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Poèmes" de
Erik Axel Karlfeldt (1864-1931), aux éditions Rombaldi, collection des
Prix Nobel de Littérature, est un des rares livres que l'on peut trouver (le seul ?) en Français du poète suédois, prix Nobel de littérature 1931 (reçu à titre posthume).
C'est une belle édition, soignée, avec des explications, mais à part quelques textes je n'ai pas beaucoup aimé les
poèmes de ce poète, je les ai trouvés très masculins, plutôt lourds , et pleins de poncifs sur les femmes. Il y parle aussi beaucoup des saisons, et c'est très répétitif. La "musique" des vers m'a semblé absente.
Il y a tout un chapitre de
poèmes inspirés des "tableaux paysans religieux", je les ai trouvés lourds, sans inspiration.
Voilà ce qu'il dit des femmes :
CHANT DU SERPENT
[] Mais quand je pense au serpent, je pense aussi à un autre
Plus faux et plus glissant et plus retors que lui
Le serpent paraît-il, guette sous les arbres verts
Et d'un oeil tendre et enchanteur, fascine le jeune oiseau
Mais la jeune fille, elle, va sur tous les sentiers et son regard enjôleur vole
Dès qu'elle voit une veste ou entend un bruit de bottes
Le serpent marche sur son ventre et ne mange que de la terre,
Mais la jeune fille, elle, veut avoir sur sa table des douceurs et de l'argenterie.
Au serpent, on peut apprendre à danser pour divertir les fous,
Mais la jeune fille, semble-t-il, danse déjà dans le sein de sa mère
Une fois par an, seulement, le serpent change de peau,
Mais c'est huit fois par semaine que la jeune fille change d'idée
Si le serpent te trompe, il ne mord jamais que ton talon,
Mais la perfidie d'une femme peut tuer l'âme d'un jeune homme
Je termine à présent ma chanson sur cet animal nuisible
Et je cours par les bois jusqu'à la chambrette de la jeune fille que j'aime.