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sur 4599 notes
la couverture me faisait peur et je n'osais pas me lancer dans cette lecture si triste et belle à la fois. On suit au début ce jeune Simon passionné de surf qui malheureusement perdra la vie à 19ans, la suite ? Hôpital, annonce aux parents et maintenant qu'est-ce que l'on fait ? le don d'organe le choix de redonner la vie à quelqu'un et l'on suivra une transplantation cardiaque.
C'est une écriture particulière, aucun dialogue, peu de paragraphes, des phrases extrêmement longue avec un début et beaucoup de détails de métaphores, de comparaisons qui nous font perdre l'idée principale.
Ce fut une lecture particulière mais particulièrement touchante.
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Extrait d'un entretien avec Maylis de Kerangal, sur l'épopée et la chanson de geste appliquée à la transplantation cardiaque :
Je dirais d'emblée que c'est plutôt le genre épique qui s'impose. Il ne s'agit pas de trouver un sujet qui se prête à la forme épique, mais il se trouve que ces deux derniers livres, l'un comme l'autre, ont pris des formes épiques un petit peu différentes. Ces sujets eux-mêmes ont appelé ce type de forme. Lors de l'écriture de Naissance d'un pont, en 2009-2010, j'ai vu dans cette action collective héroïque, la construction d'un pont dans une ville imaginaire, la possibilité d'écrire un texte épique, j'ai identifié ce chantier comme une épopée contemporaine. Dans mon esprit, le terme “épopée” ne résonnait pas à ce moment-là avec une définition canonique. Ce que j'entendais alors par “épopée”, c'était surtout le primat de l'action, comme ferment narratif du livre, comme moteur de la narration. L'idée d'un texte qui se déploie, progresse à mesure que se déploie et progresse ce pont que l'on construit. L'idée que l'action scande le roman. À cela s'ajoute l'aspect héroïque de cette action : on construit un pont, qui est un ouvrage d'art humain, la ville doit être “grandiose”, il y a l'idée de la grandeur, de l'ambition, d'un dépassement. Pour Réparer les vivants, l'élan romanesque était donné par le coeur, la translation d'un coeur, une opération également traitée sur un mode épique puisqu'elle crée un collectif, mobilise un groupe de personnages qui prend en charge ce transfert. Dans ces deux exemples, ce que j'entends alors par épopée, dépasse l'idée de l'action pour se tourner vers la place de la voix, du chant, du lyrisme.

Ainsi, dans Réparer les vivants, la transplantation cardiaque était devenue dans mon esprit une forme de chanson de geste, c'est-à-dire le chant d'un haut fait collectif, comprenant la dimension de l'amour et du combat, le tout centré autour du motif symbolique du coeur, enchâssé dans cette aventure. J'ai porté une attention très forte à l'idée de “geste”.
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Le sujet de ce roman, la transplantation, est juste passionnant. Toutes ces personnalités misent en branle pour que guérisse d'autres sont bien travaillées. Seul son style percute dans une petite moitié du roman. Hachuré, en phrasé extraordinairement long, il crée certes une tension qui se mêle bien à la situation de l'élément perturbateur mais fatigue et finit par énervé quelque peu...
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Plaidoyer pour le don d'organes.
Roman bouleversant, chargé d'émotions, oscillant entre la vie, la mort, la fin, l'espoir et le respect.
Le sujet nous questionne.
Au début déstabilisée par la longueur des phrases, ensuite on se laisse porter par cette course.
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De la mort à la vie, le parcours d'une greffe d'organes. Un très beau livre, bien écrit et bien documenté. L'exactitude du terme technique ne se met jamais en travers de l'élégance de la description du personnage. J'ai hâte de lire les autres romans de cette auteure si primée.
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Comment ne pas partager aussitôt mon ressenti sur cette perle littéraire ?? Car oui, en effet, j'ai enfin trouvé une VRAIE PERLE !!

Je faisais référence, dans une précédente chronique, à une harmonie créée par les mots de Maylis… Et c'est exactement cela : une harmonie de mots, un chant, une partition qui s'étale devant nous, une composition aux mille notes et aux différents accords.
Ce n'est pas uniquement le récit d'une transplantation cardiaque, mais plutôt une ode à la vie et aux sentiments qui palpitent dans le coeur de chacun.
Ce roman est d'une force inouïe. Nul ne peut rester insensible à ce qui se joue entre ses lignes, à ce déferlement de sentiments – puisque c'est bien de cela qu'il s'agit : un raz-de-marée de ressentis et de pensées.

