Le généticien et essayiste Axel Kahn s'est éteint le mardi 6 juillet, des suites d'un cancer. Il avait choisi au jour le jour, de tenir sur son blog ce qu'il appelait "La chronique de l'itinéraire d'une fin de vie". Afin de lui rendre hommage, François Busnel et l'équipe de la Grande Librairie ont décidé de diffuser à nouveau cet entretien exclusif que le scientifique avait donné deux semaines avant sa disparition.
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
Qu’est-ce que le bonheur ? C’est le moment à partir duquel vous vivez ce que vous espériez vivre. Où il y a adéquation entre le ressenti de votre vie et ce que vous espériez. Mort ou pas mort, j’ai été intensément heureux !
L'invité de 7h50 - France Inter - lundi 17 mai 2021, présenté par Léa Salamé
Etre humain, c'est aimer les gens.
La vie a une fin. Ne jamais commencer à vivre en dispense. Une vie riche et belle connaît une issue qui en fait partie, comme la ponctuation finale d’une belle histoire. Elle peut même en être l’enluminure signifiante. Un crépuscule flamboyant après tant d’aurores bleuissantes.
//Sur son Twitter le 1 juin 2021
Je me demandais quelle serait mon attitude en m'approchant de la mort, voilà, je m'en approche, et je le vis. Je ne le fais pas en chantant, j'aime la vie. Mais je ne le fais pas non plus dans la terreur, je le fais avec détermination. C’est une période très importante de ma vie. J'ai souvent dit que personne n'est autre chose que ce qu'il fait : imaginons qu'il me reste trois ou quatre semaines à pouvoir faire, alors le choix de ce que je fais, la manière dont je le fais, sont plus importants que jamais.
Le marcheur solitaire et matinal est quant à lui chaque fois saisi de stupeur devant l'harmonie qui se dégage du spectacle, par sa puissance à évoquer l'image du bonheur. Alors, hors toute métaphore, les larmes montent aux yeux, comme la rosée du cœur, le léger brouillard qui estompe alors les formes accroît la magie de ce que le regard voit et l'esprit perçoit. Vivre ces moments et ressentir ces émotions vaudraient, si je savais les rendre tels que je les sens, toutes les explications du monde sur la raison de mes errances.
" Il faut arriver là au soleil couchant, écrit elle, chaque chose à son heure pour être belle."
George Sand en parlant du village de Gargilesse dans la Creuse.
On est responsable de sa propre vie, mais aussi du monde qui se construit autour de vous, car celui-ci ne s'édifie pas indépendamment de la volonté humaine.
Jamais les situations critiques ne dispensent de la pensée éthique - à la recherche de la bonne voie guidée par le bien ou l'évitement du mal - jamais elles n'affranchissent quiconque d'y recourir pour décider de ses actions ou réactions. C'est même l'inverse, elles la rendent plus essentielle encore.
C’est un des moments privilégiés où rien ne l’emporte sur le bien être ressenti, où l’on a du mal à comprendre l’agitation trop souvent dérisoire des gens, où l’on oublie pour un instant les malheurs du monde et les difficultés du pays, où il n’existe nul endroit où l’on préfèrerait se trouver plutôt que celui où l’on est. (Hauts plateaux d’Auvergne)
Imaginer un monde meilleur, c'est affirmer que rien n'est plus important que de manifester sa considération pour l'autre.