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Il s'agit du premier roman écrit par mon beau Jack (oui, c'est ainsi que je pense à lui) en 1943, mais qui n'a été publié en France qu'en 2022.
Kerouac y raconte Wesley, un marin à terre dans la chaleur de l'été 42 à New York. Un soir de beuverie, il rencontre un groupe de jeunes zazous américains, et l'un d'eux, Bill, décide de quitter son poste de professeur de littérature à Columbia pour embarquer avec lui sur un cargo à destination du Groenland, ou de l'URSS peut-être.

J'avoue : ça a mal commencé. J'ai trouvé l'écriture lourde et gourde pendant la première partie du récit (à terre). Certains effets de style sont prétentieux et tombent à plat. Mais Jack avait alors 21 ans lorsqu'il a écrit ce roman, donc il mérite l'indulgence, même si ses personnages sont poussifs , bavards, et d'une exubérance épuisante.
Dans la deuxième partie (sur mer), ça s'améliore. Comme si Kerouac se retrouvait dans son élément et libérait son écriture (ce livre a d'ailleurs été rédigé sur un navire, alors qu'il était marin). J'ai retrouvé avec émotion les doutes et interrogations existentiels qui le traversaient déjà, sa poésie éthérée et son sentimentalisme un peu farouche, sa fascination pour l'évasion, la liberté, les expériences nouvelles. Mais j'ai également été surprise de découvrir autant d'évocations politiques et une telle apologie de la solidarité ; je n'ai pas souvenir qu'il aborde ces thématiques dans ses romans suivants.
Kerouac n'était pas satisfait de ce récit, qu'il n'a jamais achevé -ni publié, donc. Pourtant, je le trouve finalement bien. Il a une forme de candeur et une générosité rafraichissantes et touchantes. Il écrit déjà avec son coeur -et ça me fait fondre, malgré ses maladresses de débutant.

C'est donc une lecture étonnante et attachante pour les fans du beau Jack, à ne pas rater pour apprécier l'évolution de son style et de sa maîtrise narrative.
Même quand il est moins bon, il reste admirable... (soupir)
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Comme quoi ! Je vais avoir un point commun avec l'auteur, je ne vais pas être sympa (il a été sévère avec son propre texte, elle le laissant au grenier - où il aurait dû resté !). On croit lire le grand Jack Kerouac, et on découvre qu'il s'agit de son tout premier roman, inachevé en plus, sorte de brouillon de "Sur la route". Peut-être plus autobiographique ici : il a été cet universitaire, dans une vie rangée, qui décide de devenir marin (sur un navire marchand après avoir rencontré un autre marin amoureux de l'océan bien plus que de sa propre femme). On retrouve les thèmes chers à J. Kerouac et qui ont fait de cet auteur le symbole de la liberté et des grands espaces. En attendant, ici, à part quelques dialogues anti-conformistes, la globalité se concentre autour de bières : ça picole ! Bref, sans grand intérêt. Heureusement, il s'agit là du brouillon, préparant le chef d'oeuvre qu'on connait. Déçu donc vous l'aurez compris.
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« L'océan est mon frère » est un ouvrage qui préfigure la suite de l'oeuvre de Kerouac.

On y retrouve déjà ses thèmes de prédilection : l'ode à la liberté, la vie sans entrave, quitte à lorgner vers la marginalité, mais également une contestation sociale du système américain avec un intérêt marqué pour les mouvements d'extrême gauche, très en vogue au sein de certains milieux intellectuels universitaires.

On imagine Kerouac comme la synthèse de Welsey et Everhart, à la fois marin baroudeur et intellectuel sophistiqué, et peut-être Meade comme une sorte d'idéal inatteignable.

