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3,39

sur 96 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
A l'occasion de la rentrée de septembre 2020, les éditions du Bélial proposaient de découvrir deux nouveaux ouvrages dans leur collection « Une Heure Lumière » : le premier était « Vigilance » (une claque, dont nous avons déjà parlé ici), le second « Les agents de Dreamland », qui m'a laissée un sentiment plus mitigé. Écrite par Caitlin R. Kiernan et figurant parmi la liste des nominés de prestigieux prix littéraires, la novella met en scène deux agents secrets d'un genre un peu particulier puisqu'ils sont visiblement chargés de s'occuper d'affaires dans lesquelles le paranormal pourrait être impliqué. Or, ce duo à la « X-files » tombe sur un os lorsqu'il découvre une véritable scène de massacre au fin fond de l'Arizonna. Massacre provoqué par les délires d'un gourou et dont la seule survivante (mais dans quel état !) tient des propos décousus qui pourraient laissé croire à l'intervention d'une entité extraterrestre. le récit alterne entre différentes périodes, même si l'autrice revient souvent à l'affaire de l'Arizonna, et on comprend vite que certains événements relatés se déroulent bien après. Il en résulte un sentiment d'étrangeté, renforcé par le flou permanent qui règne autour de la « créature » à l'origine de cette invasion et pour laquelle on comprend que l'autrice a puisé dans le répertoire de Lovecraft. Ce flou tient également aux nombreuses références historiques ou culturelles que brasse cette novella et qui ne sont jamais vraiment explicitées, si bien que de nombreux lecteurs (parmi lesquels je figure) passeront sûrement à côté de quantité de messages et subtilités.

Outre les contours brumeux de l'intrigue, le texte déroute également par le comportement de ses personnages dont on peine à saisir l'état d'esprit et à comprendre les décisions. Qu'il s'agisse du Signaleur aussi bien que d'Immacolata Sexton, les membres de ce duo pour le moins étonnant intriguent mais n'intéressent pas vraiment, si bien que leurs états d'âme ou leur conflits intérieurs ne provoquent que peu de remous chez le lecteur. Lui est un peu trop stéréotypé (le vieux de la vieille désabusé qui sombre dans l'alcool et la misanthropie) et elle très (trop) mystérieuse puisque ses particularités (et sa nature ?) étonnantes ne seront jamais explicitées. Il en va de même pour l'intrigue, trop nébuleuse, même s'il faut avouer que certaines scènes sont assez marquantes (comme celle de l'interrogatoire de la survivante sur son lit d'hôpital, ou la vision glaçante du futur de la Terre des années après les faits). Finalement, ce qui marque et séduit le plus à la lecture de cette novella, c'est incontestablement l'ambiance : oppressante, poisseuse, dérangeante. On sent bien que quelque chose de terrible se prépare, et le fait qu'on ne parvienne pas vraiment à mettre des mots sur la menace renforce l'angoisse du lecteur. L'influence de Lovecraft se fait alors manifeste, et on se prend alors à penser à d'autres récits qui empruntaient eux aussi récemment à l'univers horrifique du maître du fantastique, qu'il s'agisse d'une « Cosmologie de monstre » (Shaun Hamill) ou de « American Elsewhere » (Robert Jackson Bennett). le propos reste toutefois ici plus décousu et trop rapidement évoqué pour véritablement intriguer le lecteur qui refermera le texte avec le sentiment d'être passé à côté d'une histoire qui aurait pu s'avérer exceptionnelle mais qui n'est ici qu'esquissée.

Caitlin R. Kiernan signe avec « Les agents de Dreamland » une novella sombre et déroutante qui séduit par son ambiance crépusculaire et par les emprunts à Lovecraft, mais qui court le risque de perdre le lecteur par une narration décousue, des personnages trop distants et un propos trop sibyllin.
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Contrairement à Vigilance dont le résumé m'avait de suite frappée par sa rudesse et son culot, c'est le côté mystérieux et alambiqué des Agents de Dreamland qui m'a attirée ainsi que la présence de cette drôle  de créature en couverture. J'ai effectivement eu le récit mystérieux et alambiqué que j'attendais mais peut-être trop, au point d'être passée totalement à côté de cette nouvelle...

