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3,9

sur 848 notes
"Ce genre de petites choses", ce sont des détails qui surgissent dans un quotidien routinier et que l'on choisit de voir ou non. Détails qui indiquent une situation violente ou dangereuse pour une personne qui nous est étrangère. Passer son chemin ou s'impliquer dans une situation pouvant avoir des conséquences sur sa propre famille ?

C'est le dilemme auquel fait face Bill Furlong à la veille de Noël, en assurant une livraison de charbon au couvent voisin. Dans la réserve, il découvre une jeune fille sale et frigorifiée. Alors que tous les habitants du village semblent connaître les rumeurs de mauvais traitements infligés aux jeunes filles cloîtrées par les soeurs, il est le seul à en être troublé.

Avec la délicatesse et la concision qui caractérisent son écriture, Claire Keegan invite son lecteur à accompagner les réflexions de Bill. Par petites touches, elle rend son environnement familier de plus en plus oppressant. Et croque un héros ordinaire comme on aimerait en voir plus.
Merci à Ileauxtresors de m'avoir suggéré ce titre !
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Bill Furlong, né de père inconnu, a réussi à avoir une petite entreprise de produits de chauffage: charbon, tourbe, bois...
Il est marié et père de cinq filles dans une petite ville du sud de l'Irlande.
Sa femme considère qu'ils ont bien réussi dans la vie.
Lors de ses livraisons dans un couvent de la ville, il découvre une jeune femme couchée dans le charbon, transie, faible.
Il intervient auprès des religieuses qui lui font croire à une fugue mais lors d'une livraison suivante,elle est encore là et il la prend dans ses bras et l'entraine chez lui au risque d'être désapprouvé par sa femme.
On sait maintenant que les religieuses exploitaient les jeunes, vendaient leurs enfants à des familles riches.
C'est un roman plein d'empathie.
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Ce genre de petites choses, c'est ce genre de petit livre qui frappe dans le mille, qui donne ses lettres de noblesse à la concision, à l'écriture simple. Pas simple dans le sens de naïf et frustre mais efficace et clair, comme notre héros ordinaire, Bill Furlong.

Ce Bill Furlong, on aimerait l'avoir dans notre vie. Il est droit, généreux et surtout, altruiste.
Il est né d'une mère célibataire, domestique chez des gens aisés. Il a tracé sa voie avec l'aide de madame Wilson, sa protectrice.
Il a maintenant une femme, Eileen, et cinq filles. Il est à la tête d'une petite entreprise de bois et de charbon. Sa vie est comme un long fleuve tranquille à New Ross, Irlande, 1985.

« Il aurait bientôt quarante ans, mais n'avait pas l'impression d'arriver à quoi que ce soit ou de faire le moindre progrès et ne pouvait s'empêcher de se questionner parfois sur l'utilité des jours. »

Bill est dans ses préparatifs d'avant Noël et fait ses dernières livraisons de charbon au couvent voisin des soeurs du Bon Pasteur lorsqu'il trouve une pensionnaire grelottante au fond de la réserve. Bill sait qu'il se passe des choses dans ce couvent mais il sait aussi qu'il ne doit pas s'en mêler. Il est bien informé de ne pas intervenir. Sa femme, mise au courant et peut-être déjà au courant de beaucoup de choses, l'avise que sa famille a trop à perdre en se mettant le clergé à dos.

Mais Bill, dans sa droiture, et sensible à la cause féminine, est incapable de fermer les yeux. Il veut redonner les bienfaits reçus d'une femme extraordinaire.
Ce petit bouquin qui parle de l'histoire vraie déjà bien documentée des Magdelene laundries ressort du lot par l'humanisme d'un homme et la petite histoire simple des préparatifs de Noël d'une famille toute aussi simple. Un coup de coeur!

« Était-ce possible de continuer durant toutes les années, les décennies, durant une vie entière, sans avoir une seule fois le courage de s'opposer aux usages établis et pourtant se qualifier de chrétien, et se regarder en face dans le miroir? »
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Ce très court roman, 114 pages seulement (Editions Faber, en VO), suit Bill Furlong, père de cinq filles, à l'approche de Noël en 1985, dans une ville irlandaise.

Lors de l'une de ses livraisons de bois et de charbon, Bill va se rendre dans un couvent de la Madeleine, que l'on appelle aussi blanchisserie Madeleine, et découvrir ce qu'il s'y passe réellement. Je me souviens avoir été profondément marquée par le film The Magdalene Sisters que nous avait montré ma professeure d'anglais en terminale et qui montrait l'horreur de ces institutions religieuses censées veiller à la "rééducation" de jeunes femmes dites "perdues." Pratique qui a eu cours en Irlande jusqu'en 1996, il faut quand même le rappeler...

