AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,61

sur 175 notes
Parmi mes quelques vices, se compte une grande dépendance à la cigarette. J'ai donc l'habitude, pendant mes lectures, de sortir régulièrement en griller une dehors. Or voilà que, plongée, après minuit, dans ce manga one-shot de pure horreur, non seulement j'avais oublié toute notion de temps, mais aussi (et surtout) d'aller cloper !
Prise dans le filet d'un suspense manifeste, j'assistais, hypnotisée, au déchirement d'un couple...

Croyant pouvoir sauver encore ce qu'il reste de leur vie commune, le mari invite sa femme a prendre des vacances ensemble dans un endroit réputé idyllique. Pendant une excursion, une panne de voiture sous une pluie torrentielle révèle les vraies intentions de l'homme concernant sa femme. (Enfin, honnêtement, j'aurais déjà étranglé cette peste acariâtre et trop dépensière, bien avant !)
Elle arrive pourtant à se sauver et il suit ses traces jusqu'à dans une grotte isolée et cachée par la végétation... Une hideout * qui s'avère être un enchevêtrement de tunnels, habité par quelque "chose" ayant perdu toute vestige de civilisation...

Une histoire sans doute pas très originale, ralliant les scénarii des séries B, mais Masasumi Kakizaki sait excellemment nous réserver des surprises... cachées bien au fond de la nature humaine.
Cette nature se dévoilant également dans les admirables dessins très sombres à grand effet de clair-obscur, faisant rapidement monter un malaise d'apeurement et qui m'ont fait tourner les pages, fébrilement...


À réserver aux lecteurs qui aiment flipper.
* cachette
Commenter  J’apprécie          517
L'ambiance dans le couple Seiichi et Miki ne semble pas au beau fixe, mais Seiichi la convainc de partir ensemble à la campagne. Sur la route nocturne, cela se dégrade encore. Alors arrivé sur une route forestière et sous une pluie battante, Seiichi, qui avait en fait prémédité les choses, lui fait le coup de la panne…et la frappe, espère-t-il à mort, avec une clé. Elle va parvenir néanmoins à s'échapper…Ils vont se retrouver dans une grotte, mais ils n'y seront pas seuls, car il y vit un homme déjà assez âgé qui a largement perdu de son humanité, un enfant dans le même état, et une femme qui a tout l'air d'une prisonnière…Dans un huis-clos angoissant où personne ne peut se faire confiance, chacun étant hanté par son passé et par ce lieu lugubre et labyrinthique, les vieilles culpabilités vont se faire jour à nos yeux.

Car si Seiichi est un écrivain qui réussissait plutôt bien (succès littéraire, marié et père d'un jeune fils), un drame horrible a frappé le couple quelque temps auparavant. Dans un terrible concours de circonstances, leur fils Jun se tue en tombant par la fenêtre de leur appartement. Seiichi qui travaillait à son nouveau roman dans son bureau à son domicile, n'a pas entendu sa femme lui signalant à la porte qu'elle partait faire du shopping avec une copine, lui demandant de bien faire attention à leur fils. Défaut de surveillance…Perturbé par l'appel de son éditeur, qui lui refusait son manuscrit…Spirale infernale, il devient le bon à rien, c'est la guerre avec sa belle-famille…

Ceci, nous le découvrons petit à petit, dans des allers-retours très bien orchestrés entre les scènes de la grotte et le passé urbain, familial et professionnel de Seiichi. L'atmosphère dans la grotte est irrespirable de tension, et d'horreur. Avec en fil conducteur, cette question : est-il possible de repartir à zéro dans sa vie, de refonder un foyer, et de renaître dans sa vie littéraire ? Mais…dehors ou dans la grotte ??!!!