Avec elle, je découvrais Caitlín R. Kiernan, une autrice américaine de près de 60 ans qui a déjà publié chez nous deux titres aux univers également un peu rudes La fille qui se noie sur une schizophrène, en 2014 chez Panini (Eclipse) et La Légende de Beowulf, une revisite jeunesse de la célèbre légende, en 2007 chez Michel Lafon. Aucun n'avait un univers de science-fiction comme ici. C'est donc une nouvelle facette de son oeuvre que l'on découvre avec la nouvelle Les Agents de Dreamland.

Dans ce court texte de 125 pages, nous suivons une drôle d'enquête menée en juillet 2015 par le Signaleur, un homme désabusé n'attendant plus grand-chose de ce monde et Immacolata Sexton, femme auréolée de sombres et terrifiantes légendes. Leur mission : enquêter sur une secte dont on vient de retrouver les membres, morts, dans leur campement au fin fond du désert. Une jeune femme en a réchappé. Persuadée d'être investie d'une mission sacrée, elle représente peut-être une bombe à retardement pour toute l'humanité.

L'éditeur présente ce texte comme un récit réinterprétant le canon lovecraftien au filtre des X-Files, c'est tout à fait vrai et clairement les pages où j'ai le plus accroché sont celles où ce mélange est le plus clair, le plus évident. Ces brefs moments m'ont donné des frissons et m'ont fait regretté d'être passée au travers du reste.

Pourquoi ne suis-je pas rentrée dans ce récit ? J'ai d'abord eu énormément de mal avec la narration totalement éclatée proposée par l'autrice qui fait naviguer en avant, en arrière, dans le temps, avec des chapitres qui m'ont paru quasiment indépendants les uns des autres, où pour moi il ne se passait rien et où je ne voyais pas du tout où elle voulait en venir. Il y avait pour moi une suite de phrases quasiment sans queue ni tête desquelles je n'arrivais pas à dégager une intrigue. C'est très perturbant.

Ajoutez à cela, un personnage principal : le Signaleur, dont la voix ne me parlait pas du tout. Je le trouvais d'abord trop familier, et ensuite très perturbant puisque lui aussi me perdait dans les méandres de ses pensées. J'étais totalement perdue et même le héros ne m'aidait pas à me raccrocher aux voiles...

C'est vraiment dommage, car comme je le disais plus haut, les brefs moments où tout s'éclaircissait, notamment quand Immacolata Sexton a pris la parole et quand la mystérieuse témoin était étudiée et interrogée de près, rendaient le récit vraiment intéressant et je me suis dit que s'il avait été fait le choix de creuser plus cela, ça m'aurait vraiment plu. Parce que oui, il y a un mystère grandissant autour d'elle, un mystère qui a de lourdes conséquences, que c'est astucieux de ne pas nous en montrer de premier abord la portée de celui-ci et que ça peut potentiellement faire monter l'effroi. Ce flou correctement exploité aurait vraiment pu me faire vibrer comme dans La couleur tombée du ciel de Lovecraft.

Malheureusement pour ma part, je n'ai pas réussi à saisir toutes les références de l'autrice, je suis restée bloquée sur le côté flou et déroutant du récit qui m'a vraiment laissée sur le bord de la route.

