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4,11

sur 963 notes
Lecture obligatoire en classe de seconde, je ne garde finalement de ce roman que peu de souvenirs, mais principalement des bons. Un style coulant, malgré de le caractère heurté de la démarche de l'auteur, allié à une histoire touchante : Lambeaux porte bien son nom pour le récit, mais heureusement pas pour le style. Cette histoire autobiographique se penche sur l'apprentissage de la vie partagé entre l'amour de deux mères, celle biologique et celle de substitution Ce témoignage poignant de Charles Juliet nous touche au plus profond de nous-mêmes et il est difficile de ne pas s'attacher à son personnage qui traverse la vie entre amour et solitude. Justesse et émotion sont donc les maîtres mots de ces Lambeaux d'amour.
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Lambeaux a résonné profondément en moi. Charles Juliet y dresse un portrait bouleversant des deux femmes qui l'ont amené à la vie. Sa mère biologique au destin tragique et sa mère adoptive. Un livre qui nous rapproche autant des ténèbres que de la lumière (qui finalement se fondent plus qu'ils ne s'opposent). Charles Juliet se penche ensuite sur son processus d'écriture avec les souffrances et remises en question qui jalonnent son chemin. Difficile en quelques lignes de se mettre à hauteur de ce magnifique texte qui porte en lui l'humanité toute entière. Minéral...
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Un véritable coup de coeur, un bijou, magnifiquement écrit qui illustre le pouvoir des mots et de la littérature. Récit autobiographique et bouleversant. Difficile de choisir quelques citations car il faudrait reproduire le livre dans son intégralité.
Dans la première partie, l'auteur retrace la vie et imagine les pensées, l'état d'esprit de sa mère biologique, morte peu après sa naissance en hôpital psychiatrique. Une femme comme tant d'autres à l'époque dont la vie fut volée, confisquée par le travail. Une vie non vécue, sacrifiée, sacrifiée au service des autres. Un empêchement à vivre, à s'évader et à dire par manque de mots, d'éducation, de temps à soi. Quatre grossesses rapprochées auront raison d'elle en la faisant sombrer dans une grave dépression.
Dans la deuxième partie, l'auteur retrace son enfance et sa mère adoptive qui l'a recueilli malgré sa pauvreté, un nombre élevé d'enfants. Cette femme, submergée par le travail elle aussi mais ouverte, humaine, chaleureuse, solaire, l'a sauvé, l'a arraché à un destin funeste et entouré d'amour.
L'auteur mène une réflexion sur sa vie, ses hasards, l'écriture. Il a mis plus de dix ans à accoucher de ce récit à l'écriture suggestive, poétique et très travaillée.
Il se sauve lui-même par les livres et par l'écriture, ce que sa mère avait tenté en vain.
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Superbe déclaration d'amour filial - à lire !

Ce récit court et intense a vu le jour après douze années de gestation parsemées de doutes, de souffrances. L'auteur rend ici un magnifique hommage aux deux femmes auxquelles il doit la vie : sa mère biologique et celle qui l'a adopté. La première lui a légué son hyper-sensibilité, sa fragilité, sa propension à la mélancolie, à l'introspection, mais aussi l'amour des mots. La seconde, plus terre à terre, l'a restructuré, ancré dans la réalité, l'aidant de sa force paisible à surmonter ses démons, contre vents et marées.

Voilà, je n'ai pas envie d'en dire plus car j'ai apprécié de découvrir cette histoire lentement, mais presque d'une traite, de m'imprégner de la vie de ces femmes de condition modeste dans les années 30, aux jeunesses proches de celles de ma grand-mère maternelle et d'une de mes tantes.

