Seules à Berlin (BD)

"Berlin est un champ de gris..."
La chute de Berlin à travers le regard de 2 femmes : Ingrid, Allemande russophone et Evgeniaya, interprète russe du NKVD
C'est un récit sans concession magistralement mis en images et entrecoupé de bribes de leurs journaux respectifs, construit à partir des témoignages d'Elena Rjevskaïa (Carnets de l'Interprète de guerre) et d'une anonyme allemande (Une femme à Berlin).
La rencontre des 2 femmes, elle, est pure fiction.
Un ouvrage indispensable dont on ne sort pas indemne !
Pour en savoir plus, chronique complète sur L'accro des bulles

Lien : https://laccrodesbulles.word..

Berlin aux dernières heures de la Seconde Guerre Mondiale. Ce roman graphique nous offre une perspective assez peu exposée sur un moment gênant de l'histoire. le point de vue de deux femmes au milieu de la guerre, de la destruction, et des hommes. Evgeniya la Russe, toute jeune interprète du NKVD. Ingrid l'Allemande, également bilingue à la Croix-Rouge. La première arrive à Berlin en pleine chute du nazisme et se retrouve assignée à une mission stratégique : retrouver le corps du Führer. La seconde survit comme elle peut, d'abord aux privations et bombardements, puis à l'arrivée des soldats Russes dans la ville. le visage tuméfié et les yeux creusés d'Ingrid sont aussi bouleversants que ses textes, témoignages des viols à répétition qui marquent le quotidien de ces femmes allemandes.
Les dessins sont durs et gris. le récit est fort et perturbant. Un livre dont la lecture n'est pas facile, mais particulièrement touchante.

SEULES À BERLIN

🔴Auteur : Nicolas Junker
🔴Editions : Casterman
🔴198 pages.
🔴Résumé en 2nde photo.

📖 Nous voici plongés auprès d'Ingrid, à Berlin en Avril 1945.
La ville est détruite et continue de subir des bombardements.
Ses habitants (des femmes, des vieillards et des enfants dont les plus âgés composent les Jeunesses hitlériennes) réalisent que le IIIème Reich leur a tout fait perdre. Ils se terrent tels des rats dans des abris en attendant l'arrivée de l'armée Russe.

📖Evgeniya Levinsky nous raconte également, dans son journal, au jour le jour, ce qu'elle observe en tant qu'officier interprète au sein du N.K.V.D. mais aussi en tant que femme lors de l'arrivée des Russes en Allemagne et donc à Berlin puisque c'est la ville où se trouvait le bunker de Hitler.

📖 Cet album nous narre la rencontre entre ces deux humaines que tout oppose de manière officielle. Mais officieusement, c'est une autre affaire.

📖 Les femmes subissent leur condition bien souvent au quotidien et ce partout dans le monde ou presque mais il faut savoir qu'en temps de guerre elles font malheureusement parties du butin et les Berlinoises ont dû faire face à la cruauté sans nom de certains soldats sanguinaires de l'armée rouge.

📖 « La guerre est une affaire d'hommes. La guerre est leur royaume. »

📖 Il faut préciser que si cette histoire est une fiction, elle a néanmoins été inspirée à l'auteur par deux femmes ayant témoigné séparément (elles ne se sont en réalité jamais rencontrées) de leurs vécus durant ces épreuves (Une Femme à Berlin d'une auteure anonyme et Carnets de l'Interprète de Guerre d'Elena Rjevskaïa).

La prise de Berlin par les Soviets en avril/mai 1945 vu par le regard de deux femmes. Ingrid, allemande travaillant pour la Croix-Rouge et Evgeniya, russe interprète du NKVD. Nicolas Juncker s'est inspiré de deux récits réels pour créer cette rencontre fictive.

Tous les oppose mais elles ont l'avantage de se comprendre. Et puis surtout elles sont des femmes dans une guerre qui n'est pas la leur. Evgeniya a un désir de retranscription de tous les récits qu'elle entend, sans curiosité malsaine mais avec un enthousiasme naïf déconcertant pour qui vit le truc en pleine face. Elle se donne un rôle d'archiviste, ce qui est très mal vu par l'administration soviétique. Elle va s'intéresser au récit d'Ingrid. Mais il est marqué par les viols et les privations

Le dessin est tout en nuances de gris, le gris de la poussière et de la cendre. Quelques touches de couleurs mais elles sont rares. C'est signifiant ce gris, il ouvre et clot le récit.

