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Comme quoi les halles de gare recèlent de bonnes surprises… ! Et la Grâce des Hommes de Hannah Kent en est une.

Une perle d'une beauté fine et cruelle.
Cette femme, son histoire…
Ces hommes qui la condamnent…

Cette Islande profonde d'un autre temps où les moeurs et les croyances étaient bien loin de la « Grâce des hommes », où les hommes et les femmes sont traités pire que leurs propres bétails, où l'Homme sous couvert de la bonne parole de Dieu, se permet les pires horreurs et les pires cruautés.

Cruel. L'adjectif qui, selon moi, illustre parfaitement ce roman.

Je salue la finesse d'écriture de l'auteure et admire sa plume. Très jeune, elle nous offre l'histoire de cette femme Agnes Magnúsdóttir, qui a réellement existé et nous conte sa version des faits… Hannah KENT a longtemps étudié l'histoire de ce meurtre, qui s'est déroulé en 1829. La plupart des personnages du roman ont existé.

Hannah les fait revivre le temps de 400 pages… Elle nous fait traverser les saisons islandaises, la dureté des tempêtes en hiver et la douceur rare des collines et des étoiles en été. le dur labeur des paysans qui survivent comme ils le peuvent à cette vie qui ne ressemble à rien d'autre qu'à une lente et périlleuse corvée. Ces femmes qui naissent pour devenir servantes d'une ferme à une autre et ces femmes qui sont là pour enfanter les uns derrière les autres des bambins qui pour la plupart ne survivent pas.

Elle nous raconte la vie d'Agnès, cette jeune femme d'une trentaine d'année, condamnée à mort pour le meurtre de son amant… Et sa longue et étouffante attente...

Dans cet univers où les gens trop intelligents effraient, où la tolérance et la justice sont deux notions non encore abouties… Où se trouve la Grâce des Hommes ?
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Magnifique! Des propositions de lecture comme celles-ci, j'en veux des tonnes Babelio :)

Un premier roman très touchant. Une femme va être condamnée à mort pour un crime atroce. le récit se déroule en Islande au XIXe siècle, j'avoue que j'avais peur de me perdre dans les noms, mais j'ai réussi à suivre ! Dans l'attente de son exécution, la condamnée est placée dans une ferme islandaise où la vie est terriblement rude et austère.

Au-delà de nous amener une certaine compréhension de ce qui s'est joué, l'auteur décrit brillamment la vie d'antan dans ce pays particulier avec les esprits étriqués d'une campagne profonde, où voisinage rime avec rumeurs. Un lieu où il ne faut pas faire de vague au risque de tout perdre, en premier lieu sa dignité.
Tous les ingrédients d'un bon roman sont là: donner les éléments petit à petit, créer de l'empathie, manipuler et effectuer des revirements de situations et de l'attachement aux personnages.

Je n'ai pas réussi à le lâcher, je devais savoir ce qui s'était joué dans ce crime, saisir qui était Agnès Magnusdottir, cette femme rejetée et malmenée. J'avais besoin de savoir ce qui l'avait amené à être condamnée. Un roman que je ne peux que vous conseiller vous ne serez pas déçus par l'humanité qui se dégage de la plume de ce nouvel auteur.
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" Les gens prétendent vous connaître sous prétexte qu'ils savent ce que vous avez fait, mais ont-ils pris la peine d'écouter ce que vous avez à dire ?"

Basé sur des faits réels, Hannah Kent nous raconte l'histoire d' Agnès Magnusdottir, la dernière personne àêtre exécutée en Islande. Elle était accusée d'avoir participé avec Fridrik Sigurdsson et Sigridur Gudmundsdottir aux meurtres de Natan Ketilsson et de Petur Jonsson en 1828.
Après décision du roi du Danemark qui fait la justice en Islande, Agnes est envoyée dans la ferme de l'officier de police, Jon Jonsson afin d'y attendre sa prochaine décapitation. Là, en compagnie des gens de cette famille et du sous révérend Thorvandur Jonsson dit Totie, elle va réapprendre à vivre normalement en participant aux travaux de la ferme, se confier à Totie et nous évoquer ses sentiments et ses souvenirs.
Dans cette Islande au climat rude, où " les gens ne vous laissent pas oublier vos fautes", où les gens de maison doivent rester à leur place, Agnès, enfant abandonnée par sa mère va servir de ferme en ferme jusqu'à être engagée par Natan, cet homme étrange dont elle tombe amoureuse.
" Dès lors, comment pourrais-je décrire l'instant où j'ai compris que je venais de trouver ce que je désirais ardemment sans le savoir ? Mon esprit en a perdu la trace. Seul demeure le souvenir de ce désir. Un désir si vif, si apte à me pousser vers les ténèbres qu'il m'a terrifiée."
Hannah Kent nous décrit une Agnes, beaucoup plus nuancée que les souvenirs historiques. Elle est ici un personnage qui parvient à émouvoir son confesseur Totie, ses "geôliers" et bien évidemment le lecteur. Sa condition et son intelligence m'ont fait penser à l'héroïne du roman de Tracy Chevalier, La jeune fille à la perle.
L'auteur parvient ainsi à me captiver sur plusieurs registres : l'intensité des personnages, la technique de narration alternée, le contexte d'un pays et d'une époque ( qui m'a rappelé le roman de Dominic Cooper, Nuage de cendres), l'intérêt croissant pour cette histoire qui se dévoile petit à petit et cette évolution progressive des relations entre les personnages.
...
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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L'Islande a aboli la peine de mort en 1928. La dernière exécution a eu lieu en 1830.

