AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,09

sur 141 notes
5
17 avis
4
6 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comment Napoléon a-t-il vécu son exil sur l'île de Sainte-Hélène ? Jean-Paul Kauffman découvre cette île dans les années 90 et nous partage son périple. Il nous traduit l'importance qu'il donne au lieu ou au matériel pour ressentir l'authenticité historique d'un personnage célèbre. Après une vie à cent à l'heure, l'empereur passera sur cette île ses six dernières années de bannissement dans l'ennui, la nostalgie et la mélancolie. L'auteur réussit habilement, en parcourant Sainte-Hélène, à nous faire ressentir la rudesse du climat, l'inhospitalité de cette contrée isolée, l'apprentissage du temps qui passe, la captivité d'une prison sans barreaux, ... Les nombreux témoignages de l'entourage de Napoléon, lors de cet exil, agrémente le ressenti personnel de l'auteur. À lire.
Commenter  J’apprécie          170
le supplice de Napoléon, durant ces six années de réclusion à Sainte-Hélène, c'est de ressasser tous les jours les raisons pour lesquelles il a échoué, misérable, sur ce caillou perdu au milieu de l'Atlantique, sous la surveillance vétilleuse et inquiète de Hudson Lowe.
L'auteur arpente pendant neuf jours la maison de Longwood et retrace ces six années où Napoléon dicte d'abord à Las Cases ses mémoires avant que celui-ci ne quitte l'île dès 1816. Suivront cinq années de déchéance et de mortel ennui, avant que la maladie ne l'emporte en 1821. Roman crépusculaire, fétichiste, où Jean-Paul Kauffmann discute avec les habitants de l'île, les autorités britanniques, le consul et l'ex consul de France, personnage fantasque, érudit et ombrageux. Il essaie de retrouver les traces ultimes du passage de Napoléon. Mais il y a dans l'exhumation du passé une quête impossible. Car tout a changé, des papiers peints au parquet mangé par les termites. le mobilier original ayant appartenu à Napoléon se trouve aujourd'hui aux Invalides ou dans des collections privées. A quel récit de l'exil se fier ? Celui de Las Cases, de Bertrand, de Montholon ? La tombe, recouverte par la végétation, est maintenant vide depuis le transfert de la dépouille en 1840.
Restent l'esprit du lieu, un plateau désolé battu par les vents, les tableaux de Napoléon qui annoncent la chute, comme ce tableau représentant un Napoléon blême sur le champ de bataille d'Eylau, en 1807, dans lequel son visage apeuré semble traduire la prescience du déclin à venir.

Commenter  J’apprécie          93
Jean-Paul Kauffmann, dans ce récit, est allé jusqu'au bout de son imprégnation des lieux importants qu'a foulés Napoléon Bonaparte du temps de sa gloire jusqu'à sa déchéance. Des champs de bataille marquants, certains sur lesquels il ne reste aucune trace des événements, sauf ceux immortalisés par les peintres, Kauffmann tente de recréer les émotions vécues par l'empereur. Son ultime voyage, il le fera à l'île Saint-Hélène pour revivre les années de réclusion de Napoléon, entouré d'une suite composée de l'historien Emmanuel de Las Cases, le général Gaspard Gourgaud, le général Charles Tristan de Montholon, le général Henri Bertrand et Louis-Étienne Saint-Denis dit le « mamelouk Ali », fidèle serviteur. Tous ont l'intérêt de rendre compte des derniers moments de l'empereur. C'est un ouvrage sensible et on sent très bien la fébrilité et l'intérêt, à la limite obsessionnel, de l'auteur à l'égard de son sujet. J'ai beaucoup apprécié.
Commenter  J’apprécie          70

"Comme tous les captifs, Napoléon s'est battu contre la dissolution." (17)

Je me suis raccrochée à ce livre en des lieux étranges et face à la perspective de longues journées d'ennui froid et gris. Dans des espaces vides trouver des repères, Jean-Paul Kauffmann excelle à cet exercice. Il affectionne les symboles, les images, les jalons. S'imprègne d'une atmosphère à la manière de Maigret.

"Ce qui m'excite justement, c'est ce passé que je n'attendrai jamais, le pittoresque que je ne pourrai jamais reconstituer. Comprenez-vous que c'est ce jamais, définitif, irréparable, sans retour qui m'exalte ?" (311)

Il donne à cet exil une perspective terriblement romanesque. "L'écosystème de Longwood, cette association d'êtres vivants installés en milieu humide" est fascinant à observer sous sa plume. Dessèchement, marasme, engourdissement, dépérissement. "Un présent qui semble ne jamais s'arrêter". On en viendrait à ressentir de la compassion pour le despotique empereur. Jean-Paul Kauffmann est moins sobre que dans d'autres ouvrages, le verbe s'emballe un peu, ce qui ne gâche pas le charme de l'ouvrage. Un climat prégnant, un fort sentiment de voyage restent collés à mes semelles. "La guerre et la paix" que j'écoute en parallèle, dans une interprétation d'Eric Herson-Macarel qui coule comme une source, y prend une saveur nouvelle.


Lien : http://versautrechose.fr/blo..
Commenter  J’apprécie          20
Comme l auteur, je ne suis pas passionnée par le personnage de Napoléon, son livre pourtant m a séduite. La trame est le séjour de 9 jours passés à Sainte Hélène par Jean Paul Kauffman. Il nous fait voyager dans le passé de l Empereur, dans différents pays où il a vécu (principalement lors des batailles), nous parle de sa vie à Longwood. Sa solitude et son ennui sont très bien évoqués. La Grande Histoire comme des anecdotes au fil des pages sont très bien documentées La version livre de poche est agrémentée de reproductions de tableaux fort bienvenues car l auteur fait à plusieurs reprises allusion à ceux-ci. Photos et plans facilitent également la "visite" de la dernière escale de Napoléon
Commenter  J’apprécie          00
JP Kaufmann a vécu cette situation d'otage, de contrainte, d'angoisse... Napoléon n'était pas otage mais exilé.. pourtant la comparaison ne me paraît pas déplacée.
La sensibilité de l'écriture, la précision de la démarche, le besoin sans doute d'être au plus près de l'Histoire en rencontrant tous ceux qui de près ou de loin peuvent apporter un éclairage, sont autant d'atouts à la sincérité de ce récit...
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (301) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3205 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}