Cette BD m'a transpercé le coeur. Elle est bouleversante de la première à la dernière page. Elle est très dure à lire.
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Une bd forte et difficile sur la rencontre entre deux femmes que tout oppose dans un monde détruit où les idéaux, les valeurs ont disparu, détruit par la guerre et la bêtise de l'homme. Violence, bassesse et cruauté sont le quotidien des berlinoises lorsque les russes envahissent Berlin. Une quête ubuesque pour retrouver le corps d'Hitler témoigne des arrangements de chacun. Une bd coup de poing qui montre qu'il n'y a pas de bons et de méchants, juste des êtres humains qui survivent dans le gris de la ville.

impressionnante BD où le réalisme croise la fiction. les sentiments des personnages nous traversent et ne nous laissent pas indifférents : l'horreur de la guerre y est bien mise en avant que ce soit par les dessins et le texte. Une expérience de lecture plus qu'utile pour comprendre l'histoire.

A ne pas lire un soir de déprime !
La dernière case sauve la mise, quasiment la seule case qui ne soit pas monochrome, mais encore, pas sûr...
Une histoire passionnante, une mise en situation du témoignage de deux femmes qui se sont trouvées à Berlin pendant la même période (avril-mai 1945), et qui auraient pu se rencontrer (ce qui, dans la réalité, n'est pas arrivé).
Un témoignage capital sur les circonstances de la découverte du corps du leader nazi (qui ne mérite pas d'être nommé).
Les horreurs de la guerre, une expression souvent galvaudée, qui prends ici tout son sens, et illustre que si rien n'est simple dans une guerre, par contre son leitmotiv semble être éternel : la vengeance. Faire plus de mal à l'adversaire qu'il ne nous a fait (ou est censé nous avoir fait). L'issue de cette escalade de violence ne peut être que le chaos, et le combat cessa, faute de combattants.
Le thème central du livre réside dans les actes abominables que les hommes peuvent causer à d'autres hommes, mais également, et c'est ce point de vue qui m'a touché dans ce livre, aux femmes.
Coeurs sensibles s'abstenir, et pour les autres, pas les soirs de déprime...
XXXXXXX

Berlin, 1945, deux femmes que tout oppose vont se rencontrer. Ingrid, allemande, tente de survivre dans une ville en ruines. Tandis que Evgeniya, russe, travaille au N.K.V.D.
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Un sujet difficile qui parle de la femme en temps de guerre de différents points de vue.
Un graphisme très intéressant et qui sert bien le récit qui est d'ailleurs très bien écrit. Une lecture forte.

Seules à Berlin retrace le parcours de deux femmes, l'une allemande Ingrid et l'autre russe Evgeniya à la toute fin du 3ème reich. Elles sont toutes deux ancrées dans l idéologie de leur pays et ne peuvent s'entendre, mais elles restent femmes avec tout ce que ça comprend. Ce sujet est admirablement traité par Nicolas Juncker avec toutes les atrocités de l'époque qui paraissent assez crues.
Graphiquement ce roman graphique est traité sans encrage et avec une belle nuance de gris fait au crayon graphite. La lumière est elle bien présente et très bien étudiée. Heureusement que lf charadesign s est assez éloigné de l hyper réalisme car le thème est assez lourd comme ça et le choix du graphique allège un peu le fond du récit. Pour moi ce choix de l auteur est vraiment judicieux.

Une BD à lire absolument ! une vraie claque, les graphismes et le scénario.
Alors, je ne vais pas vous refaire le synopsis, oui le sujet est grave, très lourd, inattendu même mais je me dis que si vous avez cette BD dans les mains, ou vous renseignez dessus vous avez sûrement déjà regardé de quoi ça parle.
J'ai tout aimé donc dans cette BD, je l'ai lu d'un traite et une fois celle-ci refermée, je me suis dit que si cela avait été l'adaptation d'un roman, il est fort probable que jamais je n'aurais pu lire celui-ci tellement le thème est grave. Cette BD est faite tout en sous-entendu, l'horreur est suggérée, jamais montrée et stimule ainsi l'imagination du lecteur à envisager l'atroce voire l'inimaginable, une prouesse difficile à réaliser avec un roman.
Enfin, cette BD aborde un thème souvent oublié de l'histoire: la guerre du point de vue des civils et des civiles allemandes à particulier.