Certes les dialogues dans le navire sont parfois agaçants car tournant en rond, mais le style de Kerouac rend l'ensemble fluides et plaisant avec ce doux parfum d'aventure maritime en lisière du sanglant conflit qui se prépare.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Premier roman de Jack Kerouac, écrit en 1942 alors qu'il n'a que 21 ans. Mis de côté par son auteur, le livre est publié à titre posthume il y a dix ans aux États - Unis et sort maintenant en France à l'occasion du centenaire de sa naissance.

L'océan est mon frère , c'est la rencontre, dans un bar new-yorkais, entre Wesley Martin, marin solitaire, sans attache et peu loquace, et Bill Everhart, assistant de littérature anglaise à l'université Columbia, idéaliste et bavard. L' universitaire, coincé dans une vie un peu étriquée et qui rêve d'« une vie qui ait du sens, avec une impulsion », est fasciné par Wesley et la liberté qu'il incarne et, sur un coup de tête, décide d'embarquer avec lui sur un paquebot de marine marchande en partance pour le Groenland.

Ce récit est visiblement en partie autobiographique puisque Kerouac était étudiant à Columbia et s'est lui-même engagé dans la marine marchande à 20 ans en 1942. le personnage de Bill lui permet d'exposer sa vision sur un certain nombre de sujets, politiques ou sociétaux et celui de Wesley semble incarner ce besoin de liberté, cette envie de fuir et de tailler la route que l'on retrouvera ensuite dans son oeuvre.

J'ai eu un peu de mal à entrer dans le roman avant d'être touchée par ces personnages et l'ambiance assez fraternelle sur le bateau. Je connais très mal Kerouac et ce livre m'a donné envie de le découvrir.
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D'origine canadienne, Jean-Louis Kérouac ou Jean-Louis Lebris de Kérouac dit Jack Kerouac (1922-1969), est un écrivain et poète américain. Les oeuvres les plus connues de Kerouac, Sur la route (considéré comme le manifeste de la Beat Generation), Les Clochards célestes, Big Sur ou le Vagabond solitaire, narrent de manière romancée ses voyages à travers les Etats-Unis. L'Océan est mon frère qui vient de paraître, est un roman inachevé (1942) et inédit de l'écrivain.
Wesley Martin, jeune marin a déjà beaucoup roulé sa bosse, que ce soit sur terre à travers les Etats-Unis ou sur mer aux quatre coins du monde depuis une dizaine d'années. Actuellement à New York, il profite de cette pause pour boire des bières et prendre du bon temps. Dans un bar il fait la connaissance d'un groupe d'amis et il va se lier avec Bill Everhart, enseignant à Columbia. Nuit bien arrosée, discussions passionnées et Bill de prendre conscience de sa condition, une petite vie étriquée entre son père impotent et le couple de sa soeur. Wesley lui semble une révélation, lui l'homme libre avec un esprit de pionnier. Sur un coup de tête il décide de quitter son job universitaire pour s'engager dans la marine marchande aux côtés de Wesley…
La première précision qui s'impose : oui, il s'agit d'un inédit, oui, il s'agit de plus du premier roman écrit par Kerouac et oui, encore, il est inachevé, mais contrairement à ce qu'on pourrait craindre et qu'on a pu constater dans d'autres cas similaires, c'est un très bon roman ! Même la notion d'inachevé ne prête pas à conséquence, le bouquin tient très bien ainsi et si ce n'était la ponctuation finale et ambigüe […] on peut très bien imaginer qu'il s'achève là.
Le roman n'a rien de maritime puisque tout se déroule avant le départ du navire. Il y est question de politique, la guerre est déclarée, certains des intervenants ont combattu en Espagne contre Franco, résolument antifascistes, d'autres prônent le communisme et voudraient aller en Russie, discussions dans les bars avec le groupe d'amis ou de rencontres. Quand Bill décide de s'engager, les deux compères vont rallier Boston en stop, où ils s'engageront sur un navire marchand participant à l'effort de guerre. Ce voyage « décoiffant » pour Bill jamais sorti de ses bouquins est l'occasion pour les deux hommes d'évoquer leur vie, deux vies bien opposées on s'en doute, ce qui ne fait qu'exciter Bill à muer vers cette fameuse liberté qui n'était qu'un concept intellectuel pour lui jusqu'alors.
Une très belle scène assez émouvante à Boston quand Wesley rencontre impromptu, sa femme Edna. Car notre héros est marié mais l'a larguée comme on largue les amarres, irrésistiblement attiré par l'océan. Edna qui l'aime encore et l'attend.
La fin du roman se passe sur le navire, chacun a un job bien précis à accomplir, puis c'est l'heure du départ, le navire marchand escorté par un destroyer s'élance sur les mers où dans les profondeurs guettent des sous-marins allemands… Des hommes jeunes, plein de vitalité et d'espoirs, affamés de vie, quel sera leur destin ? Honnêtement, je ne vois pas comment le roman aurait pu se terminer autrement.
Si on part du principe que dans un premier roman un écrivain met beaucoup de lui-même, si on compare ce texte avec sa biographie on y trouve de multiples détails qui abondent dans ce sens. On peut même avancer que Wesley et Bill sont deux facettes de Jack.
Vous lirez ce bouquin parce qu'il est bien écrit mais surtout parce qu'il est terriblement frais, il y règne une certaine naïveté et un genre d'optimisme qui font plaisir à rencontrer, une denrée qui semble épuisée de nos jours.

