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sur 462 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce magnifique et documenté ouvrage nous conte l'histoire vraie de Mary Mallon, surnommée par la presse Mary Typhoïde. Un roman passionnant, émouvant et qui retrace le destin cruel d'une femme forte et opiniâtre mais une victime de la maladie, de son déni face aux évènements et bien seule.
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1906 - Mary Mallon, cuisinière irlandaise, au caractère bien trempé, régale toute la maisonnée d'un banquier et sa famille....

Après quelques semaines de bons et loyaux services, Mary, les quitte pour travailler chez un autre employeur. Dans les quinze jours qui suivent, six des onze membres de la famille du banquier sont malades de la typhoïde.

Celui-ci, inquiet fait appel aux services de Georges Soper ingénieur sanitaire... Mary ne le sait pas encore, mais elle deviendra la cible de cet enquêteur, qui fera de sa vie un enfer... On la surnommera "Typhoïd Mary".

L'auteur nous retrace la vie de Mary Mallon, porteur sain de la typhoïde, elle a contaminé une cinquantaine de personnes, dont trois en sont mortes. Nous suivons une femme forte, qui se bat pour rester une femme libre. Émouvant. Je vous le conseille vivement.
Lien : https://monjardinleslivres.b..
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Vu qu'on est confiné depuis un an, en débutant la lecture du roman de Mary Beth KEANE, je me suis demandé si le moment était bien choisi pour se plonger dans la vie romancée d'une porteuse saine de la fièvre typhoïde, qui se retrouve placée en quarantaine sur une île au milieu de l'East River d'abord pendant 3 ans et puis... jusqu'à la fin de sa vie... Et bien, en fait, je ne regrette absolument pas ma lecture.

Le cadre historique de ce roman est extrêmement bien documenté, on sent que l'auteur a effectué de nombreuses recherches sur la vie à New York au début du XXe siècle ainsi que sur la vie de son héroïne, Mary Mallone, surnommée à l'époque « Mary Typhoïde ». Je n'avais qu'une vague idée de ce qu'était la fièvre typhoïde et je ne connaissais absolument pas Mary Mallone avant d'ouvrir le roman. J'ai trouvé le sujet très intéressant et la vie romancée de l'héroïne très touchante. le destin ne l'a pas épargnée : arrivée d'Irlande à l'âge de 14 ans, elle a été engagée dans plusieurs maisons d'abord comme blanchisseuse puis comme cuisinière, métier pour lequel elle a un réel talent, sa vie de couple est chaotique pourtant elle l'aime, son Alfred. Et puis, il y a cette arrestation, cette mise en quarantaine, cette accusation de transmettre la fièvre typhoïde, ce qu'elle ne comprend pas puisqu'elle n'est pas malade et cette interdiction de faire ce pour quoi elle se sait destinée : cuisiner pour les autres. Sa force de caractère et sa détermination inspirent le respect et lui ont permis de faire face et de se relever. le récit n'est pas linéaire, il y a de constants aller-retours entre les événements présents et les souvenirs de Mary avec une légère incursion dans les pensées d'Alfred également. Ce n'est absolument pas déstabilisant. L'auteur ne s'apitoie pas sur le sort de Mary, elle ne prend pas parti, laissant le lecteur se faire sa propre opinion sur les actes et pensées de Mary.

Et lui laissant le choix de répondre à cette question, s'il le peut : qu'aurions-nous fait à la place de Mary ? Aurons-nous accepté de croire les médecins et de nous laisser enfermer sans broncher ? Ou aurions-nous refusé de nous soumettre sachant qu'il y avait un risque qu'ils aient raison et que nous ne voulions pas l'admettre ?
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Une sacrée bonne femme que Mary Mallon, immigrée irlandaise arrivée seule à New-York à 14 ans à la fin du XIXème siècle !

J'avais découvert son existence dans un article sur les "super contaminateurs" à propos du COVID.

