AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,74

sur 245 notes
5
8 avis
4
11 avis
3
11 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Kessel aime les gemmes mais pas autant que l'aventure.
Impossible de lire un de ses récits de bourlingue sans l'imaginer assis sur un rocher inconfortable au milieu de nulle part en train de prendre des notes sur un vieux carnet écorné, le front en sueur et le visage buriné par l'écume de ses expériences passées.
Kessel n'a pas eu droit à une petite place dans le Lagarde et Michard mais il dispose de son strapontin dans mon Panthéon personnel. Il fait partie de ces auteurs dont la vie romanesque a perfusé les récits, ceux pour lesquels il faudrait créer une étagère à part dans les bibliothèques, celle des voyageurs révoltés. Je suis certain que Joseph Kessel ne serait pas contre le voisinage de Jack London.
Le lion ne pouvait résister à la jungle birmane et à la découverte de Mogok, la mystérieuse vallée des rubis. Embringué par un vieil ami à la recherche de pierres précieuses disparues, il partit au milieu des années 50 pour le plus grand gisement connu au nord-est de la Birmanie.
Terre sauvage à l'accès dangereux, infestée de rebelles et de moustiques, Kessel y découvre une société à part, très hiérarchisée, obéissant à ses seules règles et organisée autour de l'extraction, du polissage, du commerce et… du trafic des rubis.
La Birmanie était indépendante depuis 1948 (une indépendance négociée par le général Aung San, le père d'Aung San Suu Kyi). L'empire britannique s'était effacé et il avait laissé derrière lui quelques vieux baroudeurs rêvant de fortunes qui n'avaient pas pris de billets retours.
La population de Mogok était bigarrée et bagarreuse mais le rubis unissait tous ces chercheurs d'absolu. A force de gratter le sol des mines, ils vivaient en mitoyenneté avec l'enfer. Ils avaient pactisé pour que les mines continuent à saigner et offrent ces caillots qui font la fortune de certains chanceux et damnent les autres. Comme en science, il y a les éternels chercheurs et quelques rares trouveurs.
Kessel décrit dans ce livre les décors somptueux de Mogok qui donnent envie de remplir son sac de voyage et de passer une semaine en milieu hostile dans sa tente Quechua… au fond de son jardin, confinement oblige. Mais y'en a marre, je veux aller au Myanmar !
Dans ce récit autobiographique, la nature vit, saigne et emprisonne. le monde de Mogok tourne autour des rubis, pas du soleil. Cette dévotion pour un caillou incrusté dans l'écorce terrestre n'étonne guère quand on sait que le plus précieux rubis, le fameux "sang de pigeon" ne se cache que dans cette contrée et se négocie au même prix qu'un diamant. Ces merveilles passent encore aujourd'hui par les mains d'hommes et de femmes qui vivent dans la misère et n'en voient que la couleur. Kessel remonte presque toute la chaîne de production et de distribution. Il ne fuit que les joailleries et les cous fortunés.
Dans les années 50, le voyage pour se rendre sur place était déjà une aventure. Kessel ne fait que transiter en Inde mais il parvient par ses mots à nous encenser ses odeurs.
Le reste n'est qu'humanité. Une humanité brute, sans artifice, la seule dans laquelle l'auteur semble trouver la paix. Comme souvent chez Kessel, il est ici aussi beaucoup question d'amitiés viriles, celles qui ne se déclarent pas mais qui se témoignent à travers une fraternité silencieuse d'anciens combattants. Pas étonnant de la part du parolier du Chant des Partisans, écrit avec Maurice Druon. Montez de la mine, descendez des collines, camarades...
La lecture de ce récit ne tient pas à son intrigue, aussi rare que les rubis dans les filons épuisés de Mogok, mais dans ses couleurs et dans ses personnages réels qui paraissent pourtant moins vrais que nature tant ils sont travaillés comme les pierres précieuses qui les hantent.
Un beau voyage.
Commenter  J’apprécie          1009
A ma grande honte, je dois avouer que je n'avais jamais lu Joseph Kessel.
Ou alors, je ne m'en souviens pas.
Ce livre est le récit de son voyage et de son séjour dans " La vallée des rubis ", en Birmanie.
Kessel est un aventurier : il aime partir à la découverte du monde, même dans des conditions difficiles.
Kessel est, évidemment un très bon écrivain : le langage est châtié, précis, admirable. Chaque mot, chaque adjectif sont employés à bon escient. C'est la raison pour laquelle je me suis plongée dans ce récit au point de sentir les odeurs, de voir les couleurs, les personnages rencontrés, les paysages traversés, les ambiances.
J'appelle ça du grand art !
Kessel est aussi, pour moi, un poète, un poète en prose, mais un poète : j'ai dégusté chaque mot, chaque phrase avec gourmandise.
Or, quand je lis de la poésie ( mais oui, ça m'arrive ) je ne lis qu'un poème à la fois pour bien m'en imprégner.
Avec le livre de Kessel, je me suis " contrainte " à ne lire qu'un chapitre par jour, même s'il m'était difficile de le quitter.
Mais c'est avec bonheur que je le retrouvais le lendemain.
Hélas, le livre est terminé.
Mais je n'en ai pas fini avec cet auteur.
C'est un vrai bonheur de lecture, je vous le conseille vivement !
Commenter  J’apprécie          100
Incroyable texte, sans prétention mais d'une justesse qu'on trouve rarement dans un roman d'aventures où il ne se passe finalement pas grand chose. Kessel déroule son histoire comme il ferait le récit d'un événement vécu, mais avec une vraie force littéraire pourtant.
Il nous emmène cependant vers une fin un peu déconcertante, mais je ne peux plus en imaginer une autre maintenant.
Et en plus, on voyage !

