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sur 534 notes
Au coeur d'une Algérie indépendante , libérée du colonialisme à l'aube de tous les espoirs ———, nous sommes en 1963 ———cette nation en état de choc se cherche encore une identité , les français partis, les «  patriotes » n'ont pour compétence que leur foi…

Ils ont accédé à la liberté , pour rencontrer des jours meilleurs ils doivent axer leurs efforts sur la société future , leurs enfants ——-qui , eux,——-représentent l'Algérie de demain .
C'est le cas d'Adem Naït - Gacem , instituteur, cultivé , dans un village situé à l'arrière pays de Blida mais lorsque son épouse Dalal claque la porte pour rejoindre son amant , il ne supporte pas le vide de son absence : colère , indignation , souffrance inouïe l'envahissent .
Adem cherche alors un sens à son malheur mais ne lui en trouve aucun.

Il ne retourne pas à l'école où il enseignait le calcul aux élèves de CP et les leçons de choses au CE1.
Il quitte le village le jour même avec pour tout bagage un sac en toile cirée , sans dire adieu aux voisins ni à sa soeur.
Meurtri , dévasté par la douleur et la trahison de son épouse il se comporte en anti - héros , se laisse balloter au gré de ses rencontres tumultueuses ,se montre arrogant, grossier, ombrageux , taciturne , aigri .

Des rencontres surprenantes jalonnent sa route: un nain en quête d'affection qu'il rabroue méchamment , un musicien aveugle au chant prophétique , un ancien bagnard : Turambo, des déficients mentaux rencontrés à l'asile psychiatrique de Joinville , Rex, Driss , Laïd, des éclopés de la vie , des personnages attentifs ,charitables, pétris de bienveillance et de compréhension.
Adam reste fermé à toutes les mains tendues , un vrai misanthrope, antipathique , affamé de solitude et de colère …

Un homme perdu pour lui - même et pour la société .

Mais il convoque Nikolai-Gogol' des Âmes Mortes ,Frantz-Fanon, Mohammed Dib? Alexandre-Pouchkine, ,Moufdi Zakaria ……
Il a toujours un cahier sur lui…..
Rupture , errance , déchéance , alcoolisme , désirs charnels , rancoeur , place de la femme dans la société , mais aussi réflexion sur notre propension à accepter les épreuves , les affronter ou pas ,refus de rédemption d'Adem….

Jusqu'au jour où ….

Ce livre est doté d'une plume superbe, écriture classique , poétique, au réalisme cru , alternant la noirceur la plus absolue, le bruit et la fureur , à une luminosité splendide …..
Un roman dépeignant une Algérie au début de tous les espoirs !
Un peu désespérant quand même !
.
«  ——- Non, tu ne peux pas être un poète.
Tu as trop de ténèbres dans les yeux . Un poète , c'est L'Enfant des Lumières.
Son esprit est un soleil . Il sait dire des choses qui éveillent aux éclaircies de ce monde » …p 222.

«  Tu vois , tu ne connais toujours rien aux femmes . La femme est un exercice de haute voltige . Ce qu'elle montre n'est qu'illusion , ce qu'elle déclare n'est qu'allusion » …P'388.
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J'ai aimé d'autres romans de l'auteur, mais là pour moi ça a été difficile. Difficile et long. Pour un roman plutôt court.

L'auteur fait le choix d'un personnage central antipathique, méprisable, médiocre. Heureusement que les personnages secondaires sont là. Oui mais voilà je me suis traînée derrière le "héros".... Son histoire ne m'a pas touchée. Donc entre l'histoire et le personnage central, j'étais mal embarquée...
Il m'a fallu la fin du roman et l'arrivée dans la ferme pour déceler une petite flamme d'intérêt. Mais bon il restait peu de pages...