Heureusement d'autres, peut-être moins novice en lovecrafteries, ont plus apprécié ce récit. Cela dépend donc de nos bagages, je pense. Vous pouvez découvrir leurs avis ici.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Ne vous attendez pas à un duo à la Mulder et Scully, comme la quatrième le laisse suggérer. Loin s'en faut ! Je ne sais pas très bien comment décrire ou résumer ce livre tellement tout est...perché, de manière tantôt géniale, tantôt déroutante. Pour donner les grandes lignes, une secte menée par Drew Standish s'installe au Moonlight Ranch. Après un bon lavage de cerveau, les cadavres de plusieurs disciples sont retrouvés là-bas dans un état encore jamais vu par les services secrets qui emploient le Signaleur, un vieil agent sur le déclin. Ces corps ont “éclos”. Si le mot évoque l'image d'une fleur, la vision du Signaleur est bien plus macabre. Son enquête consiste à retrouver Standish et découvrir l'origine du “champignon” hautement contagieux responsable de la mort de ces jeunes fanatiques. Parallèlement, la sonde New Horizons s'approche de la planète Pluton, un détail incongru mais qui a son importance.

J'avais d'abord pensé que le récit appartenait au genre horrifique mêlant quelques éléments de science-fiction. Mais apparemment il y a un nom officiel, le weird (bizarre en français). Je n'en avais jamais entendu parler, mais le nom semble assez approprié à ce que j'ai lu.

L'autrice, qui est née dans les années 1960, parsème tout le récit de références culturelles. Forcément, étant américaine et d'une tout autre génération que moi, un certain nombre de ces références n'ont pas fait tilt, c'est dommage. J'ai eu la sensation de manquer certaines clés de compréhension pour vraiment apprécier l'intégralité du texte, mais j'ai tout de même trouvé la lecture prenante et marquante. Je conseille d'être bien attentif quand vous le lirez car des éléments de réponse sont donnés au compte goutte et l'ordre des chapitres ne correspond pas à la chronologie des événements.
Lien : https://www.paracosme.com
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Que se passe-t-il si vous mélangez X-Files, mythologie des Grands Anciens telle qu'imaginée par Howard P. Lovecraft et voyage temporel ? L'une des réponses possibles pourrait être Les Agents de Dreamland, et son récit halluciné éclaté en plusieurs parties. D'un côté, nous suivons le Signaleur, un agent fédéral qui pourrait être le frère désabusé de l'Homme à la cigarette de la série créée par Chris Carter ou de ce vieux Dudley Smith cher à James Ellroy. Quelque part dans un coin désertique du sud-ouest des États-Unis, il doit échanger des informations sur une récente tuerie liée à un mouvement sectaire avec une homologue britannique qui le terrifie. de l'autre, nous suivons Chloé, ex-droguée californienne récupérée par le gourou de la secte et, on le comprendra vite, responsable du massacre. Mêlée à ceci, la disparition puis réapparition mystérieuse de la sonde New Horizons et un futur apocalyptique où des créatures insectoïdes ont asservi l'Humanité. Quel est le lien entre tous ces éléments, c'est ce que les histoires croisées de Les Agents de Dreamland veulent reconstituer.
Sauf qu'à trop vouloir bien faire, le lecteur s'y perd. En effet, ce court roman semble plus être une première partie d'une oeuvre plus longue en devenir qu'un récit complet en soi. Qui sont les envahisseurs ? Comment passons-nous de la situation actuelle au futur apocalyptique visité par l'une des protagonistes ? Qu'est-ce que le Dreamland au juste ? Autant de questions qui resteront sans réponse. Et pourtant, malgré ce goût d'inachevé, Les Agents de Dreamland offre un prisme différent à la mythologie lovecraftienne, avec l'utilisation de monstres moins visibles que Cthulhu, Nyarlathotep ou les Shoggoths. Elle y mêle cette atmosphère propre aux conspirations gouvernementales qui firent les beaux jours des séries TV et certains films des années 90. Avec une certaine langueur dans l'écriture, magnifiquement restituée par la traductrice, évoquant Bagdad Café et sa bande originale sirupeuse.
Lien : https://www.outrelivres.fr/l..
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On suit une enquête sur une secte dont les adeptes sont morts transformés en champignons. Une enquête surnaturelle assez classique mais vraiment efficace. La fascination de ces jeunes gentes sans avenir pour un gourou leur promettant la rédemption est évidente mais peu développée. : comment en sont-ils arrivé à fixer la neige sur une vieille TV en espérant y entendre le message primordial de l'univers ?

