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4,11

sur 963 notes
Comment surmonter la culpabilité d'avoir été celui qui a précipité sa mère vers un destin funeste et une mort abominable.
C'est tout le combat de Charles Juliet et la raison d'être de ce livre. Charles Juliet a un mois lorsque sa mère est enfermée dans un hôpital psychiatrique pour ne plus jamais en ressortir.
La mère de Charles Juliet est une fille de paysanne, retirée tôt de l'école, son seule plaisir, afin de travailler dans la ferme de ses parents et de s'occuper de ses soeurs. Mariée trop tôt, mère trop tôt, elle ne pourra résister à cette vie qui lui est imposée et sombrera dans une profonde dépression.
Charles Juliet sera confiée à une femme pourvue d'une nombreuse progéniture. Cependant, elle prendra soin de lui comme s'il était un de ses propres enfants.
Ce livre est un vibrant cri d'amour pour ces deux femmes, ses deux mères. Celle qu'il n'a pas connue et celle qui s'est sacrifiée à ses enfants.
Après un long travail dont l'écriture de ce livre et en particulier les recherches effectuées sur sa mère, Charles Juliet a réussi à surmonter son désarroi et sortir de la tristesse indicible dont il était prisonnier.
C'est un très beau témoignage sur l'amour filial.
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Charles Juliet né en 1934 dans l'Ain a notamment écrit son Journal en une dizaine de volumes.
sein de laquelle il grandit, choyé par tous. Mais la peur ravage son enfance. Il a sept ans quand il apprend que son « autre mère » vient de mourir. Il intègre l'école d'enfants de troupe d'Aix en Provence où la vie est difficile. Il est en proie à des crises de mélancolie tant il se sent différent des autres, à l'image de sa mère biologique. Puis après trois années à l'Ecole de santé militaire de Lyon , il quitte subitement ses études poussé par la passion de la lecture et de l'écriture. Ecrire pour aller à la découverte de lui-même. Il subtilise à son père biologique une photo de sa mère. Un jour, un paysan lui apprend que l'internement de sa mère est consécutif à une tentative de suicide. C'est une révélation. Il comprend alors qu'il a toujours eu conscience au fond de lui-même d'avoir provoqué, par sa naissance, la mort de sa mère. Et l'écriture revêt une valeur thérapeutique en permettant de raccommoder les lambeaux, elle libère l'auteur de sa détresse.Lambeaux est un roman plein de délicatesse sur la filiation et sur la résilience.Charles Juliet rend un émouvant hommage à ses deux mères, sa mère « biologique » et sa mère adoptive.
Dans la première partie, l'auteur écrit une fiction sur sa mère biologique qu'il n'a pas connue puisqu'il en est définitivement séparé alors qu'il n'a qu'un mois. Par ce récit à la deuxième personne, l'auteur redonne vie à sa mère et met de la cohérence dans son parcours. Aînée d'une fratrie, encore enfant, elle joue le rôle de la mère besogneuse, dans une famille paysanne d'une grande rudesse et d'une pauvreté affective où le verbe a peu de place. Elle aime l'école, y réussit mais connaît son premier désenchantement en apprenant que ses parents mettent fin à sa scolarité. Très sensible, elle reste seule face à ses questionnements. Vient le temps de l'amour malheureux. Puis celui des désillusions du mariage. Elle n'a plus d'échappatoire et finit par être internée en 1936.
Dans la deuxième partie, l'auteur se livre à un récit biographique à la deuxième personne, ce « tu » le désignant, met de la distance entre lui et son personnage. Après le drame, l'auteur est confié à une famille de paysans au
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Voila le livre reposé que mes pensées ne peuvent quitter.
Cette idée que cette mère, sa vie , Charles Juliet l' a inventée.
Non qu'elle n'ait existée, que quelques traces elle n'ait laissées.
Mais de ce qui l'a précédé, l'écrivain a fait une nécessité, pour expliquer comment au monde il a ressuscité, comment son chemin a finit par exister.
Et ce chemin une fois déroulé, on peut aussi le relire à l'envers.
Oui, ce livre, une fois reposé, je ne suis pas près de l'oublier.