Un étonnant manga dévoré en une heure, qui tient bien en haleine, bien structuré et au graphisme précis et servant parfaitement cette sinistre atmosphère. L'auteur avoue en postface être un admirateur de Stephen King, et cette inspiration se ressent ici !
Commenter  J’apprécie          361
MANGA THRILLER / HORREUR.
En bref, un excellent one-shot tant dans sa conception que dans sa réalisation, dans sa forme que dans son fond, qui ne souffre que du défaut que d'arpenter des voies déjà explorées par de nombreux artisans et de grands artistes de la veine horrifique. Un néophyte va kiffer sa race et un vétéran passera un bon moment, car au final on prend en pitié un narrateur qui finit par nous faire flipper...
Lien : http://www.portesdumultivers..
Commenter  J’apprécie          300
«Aidez-moi. Je n’en peux plus. Je ne supporte plus cette solitude ! Si vous trouvez l’entrée de la grotte. N’hésitez pas à vous y aventurer !»

Hideout, c’est mon premier manga. C’est grâce à la critique de «Verdorie», elle pique ma curiosité. Je me plonge alors dans une aventure totalement inconnue. Je ne connaissais ni Masasumi Kakizaki et ni ce monde ténébreux.
Masasumi Kakizaki est attiré par le genre «épouvante», il s’est inspiré de beaucoup de Stephen King pour ce manga. Il est une source d’inspiration. Il s’est risqué en nous présentant cet ouvrage car il n’est pas toujours sollicité parmi les acheteurs. Il espère que ce livre aura une place de choix dans nos bibliothèques.

«Ça va être un très beau voyage, tu verras !»

Je rentre dans un univers complètement fascinant. Je me régal des dessins clairs-obscurs. Avec mes mains, je sens le papier, je ressens son odeur. Fébrile, je tourne les pages parfois complètement noires ou tantôt blanches. Captivée, je découvre les graphismes qui sont très bien faits.
Au fil de l’histoire, on sent une famille déchirée par un événement malheureux. Le mari veut à tout prix sauver leur couple alors ils s’en vont en excursion. Delà, tout s’enchaîne, c’est le chaos.
Agitée, je ne cesse de tourner les pages. Émerveillée, je regarde ces dessins qui frappent le regard. Je ne peux plus m’en détacher.
Il y a dans ce manga, une noirceur, une souffrance et une injustice qui sautent aux yeux.

«Noon ! Hors de question que je crève dans ce trou ! Je ne veux pas mourir ! Non !! N’approche pas ! Non ! Je n’étais plus… que de la viande !»

À ma grande surprise, je ne trouve pas que c’est gore. C’est une histoire bien racontée, on y ressent beaucoup d’émotions et on aime se retrouver parmi les personnages qui vivent toute une aventure. C'est aussi les dessins clairs-obscurs qui sont à l'honneur. Je découvre qu'un manga peut être bien à lire, à s'imprégner d'une atmosphère à la fois angoissante et suffocante.

C’est un manga à découvrir, c'est à mettre entre toutes les mains sauf si on est sensible. Comme Verdorie m’a déjà dit : «Il faut faire une différence entre un manga et un fait vécu.»
Ce manga a une place spéciale dans ma bibliothèque en attendant que je lui trouve preneur. Je crois que je vais le relire car à chaque fois, on peut découvrir des détails qui nous échappent.

«À l’idée de plonger dans l’inconnu !»

Siabelle

P.S : Il y a les critiques de Verdorie et de Walktapus !
Commenter  J’apprécie          204
Une île paradisiaque, le soleil, la plage… Un couple qui semble en perdition mais qui cherche à se donner une éventuelle seconde chance, recoller les morceaux en quelque sorte, repartir sur de nouvelles bases, peut-être plus sereines… Enfin c'est ce que les premières pages de « Hideout » laissent entendre au lecteur. Mais très rapidement on comprendra que le malaise est bien plus profond, que la situation n'a pas réellement d'issues et que le but de ce séjour pour Seiichi n'est autre que de se débarrasser de sa compagne Miki. Et c'est armé d'une clé à molettes, sous une pluie battante, que ce dernier décide de passer à l'acte…

