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3,77

sur 1036 notes
Ce court récit ne peut laisser indifférent.
Le personnage principal est Eguchi, un riche "vieillard" de soixante-sept ans, qui fréquente une maison close assez particulière. En effet, elle est spécialisée dans l'accueil de vieillards à qui l'on propose de passer la nuit aux côtés de jeunes filles plongées chimiquement dans un profond sommeil. Le client s'engageant à ne pas passer à l'acte. Nous suivons donc le vieil Eguchi cinq nuits durant. Les descriptions sensorielles et minutieuses du corps des jeunes filles alternent avec les rêves chargés de symboles, les souvenirs évanescents et les réflexions du vieillard. Le décès mystérieux d'une jeune endormie met fin au récit.
Le livre m'a émue et dérangée en même temps. Il m'a dérangée par son machisme et sa morbidité. Un vieillard encore bien viril tripote de très jeunes filles transformées en poupées . Et le désir qui le domine peu à peu est quand même assez effrayant ! Mais la mélancolie et la tristesse d'Eguchi m'ont beaucoup touchée. La mélancolie à l'évocation des femmes aimées, de l'innocence souillée de sa fille; la tristesse de tout avoir perdu, le dégoût de lui même, la tentation du sommeil éternel. Tout est fort et vous trouble longtemps.

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EROS & THANATOS, sujet qui nous laisse toujours perplexes... Il y a des livres qui sont des valeurs sûres.
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Un sujet scabreux...qui met mal à l'aise...un vieillard se rend dans une maison où il pourra dormir auprès de jeunes filles parfois juste sorties de l'enfance..au préalable droguées et nues..le postulat est quele client âgé est dans l'incapacité d'avoir un rapport sexuel mais le vieil Egushi répète à plusieurs reprises qu'il est encore vert..s'ensuivent des attouchements qui le conduisent à penser que les endormies sont vierges.. les souvenirs qui affluent à ce moment là sont réellement poétiques mais difficile de s'extirper de l'impression initiale

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Le vieil Eguchi se rend pour la première fois , par curiosité, dans une étrange maison où des vieillards peuvent ,moyennant finance, passer la nuit auprès de très jeunes filles profondément endormies . Peu à peu il devient un habitué du lieu. Avant de s'endormir lui-même il se laisse bercer auprès de cette jeunesse offerte et vulnérable par le flot des souvenirs et des sensations. Ce sujet pourrait être sordide ( et sans doute l'est-il pour le protagoniste) mais sous la plume de Kawabata il devient méditation sur la vieillesse , la mémoire et la plongée dans les profondeurs glauques de l'esprit humain.
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Soleil levant, Soleil couchant, les Belles Endormies et le vieillard décrépit, couchant ensemble.

L'impuissance en puissance du vieillard, méditant sur sa jeunesse passée et sur les femmes de sa vie, en compagnie des femmes du sommeil, préfiguratrice de la mort.

Petite mort, jouissance, bonheur indicible du vieillard.

Sensualité exacerbée, sensibilité, sens de la vue troublé par la presbytie, souvenirs lointains du passés, sens de l'odorat, odeurs fortes, tenaces, douces, veloutées comme du lait, douces comme le velours de la peau.

L'honneur des vierges qu'on ne peut qu'effleurer de la main, la pudeur ou l'impudeur de ces gestes, l'honneur du vieillard qui respecte ses engagements, ses devoirs, vis à vis des femmes, vis à vis des codes qui régissent la société japonaise ou qui succombe.

Sphère intime, secrets rigoureusement gardés, au sein de la maison close. Ancienne geisha du toko-no-ma accueillant l'invité, présidant la cérémonie du thé, s'effaçant devant la chambre tapissée de velours rouge, pour laisser la place aux Belles Endormies, poupées droguées, plongées dans un sommeil de mort, poupées articulées, dociles, qui se laissent manipuler, qu'on respecte ou qu'on profane dans la chambre, au coeur de la nuit, comme on profanerait une tombe.

Des fleurs blanches, rouges, des feuilles qui s'apprêtent à tomber, dès l'aube, à l'automne d'une vie, jusqu'à ce que la neige tombe, un soir d'hiver, qu'elle disparaisse et qu'elle se transforme en pluie.
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Eguchi a 67 ans et se condidère comme un vieillard au crépuscule de sa vie. Il découvre grâce à un ami un nouveau genre de maison dans laquelle on permet aux hommes âgés de dormir et uniquement dormir avec de belles jeunes filles. Lors de ses visites, Eguchi repense aux femmes de sa vie, à la mort, voire même réfléchit à ces jeunes filles et leur statut...