C'est un roman puissant et une véritable prouesse de la part de Claire Keegan de dire autant, de faire passer de si fortes émotions en si peu de mots.
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" C'est en regardant vivre mon père que j'ai appris ce qu'était la bonté et qu'elle est l'unique réalité que nous puissions jamais rencontrer dans cette vie réelle." Christian Bobin

C'est drôle,en ouvrant le livre " Ressusciter ",je tombe sur cette phrase qui en dit long sur le personnage de Bill Furlong dans ce magnifique récit de Claire Keegan.
Car c'est sa bonté qui envahit les pages,que l'on retient quand on ferme ce livre,qui interroge les pensées après la lecture.Et tout ramène à la bonté car sinon,quel sens donner à sa vie ?

"Pourquoi les choses les plus proches étaient-elles souvent les plus difficiles à voir? "
Choisir de voir,de ne pas voir.Mais " ces choses" lui,il les perçoit,elles vont changer le cours de sa vie et le faire grandir dans la joie sans égale d'aider.Car sauver l'autre c'est se sauver et s'extraire de sa condition de mortel en élevant son âme.
A lire et faire lire
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Ce n'est pas le premier livre de Claire Keegan qu'il m'est donné de lire et je retrouve sa capacité à parler des "petites gens", de ceux qu'on ne voit pas, qu'on préfère ne pas voir, avec des mots qui touchent et bousculent nos certitudes et notre vie bien protégée.
C'est aussi ce qui arrive à son héros, Bill Furlong, qui ouvre les yeux sur une réalité qui le bouleverse.
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L'Irlande, pays de vacances idyllique ? Pour beaucoup peut-être, mais quand on se plonge dans ce court récit de Claire Keegan, ça n'a pas du tout cette résonance !

Nous sommes en 1985, à New Ross, une petite ville où les gens essaient tant bien que mal de vivre ou même de survivre. le chômage étend ses tentacules, la pauvreté est flagrante.
Et là-haut, sur la colline dominant la ville, de l'autre côté du pont, est planté le couvent où vivent les soeurs du Bon Pasteur…où se passent des choses pas très catholiques…
Ces choses, Claire Keegan en parle à la fin, dans une petite note où l'abjection se révèle dans toute sa splendeur, celle des filles-mères exploitées par les « bonnes » soeurs et par l'Eglise catholique dans son ensemble, séparées de leur enfant qui sera vendu.

Ces malheureuses, l'auteure n'en parle pas de façon directe, mais par l'intermédiaire d'un brave homme dont nous suivons la trajectoire morale durant un court laps de temps. Marchand de bois et de charbon, père de 5 filles et mari attentionné, il se sent un peu bizarre, ces derniers mois. Comme si la vie ne lui suffisait plus, comme si quelque chose lui manquait. Il repense souvent à sa mère, à son père dont il ne connait même pas le nom, à la dame qui lui a permis de vivre une enfance et une adolescence décentes. C'est dans cet état d'esprit nostalgique et plein d'incertitudes sur la nature humaine qu'il vient livrer son charbon au couvent. Et c'est là qu'il découvre la véritable nature humaine des soeurs du Bon Pasteur. Pourra-t-il infléchir le cours de sa vie ?

J'ai beaucoup aimé cette ambiance dure et profonde à la fois. Me plonger dans le coeur de cet homme bon a été un vrai plaisir. J'y ai retrouvé tout ce qui compose la nature humaine, ses joies, ses peines, ses hésitations et ses doutes. Ce genre de petites choses qui tissent une vie et font de ce livre un bijou d'humanité.
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J'avais noté « Ce genre de petites choses » l'an dernier à Noël en voyant quelques avis sur booksta, je l'ai finalement acheté dans le cadre du petit challenge sur le forum Whoopsy Daisy sur le thème de l'Irlande.

C'est une lecture assez particulière. Tout d'abord par l'écriture. Je n'avais pas lu le résumé. Dès les premières lignes, j'ai eu le sentiment de plonger dans une histoire se déroulant au 19e siècle, sentiment qui m'a collée tout au long de ma lecture alors que l'histoire se déroule à la veille de Noël en … 1985 !