Attention à ceux qui sont pointilleux sur le style : cet ouvrage est rédigé à la deuxième personne du singulier. Cela peut agacer. Pour ma part, je passe outre quand l'ouvrage est excellent, ce fut le cas également avec 'La maladie de Sachs' de Martin Winckler.
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Une oeuvre incontournable dans le genre autobiographique. Juliet nous confie sa triste enfance entre deux mères : une génitrice et une adoptive. Avec beaucoup de pudeur, il raconte ce partage des émotions.
L'oeuvre consacra Juliet au rang des Auteurs avec une majuscule.
Son histoire est à pleurer. Il a le courage de restituer et reconstituer pour se construire, rendant ainsi hommage aux dizaines de milliers de personnes mortes de faim, de froid, de non assistance dans les hôpitaux psychiatriques pendant la guerre, dont sa mère naturelle fit partie (relire les histoires similaires de Camille Claudel, Séraphine de Senlis, Antonin Artaud pour les plus connus ...).
Son récit est très éprouvant, et écrit avec beaucoup de retenue.
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Il y a des livres fondateurs, des livres qui lorsqu'on les découvre, nous font nous demander comment ils avaient pu nous échapper jusqu'alors. Il y a des livres qui nous marquent pour toute une vie.
Charles Juliet a mis quinze ans à écrire la version définitive de ce texte assez court, c'est une leçon de vie et d'écriture qu'il nous livre là.
La deuxième personne du singulier s'applique d'abord à une toute jeune fille, douée pour les études, l'aînée d'une famille de paysans. Sa mère biologique, qu'il n'a pas vraiment connue. Son parcours de jeune fille sacrifiée à sa famille d'abord, comme éducatrice de ses frères et soeurs. Sa sensation d'être à côté de la vraie vie. le premier, le grand amour, qui disparaît en laissant un champ de ruines. Un mariage de raison, les maternités qui s'enchaînent, la dépression, l'enfermement, la mort solitaire.
Le « tu » désigne ensuite l'auteur, sa croissance dans une famille aimante, loin de sa famille biologique et cette mère dont il ne sait rien. L'amour silencieux de sa mère adoptive, de ses frères et soeurs. La « chance de sa vie », l'admission à l'école militaire d'Aix, loin de sa deuxième famille, sa construction de jeune homme et de jeune écrivain malgré la fragilité mentale et la dureté de son parcours.
Un hommage sobre et vibrant à ces deux femmes qui l'ont fait naître au monde, sensible, en lambeaux, mais debout.
Lisez-le !
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La lecture d'une critique d'une Babeliote m'a fortement donné envie de lire Lambeaux. J'ai été moi aussi bouleversée par cette lecture. L'auteur s'adresse à ses deux mères: la biologique dont il a découvert l'existence à 7 ans lors de son décès et l'adoptive qui la aimé et élevé depuis ses un mois. S'interrogeant sur son mal de vivre, sur les choix qui ont dicté sa vie, nous apprenons , au fil de ses réflexions que son mal de vivre, cette tristesse qui le hante est dû à la profonde dépression de sa mère et à sa tentative de suicide. A l'époque, (l'auteur est né en 1933) la conditions des femmes était rude, surtout dans les fermes. Isolées, devant travailler très tôt malgré un goût pour l'école, la mère de l'auteur avait envie de d'étudier, d'écrire de discuter , de s'interroger, de réfléchir sur elle même, sur sa condition, elle ne le pouvait et cette frustration a entraîné une grande souffrance. Cette dure vie de labeur m'a beaucoup touché , c'est la vie qu'a connue mes tantes, mes grand-mères. Je ne peux que dire merci à toutes les femmes et les hommes qui ont oeuvré pour améliorer nos conditions de vie. C'est aussi une ode à l'éducation, la culture, trop souvent malmenées et dont nos jeunes ne mesurent pas toujours l'importance. L'éducation, la lecture et l'écriture sont indispensables pour comprendre les autres et se comprendre, pour se construire, pour se guérir. Un livre merveilleux, le plus beau sur l'amour maternel, un magnifique témoignage sur cette vie dure de nos ancêtres...
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Cet ouvrage vertigineux ôte le bâillon de la pudeur clandestine sur un véritable cri organique à travers lequel une fièvre familiale est mâtinée à la résilience d'un homme face aux affres qui l'incombent. La plume, profondément intime, prend la forme de soliloque où chaque mot est calibré favorisant l'éclosion d'une langue pénétrante et bouleversante. C’est au moyen de phrases courtes et nominales que l'auteur fait du·de la lecteur·rice un·e complice de sa vacuité généalogique et l'emporte dans sa quête identitaire vers un crépuscule empli d'espoir et d'étincelles. Ce formidable roman autobiographique, dont le titre est seyant, est l'histoire d'un phénix, d'un rescapé du silence par la littérature. Un véritable hommage aux figures maternelles, un bijou tendre et sans emphase.
Lien : https://eprisedeparoles.word..
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Enfin un livre marquant que je ne vais pas oublier tout de suite comme c'est assez souvent le cas hélas ces derniers temps.
Il s'agit d'une autobiographie de Charles Juliet dans laquelle il rend hommage à ses deux mères.
La première partie s'adresse à sa mère biologique qu'il n'a pas connue. C'est l'histoire qui m'a le plus touchée. Il évoque l'enfance de cette petite fille de paysans qui a adoré l'école et était très très bonne élève mais n'a pas pu poursuivre d'études car ses parents n'en voyaient pas l'intérêt et avaient besoin d'elle à la ferme et pour s'occuper de ses 3 petites soeurs.
Il imagine sa vie quotidienne consacrée aux travaux des champs, soins apporté aux vaches, préparation des repas, ménage ... etc... Et tout ça sans un remerciement des parents. Il imagine aussi son isolement, son immense solitude, le fait qu'elle crève de n'avoir personne à qui parler, à qui confier ses émotions, ses tourments. Il évoque son envie d'ailleurs, de prendre le petit chemin de terre qui s'éloigne du petit village et va vers la ville la plus proche et l'ailleurs. Il raconte son premier amour qui se termine mal.
Il évoque son père à lui, la création d'une famille à elle ; elle aura plusieurs enfants mais inexorablement elle sombre dans une immense tristesse et une grave dépression qui ne dit pas son nom. La fin de sa vie est atroce.

