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sur 1320 notes
Bienvenue dans ma chronique casse-gueule ;-)
J'avais renoncé à l'écrire mais un ami m'a convaincue du contraire : il se reconnaitra !!

Premier livre lu pour cette rentrée littéraire, tout premier de Yasmina Khadra.
Pourquoi casse-gueule ?
Parce que le sujet n'est pas facile et il n'est pas traité non plus dans l'espérance d'une quelconque volonté de pardon.

Khalil n'était rien, il faisait parti d'un grand rien au sein de sa Belgique natale.
Reconnu par rien, sans ambition, sans avenir, sans plan, sans destin. Comment faire pour se créer une destinée et entrer dans l‘Histoire, faire partie d'une famille, d'un tout, presque devenir une légende, lorsque l'on n'est rien ?
Khalil se met à fréquenter la mosquée.
« J'étais sur leur chemin, objet perdu, ils m'ont ramassé et m'ont gardé puisque personne ne m'avait réclamé. »
« Et la mosquée, plus qu'un refuge, m'a recyclé comme on recycle un déchet. Elle a donné une visibilité et une contenance aux intouchables que nous étions, (...), nous a sortis du caniveau pour nous exposer en produits de luxe sur la devanture des plus beaux édifices.(...). La mosquée nous a restitué le respect qu'on nous devait, le respect qu'on nous avait confisqué, et elle nous éveillés à nos splendeurs cachées…"
Khalil devient ce que nous nommons un kamikaze et décide de participer au massacre du stade de France. Novembre 2015, rappelez-vous.
Essayez d'ouvrir vos chakras, laissez toutes les émotions de haine et de révolte dans un placard, ouvrez votre esprit pour entrer dans celui de Khalil.

Attention, pas de complaisance, pas de pardon, vous ne trouverez rien de tout cela dans ce livre.
Juste essayer, pour quelques pages de se retrouver dans la tête d'un kamikaze dont le gilet n'explose pas et d'imaginer un différent mode de fonctionnement de la pensée.
Car oui, Khalil était prêt au sacrifice suprême. Il avait décidé d'en finir et de devenir « un ange parmi les anges baignant dans la félicité. »
Persuadé de faire partie, ce soir, « des privilégiés du Seigneur », il n'a aucun doute sur le bien-fondé de sa mission, un mal presque nécessaire pour éveiller les consciences et trouver un sens différent à sa vie.
Nous suivons donc Khalil dans sa quête d'un idéal mais surtout le choc et la déception ressentis quand son gilet n'explose pas.
Le questionnement qui suivra, les réactions de son entourage proche, les conséquences mais surtout le mode de pensée du kamikaze, endoctriné, lucide parfois, aveugle d'autres fois, est psychologiquement brillamment disséqué.
Pour moi Khalil est un jeune paumé à Moleenbeck, enlisée dans une vie monotone et sans intérêt.
Le Kamikaze, c'est Khalil magnifié par un idéal, radicalisé, dont le cerveau a été lavé, petit à petit, par des arguments solides et logiques pour un jeune en perdition.

Je trouve que ce qui est totalement abouti dans ce livre, c'est que l'on frôle la raison à presque chaque page. Khalil se pose des questions sur l'échec de sa mission, il suffirait d'une micro seconde de pleine prise de conscience pour qu'il puisse voir les choses avec une totale lucidité.
Sauf que, la peur de redevenir le moins que rien dans son quartier pourri prend le dessus et il ressent une nécessité absolue de faire partie d'un groupe à tout prix, même si ce groupe est celui qui va créer la terreur, la peur, la carnage. Khalil est doté d'un esprit critique, à n'en pas douter mais ses peurs de la solitude et de la mise au ban du groupe prennent toujours le dessus.
Yasmina Khadra nous fait plonger dans un mode de pensée inconnu, et dans certains des préceptes de l'islam.
« L'islamisme n'est pas l'islam, c'est une idéologie, pas une religion. »

Moi je retiens cette phrase, simple et sublime :
« le devoir Khalil, est de vivre et de laisser vivre. Il n'y a pas plus précieux que la vie et nul n'a le droit d'y toucher »

J'ai été terriblement touchée par la fin. Parce qu'elle est réaliste, parce qu'il n'y en avait pas d'autre possible, parce qu'on se retrouve dans un schéma de pensée totalement différent et qu'elle fait tellement sens.
Pour ma première lecture de cet auteur, j'ai été charmée par l'écriture de Yasmina Khadra, la poésie qu'il utilise à bon escient entre des passages de pur réalisme et des questionnements fondamentaux. Un auteur de notre temps qui traite de problématiques de notre temps, sans jamais prendre parti, juste en élevant un peu le débat par la connaissance des aspects plus intimes d'une religion dont on ne connait que ce que les médias veulent bien nous en dire.

