J'avais lu «
Deux petits pas sur le sable mouillé », qui m'avait bouleversée. Je ne l'ai pas moins été par cette «
Consolation » même si cet ouvrage est plus dans le recul et la réflexion. « La
consolation demande de la patience, de la douceur. Et du temps. » nous dit
Anne-Dauphine Julliand . « J'ai perdu mes filles. Mes deux filles. D'une “leucodystrophie métachromatique”. Un nom barbare pour une maladie rare, qui détruit tout sur son passage », rappelle-t-elle. Mais dans ce récit, elle dit ce qui aide à surmonter la souffrance et la douleur, la
consolation.
Anne-Dauphine Julliand ne donne pas de recette pour les parents « désenfantés » car il n'y en a pas. Mais elle dit que peuvent cohabiter en un même coeur la douleur et la paix : « La douleur de celui qui pleure. Et la paix de celui qui est consolé. » Car l'insondable souffrance, « celle qui déchire l'âme. Elle ne se raconte pas ». Il faut vivre avec. « Elle ne se soigne pas, elle ne guérit pas. Elle s'éprouve, elle se vit. Et se vit seul. » Dans une écriture sobre, l'autrice pose des mots apaisés qui peuvent aider. Face à la souffrance d'autrui, elle nous dit qu'il est normal de ne pas savoir quoi dire. Pourtant, « quand nous souffrons nous avons plus que jamais besoin des autres. » Alors elle ouvre quelques pistes pour consoler ceux qui sont aspirés par le chagrin : « Consoler, ce n'est pas nécessairement sécher les larmes. C'est souvent les laisser couler. » À chacun de faire ce qu'il sent, comme il peut pour « s'approcher ». Et il faut aussi du temps. « Il faut laisser le temps aux larmes, à la peine, à la désolation, à la
consolation. » Et même la joie a sa place. Parce qu'il y a encore des rencontres possibles dans une vie à consoler : « Il s'agit de sauver non pas nécessairement une vie en danger, mais une âme en souffrance. La sauver des ténèbres et de l'isolement. »