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L'océan est mon frère est clairement autobiographique. Sans doute à la recherche d'inspiration, Kerouac, 21 ans, a pris sa vie comme modèle... Cela dit, à l'instar de ses compagnons de la génération beatnik, il continuera à s'inspirer de sa vie durant toute sa vie... Ici il est donc question de biture, d'errances, de "no future", de poches vides, de vie au crochet des autres, de plaisir immédiat et de rejet de la société. On parle aussi de guerre civile espagnole, de communisme et de guerre.

Bill et Wesley se rencontrent dans un bar. Wesley est marin et il envisage de rempiler dans la marine marchande. Bill est prof assistant à l'université de Columbia (intello comme Kerouac). Il décide de tout plaquer et de s'engager à bord d'un bateau qui va livrer du matériel aux pays en guerre. Kerouac fera partie de la marine marchande de guerre en 1942 (année où il écrira ce roman). le roman va suivre leur progression vers l'océan, fascinant point de chute, attirant mais également synonyme de mort, car les sous-marins allemands rodent.

OK, ce roman est une oeuvre de jeunesse. Inachevée. Non publiée du vivant de Kerouac. Ebauche de ses meilleurs romans à venir. Mais il y a une beauté brute dans les destins qui s'entrecroisent, entre appel du large, rejet de la société et désoeuvrement. Il y a aussi et surtout l'amour de l'océan, de l'aventure, du départ vers l'ailleurs.

Plus largement, j'ai senti à quel point des écrivains contemporains comme Rash ou Carver, Udall, présentaient une filiation avec Kerouac, en ce sens qu'ils peignent l'Amérique que l'on voudrait cacher.
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La publication de Sur la route en 1957 a fait de Jack Kerouac une icône littéraire instantanée - un destin ironique pour un écrivain si désespéré d'être considéré comme iconoclaste. Il était encore plus désespéré d'être considéré comme un génie littéraire.

Voici maintenant le premier roman de Kerouac, La mer est mon frère, écrit alors qu'il avait 20 ans. Qu'il n'ait jamais trouvé d'éditeur de son vivant n'est pas difficile à comprendre. Quand il était plus âgé et plus sage, Kerouac n'avait que dédain pour ce livre – non terminé.

L'écriture doit être inscrite à un concours de mauvaise prose. Les personnages de ce livre ne parlent jamais : ils offrent, rassurent, demandent, expliquent, crient, informent, continuent, confessent, exhortent, chantent, saluent, sourient et bâillent.

