Je n'aime pas la violence. Dans
La 5è saison, la violence est partout. Il y a la violence sadique de ceux qui torturent et tuent des femmes. Il y a la violence nécessaire (?) des policiers qui cherchent à obtenir des aveux. Il y a la violence plus subtile des nantis envers le reste du peuple. Il y a même la violence extraordinaire de la forêt! Et quand, par hasard, une page du récit ne contient pas de violence directe, elle présente alors les conséquences de cette même violence: des femmes meurtries à jamais dans leur chair et leur esprit, ou pour celles qui sont mortes, les réflexions désespérées de leur âme errante. Bref, je n'ai pas pris beaucoup de plaisir à lire ce roman.
Il est pourtant très riche aussi bien d'un point de vue des sujets abordés, que du sty
le. On va y rencontrer: les problèmes d'intégration des immigrés, « l'éternel conflit qui oppose la police et les procureurs », la limite à définir de la violence lors d'interrogatoires, l'importance de l'instinct (basé ou non sur des visions) dans une enquête de police, la lutte des classes, la corruption et le copinage des gens de pouvoir, et même la malbouffe importée des USA. Côté style, l'auteur présente une palette de procédés narratifs: faire parler les morts qui interfèrent dans les évènements du présent, utiliser une symbolique le Bien contre le Mal, faire de la nature un personnage à part entière, présenter les méditations des protagonistes sous forme de dialogue avec eux-mêmes, faire la part belle aux rêves… L'auteur a de toute évidence des qualités de narrateur. Mais qu'il choisisse des intrigues moins sombres!