Ce roman est une plongée dans le New-York de la fin du XIXème siècle, la vie des immigrés dans les tenements insalubres, des hommes et des femmes qui travaillent, vivent, survivent, élèvent leurs enfants, qui aiment, meurent, nouent des amitiés.
C'est une très belle histoire d'amour entre Mary, l'immigrée irlandaise et Alfred Briehof, immigré allemand, buveur.
C'est l'histoire de Mary, une femme qui a un sacré caractère, qui mène sa barque comme elle l'entend, un peu hautaine mais tellement humaine !
Bref, j'ai beaucoup aimé ce roman !
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A l'instar de milliers d'autres immigrés irlandais qui arrivèrent aux Etats-Unis durant la seconde moitié du 19ième siècle, Mary Mallon était en quête d'une vie meilleure lorsqu'elle débarqua à New-York. Sans réelle expérience de travail ni relations professionnelles, elle finit par s'engager comme blanchisseuse, un emploi qui lui permit de gagner juste assez d'argent pour survivre. Mais Mary était aussi une cuisinière de talent et il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre que cette activité pourrait lui rapporter davantage d'argent que celle de lingère. Ses compétences culinaires et sa détermination la conduisirent ainsi peu à peu à travailler au service de nombreuses familles New-Yorkaises aisées. Pendant de nombreuses années, Mary Mallon a ainsi vécu une vie relativement heureuse auprès d'un immigré allemand nommé Alfred Briehof. Mais la vie de Mary bascula brutalement en 1907, lorsque le Dr Sopper, un expert investiguant pour le compte des services sanitaires, établit un lien entre la jeune femme et les cas de typhoïde qui se déclaraient dans son entourage professionnel. Face au refus de Mary de se soumettre à des examens médicaux, c'est par la force que les autorités vont finalement la capturer afin de la mettre en quarantaine à l'hôpital de North Brother Island, aux côtés de patients tuberculeux. S'engage alors pour Mary une lutte acharnée et de chaque instant pour pouvoir espérer retrouver sa liberté.

A la lisière entre oeuvre de fiction historique et biographie, Mary Beth Keane nous brosse dans « La cuisinière » le portrait saisissant d'une femme hors du commun et, à travers elle, celui de toute une époque de l'histoire des Etats-Unis.

Mary Mallon n'est pas le seul porteur sain de la fièvre typhoïde, mais elle est le premier cas authentifié comme tel aux Etats-Unis au début du XXème siècle. A l'époque, près de 400 personnes véhiculant la maladie sans en présenter eux-mêmes les symptômes ont été identifiés aux Etats-Unis mais aucun ne furent confinés à l'isolement comme elle…

Au début des années 1900, on ne dispose pas d'antibiotiques pour traiter la fièvre typhoïde et les autorités sont assez démunies, ne sachant vraiment comment agir au mieux pour endiguer ces petites épidémies. Qui plus est, la théorie de porteur sain fait tout juste son apparition dans le milieu médical. Comment dès lors, faire accepter une notion aussi nouvelle et « abstraite » à une jeune femme n'ayant pas eu une éducation lui permettant de disposer des acquis nécessaires à la compréhension d'un tel concept ?

Dans le cas de Mary, la situation semble d'autant plus inextricable que la jeune femme témoigne d'une force de caractère hors du commun. Les preuves qui s'accumulent contre elle ne parviennent pas à la convaincre et elle réfute systématiquement toutes les accusations portées à son encontre.Et le manque d'expérience, de tact et de diplomatie avec lequel les autorités sanitaires traitent son cas ne la braquent que davantage. La mise en quarantaine de la cuisinière semble dès lors s'imposer comme la seule solution permettant d'endiguer l'épidémie.

Pourtant, il ne fait aucun doute que si Mary avait été une jeune fille issue d'une famille aisée et ayant bénéficié d'une bonne éducation plutôt qu'une immigrée irlandaise vivant en concubinage avec un homme oisif et alcoolique, les autorités sanitaires et les tribunaux l'auraient traitée avec moins de brutalité et de mépris.

Un paradoxe dont a pleinement conscience Mary, qui éprouve rapidement le sentiment d'être littéralement traquée par les autorités sanitaires et de bénéficier de leur part d'un traitement impitoyable en raison de sa condition sociale précaire et de son mode de vie atypique pour une femme de l'époque. Car à l'image de son tempérament, la vie personnelle de Mary est tout aussi peu conventionnelle. Après avoir rencontré Alfred en 1885, le couple s'installe rapidement ensemble sans jamais éprouver le désir de se marier ni d'avoir des enfants. Mais alors que Mary travaille sans relâche dans l'espoir d'une vie meilleure, Alfred quant à lui, enchaîne les emplois précaires, et sombre dans l'alcoolisme puis l'addiction à l'opium et à l'héroïne.