C'est un très beau roman de Joseph Kessel.
Commenter  J’apprécie          50
Sous la plume toujours agréable et fluide de Kessel un beau roman d'aventure, on se laisse porter par le style, l'histoire, les paysages...Du grand Kessel
Commenter  J’apprécie          40
Un récit de voyage exotique et fascinant. le narrateur part avec son ami Jean à la recherche de la fabuleuse collection de rubis disparue célèbre pour sa beauté.
Au fil des pages on découvre un autre monde, la passion des gemmes, et l'histoire de ces rubis disparus.
Commenter  J’apprécie          40
Roman à lire absolument si vous allez en Birmanie. Joseph Kessel nous raconte avec virtuosité son voyage dans ce pays fascinant. C'est avec un immense plaisir que nous le suivons dans son voyage.

Ses récits sont un délice de lecture et décrivent avec grande justesse un pays mystérieux et hypnotique. Quel plaisir de lire ses portraits de personnages plus en couleur les uns que les autres tandis qu'il manie la langue française avec une dextérité qui semble aujourd'hui oubliée.

Le livre, un récit de voyage se lit tout seul. les pages se tournent pour notre plus grand bonheur tandis que nous nous en apprenons un peu plus sur ses aventures au pays des rubis.
Commenter  J’apprécie          10
Kessel est un superbe conteur

Qui s épanouir dans le dépaysement

Il le prouve une fois de plus avec la vallée des Rubis

Il crée une atmosphère tout à fait particulière de ce coin très reculé de Birmanie

Ainsi qu une galerie de personnages fascinants, qu il aime tous.

Un très grand plaisir de lecture
Commenter  J’apprécie          00
On aime être dans la valise de Monsieur Kessel, contempler et toucher ces précieuses pierres, partager son excitation et son étonnement au détour d'une vallée!
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (675) Voir plus



Quiz Voir plus

Mais si, vous connaissez Joseph Kessel !

Avec son neveu, il est l'auteur des paroles d'un hymne à la révolte et à la résistance écrit à Londres dans les années 40 :

L'affiche rouge
Potemkine
Le chant des partisans

10 questions
197 lecteurs ont répondu
Thème : Joseph KesselCréer un quiz sur ce livre

{* *}