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3,36

sur 156 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Entre ses activités professionnelles et ses responsabilités politiques la vie d 'Alex Kan est bien chargée. Il entrevoit cependant une période plus calme qu'il décide de consacrer à lui seul pour retrouver les sensations passées de la marche et de la solitude.

Il décide de traverser la France à pieds, des Ardennes au Pays Basque. Il le fera seul mais jalonnera son parcours de conférences et alimentera quotidiennement son site internet de photos et de pensées en chemin...

J'ai apprécié les descriptions, les références historiques, et le partage sur les rencontre et la gastronomie locale, les galères sur la route. Outre cela il faut reconnaitre que c'est une belle performance que de parcourir 30 à 40km par jour pendant plusieurs mois d'affilés surtout pour un homme qui a dépassé l'âge de la retraite :)

J'ai par contre moins apprécié les remarques répétées sur le piteux état de l'économie locale et la désertification des campagnes, j'avais parfois l'impression qu'il préparait un thème de campagne éléctorale et ça m'a semblé passablement hors sujet. D'autant plus que traversant la France dans la diagonale du vide, il y avait peu de chance qu'il ait beaucoup de bonnes surprises.

Un bouquin que j'aurai préféré un peu plus détendu mais qui laisse cependant en tête de belles images de la France rurale.
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Quelle idée de démarrer une traversée en diagonale NE/SO de la France un 08 mai 2013 ! Axel Kahn parlera autant de ses galères que de son projet annoncé. Un mois de pluie au nord en mai et un mois de canicule au sud en juillet... il aurait peut être dû faire son périple dans l'autre sens ... à pied, il n'y a pas de sens unique.

La lecture présente l'intérêt de partager les expériences de ceux qui racontent... du G.R.20 ou du chemin de Compostelle à faire entre amis, on en a parfois parlé... L'âge avançant, on en parle moins ; lui, à 68 ans, s'engage dans cette recherche de soi et des autres.

Le médecin généticien ne suit pas un chemin de spiritualité même si son voyage se termine sur les pas des pèlerins de Compostelle. Agnostique, il parle d'une triple quête : "de moi-même, des territoires parcourus et de leurs habitants".

Quelques passages historiques nous écartent cependant du voyage et de la rencontre avec le vivant. Il me reste comme un petit goût de "retournes-y" et je vais lire "Chemin faisant..." de Lacarrière !
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Dans cet ouvrage, Axel Kahn nous livre ses pensées en chemin, lors de sa traversée de la France à pied des Ardennes au Pays basque.
On chemine à ses côtés avec plaisir.
Je m'attendais vu la couverture à un livre très écolo, mais en fait j'ai surtout été intéressée par les passages où l'auteur analyse la situation économique et sociale des régions traversées. Il a une vision juste et sensible. Il commence par les Ardennes, région durement touchée par la crise industrielle tout comme la Lorraine voisine chère à mon coeur, je me suis donc beaucoup retrouvée dans ces passages. Même situation ensuite dans la Loire, à Decazeville, puis une ville (Figeac) et une région qui s'en sortent mieux. On sent qu'Axel Kahn a été sensible aux situations rencontrées et il en témoigne dans ce livre empreint d'humanité.
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Il y a à coup sûr 100 façons de marcher: depuis les premiers pas chancelants du bébé, assomption jubilatoire, jusqu'au pas cadencé des soldats martelant la chaussée, depuis le pas pressé du banlieusard courant après son bus aux déambulations rêveuses des amoureux sous les tilleuls, pieds nus sur le sable, en sabots dans les champs, en espadrilles dans un chemin creux, en escarpins sur le bitume, en babouches, en soccoli, en cothurnes, en ballerines....
"Marchons, marchons, qu'un sang impur,
Abreuve nos sillons!" La République se fait en marchant!
Marcher, arpenter, piétiner, frôler le sol, s'y enfoncer, gagner du terrain, rebrousser chemin, être au ras des pâquerettes, dominer le paysage, franchir des précipices, se perdre en route, chercher son chemin, l'homme qui marche reprend possession de son corps, de ses sens, reprend conscience de sa faiblesse, mais la surmonte par le simple fait d'avancer.

Le voyageur à pied se distingue du simple marcheur du quotidien. Il a besoin d'être équipé de pied en cap, de s'orienter, et de réfléchir.
Pourquoi diantre a t-il voulu partir sur les routes? Pour s'amuser? Ou au contraire pour se mortifier? Pour oublier la routine quotidienne? Ou pour se pencher sur son passé? On ne sait ce qui l'emporte du plaisir ou de la souffrance, de l'exaltation ou de la mélancolie, du désir de solitude ou de l'attachement aux êtres chers. Il y a sans aucun doute une nostalgie de l'enfance et d'un passé révolu, de bergères gardant leur troupeaux et de charrettes à foin dans le crépuscule. Notre marcheur parle chaque soir avec sa tablette, mais regrette le son des cloches et le goût des confitures maison. Il cherche à remonter le temps, à retrouver l'odeur des fenaisons, le bruit de la pluie d'orage sur le toit de la grange, la lumière du Chemin de Saint-Jacques pour le guider.
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Axel Kahn est surtout connu en tant que généticien et médecin. En 2013, il décide de réaliser un rêve ancien, marcher pendant trois mois, sans autre but que la recherche de la beauté partout où elle se trouve. Rêve qu'il n'a pas pu réaliser plus tôt, trop pris par ses nombreuses activités et responsabilités.