Mais comme toujours dans ce genre de situation, rien ne doit se passer comme prévu. Au prix d'une lutte acharnée, Miki parviendra à s'échapper des griffes de son compagnon pour se réfugier dans une étrange et sinistre grotte, qui, bien évidemment, ne laisse rien présager des bon pour la suite des évènements. Il semble que la notion d'espoir n'ai pas sa place dans ce genre « d'aventure », parfois, le pire que l'on puisse imaginer n'est que bien peu de chose comparé à l'ignominie et à la rage qui sommeil au plus profond de certain d'entre nous…

« Si je regrette d'avoir tenté de la tuer ? Pas une seconde ! Cette harpie a gâché ma vie…Si je l'avais maintenant devant moi, je la tuerais sans la moindre hésitation. Avec le recul, je n'ai qu'un seul regret… Avoir continué à la poursuivre… J'aurais du revenir sur mes pas… Je n'aurai pas dû y pénétrer… C'était une erreur de m'aventurer dans cette grotte… »

« Cette grotte » n'est que la minuscule entrée d'un immense complexe labyrinthique aux multiples pièges, dont les couloirs mènent invariablement vers des pièces infectes qui semblent toutes avoir été occupées, à un moment ou a un autre, par de malchanceux « aventuriers » égarés… Pour aiguiser encore un peu plus ce sentiment d'oppression et d'angoisse qui se dégage à chaque instant, d'étranges bruits, un peu comme des mouvements furtifs que l'on percevrait dans l'obscurité, viennent troubler le silence morbide qui semble habiter ces lieux… Il va sans dire que le lecteur intrigué découvrira dans la foulée l'atroce réalité, l'insoupçonnable monstruosité tapie dans l'ombre… Que la traque commence…

Le lecteur n'aura alors plus d'autre solution que de se laisser porter par un scénario aux multiples rebondissements, vif et nerveux, qui force à imaginer, presque vivre, en tout cas ressentir, une horreur qui suinte à chaque page. C'est poisseux et sale, ça colle aux doigts et il est bien difficile de relever son nez du livre avant d'avoir tourné la dernière page de ce sombre récit. le tout étant merveilleusement bien mis en image par un Masasumi Kakizaki qui nous dévoile juste le nécessaire sans jamais abuser de détails inutiles. La forme narrative est également terriblement bien sentie, alors que l'on s'englue petit à petit dans une histoire des plus sordide, le passé des personnages est révélé sous forme de flash-back nerveux et plus ou moins rattachés à des éléments de l'action présente, un peu comme des « fenêtres » dans le récit qui permettent au lecteur de reprendre son souffle. Enfin, comme pour relever encore un peu plus l'intérêt de l'ouvrage, Kakizaki nous offre un final aussi inattendu qu'efficace…

J'ai passé un très bon moment en compagnie de « Hideout », un « one shot » divertissant à souhait, admirablement bien construit qui saura en intriguer plus d'un. Sans être une perle rare de la bande dessinée, et même si le scénario reste très classique dans son genre, ça fonctionne malgré tout vraiment bien. Inquiétant et sauvage, le récit a cette capacité d'engloutir le lecteur dès les premières pages, et de l'emmener au plus profond d'un monde mutilé qu'on ne souhaiterai pas voir exister dans notre réalité… et pourtant…
Lien : http://testivore.com/hideout/
Commenter  J’apprécie          190
Il y a peu, je découvrais le mangaka Masasumi Kakizaki grâce à l'excellent manga Bestiarius. Si vous n'avez pas lu ma chronique, je vous invite à la lire, car ce manga vaut le détour.

Et il se trouve que par un heureux hasard, j'ai récemment acheté une one-shot horrifique dont je ne savais pas grand chose, hormis qu'il était édité par Ki-oon, qui est une maison d'édition que j'apprécie beaucoup. Aussi, après avoir lu Bestiarius, j'ai eu immédiatement envie de lire Hideout, et une fois de plus je n'ai pas été déçu.