C'est l'histoire sans but de deux jeunes hommes qui s'enivrent et rejoignent la marine marchande. L'un d'eux a enseigné la littérature, il permet au jeune Jack (20 ans à l'époque) de montrer qu'il a bien suivi les cours de littérature anglo-saxonne, de Shakespeare à Whitman en passant par Coleridge (The Rime of the Ancient Mariner) que l'un des deux héros lit – le croiriez- vous ? - sur un navire...

Ce n'est certes pas un chef d'oeuvre même si le roman est plein de thèmes, d'idées et de personnages kérouaciens, des jeunes hommes qui boivent beaucoup, et s'intéressent davantage aux yeux des garçons qu'à ceux de leurs femmes...Ces restrictions étant faites, et après avoir ajouté que je ne suis pas le plus grand admirateur de Jack Kerouac, écrivain, j'aime la liberté de sa prose et les libertés de ses héros ...

et en tout, état de cause ce roman d'un post adolescent est beaucoup plus intéressant que des romans multi (et très hautement) récompensés -

non je ne citerai pas de nom ...
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Roman de jeunesse de l'écrivain arpenteur de l'immensité bitumée, et fileur d'étoiles sous le dôme de l'inconnu, de la liberté, qui déjà a son jeune âge plein de maturité, signe une aventure dès plus humaine, fraternelle, le coeur chaud de son bouillon de vie qui attend, un basculement, une excitation vers les frémissements de l'existence, qui s'éveille, ce réveil.

Une histoire de marins pour l'un et qui le deviendra pour l'autre. Une histoire politique aussi et de guerre au loin..
Un livre nourrit de tous ce que nous pouvons aimer chez l'auteur. Dans ses lignes nous pouvons lire l'écrivain naître dans sa joie d'homme de mots.

J'ai beaucoup aimé cette lecture qui m'a rappelé combien j'ai apprécié l'oeuvre de cet écrivain mémorable, l'ayant lu avec l'abondance de l'appétit du lecteur qui se passionne pour le mot, celui qui sonne, qui ouvre tout un monde de phrases et de paragraphes.

Quel bonheur d'avoir été le passager d'un Jack Kerouac survolté, surabondant de verve et de jeunesse !

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Salut les amoureux des livres.
Nous sommes bien dans la même lignée de Sur La Route, écris après celui ci, bien dans cet esprit incroyablement libre, sans attache, loin de l'Amérique puritaine, capitaliste, Kerouac est bien un homme de gauche, se revendiquant comme tel, c'est un hymne à la liberté, à la fraternité, au sacrifice humain pour bouter à jamais le fascisme.
Lisez avec passion Kerouac, notre monde est bien fade, prisonnier de nos pensées réconfortantes, mais tellement ennuyeuses et vaines !!.
Vive la liberté.
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Wesley Martin, jeune matelot taciturne, se lie d'amitié dans un bar avec Bill Everhart, un professeur de littérature anglaise et américaine à l'Université de Columbia. Tout semble les opposer, mais Wesley Martin lui propose d'embarquer avec lui dès le lendemain. le professeur abandonne ainsi une vie convenue pour partir à l'aventure, à bord du navire marchand Westminster en route vers le Groenland. Il découvre alors la vie de marin, une existence sur les flots où l'on refait le monde à chaque conversation.
"L'océan est mon frère" est le premier roman de Jack Kerouac, écrit alors que le chef de file de la Beat Generation n'avait que 21 ans. Considéré comme perdu, le manuscrit a été publié en 2011 aux Etats-Unis, et vient d'être traduit en français. Kerouac y livre un récit en partie autobiographique : jeune étudiant, il avait en effet tourné le dos à l'Université de Columbia pour s'embarquer en direction du Groenland. Expérience éphémère mais qui annonçait déjà cette envie d'ailleurs et de grands espaces, plusieurs années avant ""Sur la route"", son roman le plus célèbre.
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