Une seule d'entre eux sera interrogé avant d'être totalement perdue. Nous n'en saurons pas beaucoup plus sur les motivations de tout ce petit monde puisque les deux gourous sont également retrouvés morts : pourquoi donc avoir fait tout ça ??

Si les enquêteurs sont plus attachants, lui flic bourru-alcoolique-truand, elle voyageuse temporelle (je crois). le semble fascinante et en avoir tant à nous apprendre sur leurs enquêtes à travers le monde entier… au lieu de ça on la laissera simplement avec le sous entendu que les spores en causes seraient liés à un tardigrade spatial arrivé aux US quelques temps avant…

C'est le reproche que je ferai à ce cours opus : j'ai à peine le temps de rentrer dans l'histoire que la voila achevé. Sans pour autant avoir vraiment répondu. Les chapitres très courts s'enchaînent, mais ne nous apportent finalement pas ce qu'on attendrait. J'ai l'impression d'avoir lu les premiers chapitres d'un roman de plus grande ampleur…

Mention pour le bandeau « fortement visuel, viscéralement dérangeant » … je comprends a pub voulue mais c'est pas très beau d'exagérer ainsi !
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Mouais ! Au départ on se dit "c'est quoi ce livre" ! Les premiers chapitres... je ne comprends pas puis arrive enfin celui où tu accroches et qui te donne envie de savoir la fin. Il y a beaucoup de termes techniques, scientifiques, des aller-retour sur différentes époques. le cours des histoires de chacun est décousu mais au milieu du livre j'ai pu remettre de l'ordre dans ce livre - il faut donc persévérer.
- le signaleur est minable et désespéré par ce monde, Drew est terrifiant par son emprise et projet, Immacolata est froide, calculatrice, observatrice ; ni plus, ni moins. Tout se joue par Chloé une junkie qui s'accroche à Drew dans l'espoir d'un monde meilleur. Quant à ceux qui dirigent le monde et bien...
Histoire flippante quand même. Ah mais non pas envie d'une fin comme celle-ci. Oh Dame nature que tu peux être cruelle, terrifiante dans ton évolution.
Le sujet est intéressant ainsi que la fin mais la construction m'a bloqué, j'ai souvent lâché. A lire quand même quand tout va bien, hein !
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Sensation étrange à la lecture de cette novella. Les Agents de Dreamland reprennent une bonne partie des bons éléments de X-Files : agents du FBI désabusés, complots, surnaturel, enquêtes au frontières du réel...
L'ambiance est poisseuse et intrigante, elle permet de s'immerger dans l'histoire rapidement. Et puis les contours du récit deviennent de plus en plus flou au fil des pages, au point que j'ai perdu de vue le scénario. Est-ce que j'ai raté des pages ?
Malgré la brièveté du texte, c'est très décousu. Dommage, avec plus d'épaisseur et moins d'enfumage, ça aurait surement mieux fonctionné.
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Une histoire très courte, divertissante mais qui ne me laissera probablement aucun souvenir. L'histoire n'est pas originale, pas surprenante et est beaucoup trop courte. Ou alors, mauvais choix de sujet pour une nouvelle.

J'ai l'impression de n'avoir lu que le début d'une histoire qui aurait pu se développer sur plusieurs centaines de pages. Là, c'est clairement trop peu. le contexte et l'intrigue sont à peine placés, les personnages à peine présentés et voilà que c'est déjà fini.

Hormis celà, il n'y a pas grand chose à dire sur cette nouvelle, je suis presque certaine qu'elle doit avoir une plus belle palette de nuances dans sa langue originale.

J'ai trouvé les dialogues banals, les personnages sont à peines esquissés et on n'a aucunement le temps d'approfondir qui que ce soit ou de s'y attacher.

C'est vraiment dommage ! Une lecture faite pour divertir un court instant, un peu comme un épisode de X-Files, qui vous laissera forcément un goût de trop peu et n'aura pas le temps de marquer votre mémoire.

Bonne lecture !
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