La lecture est rapide, comptez en moyenne 40-45 minutes pour terminer le tome, et c'est sans doute mon seul regret, car un manga de cette qualité-là, on a envie que ça dure plus longtemps !

En quelques pages (dont les premières sont en couleurs) le ton est donné, l'ambiance est posée, vous allez être happé dans cette ambiance glauque, sombre et malsaine, et quand vous relèverez la tête, ce sera parce que vous aurez terminé le tome. Personnellement je n'ai pas vu le temps défiler et si je ne surveillait pas le temps de mes lectures, je n'aurais pas vu que 45 minutes s'étaient écoulées.

J'ai beaucoup aimé les dessins, comme dans Bestiarius, ils sont sublimes et particulièrement effrayants. Il y a des doubles pages qui vous scotchent à votre fauteuil, croyez-moi. Malgré tout, par moment, dans certaines phases d'action j'avais un peu du mal à suivre, car tout est très sombre dans ce manga. En règle générale, soit il fait nuit, soit il pleut, soit l'on est enfermé dans un souterrain. C'est super, ça colle une ambiance particulièrement oppressante, mais parfois on distingue mal les mouvements.

Cela ne gâche pas la lecture, car les scène d'actions ne sont pas le gros du manga qui a un sacré scénario il faut bien l'avouer. Au départ on ne comprend pas trop ce qui se passe dans la tête du couple que l'on suit. On comprends bien qu'il ne peuvent plus se supporter, mais la question est : pourquoi ?

Tout cela va être habilement narré via des flash-backs qui en plus d'apporter des éclaircissements sur l'histoire, permettent au lecteur de sortir quelques instants de cette ambiance oppressante. Bon, même si les flash-backs ne sont pas très joyeux non plus. En fait rien n'est joyeux dans ce récit. On suit un couple qui avait tout pour être heureux, mais qui va décrépir au fur et à mesure, mais à un point que l'on n'imagine même pas.

J'ai vraiment adoré ce manga, c'est un super one-shot, j'ai vraiment eu l'impression de voir un film stressant, angoissant, comme les asiatiques savent si bien le faire. La fin, quand à elle, est une pure réussite, je ne m'y attendais vraiment pas, et pourtant elle est parfaitement logique.

L'édition de Ki-oon ne souffre d'aucun défaut, le manga est bien épais, la lecture se fait sans aucun soucis, on a droit à quelques page en couleurs en début de lecture, et la sur couverture est sublime. D'une part parce que l'image est vraiment flippante, et d'une autre parce qu'elle n'est pas lisse comme sur d'autres manga. Elle est rugueuse ce qui est vraiment bien trouvé car elle colle parfaitement à la thématique du manga.

Avec cette histoire, le mangaka Masasumi Kakizaki réussit la passe de deux et il est fort probable que je tente Rainbow et/ou Green Blood prochainement car je pense avoir trouvé là un sacré bon mangaka.

Lien : https://chezxander.wordpress..
Commenter  J’apprécie          173
Dans sa postface, Masasumi Kakizaki évoque que son inspiration vient des récits de Stephen King. Ce manga pourrait être la juxtaposition d'un de ces romans, puisqu'il reprend les thèmes chers à l'auteur américain. le personnage principal est un écrivain qui vit une relation difficile dans son couple. Petit à petit, c'est la folie qui s'en empare.

Le récit est entrelacé de flash-back sur le passé du personnage principal. On sait dès le départ qu'il a perdu son fils. On découvre la naissance du petit jusqu'à l'inévitable accident. Masasumi Kakizaki réussi à faire monter la pression tout au long de son histoire. Il est difficile de lâcher ce manga. L'horreur est ici à la fois psychologique et physique. Les dessins sont magnifiques, mais il est parfois difficile de comprendre les phases d'action.