En ce sens, le cas de Mary est ainsi révélateur des fortes inégalités sociales et de la condition ouvrière particulièrement difficile de l'époque, avec des journées de travail de 12 à 14 heures, des salaires faibles, des logements insalubres. Dans son roman, l'auteure restitue avec un réalisme saisissant ces conditions de vie précaires, dans des villes surpeuplées, sales, où flotte en permanence une odeur nauséabonde, rôde la menace de la maladie à chaque coin de rue, et où l'espérance de vie ne dépasse pas les 45 ans.

Comme de nombreuses personnes de leur condition, Mary et Alfred se sentent prisonniers de leur statut social et des préjugés inhérents à leur condition. L'épisode du chapeau est d'ailleurs révélateur de cet état de fait. Lorsque Mary dépense une grosse somme d'argent pour s'offrir un magnifique chapeau qui, par le fruit du hasard, va se révéler être parfaitement identique au modèle porté par sa patronne, cette dernière aura tôt fait de rappeler à la cuisinière que toutes deux en dépit des artifices n'appartiendront jamais au même monde.

Un épisode qui marquera longtemps Mary et qui la fera définitivement se convaincre que tout ce qui lui arrive, des accusations qu'on lui porte à son enfermement sur l'île, en passant par à la manière infantile dont on s'adresse en permanence à elle, n'est que la conséquence logique et inévitable de sa condition modeste et de son mode de vie.

Dans une société où il est difficile de s'extraire du quotidien auquel votre statut social vous destine, Mary apparaît donc comme une femme ambitieuse et déterminée, prête à tout pour s'en sortir et dont la force de caractère frôle parfois l'obstination.

Après avoir trimé dur pour gravir les échelons, passant du poste de simple blanchisseuse au statut de cuisinière, Mary ne conçoit pas de devoir abandonner sa passion et son revenu sur la base d'accusations qu'elle réfute de façon virulente et émanant de médecins dans lesquels elle n'a aucune confiance. Car si Mary peut parfois sembler insupportable tant elle apparaît bornée, le monde médical qu'elle a face à elle, se montre pour sa part sans pitié. A une époque où la médecine progresse à grands pas, découvrant la notion de porteur sain ou la sérothérapie, on se soucie en revanche peu des considérations éthiques ou de ce que l'on a le droit de faire au nom de la santé publique. Dès sa rencontre avec le Dr Soper, Mary a ainsi conscience du gouffre qui les sépare. L'expert évolue dans un monde à mille lieues du sien et de la réalité de son quotidien. Au nom du bien collectif, le Dr Soper n'hésite pas à enfermer Mary dans un hôpital, et à la soumettre à des examens quotidiens, faisant peu de cas de ses sentiments ou même des droits de la jeune femme.

Construisant son récit sur des évènements factuels tout en se plaçant du point de vue de Mary Mallon, Mary Beth Keane met ainsi à la disposition de son lecteur des éléments décisifs afin de lui permettre de comprendre page après page les choix faits par l'héroïne… Libre à lui ensuite de se forger sa propre opinion.

S'inspirant du destin bouleversant de celle que l'on surnomma « Mary typhoïde », Mary Beth Keane livre un roman passionnant et bien documenté, à la frontière entre biographie et fiction historique.

Porté par une écriture maitrisée, et balayant un grand nombre de thématiques, « La cuisinière » est un roman brillant tant du point de vue du sujet que par les questionnements qu'il soulève. Car à travers le thème central du roman de Mary Beth Keane, à savoir l'affrontement permanent entre les autorités sanitaires au nom de la santé publique et le combat d'une femme pour sa liberté, c'est finalement la question de la primauté de l'intérêt collectif sur les libertés individuelles que pose l'auteure.