C'est joliment écrit, c'est vrai, l'histoire se passe à une période peu fréquentée (le début de l'indépendance algérienne), mais ça ne suffit pas. J'ai failli arrêter plusieurs fois.
Un coup manqué...
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Le roman débute par une histoire classique, un homme Adem se fait quitter par sa femme. Il ne va pas le supporter et décide du jour au lendemain de tout quitter, son logement, le reste de sa famille et son travail d'instituteur. Il quitte sa vie confortable pour partir à l'aventure. Tout au long de sa route, il va faire des rencontres de personnes particulières mais nécessaire à sa survie tout en voulant d'un coté rester seul, pourtant certaines lui tendent la main. Derrière cette histoire Yasmina Khadra apporte toute une réflexion, des leçons de vie. Face à une épreuve (douleur de l'abandon), nous seul pouvons accepter et trouver la volonté de s'en sortir ou pas.
Finalement cette histoire principale du parcours Adem n'est pas forcement ce que je vais retenir et ce que j'ai préféré de ce livre. Je retiens plus les éléments sur la période où se déroule l'histoire en Algérie, la place des femmes, les personnages particuliers qu'ils rencontrent qui sont plus attachants et marquants (notamment le personnage du nain). Sa plume est toujours aussi douce, fluide, accessible et elle fait voyager…. mais ce n'est pas un coup de coeur pour moi ni mon préféré de Yasmina Khadra (l'attentat reste pour l'instant mon petit chouchou)
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Khadra écrit beaucoup. le meilleur souvent, le pire rarement… « Le sel de tous les oublis » navigue entre ces deux propositions un tantinet réductrices et péremptoires. Pour raconter cette « Algérie [qui] vient d'accoucher par césarienne d'une nation en état de choc », l'écrivain choisit un anti-héros, Adem Naït-Gacem. Ce choix de l'écrivain, s'il convient de l'accepter et même de le louer, tant le pari est audacieux, entraîne, néanmoins, une forme de malaise. le même que d'effectuer un trajet en train avec un voisin bavard dont la dernière rencontre avec du dentifrice commence à dater. Il faut dire qu'il n'est pas franchement sympathique, ce cocu qui ne semble que mériter son infortune. Tombé dans le vagabondage, il parcourt les chemins de son pays, désormais jeune état. Les propos de ce clodo, à qui l'on collerait volontiers quelques super trempes, ne manquent pas forcément d'intérêt mais l'exiguïté du compartiment rend le temps un peu long. La première partie du roman notamment et plus précisément ces longs échanges entre Adem et Mika. La deuxième partie est beaucoup plus intéressante, voire passionnante. Yasmina Khadra dépeint les difficultés de sa jeune nation, entre aspirations progressistes et tentations autoritaires. Là, c'est du lourd, un éclairage sans concession d'une page de l'histoire de l'Algérie, servi par cette plume toujours alerte. du coup les dialogues ne sont plus du verbiage, l'intrigue se tend… Malheureusement, la chute est une nouvelle déception.
Je conserve pour cet écrivain une grande affection mais ce Khadra génère une demi déception. Peut-être un effet de l'âge, ou du temps ? Peut-être ce héros était-il trop atypique pour moi ? Peut-être n'ai-je pas saisi la symbolique de ce conte désabusé ?
Si vous ne connaissez pas cet écrivain, tentez un autre titre, vous avez le choix !
Si vous le connaissez bien, j'attends votre retour avec impatience.
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Marches et démarches d'un homme que sa femme a quitté… et qui devient complètement misanthrope.

Il quitte son travail et sa maison, il noie son chagrin dans l'alcool au point de se retrouver en coma éthylique et d'être envoyé dans une institution pour malades mentaux. Il n'en sort que pour parcours les routes au hasard, seul, parce qu'il ne veut rien savoir de personnes.

Pourtant, il fait de nombreuses rencontres. Chacun lui offre des bribes de philosophies, des bontés, des encouragements à profiter de l'amitié et la chaleur humaine, mais rien ne semble capable de l'émouvoir. Il continue à refuser tout lien avec les autres, même si un jour, une femme…

Un roman tranquille, au rythme de la marche, pas vraiment passionnant, mais qui offre l'occasion de jolies citations poétiques, de réflexions sur l'importance de vivre en société.

Un Khadra différent, un peu décevant, avec un héros pas très sympathique. Mais ce genre de misanthrope existe peut-être… (un défi pour les services sociaux?)
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Lorsque Dalal, sa femme , le quitte pour un autre homme, Adem Naït Gacem est effondré , il laisse sa vie d'avant , son travail d'instituteur et son logement et part , sans but, dans les rues de son village , ne s'arrêtant que pour boire dans les bars jusqu'à devenir une épave .