Hanté par son passé, on se demande si c'est la folie ou la réalité. Pourtant, la réponse est évidente. Chaque protagoniste est détestable. Toutefois, il faut le rappeler, c'est l'acteur principal qui narre les événements et il est arbitraire. J'ai beaucoup aimé cet unique jet, mais pas cette fin.

J'aime lire les mangas, mais les longues séries m'ont échaudé. Entre les intrigues qui s'étalent en longueur et les tomes très difficiles à trouver, je deviens difficile sur mon choix. Les Éditions Ki-oon ont fait un travail remarquable sur ce livre, avec une couverture soignée épaisse et des pages agréables au touché. L'ensemble réalisé par Masasumi Kakizaki me donne envie de poursuivre avec cet auteur.
Commenter  J’apprécie          153
J'ai bien aimé l'histoire, même si j'ai trouvé qu'elle n'était pas très approfondie sur la psychologie des personnages. Mais au fond c'est plus ou moins ce qu'on attend d'un livre ou d'un film d'horreur, et comme l'auteur dit que c'est ce qu'il aime et qui l'a inspiré, tout est cohérent.

Les dessins, par contre, surtout dans la grotte, sont vraiment au top. Je ne peux pas vraiment dire qu'ils sont "beaux", mais ils sont vraiment très bien exécutés. C'est gore, c'est violent, et ce n'est pas vraiment ma tasse de thé en ce moment. Je l'aurais sans doute mieux noté (mais 4, pas plus) à une autre période (sisi, je vous jure, j'ai des périodes à "horreur pure", mais pas en ce moment, lol !).

Il a le gros avantage d'être un one-shot, une histoire en un volume, et pour un manga, c'est un énorme mérite.
Par ailleurs, m'étant penchée sur l'oeuvre de l'auteur (ses dessins sont vraiment superbes), je pense que je vais à plus ou moins brève échéance m'acheter la série "Green Blood", qui, a priori, devrait me plaire davantage...
Commenter  J’apprécie          130
HIDEOUT de Masasumi KAKIZAKI. C'est un "one shot" qui signifie dans le jargon une histoire en 1 volume.
Je tombe sur cette couverture qui m'intrigue et donne le ton fantastique/horreur. En effet, je me renseigne auprès du vendeur qui m'informe que c'est un "one shot". Génial ! un manga qui ne va pas s'éterniser en 50 volumes avec un héros qui devient superman ... Je décide de le prendre et je commence à me délecter de cette lecture. le mangaka met "la barre" très haute avec ces première pages illustrées en couleur. Les illustrations sont vraiment de qualités.
Pour résumer sans dévoiler toute l'histoire, je dirais que l'on a affaire à un drame qui fait littéralement "péter un plomb" aux personnages principaux. Les premières pages sont intrigantes et nous incitent à poursuivre la lecture de ce volume. On y découvre petit à petit les raisons de la folie des personnages, avec un côté un peu fantastique mais surtout très glauque avec de très bonnes idées et un dénouement bien abouti.
C'est un très bon manga que je relierais avec plaisir, notamment pour apprécier la qualité des dessins qui sont très bien réussis et en général assez compréhensibles. Il est vrai que bon nombre de manga ont parfois des scènes où l'on ne comprend pas bien ce qui ce passe (d'un point de vue purement dessin).

retrouver ma critique sur blog : http://boutentraindelalecture.blogspot.fr/
Lien : http://boutentraindelalectur..
Commenter  J’apprécie          100
Kirishima Seiichi, auteur de son état, va nous conter son histoire - ceci sera son dernier livre, cela ne fait aucun doute. Quelques pages en couleur pour commencer : un homme ensanglanté, attaché à une chaise dans une pièce lugubre. Dans l'obscurité, quelque chose - quelqu'un ? - l'observe.

Préparez-vous, m'sieurs dames, à assister à la descente aux enfers d'un homme qui pourrait très bien être vous.