Ce roman nous conduit à partager les derniers mois de la vie d'Agnès Magnusdottir, condamnée à mort avec Fridrik Sigurdsson et Sigidur Gudmundstoddir.

Patientant dans l'enclos de la mort pendant des mois, Agnès a vécu son dernier été, son dernier hiver. Elle a affronté le froid, l'humidité, le vent, mais aussi apprécié la lumière des jours sans nuit. Au coeur de ce pays où la nature peut se montrer cruelle, elle se confie très peu, mais toujours avec une grande pudeur et elle revit sa courte existence.

Alors, je me suis assise dans le badstofa, j'ai tricoté à la lueur des bougies et écouté le récit d'Agnès. J'ai assisté aux troubles du Révérend Thovardur. J'ai découvert les sentiments de Steina et Lauga, ces soeurs si différentes l'une de l'autre. La fatigue m'a harassé après les travaux extérieurs. J'ai eu froid, j'ai eu peur...

Ce roman est tellement prenant que j'ai vécu dans ma chair les derniers mois d'Agnès.

A lire absolument !
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J'ai passé un bon moment avec ce livre. J'avais l'impression de vivre dans un badstofa au 19éme siècle en Islande. Hannah Kent nous raconte les derniers jours d'Agnes une servante accusée du meurtre de son employeur. Ce livre est adapté d'une histoire vraie.
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Un bon roman, à la fois sur la condition des paysans islandais au 19éme siècle, sur la peine de mort et sur le regard des autres. Les personnages sont bien décrits et attachants et j'ai beaucoup aimé l'humilité qui se dégage de ces vies rudes. le personnage principal, Agnès, est décrit de façon très émouvante et c'est avec consternation que l'on partage son terrible sort. L'écriture est classique et le texte, bien documenté, est facile à lire. Rien d'extraordinaire mais un livre bien écrit et très bien construit, dont j'ai apprécié la lecture.
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Que dire de ce roman ? Il est d'une incroyable richesse.
Tout d'abord, c'est un remarquable documentaire. L'auteur a fourni un travail de recherche colossal.
Elle nous offre un voyage dans le temps pour nous plonger dans l'Islande du XIX° siècle : l'habitat, l'élevage et l'abattage des moutons, les récoltes, la pêche, le travail des peaux ... la vie était âpre et rude dans cette province du Danemark.

Et puis il y a Agnès. Dernière femme islandaise condamnée à la peine capitale, assignée à résidence dans une ferme, dans l'attente de son exécution.
Dans cette situation épouvantable qui jette le trouble dans les rapports humains (défiance, peur, répulsion), elle livre peu à peu son histoire.

Une écriture tout en paradoxes : à la fois glacée et brûlante, contenue et violente. Cet ouvrage m'a imprégné jusqu'au fond de l'âme. Je l'ai terminé voilà plus de 10 jours et j'y pense encore.
Une pure merveille.
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Australienne, Hannah Kent a choisi l'Islande du 19ème siècle pour le cadre de son premier roman. D'emblée, la rusticité et l'extrême dénuement des lieux éclatent aux yeux du lecteur. Il en sera ainsi tout au long de ce roman aux multiples modes narratifs.

Basée sur une histoire vraie, nous suivront Agnès condamnée à mort (la dernière à être exécutée) dans une Islande encore dépendante de la Couronne danoise. Ce titre original (rites funèbres) est à mon sens davantage explicite. Alors qu'elle sait qu'elle va mourir, la condamnée se fait « accompagner »sur la plan spirituel par un révérend, alors qu'elle vit ses derniers jours dans une famille austère, et plus que récalcitrante à son égard.

Au fil des pages, la vie de cette femme, et de son entourage nous est ainsi dévoilée. Si sa part d'ombre est bien là, de son vécu sort une réelle lueur qui en fait un personnage attachant sur lequel l'auteur s'est penchée avec réalisme et tendresse.

J'ai également apprécié la progression du personnage de Margret dépassant ses propres appréhensions en parvenant à instaurer un climat de confiance entre les deux femmes.