Cette première partie du roman est peu engageante, et je me suis demandée où Yasmina Khadra voulait nous entrainer dans la déchéance de cet homme jeune alors que l'Algérie vient d'obtenir son indépendance ,que les traces de la guerre sont encore vives dans les esprits et que beaucoup de rêves restent à accomplir.

La deuxième partie de l'histoire ressemble à un conte philosophique, Adem y croise des personnages originaux dont le nain Mika qui le prend sous son aile, rôle inversé de Don Quichotte où c'est le plus faible qui part à l'assaut de la démission de vivre de l'autre .

Adem ignore tout début de résilience et reste un homme maussade, ingrat et totalement antipathique, refusant d'aller vers les autres , d'ouvrir ses bras ou simplement de remercier...

L'écrivain , dans cette histoire sombre , raconte les débuts hésitants de cette jeune Algérie dont profitent certains hommes sans scrupules,, reproduisant les situations de supériorité que les algériens viennent de combattre , il introduit également dans ce récit la place toujours aussi compliquée des femmes dans cette société marquée par la tradition .

le caractère si désagréable de Adem, personnage principal du livre, a tout de même bien gâché mon plaisir de lecture , c'est dommage car j'apprécie la verve de et le talent de Yasmina Khadra

Je remercie NetGalley et les Editions Julliard
#LeSeldetouslesoublis #NetGalleyFrance
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Le roman s'ouvre sur une rupture et un départ, Dalal annonce à son mari qu'elle le quitte.

Le monde s'effondre aux yeux d'Adem, enseignant, il décide de renoncer à toutes ses responsabilités et il démissionne. Il fuit sa vie en partant sur les routes, avec pour seul bagage un sac de toile et sa souffrance, plus rien n'a de sens ! L'alcool va l'aider à noyer ce chagrin insurmontable, ce qui va le conduire à être enfermer dans un asile. Réussissant à se libérer, il va reprendre la route et errer jusqu'à une nouvelle rencontre. Dans cette noirceur du monde, un personnage lumineux va lui apparaître, mais sera t-il reconnaître sa chance et la saisir ?

Yasmina Khadra nous décrit avec talent la souffrance et la colère, colère d'avoir été abandonné. C'est l'histoire d'une incompréhension qui mène à une amertume de tout et envers tout et tout le monde. Ce personnage m'a touchée mais en même temps il m'était insupportable, comment se laisser habiter par tant d'aigreur, de colère, comment ne pas essayer de s'en sortir autrement, en s'ouvrant aussi aux autres. le peu qu'il va essayer de faire n'est que par intérêt ! Mais en même temps n'est pas notre lot à tous ?

Un roman grave et sombre dans une Algérie qui vit ses premières heures de l'indépendance. La vie est rude, les blessures suintent toujours dans les coeurs et les corps meurtris. L'espoir est-il possible ? Combien de temps faut-il pour se remettre debout ? Pour faire à nouveau confiance en la vie et en les Hommes ?
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Ce que j'ai ressenti:

« Tu crois qu'on peut sécher la mer? »

Je ne sais pas, mais je sais que certains hommes peuvent avoir le coeur desséché, se mettre du sel, encore et encore, sur la plaie et sombrer dans des eaux troubles. Je sais aussi qu'on peut arriver à s'enfermer tout seul, même en étant libre. J'imagine très bien l'oubli. L'oubli de soi, des autres, de tout, de l'essentiel. Je sais que la solitude et la négativité font des héros taciturnes, et pourtant, Adem Naît-Gacem restera dans ma mémoire.

Parce que des fois, ils s'en vont tout simplement. Par manque de courage, d'intérêt, d'amour, les jours heureux s'en vont. Les êtres humains, aussi. Reste alors le vide, le sel sur la plaie, la fuite en avant…Adem Naït-Gacem est un homme brisé. En perdant sa femme, il perd l'envie d'être, de donner, de recevoir. Je l'ai donc suivi jusqu'au bout de son errance et ses interrogations sur un chemin très sombre, peuplé de chimères et de fantômes. Il ne reste, certes, plus rien des jours heureux, mais en devenant un vagabond aigri, il fera des rencontres étonnantes et me mettra face à mes propres questionnements. Il est des jours comme ça, où la rencontre se fait. Comme un appel, une évidence. La rencontre avec un livre, un personnage, un auteur, et ça marche. Parce que c'est le bon moment…Parce que sur la route de l'errance, ce bout de chemin ensemble, c'est mettre des mots sur l'amertume et réfléchir sur la volonté d'agir ou pas. de parler ou pas. de ruminer ou pas. Et c'est bien. Ce temps d'arrêt, ça permet de voir les mains tendues, les coups de pouces du destin, l'importance de la culture, l'ivresse de la poésie, l'essentiel de la vie.