Nous y suivons Bil un irlandais ayant eu la chance d'échapper à la pauvreté, à la tête d'une entreprise prospère, heureux mari et père comblé de cinq jeunes filles. Bil qui va être incapable de fermer les yeux sur ce qu'il a vu en livrant du charbon au couvent voisin. Ce qui se cache derrière ces murs, ce que subissent ces jeunes filles. Ce que tout le monde sait et tente d'oublier en fermant les yeux. Mais Bil, après une longue introspection, se remémorant sa propre histoire va être incapable de faire comme tout le monde malgré les mises en garde de sa femme.

Pour son histoire, Claire Keegan s'est inspiré du scandale irlandais des blanchisseuses de la Madeleine où des femmes, souvent des adolescentes, décrites comme femmes aux moeurs légères étaient contraintes aux travaux forcés. Un scandale révélé et reconnu seulement dernièrement et dont je n'avais aucune connaissance jusque là.

Que dire de ce court roman à part que l'écriture est magnifique. Elle est nette, précise et elle a ce parfum d'autrefois qui donne au texte une épaisseur toute particulière, une ambiance qui nous emporte indéniablement digne d'un conte de Noël.

Ce récit aurait pu être un coup de coeur. Pour l'écriture, pour l'histoire. Mais voilà, j'ai été terriblement frustrée par la fin qui m'a laissée sur ma faim ! J'aurais vraiment aimé suivre Bil encore quelques heures, quelques jours pour voir les conséquences de ses actes. Je comprends le choix de l'autrice mais je ne l'accepte pas. Même encore, presque 3 semaines après l'avoir lu, je suis frustrée de ne pas savoir ! Mais ce n'est pas le dernier roman de l'autrice que je lis, c'est sûr.
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Malgré la brièveté du roman, l'auteure prend le temps de mettre le récit en place afin d'approfondir la personnalité du personnage central et de mettre en avant sa bonté naturelle. Elle prend également soin de la tournure de ses phrases, offrant une belle prose fournie de nombreuses descriptions et réflexions. L'ennui, c'est que cette mise en contexte semble s'éterniser tout au long du récit sans réellement entrer dans le vif du sujet. Ce dernier est en effet peu fouillé, peu dénoncé. Heureusement, de courtes notes au début et à la fin du roman font part du cadre historique approché. L'écrivaine prend le parti de mettre davantage en avant la réaction de chacun face à une situation intolérable connue de tous mais ignorée par la majorité afin de conserver sa tranquillité et son image publique. Eileen en est un exemple flagrant et, de ce fait, révolte le lecteur par sa manière de penser et d'agir. Par chance, Bill Furlong, son mari, est son opposé et fait preuve d'humilité et d'humanité. de petits gestes en petits gestes, il s'attire la reconnaissance du liseur ainsi que sa sympathie. Il s'agit là d'un protagoniste intéressant à suivre tant pour ses actes que pour ses observations et pensées.
Ce point de vue travaillé par l'auteure est pertinent et met en exergue de nombreux problèmes sociétaux, mais il est frustrant pour le lectorat de ne pas dénouer le coeur du problème.
Ce genre de petites choses, titre bien choisi puisqu'il trouve écho à plusieurs reprises dans le récit, est une introduction qui donne envie de lire d'autres informations sur la thématique abordée car cela fait froid dans le dos que de tels agissements aient lieu dans l'indifférence de tout un chacun.
Lien : https://livresratures.wordpr..
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Bill Furlong est un homme bien. de ceux qui se soucient de leur prochain, qui tendent des mains de façon spontanée. Aujourd'hui à la tête de sa petite entreprise de vente de bois et de charbon, Bill Furlong sillonne les routes autour de New Ross, en Irlande, pour honorer les commandes de ses voisins. Nous sommes quelques jours avant Noël lorsqu'il se rend au couvent pour une commande urgente. Là-bas, il se trouve nez à nez avec une jeune fille, enfermée dans la remise. de retour chez lui, alors que sa femme l'enjoint à ne pas se mêler des affaires du couvent, Bill Furlong - qui a été élevé par une mère célibataire - décide de rester le même et de n'écouter que son coeur. Parce que Bill Furlong est un homme bon.

Il y a beaucoup de pudeur et de sensibilité dans les mots de Claire Keegan. Des mots qui disent bien plus qu'ils n'y paraissent. Des mots qui, entre les lignes, suggèrent bien plus qu'il n'y paraît et qui susurrent la beauté de certaines âmes humaines qui oeuvrent, en silence, pour ce qui leur paraît juste, équitable, bon. C'est une lecture douce et envoûtante, qui nous rappelle à tous l'importance de tendre la main et de faire ce qui nous semble juste. Toujours.
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