Kawabata, prix Nobel de littérature, ok. Ecriture minimaliste mais hyper descriptive et charmante, ok. Mais derrière ce roman archi connu se cache le récit d'un homme obsédé par sa virilité, qui a connu beaucoup de femmes dans sa vie autres que la sienne, réfléchit à violer ces jeunes filles qui ne se doutent de rien puisqu'elles ont été droguées, quand il ne pense pas à les tuer pour voir si elles se réveilleraient ou non, plus ou moins satisfait d'avoir engrossé des femmes hors mariage, considère la femme comme l'objet de l'homme, le tout dans une maison qui, même avec des règles soit-disant strictes, utilise les jeunes filles comme objets de réconfort, lesquelles, sous prétexte de descriptions du corps, dorment totalement nues et se font toucher, tâter, caresser, embrasser par ces vieux hommes dans la plus pure ignorance du sommeil.
Y a que moi que ça dérange ??
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est là un texte très troublant. Nous suivons le fil des pensées du vieil Eguchi qui, pour une première fois, puis une seconde, une troisième, une quatrième et une cinquième fois, se rend dans une étrange maison pour y dormir aux côtés de jeunes filles, d'adolescentes, droguées et plongées dans un profond sommeil. La contemplation de ces filles le conduit à une sorte de méditation sur sa vie passée tandis que leurs corps et leurs odeurs réveillent en lui le souvenir des femmes de sa vie. Outre une mosaïque de son existence et des sentiments qui l'ont traversée, se dessine aussi un tableau de la vieillesse, de la peur de la décrépitude, de la solitude, de l'approche inéluctable de la mort.

Senteurs charnelles, souffles chauds, corps alanguis… l'écriture délicate de Kawabata dessine une atmosphère sensuelle, érotique parfois. Eguchi porte son attention sur de minuscules détails parfois surprenants, comme l'implantation des cheveux sur la nuque, une dent de travers, la forme d'une langue, la courbe d'une épaule, les nuances et la texture de la peau… La description des visages et des corps est tout simplement sublime.
Cependant, ce court roman m'a aussi mise très mal à l'aise. Inconscientes poupées de chair et de sang, morceaux de viande fraîche, l'impuissance de ces jeunes filles livrées aux regards – tendres, paternels, admiratifs, lubriques – de vieillards flirte avec le malsain même si les règles tacites de la maison interdisent les rapports sexuels (même si ces « hommes de tout repos » en sont généralement incapables). Doublée de certaines réflexions sur les femmes que je ne partage aucunement, ce récit n'a cessé, du début à la fin, de me déranger, voire de m'irriter.

Lent, triste, beau, vaporeux, ce huis-clos nous plonge dans les souvenirs, les affres et les craintes d'un vieil homme. Si la fin laisse un goût d'inachevé, Les Belles Endormies, roman étrange s'il en est, m'aura à la fois séduite pour la poésie et la sensibilité de son écriture sur des sujets inhérents au genre humain et révulsée par son cadre éminemment perturbant et même scabreux.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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C'est d'abord la curiosité qui mène le vieil Eguchi dans cette maison particulière conseillée par un ami. Car, certes il a 67 ans, mais il n'est pas encore un de ces vieillards de ''tout repos'' qui n'ont plus la force d'honorer une femme. Eguchi se sait vieux mais se sent encore vigoureux. Alors que peut lui apporter la maison des Belles endormies ? Dans cette étrange demeure du bord de mer, des hommes âgés paient pour passer la nuit auprès de jeunes filles, des adolescentes, parfois même des fillettes, endormies par de puissantes drogues. Eguchi, réticent, méfiant, se laisse finalement happé par les lieux. La curiosité du début cède la place au besoin de se ressourcer au contact de ces jeunes corps alanguis. Au fil des nuits, il profite de la quiétude d'une chambre silencieuse et plongée dans la pénombre et de la proximité de la jeunesse pour se remémorer les femmes de sa vie, mère, épouse, filles, maîtresse et rencontres de passage.

Pudeur et poésie viennent ici se mêler à la sensualité et au malaise. Les Belles endormies est un livre dérangeant qui crée la gêne chez le lecteur. On ne peut que s'insurger contre les méthodes de cette maison qui offre à de vieux messieurs impuissants la possibilité de profiter d'une fille très jeune, de la respirer, de la toucher, de se réchauffer contre son corps, sans qu'elle même n'ait conscience de ce qui lui arrive. Eguchi commence d'ailleurs par se révolter contre ces faits. Il secoue la fille, tente par tous les moyens de la réveiller, souhaite un dialogue, un échange. Et puis, il s'y fait, goûte au silence pour établir un dialogue avec lui-même. Ces corps jeunes, abandonnés au sommeil, comme morts et pourtant si vivants par l'éclat de leur peau, la fraîcheur de leur teint le confrontent à sa propre décrépitude, lui imposent un retour sur le passé, des questionnements, une remise en question de ses actes. La sexualité laisse place à la méditation dans cette maison propice à la réflexion et à l'abandon.
Une belle écriture, toute en suggestion, pour un sujet a priori scabreux mais qui glisse vers la condition de l'homme voué à vieillir et à mourir.
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Un livre tout en sensualité et en nostalgie. On y évoque le temps qui passe, la jeunesse perdue, la vie, et la mort qui approche doucement.
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Sur le conseil d'un ami, le vieil Eguchi se rend dans une maison où de jeunes filles profondément endormies sont à disposition des clients trop âgés pour les maisons de passe habituelles. Cinq nuits, six jeunes filles, qui éveillent chez Eguchi les souvenirs de sa jeunesse, de ses amours passées, et soulignent la fuite du temps. Un court roman trouble, troublant, à l'érotisme délicat et à la violence larvée mais qui n'échappe pas à un machisme latent.
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