J'ai aimé ce conte initiatique, parce qu'il s'éloignait du merveilleux, qu'il racontait ces moments compliqués qu'on traverse, à un moment ou à un autre et qu'il faut affronter. J'ai aimé la résonance de la poésie et l'étrange écho de la marginalité. Et j'ai aimé le voyage. L'Algérie fragile, fébrile, belle, vivante, possible. Il y avait quelque chose dans cette histoire de mystérieux et d'intense, comme si, sous la douleur, il allait jaillir de l'eau ou du feu. Qu'il n'en tenait souvent à pas grand-chose, que d'un seul être souvent…Peut-être, celui qui tient en main, son destin ou le livre…Je vous laisse méditer là-dessus, et je vais voir si je peux pomper la mer ou ramener sur la rive, les quelques rêves que j'aurai laissé tomber à l'eau ou le Sel de tous les oublis

« Tout ce que tu vois, c'est que du bruit et du vent, des turbulences qu'on ne fait que traverser pour aller à l'air libre. »
Lien : https://fairystelphique.word..
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Le sel de tous les oublis est un roman déroutant tel que sait les écrire Yasmina Khadra.
de quel oubli parle-t-on ?
Est ce l'oubli des autres ou est ce l'oubli de soi ?
" Si tout le monde te déçoit sache
qu'il y en a d'autres dans la vie
sèche la mer et marche
sur le sel de tous les oublis "

" de quelle mer parles-tu vieillard ?
de celle de tes larmes "

Adem est un instituteur dans les années 1950/1960 en Algérie aux confins de l'indépendance de son pays.
Sa femme Dalal vient de lui annoncer qu'elle le quittait.
Adem quitte tout aussi. Son école, ses élèves et tel un Don Quichotte il part pour l'errance.
Errance qui rime avec ivresse, pauvreté mais aussi rencontres.
Errance qui séchera l'âme et qui fera apparaitre le sel de tous les oublis.
A travers le portrait d'Adem, Yasmina Khadra nous parle de l 'Algérie des années 50. Une Algérie vivant par le colonialisme et dans la tradition de ses peuplades berbères ou Kabyle.
Quand Adem "est plaqué" par sa femme on ne peut s'empêcher de faire le lien avec l' Algérie qui va plaquer son colonisateur.
Ce colonisateur qui s'en va et qui laisse le sel de tous ses oublis.
Ce sel qui deviendra rapidement un pouvoir militaire dictatorial. On passe d'un extrême moyenâgeux aux affres du pouvoir unique.
En écho à ce monde politique obtus , Yasmina Khadra nous livre un livre où les femmes savent prendre leurs libertés.
De façon très différente Dalal et Hadda sont des femmes libres qui regardent droit devant.
Ce n'est pas obligatoirement le cas d'Adem, poursuivis par ces démons et son égoïsme. Pourtant sur son chemin d'errance, de nombreux personnages vont s'offrir à lui pour méditer sur la possession, la rupture.
Des personnages à la marge de la société ( nain - fous ) qui le laisseront dans ces interrogations .
Don Quichotte est toujours en quête , tout comme Adem ou encore l'Algérie. Pourtant les femmes....
Déroutant








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Choqué. Dévasté. Tel est l'état d'Adem quand sa femme lui apprend qu'elle le quitte. Il abandonne sa vie, sa maison, son métier d'enseignant pour prendre la route.

Je l'ai suivi dans sa traversée du désert, espérant qu'il se relève, qu'il finisse par rebondir, se relever plutôt que d'errer telle une âme en peine, seul et solitaire. Perdu et perclus d'une douleur infinie. D'une souffrance sans fond.
Des rencontres jalonnent son chemin, des possibilités d'un lendemain, mais Adem nous offre son désespoir, son arrogance et sa misanthropie sans faillir chaque jour qui passe.

Un livre sombre, dans une Algérie qui panse ses blessures au lendemain de son indépendance, au même titre que notre antihéros, meurtri et habité par ses fantômes.
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