Lien : https://audebouquine.blogspo..
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Très vite lu.
Intéressant mais pour moi, trop superficiel.
Le sujet n'est pas assez fouillé.
Il est par contre instructif surtout sur le processus de radicalisation, là par contre, oui, c'est plus profond.
Sinon, cela reste du Khadra, style trop facile et ne me touchant pas.
Je pensais que l'auteur aurait évolué, mais non.
Une déception.
Qui n'engage que moi bien évidemment.
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Une écriture efficace, fluide, agrémentée de métaphores, permet au lecteur de pénétrer facilement, simplement, dans des sujets qui sont souvent ardus. C'est la force de Yasmina Khadra. Avec Khalil, c'est le monde des islamistes prêts à mourir en martyr en se faisant exploser dans un lieu public pour faire le plus de morts, qu'il aborde dans ce roman très réaliste. Il imagine que lors des attentats du 13 novembre 2015, Khalil, un jeune radicalisé, originaire de Bruxelles, devait faire exploser sa ceinture dans le RER, mais celle-ci n'a pas fonctionné. A partir de ce point de départ glaçant il nous entraîne dans le monde de la radicalisation, qui s'appuie sur la petite délinquance, le désoeuvrement, l'errance, l'inactivité, et l'absence de reconnaissance, auxquels s'ajoute parfois des conflits familiaux, pour inculquer à partir de paroles qui se veulent religieuses, des idées détournées, qui veulent laisser croire à une certaine considération, une visibilité, à un avenir radieux, mais conduisent à des actes insensés. Yasmina Khadra ne fait surtout pas l'apologie de ces dérives de la religion, au contraire à plusieurs reprises, il montre combien les musulmans sont opposés à ces pratiques, combien ils rejettent ceux qui s'y laissent entraîner. C'est à nouveau un roman très fort, qui après les précédents, à savoir, " Les hirondelles de Kaloul " où " L'attentat " où bien également " La dernière nuit du Raïs " aide à comprendre des événements qui se déroulent dans des pays arabes, où au nom de l'islam. Comme à chaque fois on est emporté dans cette fiction qui s'appuie sur des faits réels.
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Ils sont quatre kamikazes (mot japonais utilisé en 1944/1945 au sujet des pilotes ) : Khalil, Driss, Lyés et Ali le chauffeur de la voiture qui les conduit avec 2 autres pour s'immoler avec des explosifs au Stade de France et au RER à Paris !
Et, pourtant Khalil, Driss et Rayan ( qui n'est pas avec eux ) ont été élevés ensemble avec la bienveillance de la mère de Khalil...
Rayan a réussi brillamment ses études, mais les 2 autres en mauvais élèves ont du se satisfaire de petits boulots et, l'oisiveté, la haine raciale des autres , la dévalorisation de leur famille, l'injustice et le rejet de la société ont été un terreau favorable pour les vendeurs de " rêves" et d'idéal...ils leur ont fait miroiter le paradis, l'héroïsation au service de la cause de l'Islam et, ils les ont manipulés en leur faisant croire qu'il s'agissait d'un combat juste et divin !
Driss a été tué, Khalil n'a pas pu se servir de son gilet défectueux et, il vit dans l'angoisse de se faire rattraper par la police !
Au même moment, il apprend par l'intermédiaire de sa soeur ainée Yezza que sa jumelle Zahra est morte dans les attentats et par son " émir" Lyés qu'il a été choisi pour participer à une opération kamikaze au Maroc ! Il commence à se poser des questions existentielles au sujet de son engagement envers les " frères " et son attachement viscéral à sa soeur Zahra, à ses origines .
Ira-t'il poser des bombes au pays de son arrière grand père Ba-Cherif, celui qui lisait le coran paisiblement sous un caroubier dans la ferme tribale du Rif, cet ascète qui portait en lui leur histoire, les moments heureux avec sa famille sous le soleil, , la lumière et les cigales ? là ou " le seigneur était en lui et tout autour le paradis " ?
Yasmina Khadra se sert de ce roman pour tenter d'expliquer la "deserrance" de ces petits fils du Maghreb qui ont refusé l'assimilation et/ou l'intégration de leurs ainés et, qui faute d'idéal se sont jetés dans les " bras" de fanatiques en croyant rejoindre le paradis .....
