Si j'ai eu envie de découvrir ce roman japonais, c'est en grande partie car l'autrice,
Sachiko Kashiwaba, est celle qui a imaginé le roman ayant inspiré le Voyage de Chihiro, un de mes Ghibli préféré.
La maison des égarées est son second roman traduit en français, et est inspiré par le tremblement de terre et le tsunami qui ont frappé le Japon en 2011.
C'est un événement qui a beaucoup marqué les esprits, et cela se ressent dans cet ouvrage. le début du récit, qui commence juste après le tremblement de terre, est très réaliste, en particulier la scène du tsunami, où l'on ressent bien la panique qui prend aux tripes.
Puis nous découvrons Moeka, Yurie et Kiwa. Trois femmes isolées, mais qui vont se soutenir face à l'adversité. Kiwa va prendre sous son aile Moeka, qui a perdu ses parents et Yurie, qui fuit un compagnon violent. En apparence, elles sont unies par les difficultés matérielles induites par la catastrophe, même si on comprend vite qu'en réalité, les blessures qu'elles ont à soigner sont bien plus profondes. C'était très touchant de les voir s'attacher les unes aux autres, prendre soin des autres, s'inquiéter pour elles plus que pour soi-même... et finalement former une communauté qui s'apparente de plus en plus à une famille, mais de celles qu'on choisit.
Entre drames personnels et catastrophe naturelle, l'autrice utilise cette réalité bouleversée comme point d'ancrage d'un univers fantastique qui se mêlerait au nôtre. Yôkai et légendes du folkore japonais prennent vie dans notre réalité, à la façon d'un conte populaire. C'était très inventif, et j'ai adoré cet aspect du récit! Comment dire que j'imaginais totalement cette histoire mise en image par le grand Miyasaki !
La maison des égarées est un roman qui s'adresse plutôt à la jeunesse. A ce titre, le vocabulaire utilisé reste simple, et le texte n'est pas trop long. le rythme est même assez soutenu pour un roman japonais, ce qui doit permettre de soutenir l'attention des plus jeunes lecteurs.
Cependant, en tant qu'adulte, on peut tout à fait en faire une lecture plus profonde, une ode à la résilience, à la force de l'être humain qui peut se relever après une catastrophe, pour peu qu'il reste uni avec ses semblables, et respectueux du monde qui l'entoure.
Je dois dire que j'ai beaucoup apprécié les nombreuses illustrations, qui sont un vrai plus pour ce roman!
Bref, je ressors conquise par la lecture de ce roman, et plus déterminée encore à découvrir enfin le premier roman de l'autrice édité par Ynnis,
La cité des Brumes oubliées, qui n'est autre que le roman ayant inspiré le Voyage de Chihiro. J'ai hâte!
Merci beaucoup aux éditions Ynnis pour l'envoi de ce roman.