Un roman brillant, à lire absolument !
Lien : http://afleurdemots.comli.co..
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C'est un roman qu'on peut relier à une série TV américaine retraçant (entre autres) la vie de Mary Mallon au moment de sa vie de cuisinière et où elle fût suspectée d'être "la patiente zéro" (porteur du virus de la typhoide sans déclarer les symptomes) et de propager le virus dans sa cuisine (chez ses différents employeurs).
Une série passionnante sur la chirurgie & médecine du début du 20 ème siècle à New-York.
La série s'appelle "the Knick" (2 saisons)
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Très bon roman historique sur la découverte en médecine des premiers cas de porteur sain. Il s'agit en l'occurrence de Mary qui transmet la typhoïde alors qu'elle même n'est pas malade. Histoire vraie que cette cuisinière qui va se retrouver être le sujet d'expérience du corps médical de l'époque et enfermée contre son gré dans un hôpital afin de servir la science. Passionnant !
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Voici un roman qui repose sur l'histoire vraie de Mary Mallon dite « Mary Typhoïde ».
Cette immigrante Irlandaise arrive sur le sol américain en 1884 où elle exerce avec passion le métier de cuisinière. Mais la fièvre typhoïde suit Mary comme son ombre et frappe certains des membres des familles dans lesquelles elle officie.
Le récit prend place dans la ville de New York où plusieurs événements réels sont relatés et viennent enrichir la lecture.
Et l'on découvre quelles mesures prennent les autorités sanitaires de l'époque, ainsi confrontées pour la première fois au cas d'un « porteur sain » :passionnant !
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Découverte de ce livre lors d'un café littéraire.

Retour en arrière dans L Histoire avec la présence de la typhoïde aux Etats-Unis dans les années 1900.
On peut dire que les moyens des fédéraux étaient costauds: on "kidnappe" une meurtrière (qui aurait pour arme la typhoïde) afin de l'isoler d'abord en ville puis sur une île au large de New York sans que cela ne dérange personne.
L'auteur a la faculté de planter le décor et d'embarquer le lecteur dans l'horreur de la détention de Mary.
Et puis le rythme reprend avec la soif de liberté de Mary. L'histoire avec Albert est cependant du déjà vu et le rebondissement est moindre. Dommage.
Le final gâche tout...
Simplicité d'écriture mais quelques passages sont longuets et redondants.

Lecture sympa mais dommage que cela ne m'ait pas davantage transportée.
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Dans cette biographie romancée, c'est le destin tragique d'une femme qui nous est raconté. En effet, Mary Mallon est déclarée comme premier cas découvert de porteur sain de la typhoïde. C'est une véritable tare car elle ne développe aucun symptôme tout en transmettant la maladie à son entourage par le biais de son métier de cuisinière. Les tabloïds (qui passent également sa vie intime au peigne fin) la surnomme même « Mary Typhoïde », une célébrité dont elle se serait bien passée. S'ensuit le combat de toute une vie pour tenter d'avoir un semblant de vie normale. le contexte historique de la toute fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle est comme souvent passionnant. La médecine fait de belles avancées même si les conditions de vie dans certains quartier de New-York sont une vraie calamité et viennent donc contrecarrer tous ces efforts.

J'ai pris plaisir à suivre Mary Mallon dans sa vie de tous les jours mais également lors de ses retraites forcées sur l'île de North Brother Island. C'est aussi sa vie intime qui est montrée du doigt car pour ne rien arranger, elle vit avec un homme hors des liens du mariage pendant plusieurs années. Son histoire est triste même si quelques rayons de soleil viennent l'éclairer ici et là. On se doute qu'une grande part de fiction compose ce livre mais le travail de recherche n'est pas à oublier car il semble énorme pour retracer aussi précisément la vie de Mary. On ne lit pas un livre comme celui-ci pour trouver de l'action et des rebondissement à foison. C'est autant la vie d'une femme qu'une fresque sociale que l'auteur souhaite nous montrer et donc une certaine époque, une mentalité, une société et un fonctionnement.

J'ai été très intéressée de découvrir la vie de Mary Mallon. Ce n'est pas un livre joyeux ni très rythmé. Mais j'y ai trouvé ce que je cherchais. J'ai donc passé un bon moment de lecture en ayant l'impression d'avoir appris quelque chose.
Lien : https://danslemanoirauxlivre..
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