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Le "héros" à la 1ere personne du livre est l'actuel ennemi public n°1 :  il veut mourir en martyr en tuant le maximum de gens. Pourquoi ? Comment ? Puis il ne veut plus. Pourquoi ? Comment ?
Comme Flaubert et son Emma Bovary, l'auteur choque énormément tout en maintenant la morale sauve.
Il va voir au fond, où se trame ce à quoi on ne veut pas croire, ce que l'on ne veut pas voir, contre quoi on se sent impuissant.
Pour nous lecteurs, c'est la magie de la littérature d'aller, depuis son lit ou son fauteuil, là où il est dangereux d'aller physiquement voire intellectuellement et d'avoir l'occasion de se poser des questions en observant ce que, sans cela, resterait invisible, en écoutant ce qui se dit en silence dans les têtes (surtout que Khalil ment sans cesse - et on comprend pourquoi - c'est fou à quel point) .
Qui sait déjà tellement tout que cela ne peut l'intéresser ?
A force de trouver pas mal de réponse à pas mal de questions, du coup, je suis restée sur ma fin concernant la question qui taraude Khalil : "pourquoi ma ceinture n'était pas celle qu'on m'avait dite ?".
En tous les cas : vive la liberté en art. Et merci monsieur Khadra.
Ah, au fait, concernant le style : l'écriture est simple et fluide. Aucun chichi. Parfois, des phrases graves et lourdes de sens que je me suis surprise à relire plusieurs fois, sans les trouver ampoulées - sans être certaine de les avoir comprises 🤔😲. Cela se lit d'une traite, avec plaisir.
C'est mon premier livre de cet auteur. J'en relirai volontiers.
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Cet ouvrage est tout simplement époustouflant. Y. Khadra nous livre une approche d'un réalisme prenant grâce à un jeune homme, symbole de ce fléau qu'est le terrorisme islamiste.
Khalil est animé de remords, de regrets et d'amertume. Il ne trouve, pour seule voix, que celui qui lui promet le paradis éternel et la vengeance de sa naissance. Il nourrit une telle haine que celle ci le rend aveugle à tout ce qui l'entoure. Finalement, en proie aux doutes, on découvre un homme perdu, presque attachant, qui incarne une humanité délaissée.
Ce livre permet d'humaniser, ceux qui commettent l'impensable, sans pour autant les dédiaboliser.
Je recommande ce livre.
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Khalil, jeune belge de Molenbeek originaire du Maroc, a participé aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Sa ceinture n'ayant pas explosé dans le métro parisien, il parvient finalement à rentrer en Belgique pour comprendre ce qui s'est passé.
A partir de cette instant, la machine du doute se met en route dans la tête de Khalil et l'auteur nous fait entrer dans les méandres de son cerveau.
Grâce à l'écriture précise et simple de Yasmina Khadra, qui utilise le "je", le lecteur peut suivre le cheminement de Khalil le terroriste, l'embrigadé, le "frère" devenu perméable à la vie des autres, à leurs bonheurs, y compris à celui de ses proches.
A part sa soeur jumelle Zahra, personne ne peut le raccrocher à la "vie" sur Terre, pour lui qui a basculé, lui le mort vivant, plus rien d'autre que le "Ferdaous" (le paradis) n'existe.
Même son ami Rayan ne peut le ramener à la raison, il a sombré dans la folie, celle qui occulte la vie et les désirs, les siens et celui des autres.
Certes, parfois, "on comprend" pourquoi Khalil a cherché une communauté rassurante à laquelle s'identifier (racisme, famille défaillante, mauvaises fréquentations, misère sociale...) mais très souvent on est révolté par son idéologie nihiliste de l'existence même.
Un récit terrible, un récit que seul Yasmina Khadra pouvait écrire car il est légitime et son écriture est belle, il n'abreuve pas l'histoire de démonstrations inutiles, tout est pesé et nous pousse à la réflexion.
Le passage sur l'embrigadement, fait évidemment penser à celui d'une secte qui exploite les fêlures, magnifie un être suprême et pousse aux actes les plus abjects.
Ce roman se lit presque d'une traite, dans l'urgence, comme celle de l'acutalité.
Un roman nécessaire.
