Citations sur Consolation (94)
Annoncer une mauvaise nouvelle, ce n'est pas la propager, c'est la partager.
Tout à coup, on n'est plus seul à la vivre et à la porter.
Ou plutôt on continue à la vivre seul mais en compagnie d'autres.
De ceux qui souffrent avec nous de cette épreuve. Et qui nous sauvent.
Parce qu'ils nous évitent la solitude du coeur.
La seule façon de ne pas souffrir serait donc de ne jamais aimer.
Mais pourtant ne pas aimer fait plus souffrir encore.
Car rien n'est plus douloureux qu'une vie sans amour.
La souffrance est cette pierre imposante, pavé jeté dans la mare de la vie, qui occupe toute la place des sentiments. En apparence seulement. Il reste toujours des interstices, même minuscules, dans lesquels le bonheur se faufile. Des secondes suspendues, des instants inattendus, des moments entiers où la peine s'efface. Une percée de lumière au milieu des nuages épais, qui rend la joie possible. Mais encore faut-il voir cette éclaircie et la saisir. Tant de personnes dans l'épreuve pensent qu'elles n'ont plus le droit au bonheur. "C'est fini pour moi." Une sentence qui tombe en même temps que l'annonce, comme une condamnation à mort, à vie. p.113 et 114
Consoler, c'est accompagné celui qui peine, pour supporter les rigueurs de l'hiver lui permettre de croire à la beauté du printemps. Toujours. C'est l'inviter à trouver la paix intérieure.
Dans l'épreuve, le temps est un allié autant qu'un faux frère. Il dilue la , mais qu'on ne s'y trompe pas : à lui seul, il ne console pas. Il recouvre seulement l'épreuve de semaines, de mois et d'années. La souffrance continue à couver sous ce manteau si elle n'est pas consolée. Ce n'est pas le fil des jours qui atténue la peine. C'est l'autre, celui qui s'approche.
C'est ainsi que se bâtit une société, dans la solidarité, dans la capacité des forts à soutenir les plus fragiles.
Les mots sonnent juste quand ils créent un pont entre les cœurs. Ils viennent naturellement si on lâche prise et si on laisse parler nos sentiments. Parce qu'il s'agit bien d'exprimer des sentiments, et de l'amour, souvent, quel qu'en soit le degré. La consolation est la plus grande histoire d'amour qui soit. Chacune des paroles consolatrices recèle un "je t'aime". Et même si ces mots-là sont rarement prononcés avec transparence et simplicité, ils résonnent sans qu'on puisse s'y tromper comme une belle déclaration d'amour. p.156
On croit que la nostalgie appartient au passé. Mais elle est bien du domaine du présent. Car la nostalgie, c'est l'amour qui reste. p.145
Il faut du temps parfois, beaucoup de temps, pour se réconcilier avec soi-même. Pour accepter de regarder sa souffrance et de cheminer avec elle, sans la tenir à distance mais en lui permettant d'occuper une partie du cœur. Il faut parfois toute une vie pour se laisser toucher par la consolation d'autrui, pour que la tendresse cesse de se heurter à la carapace du malheur. p.135
Je pense à tous ceux qui, écrasés sous le poids de la souffrance, se sentent dépossédés de leur vie et incapables de décider quoi que ce soit. Certains jours, qui parfois durent longtemps, on ne peut pas avancer d'un pas. Mais la vie suit son cours malgré nous, et la peine finit toujours par relâcher son étreinte, même un bref instant. Il suffit alors de trouver quelques grammes de courage, parfois de la taille d'un grain de sable, pour s'engouffrer dans la brèche et oser être heureux. Même si ça ne dure que le temps d'un éclat de rire. p.117 et 118