Un monument de la littérature américaine… sur lequel je me suis cognée. Qui n'a pas entendu parler de ce livre, porte étendard de la «
Beat Generation ». Un titre qui fait rêver, qui a un goût de liberté. Un calvaire de lecture pour ma part : 6 mois pour en venir à bout, en m'accrochant, quelques pages par jour, parce que s'il fait partie des incontournables de la BBC et du Monde, il doit bien y avoir une raison. Je l'avoue, elle m'a totalement échappé.
Ma chronique sera donc bien plus courte à écrire et à lire que le temps qu'il m'aura fallu pour venir à bout de cette lecture pénible. Deux raisons à cette pénibilité : l'ennui et le style. Seul le dernier voyage est écrit avec un peu de lyrisme et de poésie, comme s'il avait été rédigé des années après le reste du récit, par un auteur qui aurait gagné en maturité.
Car
sur la route de
Jack Kerouac, il ne se passe rien, sauf dans cette dernière partie, celle dont nous ne connaîtront jamais la fin puisque les dernières pages du rouleau ont été mangées par un chien.
Ce n'était peut-être pas une bonne idée de s'attaquer à cette version dite « le rouleau original ». Certes on peut relever l'exploit de l'auteur : récit écrit d'un seul jet en 3 semaines. Mas cette version non expurgée n'a ni chapitre ni paragraphe a été pour moi très indigeste. L'écriture est de fait spontanée, rapide presque de l'écriture automatique si chère aux surréalistes. Kerouac écrit comme il parlerait, sautant du coq à l'âne, suivant le fil de sa pensée qui l'emporte parfois dans des méandres nébuleux.
Ce long récit de voyage n'en est pas un, sauf pour le dernier qui l'emmène au Mexique. On suit deux types qui semblent incapables de prendre leur vie en main, notamment Neal Kassidy qui fait l'admiration de
Jack Kerouac. Ils vont de ville en ville, sans autre but que d'y retrouver des copains et des filles (voire des épouses actuelles ou dont ils ont divorcé), et il ne se passe quasiment rien, pas même des rencontres qui auraient pu être riches intellectuellement à défaut de l'être financièrement pour nos voyageurs. La route défile, d'un bout à l'autre des États-Unis, avec pour leitmotiv l'alcool, la drogue et les filles. Un seul but : prendre du bon temps et surtout pas ses responsabilités.
La route de Kerouac s'étire, telle un long ruban, inexorable, long, ennuyeux. Qu'y a-t-il au bout de cette route : le même vide que celui qui remplit la vie de ces jeunes de la «
beat generation », une vie sans joie ni fête, sans exaltation mais empreinte de tristesse, loin de l'esprit de liberté auquel le titre m'invitait.
« Il faut lire «
Sur la route » à 15 ans, après c'est trop » dit-on souvent. C'est clair, je n'ai plus l'âge requis pour apprécier.