C'est une histoire qui se déroule en temps réel, sur 24 heures, depuis l'accident de Simon, la prise en charge aux urgences, l'annonce aux parents… jusqu'à la transplantation dans le corps de Claire et le renouvellement de la vie. Parallèlement à ce coeur (l'organe), nous suivons le cheminement psychologique et les battements du coeur de chacun des protagonistes.
C'est ce qui en fait un récit poignant – outre le choix des mots et des images les plus percutants : nous ne sommes pas de simples témoins de l'affaire, mais bien, tour à tour, ce jeune homme (Simon) palpitant de passion et de vie, ce médecin entièrement consacré à sa vocation, ces parents en état de choc, accablés de douleur, totalement perdus, cette petite amie affolée, cette infirmière consciencieuse mais inconsciente du drame qui a lieu, ce médiateur, à la fois méticuleux et incroyablement humain, empathique, cette femme responsable de la répartition des organes, tous les membres des équipes des deux blocs opératoires, puis enfin cette femme au coeur déficient (Claire), en attente de greffe, et ceux qui l'entourent.

À aucun moment, Maylis de Kerangal n'entre dans un débat. Il n'y a pas de polémique, pas de parti-pris. Elle reste totalement NEUTRE. Elle dévoile seulement les faits, les réflexions, sans jamais juger des uns ou des autres. Il n'y a ni condamnation ni apologie. Ce qui est grandement appréciable. Chacun reste libre de ses opinions, de ses croyances, de ses choix, sur la question des dons d'organes.
Maylis nous parle avant tout de RESPECT. Respect de la douleur des proches, respect des convictions, et finalement, respect du choix. Son discours déborde d'empathie.


Le style est impeccable, percutant, incroyablement poétique, malgré la dureté du sujet. Une merveille pour les amoureux des mots !
Le choix de la ponctuation quasi inexistante (notamment dans les dialogues qui sont insérés dans les phrases du récit) pourrait peut-être déstabiliser certains lecteurs, mais c'est également, à mon avis, un choix judicieux qui participe à l'effet d'urgence : il faut faire vite, il faut décider vite, agir vite… tant que les organes sont encore en état d'être transplantés. C'est une course contre la montre.
Le texte se boit littéralement : il coule comme une fontaine.

Bref, vous l'aurez compris, c'est pour moi un véritable coup de coeur, un moment fort, à classer sans hésitation dans la catégorie « trésor littéraire ».
J'ai eu beaucoup de plaisir à lire ce livre, malgré le sujet difficile. J'estime que c'était effectivement un challenge ardu – réussi avec BRIO !



Lien : http://lefildargent.over-blo..
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Un livre qui m'a particulièrement plus et que je n'ai pas su quitter.

Véritable coup de coeur que je conseille à tous mes proches quand ils cherchent un livre à rajouter à leur PAL.
Quand je l'avais lu à l'époque je me disais que le livre devrait être adapté au cinéma, cela serait une belle prise de conscience sur l'importance du don d'organes, ravie que ça a été réalisé.
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Époustouflant !
Difficile de faire la critique de ce livre tant, selon moi, il boulverse les codes. Pour faire simple, l'histoire est dramatique, les détails tant techniques que psychologiques sont d'une vérité crue, nue, et l'écriture est comme un mitraillette qui crache des mots, tous importants et choisis au plus juste, et qui semble ne jamais vouloir s'arrêter.
L'ensemble confine au génie, je n'ai pas pu (ou presque pas) m'arrêter dans ma lecture (un peu comme un très bon polar) et l'ayant terminé je me retrouve en vouloir encore ...
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J'ai été très déçue par ce livre dont on m'avait dit tellement de bien. Je ne me suis pas sentie impliquée et touchée...
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Un véritable chef d'oeuvre ... une écriture qui traverse des siècles de littérature et au plus profond de l humain et de ses émotions, associée à des descriptions techniques qui donnent une temporalité scientifique durant ce marathon de 24h entre la mort et la vie. Je suis encore bluffée par la richesse et la densité des mots choisis, comme un concentré de vies humaines distillées sur moins de 300 pages . Cette lecture n a pas fini de me nourrir et je pense même relire certains passages tant ils méritent d être relus pour en saisir toute la portée . Pourtant le sujet de ce livre est lourd et ne donne pas toujours envie de lire car il présente en son coeur ce qu'il a de plus terrifiant pour des parents, le décès de leur enfant
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