Suite à l'hospitalisation dans un hôpital psychiatrique de sa mère, le petit Charles sera placé dans une famille d'accueil.
Le second portrait est celui de la mère de famille et paysanne également qui l'a recueilli et élevé comme un de ses propres enfants, sans jamais faire de différence. Il évoque sa grande disponibilité, sa tendresse, son amour inconditionnel. Il raconte sa peur de l'abandon, son sentiment d'insécurité, comme il court à toute vitesse le soir après l'école pour la retrouver le plus vite possible et sa détresse si elle n'est pas dans la cuisine.
Les membres de cette famille ont changé son prénom de Charles en Jean.
Il raconte ensuite son parcours d'enfant de troupes (comme dans "l'année de l'éveil"), son travail de construction et reconstruction, ses réflexions, le temps qu'il lui a fallu pour apprendre à s'aimer et à aimer la vie.
L'écriture est très belle, entre la prose et la poésie. Il dit "tu" à chacune de ses mères, comme s'il leur écrivait une lettre magnifique pleine d'amour, de reconnaissance. J'ai été touchée par sa grande sincérité, son humanité.
Je recommande vivement ce texte et vais continuer la découverte de cet auteur.
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Il y a tellement de raisons d'aimer cette oeuvre...
C'est d'abord un témoignage poignant, qui dépeint la vie quotidienne des femmes au début du XXe siècle, femmes encore peu scolarisées, sous le joug des grossesses répétées, de la fatigue au travail, des taches ménagères.
C'est aussi dans une deuxième partie le récit d'un long et difficile parcours avant l'éveil : celui de Charles Juliet lui-même.
C'est surtout une oeuvre de sincérité : la souffrance y est à fleur de mots. Elle nous bouleverse par la limpidité du style, le refus de l'effet. le lecteur devient malgré lui le confident d'un récit qui ne peut laisser indifférent, parce qu'il est autobiographique.

Sa mise en scène par la compagnie du théâtre des Trois-huit avec Anne de Boissy est tout simplement bouleversante!
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