais il a fort à faire... et son combat est presque perdu d'avance. Son amour pour eux est beau et touchant, et découvrir les persécutions dont ils font l'objet est horrible. Obéron est vraiment fou, tout comme sa femme, et le lecteur craint le pire à chacune de leurs apparitions, tant pour Georges que pour les habitants de Sequana.

L'enquête en elle-même est très intéressante et nous permet de bien découvrir le fonctionnement de la cité et les différentes créatures qui vivent ou vivaient dans ce monde. L'auteur réunit un grand nombre d'entre elles en ce roman, pour notre plus grand plaisir. Il est enrichissant de voir ces différentes mythologies se rejoindre dans ce récit et l'alimenter de belles façons, nous donnant envie d'en découvrir toujours plus, surtout que les ténèbres s'étendent et que le temps presse de plus en plus...

En bref, il est un peu difficile d'entrer dans ce roman et dans l'univers présenté, mais une fois le pas franchi, il est impossible d'en sortir. Les idées sont excellentes, le roman détaillé au possible et les personnages attachants, tout pour en faire un récit profond et complexe comme je les aime.
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