Il prépare minutieusement son parcours, une diagonale qui va des Ardennes au pays basque, s'entraîne quotidiennement et c'est un homme en pleine forme qui prend la route un matin de mai. Il tient toutefois compte de son âge et a prévu des hébergements confortables à chaque étape. Il n'est plus question de supporter la promiscuité qu'il a connue dans ses marches de jeunesse chez les scouts.

Peut-être pensez-vous que tous les récits de ce genre se ressemblent ; si l'on y retrouve les problèmes inhérents à ce genre d'expédition, les pieds, la fatigue, les surprises du chemin, les rencontres, ils ont chacun leurs particularités et je ne m'en lasse pas. Humainement c'est toujours enrichissant.

Ce qui m'a plu dans ce périple-là, c'est l'étendue des connaissances du marcheur, en histoire, en géographie, en politique. C'est un curieux qui s'intéresse à tout et si son objectif est de rechercher la solitude et la beauté, il est loin d'être indifférent aux régions qu'il traverse. La première partie du parcours le confronte a des régions désolées, ravagées par la désindustrialisation, sans espoir. Cependant, il constate un certain dynamisme dans la seconde partie, dont il essaie de dégager des pistes. Au total, il aura effectué plus de 2000 kilomètres.

Un aspect du livre m'a agacée, c'est la médiatisation de son aventure, mais l'auteur pratique suffisamment l'autodérision pour que ce ne soit pas trop gênant.



Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Habituellement j'aime beaucoup les récits de voyage. Mais celui ci, bien que je le trouve très intéressant dans son propos, m'a bien souvent déçu. Je le trouve beaucoup trop hétérogène. Certains passages sont dignes d'un guide touristique, d'autres sont des analyses économiques détaillées d'une région, où alors un cours d'histoire. Parfois, ce ne sont que de purs délires de l'auteur... Et finalement, il y a trop peu de ces passages où il raconte ce qu'il vit, ce qu'il ressent sur ces chemins.
Alors, oui c'est une belle performance de réaliser cette randonnée à l'âge qu'il avait à l'époque. Mais il m'en faut un peu plus pour que je me souvienne de ce que j'ai lu.... j'ai bien peur de vite l'oublier.
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Axel Kahn, connu pour être généticien, a ressenti le besoin, le moment de la retraite venu, de parcourir à pied la France qu'il aime. Provincial d'origine, il cherche à revoir les scènes de son enfance, et à ressentir les émois intimes résultant de la vue d'un paysage, d'un torrent, d'une biche, d'un clocher lointain. A 69 ans, au printemps 2013, il se lance, seul et à pied, sur un parcours allant du confins des Ardennes à la limite sud-ouest du pays Basque français.
Le récit de son expérience a un fort contenu positif. Tout d'abord, on reconnaît le mérite de celui qui entreprend un tel périple: les "chemins de grande randonnée" ne sont pas des routes départementales: étroits, accidentés, pas toujours très bien entretenus, parfois mal signalés, ils ne cessent d'imposer des détours qui peuvent multiplier par deux la distance à parcourir, et aussi des différences de niveaux multiples et considérables. L'effort à produire est significatif, et nécessite une force mentale, plus encore que physique, extrêmement solide.
A.Kahn aura cette force. De plus, on comprend qu'il sait lire la nature: voir, c'est-à-dire regarder, une fleur, une sculpture dans la pierre du porche d'une maison de village.... A.Khan a cette qualité du marcheur observateur, qui se nourrit de toutes ces choses simples, en lien avec la nature ou avec les beautés que nous ont laissées les hommes du passé. En plus, l'auteur sait écrire. Il intercale opportunément dans son récit et selon l'usage des explications liées aux lieux traversés: liens avec l'histoire, traditions agricoles, etc..... Bref, il sait nous intéresser, ce qui est déjà bien.
A noter ce qui semble être une erreur: à différentes reprises, A.Khan désigne Vézelay comme étant la "colline inspirée" (cf Barrès). Or, la "colline inspirée", c'est la colline de Sion, en Meurthe et Moselle……
A.Khan ne se contente pas de jouir des beautés rencontrées, il est aussi en contact avec les gens du cru. Son périple est préparé, halte par halte, et les sommités locales, tout comme la presse régionale, l'attendent, le soir, bien souvent. Il aura aussi de très nombreux échanges avec ses hôtes d'un soir. Et là, il fera une terrible découverte: la France des campagnes et des villes moyennes est en déshérence. La désindustrialisation l'a tuée. Les hommes et les femmes réagissent: haine des élites parisiennes qui ignorent leur colère, isolement par le refus de suivre l'actualité nationale, mécontentement exprimé lors des élections par des votes de protestation…. Quand on va en province, on croit rencontrer les petits oiseaux, et l'on se trouve face à un peuple perdu, trompé, oublié, méprisé. Cette découverte - qu'il appelle "sécession" - fit fortement chanceler notre marcheur, qui aura l'honnêteté de le dire. Par contre, si l'on est un grand généticien, l'on n'est pas forcément un bon économiste. Et l'analyse que A.Kahn fait des causes des problèmes qu'on lui conte (tout serait dû à la "mondialisation"....) est simpliste. Chacun son métier.
Enfin, ce marcheur est différent des autres. Ceux-là, souvent tout aussi illustres parfois (S.Tesson, JC Rufin, B.Ollivier...), sont des discrets. Ils ne disent rien à personne, et ils partent, ils marchent, et restent seuls. Ce n'est qu'au retour qu'ils écriront. A.Kahn, lui, fait le contraire: ses haltes sont programmées, et annoncés aux échotiers. Il prévoit, dès son départ, de faire en chemin 4 "conférences sur la beauté"…. D'échanger avec des élus, des journalistes, des braves gens,.... le petit peuple de France va pouvoir profiter des idées du grand homme.
Ce marcheur a beaucoup de qualités liées à l'exercice, mais il lui en manque une: l'humilité.
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C'est un livre un peu atypique : on y trouve un mélange de descriptions de paysages, d'analyse économique, de réflexions sur la beauté ou l'histoire... Effectivement ce qui peut traverser les pensées d'un homme qui marche, au fil des kilomètres et de la fatigue qui s'accumule. Mais l'auteur ne choisit pas, ce n'est pas un compte-rendu détaillé de randonnée avec des points de repère précis à suivre sur une carte, ce n'est pas non plus une analyse hyper-argumentée (bien qu'elle soit très pertinente) sur le déclin de certaines régions et la renaissance d'autres. Ce qui peut être un peu gênant par moment, c'est le côté "spectacle" de cette marche, avec le journal quotidien sur le blog, les rendez-vous avec la presse et les collectivités locales : on n'est pas dans le voyage solitaire et introspectif, mais au fond, pourquoi Axel Kahn garderait-il tout cela pour lui ?
Par le style, on sent bien que l'auteur n'est pas un littéraire, mais l'ensemble se lit facilement, le découpage du texte est agréable, et permet de cheminer dans le livre par petites ou grandes étapes au gré de l'envie du lecteur.
Il ne me reste plus qu'à trouver la "saison 2", de la Bretagne au Mercantour...
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Novembre 2020.
Ce petit livre trainait dans ma bibliothèque depuis un moment, je l'avais acheté à la suite du récit de Sylvain Tesson, Sur les chemins noirs, et de celui de Jean-Christophe Rufin, Immortelle randonnée.

L'histoire : comme les deux premiers Axel Kahn entreprant de traverser la France depuis les Ardennes jusqu'au pays Basque. J'ai été attiré par ce projet car l'auteur n'est pas, à proprement parler, un écrivain, il est plutôt connu pour la génétique, la politique et ses interventions pour l'opération Octobre rose. Je crois que sa dernière apparition télévisée dans l'émission 28' minutes sur Arte m'a donné l'impulsion nécessaire pour commencer la lecture.
Et puis, j'avais envie de m'aérer !
Les réflexions de l'historien et une certaine connaissance de la situation économique de la France en 2013 (année de ce périple) prennent une grande place dans le récit. J'avoue que ce n'est pas exactement ce que je cherchais, du coup j'ai manqué d'élan et d'adhésion. Dommage ! L'analyse est bonne.
Etrangement, en 2020, on comprend mieux la révolte des gilets jaunes en lisant ce livre. Axel Kahn a dû se faire cette réflexion. Son analyse semble étrangement prémonitoire.

L'écriture : je préfère lire Sylvain Tesson, mais la comparaison est malvenue. Je trouve que les mots sont proches des gens, les portraits sont tendres et rarement critiques. La marche et l'effort sont évoqués avec justesse. Personnellement, je me retrouve plutôt bien dans ces moments d'égarement, de fatigue, de douleurs aux pieds, de haltes momentanées, d'émerveillement en atteignant le sommet et de galères aussi avec la pluie, les habits mouillés, les sentiers devenus boueux, le petit vent glacial que l'on maudit et la joie de voir revenir le soleil....
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Un récit sympathique, vivant, intéressé par les hommes et leurs modes de vie,
qui m'a appris beaucoup de petits détails historiques,
et où j'ai retrouvé ces plaisirs si particuliers des longues marches.
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