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Ce livre pourrait paraître opportuniste en choisissant comme fil conducteur les attentats du 13 novembre et ceux qui ont suivi. Cependant, le choix du narrateur permet de le distinguer des autres romans. C'est Khalil, un jeune de Molenbeek qui parle. C'est un terroriste. Son absolu dévouement à la cause n'est remis en question que par son ami et ses soeurs pourtant incapables, d'abord d'imaginer son implication totale et ensuite,incapables de le convaincre qu'il fait fausse route. Par le récit de Khalil, Yasmina Khadra nous dévoile l'enchaînement des faits qui entraîne Khalil, petit à petit, comme dans une secte, à être convaincu de l'utilité, de l'obligation du sacrifice final qui devient l'espoir d'une vie meilleure. Très beau texte, simple mais qui marque.
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Quand j'ai acheté "L'attentat", il y a quinze jours, je l'ai fait en connaissance de cause, et connaissais le sujet. Pour "Khalil", c'est parce qu'il s'agissait du dernier livre de l'auteur dans les rayons de mon libraire.
Ecrites à plusieurs années d'intervalle, les deux oeuvres sont "complémentaires", et si dans "L'attentat", ce fait est vu de l'extérieur - un medecin bien installé à Tel-Aviv découvre que la kamikaze était son épouse et va chercher - ou tenter de- des réponses à son acte-, dans "Khalil", ce sont la vision, les doutes et atermoiments de Khalil, kamikaze dont la ceinture d'explosifs n'a pas fonctionné dans le métro après les attentats à proximité du stade de France, en 2015, qui en constituent le sujet.
Quelques mots sur les deux ouvrages, en simultanée, la fonction "ajouter une critique" étant inaccessible sur le site Babelio pour "L'attentat".
Dans "L'attentat", j'ai eu le sentiment, l'impression que ce n'était pas tant le sujet qui primait, mais plutôt la part d'ombre de chacun d'entre nous, celle qui nous échappe à nous-même et qui n'est jamais visible par celui ou celle qui partage notre vie.
Du coup: se connait-on réellement et sait-on comment nous réagirions dans une situation donnée, et agirions-nous de façon identique dans une même situation ? Dans le roman, qu'est-ce qui a fait que le docteur en question n'ait rien perçu, vu, ou senti de "l'évolution" de son épouse, jusqu'au passage à l'acte? Comment peut-on être "trompé" par l'Autre, celui ou celle avec qui nous vivons? Comment n'avoir rien vu venir?
Un medecin d'origine maghrébine, même bardé de diplomes et dont les compétences sont reconnues de façon unanyme, et exerçant en Israël, est-il vraiment accepté par la communauté?
Peut-on définitivement "changer" de vie, et n'est-on, irrémédiablement rattrapé par le passé, ses racines, sa culture?
Si dans l'attentat, on assiste à la "quête", la recherche sur l'autre, dans "Khalil", c'est ce dernier qui se cherche, critiquant ce qu'il a pu encenser et affichant en permanence des attitudes diamètralement opposées.
Attitudes et comportements qui au fil de l'histoire varient du tout au tout en fonction des personnes auxquelles Khalil est confronté...
Et si certaines de ses "valeurs" se voudraient universelles, applicables à tous,ne deviennent-elles pas caduques quand il va se retrouver directement et personellement concerné?
Khalil est-il dans la "bonne" voie ou se trompe-t-il?
Il faudra attendre la fin du livre pour le savoir.
Toujours une écriture fluide chez Yasmina Khadra, avec un petit bémol: on comprend très bien qu'à travers ses personnages -ou certains de ses personnages- c'est l'auteur qui parle, mais du coup, cela donne l'impression d'un même "niveau de culture", d'un même phrasé et d'un maniement de la langue et des idées parfois quelque peu "ampoulé", et du coup, on n'y croit plus trop...
Quoiqu'il en soit, encore un agréable moment de lecture?
Et au prochain!!

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Yasmina Khadra entraine cette fois-ci son lecteur dans l'esprit d'un kamikaze. On évolue dans un labyrinthe psychologique d'un homme, prêt à commettre l'irréparable, à sacrifier sa vie et celles des autres.
Le sujet est très douloureux puisqu'il s'agit des attentats du 13 novembre 2015 à Paris.
❄L'écriture de l'auteur est toujours aussi tranchante et délicate à la fois, audacieuse et dérangeante; Khalil a des doutes, éprouve des sentiments et pourtant il appuie comme un forcené sur l'interrupteur....Khadra interroge sur ces passages à l'acte, accuse et pointe du doigt les vrais coupables...
Un roman à lire absolument!
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