A la base, c'était lui le gentil

2018. Au cours d'une rixe entre jeunes, Aboubakar, seulement 13 ans, s'effondre en pleine course : arrêt cardiaque. Il n'est qu'une des victimes parmi tant d'autres de ces rixes qui ont, soit dit en passant, toujours existé - elles étaient juste moins médiatisées -, et qui sont comme un passage social obligé, un rite initiatique auquel on ne peut pas dire non.

Et cela, nous le comprenons, parce que Ramsès Kefi, suite à ce nouveau drame, se rend sur les lieux, plus précisément quatre villes de Seine-Saint-Denis particulièrement concernées (Romainville, Les Lilas, Bagnolet, le Pré Saint-Gervais), discute avec les jeunes, les éducateurs, les enseignants, les parents, les élus..., pendant plusieurs années - d'autres jeunes décèderont entretemps, dont Kewi et Ibrahima, un ami d'Aboubakar.

Il dresse, précisément, un premier panorama des paradoxes contenus dans ces villes, berceaux des petites mains ouvrières qui font vivre la capitale, mais qui sont en même temps laissées pour compte par cette même capitale, que symbolisent on ne peut mieux, justement, les rixes.

Un reportage bref, mais édifiant, et pour comprendre comment se met en place le principe même de la rixe, et pour se rendre compte de tous les mécanismes en jeu pour les jeunes, de plus en plus jeunes, qui doivent, envers et contre tout, y prendre part.

Bonsoir,
J'ai eu la chance grâce à Anne Vaudoyer de découvrir les nouvelles éditions de la Revue XXI avec "A la base c'était lui le gentil" de Ramsès Kefi. Un petit format qui nous amène dans un reportage journalistique sur les émeutes de banlieues et les meurtres qui ont eu lieu. Nous allons à la rencontre des habitants, des jeunes, des profs. J'ai découvert un monde que je ne connaissais pas et j'ai eu l'impression de lire une enquête sur ce qui peut bien se passer dans la tête de ces jeunes. Une collection qui nous fait réfléchir sur notre place dans la société, sur notre rôle, sur ce que nous pouvons faire pour faire changer les choses. Hyper intéressant !
Quatrième de couv. Aboubakar a été tué. Il avait 13 ans. le journaliste Ramsès Kefi rôde depuis lors dans ce coin de banlieue qui voit les drames se succéder. Où se côtoient des jeunes cadres parisiens et des petites mains du Covid, une école délabrée et un commissariat en soins palliatifs, des maires en alerte et des adolescents qui planquent des couteaux. Comme si les leçons de 2005 n'avaient jamais été tirées. le reportage littéraire de Ramsès Kefi est suivi d'un entretien avec Arnaud Passalacqua, historien et ingénieur en aménagement et urbanisme. XXI LANCE SA MAISON D'ÉDITION ET PRÉSENTE SA PREMIÈRE COLLECTION Guerres, pandémies, réchauffement climatique... Nos repères tanguent. Les journalistes du temps long se trouvent aux premières loges, c'est-à-dire sur le terrain. Capteurs des frémissements et des signaux faibles du monde qui advient, ils sont là pour alerter, annoncer, raconter, avec finesse et sensibilité. D'où l'idée de créer une collection de longs récits de non- fiction, vendus à l'unité en librairie, pour documenter ce réel sur la crête, dans les failles, entre destruction et construction. XXI est une revue indépendante d'enquêtes et de grands reportages. En librairie tous les trois mois.

Cette nouvelle collection de petits livres reprend certains des excellents reportages parus dans la revue XXI (comme 21ème siècle).
Celui-ci se penche sur les rixes entre bandes de quatre villes de Seine-Saint-Denis (Les Lilas, Bagnolet, le Pré Saint-Gervais et Romainville), qui menèrent à la mort, ces dernières années, de jeunes collégiens de 12 ou 13 ans.
En dehors des images à sensation fournies par la plupart des médias, il fallait un journalisme plein de respect et "qui prend son temps" pour aller parler avec les élus, les éducateurs, le personnel des collèges de ces jeunes, à leurs amis ... et essayer de comprendre ce qui s'est passé, et comment faire pour que "plus jamais ça". Ce livre nous fournit ces entretiens, les analyses des adultes autour de ces jeunes.
C'est une chance d'avoir accès à ce texte qui pouvait passer inaperçu si l'on est pas abonné à la revue.

Ce reportage livresque témoigne des rixes et des conflits entre 4 communes de banlieue, dans le 9-3, en insistant sur le fait que l'absence de moyens donnés aux systèmes éducatifs dans ces banlieues en sont la principale source.

Je trouve que l'écriture est aussi une forme très intéressante pour traiter de sujets comme celui-ci, car elle permet de toucher directement le lecteur, beaucoup plus que ne le ferai un reportage télévisé. L'horreur dont témoigne ce livre fait réellement prendre conscience des inégalités dans les banlieues, et j'ai eu des frissons en lisant. C'est dans le même temps un texte très accessible, qui reprend le vocabulaire des banlieues pour décrire ce qu'il se passe.

Ramsès Kefi est journaliste et écrit un reportage littéraire poignant avec ce petit bouquin. "À la base, c'était lui le gentil" est un livre prolongé par un entretien pour approfondir avec un chercheur la question de l'urbanisme et de la mobilité, notamment en banlieue. L'auteur a choisi de se pencher sur la question des rixes dans les quartiers en partant de la mort d'un jeune, Aboubakar. Un jeune originaire de Bagnolet tué en 2018 aux Lilas lors d'une rixe. Il est question au fil du texte de l'origine de ces rixes, du lien avec les collèges ou les lycées, de la géographie des quartiers et du cercle vicieux dans lequel de nombreux jeunes se retrouvent. On y croise des éducateurs ou des enseignants et enseignantes lucides. le format court permet une synthèse du sujet. N'hésitez pas à découvrir cette collection de la revue XXI.
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