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C'est la lecture du livre « ruptures » de claire MARIN qui y fait référence qui m'a amenée à ce livre qui ne me tentait pas plus que cela malgré les éloges que j'avais ou lire ou entendre. Mais quelles émotions vous assaillent à tous égards portées par une écriture resserrée, fine, puissante et tellement précise. J'y ai retrouvé du Annie Ernaux dans le style et l'analyse proprement parfaite des faits, émotions, évolutions tant sociologiquement, que psychologiquement, que psychanalytiquement presque avec peu de mots. Je termine bouleversée, on n'en sort pas indemne.
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J'ai moult livres que je n'ai jamais critiqué ici...Pourquoi ? Parce que ce furent des lectures d'avant mon inscription au site et que ma mémoire flanche. Je m'y reprends alors, des quelques souvenirs que j'ai... Mais là, celui-là ! Celui-là ! Fut mon premier âme soeur de livre, rien que ça !

J'avais alors 15 ans et ça va faire 15 ans (ça pourrait être le refrain d'une chanson ça). Mon professeur de français de l'époque était un être que je haïssais fortement pour plusieurs raisons personnelles, et dont je n'aurais jamais soupçonné (et n'ai pas pris mes égards avec lui même de ce fait.....je reprendrais bien contact tiens mais je n'ai plus son nom) qu'il allait "m'imposer" une lecture que je ne connaissais pas qui deviendrait le 1er livre que j'emporterais sur une île déserte (drôle de livre si l'on veut y survivre...). Donc, un beau jour il nous "colle" deux lectures : Lambeaux, Charles Juliet que je ne connaissais pas le moins du monde (Il est né un 30 septembre comme moi l'auteur, la belle affaire ;-)) et Enfance de Nathalie Sarraute.

Bin j'ai fait le grand écart (cérébral, le vrai je sais pas faire).
Ce sont deux autobiographies, là où s'arrête pour moi le fil : j'ai dévoré Lambeaux si bien si vite que j'en ai haïs Enfance qui pour moi (je devrais le relire, je me le promets) n'était rien à côté...

Je ne vais pas tout résumer. Lambeaux, c'est donc en première partie la construction de l'auteur sans sa mère biologique, qui après des tumultes et une ultime grossesse non désirée et épuisante, tenta de mettre fin à ses jours et finira délaissée de nombreuses années dans un hôpital psychiatrique jusqu'à un temps où les allemands vinrent l'occuper et.... l'on imagine la suite, qui s'est belle et bien passée.. Charles Juliet a été choyé par une mère adoptive, mais il a intimement gardé des séquelles fortes, sans trouver d'abord ses raisons (ignorance sur sa mère biologique un long moment) : un fond de mélancolie et de dépression continuel, un mal être profond, le trou... C'est en cheminant à reconstituer sa mère (Dans cette première partie il dit : tu, tu...tu... en parlant de sa mère qu'il fait REVIVRE) qu'il va se construire lui-même, tout l'enjeu de la deuxième partie. Où il se dévoile, sa dépression perpétuelle dont il ne sort jamais, une aventure amoureuse avec une femme d'une vingtaine d'années son aînée si je me souviens bien pour l'écart d'âge....(me trompais-je ?).

Lambeaux c'est.... Si l'on est si sensible à cette mélancolie, à ses 15 ans vous imaginez, dans son propre mal-être...un livre qui devient LA bible, le premier livre qui ME parlait intimement.

Bref, pour vous dire (et je sais bien qu'on s'en fiche je fais ma bavarde :-)) à la dissertation sur Sarraute et Juliet j'ai eu 11/20.
Le 11 pour ma dissertation sur Juliet, sur 10.....Hum!!parfait!!!! le 0/10 pour....copie blanche de Sarraute bien que j'expliquais alors au professeur sur la copie pourquoi je ne commenterais pas Sarraute ;) mais bonté d'un 11/10 pour Juliet....