On en apprend beaucoup sur les us et coutumes d'autrefois, l'inhumanité et la radicalité de la justice d'alors. L'auteur s'est beaucoup documentée, et s'est aidée des sagas et légendes islandaises dont les allusions sont nombreuses tout au long de ce roman. Elle donne vraiment envie de s'y intéresser de près.
A l'image de ce pays enfermé de longs mois dans les glaces, et isolé de tout, le temps s'étire, le rythme est lent, l'atmosphère envoutante. Il faut prendre le temps de s'installer pour se faufiler au sein de cette curieuse communauté, et pour s'imprégner durablement de cette histoire joliment racontée.

Un grand merci à l'éditeur et Babélio dans le cadre de l'opération masse critique

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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J'avais repéré ce livre depuis quelques temps dans sa version anglo-saxonne car je dois dire qu'il m'intriguait. le thème me semblait dur et austère et malgré tout il m'attirait beaucoup. Je n'ai pas été déçue car c'est l'un de mes coups de coeur de lecture pour cette année. Hormis le fait d'être complètement embarquée par l'histoire, j'ai aussi été emballée par l'écriture et par la poésie qui se dégage de l'ensemble du roman.

C'est une histoire bouleversante du début à la fin, à travers les personnages d'abord mais aussi à travers les questions qui se posent tout au long du récit. Ce dernier prend encore plus de force quand l'on sait qu'il est basé sur une histoire vraie. C'est l'histoire de la pauvreté et de la misère, celle d'un pays aride et dur mais aussi celle de la faillite de la justice des hommes. Agnes est en bas de l'échelle, abandonnée par sa mère, destinée à une vie de servante, elle n'aura de cesse d'améliorer sa condition. Elle est intelligente, désireuse d'apprendre et de s'en sortir mais sa rencontre avec Nathan la mènera à sa perte. Condamnée à mort, elle attendra sa peine dans une famille de fermiers auprès desquels elle finira par trouver sa propre place, jusqu'à oublier qu'elle est simplement… de passage…

J'ai été touchée par les personnages et la façon dont l'auteur les fait évoluer tout au long du livre. Au-delà des préjugés et des apparences du début, ils sauront s'apprivoiser et réussiront à se regarder avec le coeur. On s'attache à Agnes et à Margrét la mère de famille au fur et à mesure que l'on avance dans le récit. Les sentiments de chacun des personnages se dévoilent petit à petit en même temps qu'Agnes confie son histoire et sa propre version des faits qui lui sont reprochés. A travers ses mots, c'est l'histoire d'une terre, de la condition de la femme et de la société Islandaise de l'époque que l'auteur nous raconte. C'est un livre qui une fois refermé continue de vous hanter et qui vous prend au coeur du début à la fin.

Je remercie Babelio et Les Presses de la Cité pour ce partenariat de lecture et la découverte de ce roman magnifique.
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L'Islande du début du XIXème siècle est rurale et vit au rythme des récoltes, des saisons. Les fermiers embauchent des servants et servantes pour les travaux des champs et les tâches domestiques.
Natan, fermier, est retrouvé assassiné chez lui, ainsi que l'un de ses amis ; sa demeure a été en partie incendiée. L'accusation se porte sur Agnes et Sigga, servantes de Natan, ainsi que sur Fridrik, ami de Natan. Les trois accusés sont jugés, condamnés à mort, emprisonnés et séparés.
Toti, un jeune sous-révérend est choisi pour libérer la parole d'Agnès et pour encourager son repentir. La voici donc confiée à des fermiers, parents de deux filles, qui se voient contraints par le commissaire de police d'accueillir chez eux cette meurtrière qui travaillera aux champs, à la cuisine...
L'arrivée d'Agnes, physiquement meurtrie après son séjour en prison, ne fait pas l'unanimité auprès de cette famille.
La condamnée commence à trouver sa place, s'attelant aux tâches qui lui sont confiées, n'adressant pas la parole aux membres de la famille et restant sur la défensive lorsque le sous-révérend vient la visiter. Ce dernier qui ne réussit pas à obtenir de réponses à ses questions, décide d'encourager Agnes à libérer sa parole en la lui proposant de raconter son enfance. Il va donc ainsi remonter le fil de sa vie mais c'est Margret, la mère de famille, qui une nuit se verra confier ce qui s'est passé le soir du meurtre.

Je me suis ancrée rapidement au milieu de cette famille et d'Agnes qui ont à affronter la rudesse de l'hiver et des conditions de vie difficiles. J'ai respiré la poussière qui tombe des murs de la maison, ai bien visualisé la fumée qui s'échappait du feu avant de faire des flammes ou le givre qui se déposait sur leurs couvertures. J'ai bien perçu la fragilité du sous-révérend, l'autoritarisme du commissaire de police et la vindicte populaire qui a dû régner lors du procès.J'ai lu ce livre de façon parcimonieuse, ne voulant surtout pas aller trop vite, peut-être pour ne pas affronter la fin, qui m'a fait mis les larmes aux yeux.


Un grand merci à Babelio et aux éditions des Presses de la Cité pour ce roman.
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