Sans trop dévoiler l'intrigue - qui n'a jamais eu envie d'occire les gens qui racontent la fin d'un film que l'on veut voir ? - le récit commence lorsque Seiichi et son épouse Miki sont en vacances sur une île. Elle le tient responsable d'un drame qu'ils ont vécu il y a peu et s'ils sont en vacances ici, c'est pour panser leurs plaies et repartir à zéro. Voulant visiter l'île, ils partent en voiture dans la forêt, de nuit, sous des trombes d'eau. Ils se perdent. Re-prise de bec dans la voiture : Miki reproche à son époux tous les maux du monde. Seiichi encaisse, raconte une petite légende locale pas très rassurante, et annonce à madame qu'ils sont à court d'essence. Sauf que... Sauf que la jauge indique que le réservoir de la Jeep est aux trois quarts plein. Oui. Seiichi est venu en vacances ici pour repartir à zéro. Il a même une clef à molette dans le coffre.

Seiichi, Miki et la clef à molette partent donc dans la forêt pour chercher de ‘l'aide' (aux trois quarts plein, je vous dis !). Problème : Miki est résistante, et elle court vite. Seiichi et sa clef à molette la suivent donc - faut finir le travail - jusqu'à une grotte. Cette grotte, il aurait mieux fait de ne jamais la trouver...

La descente aux enfers de Seiichi, déjà bien amorcée, va sacrément prendre de la vitesse.

Est-ce que c'est gore ? Non, pas vraiment. Enfin, oui, bien sûr, lorsque quelqu'un se prend un coup de baïonnette en travers du crâne, et que cela apparait sur papier, vous me dites ‘Bah si, c'est gore, ça'. Oui. Mais non. Dans Hideout, le coup de crayon de Kakizaki Masasumi nous fait bien comprendre que ce qu'il se passe dans cette grotte n'est pas joli joli, mais cela n'en devient pas gerbant - on est en train de lire un manga largement influencé par les films d'horreur et l'oeuvre de Stephen King (dixit le mangaka). Niveau gerbance, cela aurait pu être bien pire. C'est crado, c'est sanglant, mais visuellement jamais insupportable. C'est qu'il a un coup de crayon élégant, monsieur Kakizaki.

[Gerbance : pouvoir qu'a une oeuvre de vous retourner les boyaux. La peur, ça vous contrarie la tête. La gerbance, ça vous contrarie le bidon.]

Ce qui n'aurait pu être qu'une redite de film d'horreur de série B (vu et revu, mais quand même appréciable de temps à autre) est en fait bien plus que cela. Les passages typiques : Monstre veut tuer Homme, Homme veut tuer Monstre, ‘Laissez moi sortiiiiiir !!!', ‘Ah !', ‘Ouch !', ‘Cling, clang !', ‘Crève !', sont entrecoupés de flashbacks plus ou moins longs qui nous montrent comment Seiichi en est arrivé là. Et c'est ça qui fait toute la différence. Une autopsie d'une descente aux enfers, celle d'un homme ‘normal', qui plus est. Alors, oui, on se doute très vite de comment il va finir, ce cher Seiichi. On s'en doute surtout de plus en plus au fil des chapitres. Est-ce que cela gâche le plaisir d'arriver à la fin sans être surpris ? Même pas. La fin du chapitre 8 et surtout le chapitre 9 (parfait au niveau du rythme : peu de texte, mais si bien distillé...) sont tellement bien exécutés que même si l'on a parfaitement compris comment tout cela allait finir, on lit les dernières pages avec nervosité et, arrivé à la dernière, on se dit, dans un étalage de notre vocabulaire le plus recherché : ‘Ah ouais, quand même...'
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (319) Voir plus



Quiz Voir plus

Le manga en quelques mots (facile)

Quel est le pays d'origine du manga ?

La Chine
Le Laos
Le Vietnam
Le Japon

5 questions
1455 lecteurs ont répondu
Thèmes : manga , mangakaCréer un quiz sur ce livre

{* *}