Charles Juliet j'ai lu tout le reste, et j'avoue de nombreuses redondances dans ces écrits, toujours autobiographiques mais mer**!ça fait du bien!

Charles Juliet, c'est le poète d'un recueil qui s'appelle l'Opulence de la Nuit (clin d'oeil à mon pseudo tiens donc - et bonjour à un ami babelien qui se reconnaîtra ;) avec qui j'approfondirais ce pseudo).

Charles Juliet c'est l'élégance. Dans cette période adolescente difficile, j'ai pu le rencontrer à la médiathèque de ma ville... Quand j'ai su que j'allais le voir, j'ai préparé une lettre car je savais que je n'oserais rien dire....Je lui confie timidement entre bonjour et au revoir. Quelques semaines plus tard, je reçois un petit recueil très rare : Fractures, avec une jolie dédicace (il faut que je remette la main dessus!!) J'ai même gardé longtemps l'enveloppe... Et 15 ans plus tard, alors que j'ai connu l'amour de plus de 20 ans mon aîné, alors que je connais toute cette mélancolie...j'ai encore davantage à lui dire... Fichtre! faut que je (re)trouve son adresse!!!!!

Ceci n'est pas une critique comme les autres, tout simplement parce que ce livre est MA bible.



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Un avantage de ce confinement (il faut bien en trouver l'un ou l'autre pour tenir le coup), c'est l'occasion de se pencher sur ces livres qui dorment dans nos bibliothèques, attendant sagement leur tour. Pressée par toutes les nouveautés et les innombrables tentations en librairie, j'accumule sans fin (il paraît que c'est une vraie maladie – me voilà rassurée), et cette étrange période est l'occasion de me plonger dans ces piles qui vacillent …

Lambeaux”, donc. pas le plus joyeux des livres, c'est certain, mais une lecture très émouvante et, surtout, une écriture splendide … Charles Juliet y fait le récit de son enfance et des deux femmes de sa vie.

**** suite sur le blog***
Lien : https://histoiresdenlire.be/..
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Mi biographie, mi autobiographie, le narrateur se raconte après avoir laissé l'honneur à sa mère. Une mère qu'il ne connaîtra pas. Assoiffée de sens, de rêves et de culture mais prisonnière d'un quotidien qui la conduira à la folie.

Dans une deuxième partie, l'auteur raconte la femme qui l'a éduqué, son parcours dans une École Militaire et son désir d'écrire.

« Lambeaux » est un livre exactement comme je les aime. Il recèle un très fort potentiel identificatoire et ce sont ces échos qui me plaisent quand je lis. L'écriture est simple, sans fioritures, vraie et d'une extrême précision.

A lire pour se sentir moins seul.
Lien : https://lucioleetfeufollet.c..
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Poignante histoire racontée avec une écriture raffinée et poétique...
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Lu en 2016. Une autobiographie en deux parties, qui raconte deux parcours de vie, aux confins de la désespérance et de la folie, dont on ne sort pas indemne...
Un récit introspectif puissant et poignant, incroyablement intimiste et universel, sur l'impuissance, la fragilité des êtres, sur l'importance de l'estime de soi, sur la résilience, qui n'est possible qu'en libérant la parole. C'est parfois très très sombre, mais effroyablement juste.
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Livre bref, poignant qu'on ne lâche pas.
Son écriture est sobre, plutôt laconique, à l'image du récit de ces terribles vies.
L'ouvrage est néanmoins empreint d'amour, de sentiments attachants. Je suis tentée de rapprocher son contenu de celui des terribles personnages de Mr Franck BOUYSSE.
Mais le récit de Mr Charles Juliet n'est pas une fiction mais une biographie authentique, cathartique.

J'en recommande la lecture. (Les boîtes à livres peuvent contenir des pépites comme celle-ci ! )
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