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EAN : 9782379380150
200 pages
Editions du Long Bec (17/04/2019)
3.64/5   18 notes
Résumé :
Octobre 1963 : le jeune Joaquim Aubert -le futur dessinateur Kim- fait de l'auto-stop sur une route du sud de la France. Il a arrêté ses études aux Beaux-Arts et il lui reste une année avant de commencer son service militaire. Sans plus réfléchir, il a pris sa valise et s'est mis en route pour l'Allemagne. Joaquim va arriver dans ce pays, comme tant d'autres Espagnols qui ont traversé l'Europe à la recherche d'un travail.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Espagne - Allemagne années 1960.
Ce livre graphique relate un épisode de l'histoire espagnole moderne, ainsi que de l'histoire moderne allemande. Suite à un accord passé entre les deux pays, l'Allemagne accorda à des femmes et des hommes espagnols des autorisations de séjour et de travail, ce qui devait permettre d'abord aux autorités espagnoles franquistes de se libérer d'un trop plein de bouches à nourrir, aux allemands de reconstruire, pour partie, leur pays et aux femmes et hommes concernés de faire fortune et, par là même, d'envoyer de l'argent à leurs familles.
L'auteur, Kim (Joaquin dans la BD) fut de ceux-là.
La fortune, ce leurre, ne vint pas. Il ne disposait que d'un visa de touriste vite périmé et considéré, donc, comme un sans papier.
Faite de petits boulots, de rencontres, d'amours passagères, de franches amitiés et d'aides réciproques, la vie suivit son cours en épisodes, ici, finement racontés.
Servi par des dessins que j'ai considérés au début naïfs, académiques, pour changer d'avis et, par la suite, pleinement les apprécier, cette histoire est plus vécu avec enthousiasme qu'avec pessimisme (pouvait-il en être autrement?).
Le noir et blanc passe bien car la région, souvent enneigé, reste, malgré tout, assez triste. La Ruhr n'a rien de la Riviera. L'ensemble et les vignettes, assez abondantes, attirent la sympathie, d'autant que les personnages, nombreux, sont fort bien campés et dessinés ainsi que reconnaissables au fil de l'histoire. Kim a le chic pour représenter la masse, le nombre, l'affluence, bref, partout où il y a du monde : bals, places publiques, gares...
Les textes passent bien, se lisent bien, il n'y en a ni trop, ni trop peu, suffisamment pour que l'ensemble forme un bouquin intéressant.

Je remercie Babelio pour cette masse critique et les Editions du Long Bec de m'avoir transmis cet ouvrage

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Avec Un rêve d'ailleurs, le Barcelonais Kim poursuit dans la veine du dessin biographique, avec cependant deux changements notables : un nouvel éditeur (la maison alsacienne le long Bec) dont les parutions actuelles sont particulièrement intéressantes et maquettées avec beaucoup de goût, et surtout l'abandon de son scénariste Antonio Altarriba pour verser dans l'autobiographie !

Les deux dernières BD de Kim (L'aile brisée et L'art de voler) racontaient en effet les vies des parents d'A. Altarriba. le duo fonctionnait bien, les scénarios mêlant habilement L Histoire, et particulièrement la période franquiste, et histoires personnelles.
Petit temps de doute en attaquant donc cette lecture, avec l'appréhension d'être déçu par un dessinateur qu'on avait apprécié fortement lors de ses deux dernières publications !

Le style ne change pas, on retrouve ces personnages à l'aspect bonhomme, et sympathiques au premier coup d'oeil, mais pouvant se révéler comme de vrais salopards par la suite (mention spéciale aux faux avocats exploitant les nouveaux arrivants !). le dessin peut apparaitre un peu simpliste au premier regard, mais on est vite impressionné par la richesse de chaque case, et le boulot sur l'encrage. Kim ne se fiche pas de la figure de ses lecteurs, et on peut espérer le voir passer prochainement sur des formats plus grands pour profiter pleinement de son art !

La galerie de personnages est toute aussi impressionnante ! Kim, en racontant sa jeunesse dans un road-movie qui l'emmène dans une R.F.A. du début des années 60, en pleine croissance économique nécessitant un apport de main-d'oeuvre étrangère (ici espagnole mais pas que...), enchaine les rencontres en tout genre, et arrive à susciter chez le lecteur immédiatement empathie et intérêt pour ses personnages. On est même triste de les perdre parfois trop rapidement.

Si l'ouvrage est moins politique que les précédents, une dénazification non achevée apparaît toutefois venant hanter quelques cases, tout comme le régime dictatorial du pays abandonné !
Quant à l'histoire, bien difficile de raconter cette odyssée initiatique rythmée par les galères, la difficulté du travail, les rencontres, le sexe (des créatures féminines sacrément crumbesques !), les joies, les peines ! Un dénominateur commun à tout cela cependant : Kim en tire une énergie incroyable, évitant tout misérabilisme et pathos !

Chapeau Kim, on ne décroche pas de Un rêve d'ailleurs, et on envie presque l'auteur de cette jeunesse admirablement racontée !

Merci aux éditions le long bec et à Babelio - Masse critique pour l'envoi de l'album !
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« Un rêve d'ailleurs » nous conte un épisode de la vie du dessinateur espagnol Joaquim Albert dit Kim. Ce dernier a vécu les sombres années du régime dictatorial franquiste alors que toute l'Europe de l'Ouest s'ouvrait et s'épanouissait dans la démocratie.

Vers 18 ans, peu avant son service militaire obligatoire, il décide de partir en Allemagne de l'Ouest pour fuir sa triste condition. Il découvre alors un pays en pleine mutation qui a tourné la page sur ses années de guerre. Il y a du travail pour ceux qui se retroussent les manches sans s'enterrer dans la fainéantise. Il exercera son talent pour les beaux-arts en vendant quelques oeuvres à droite et à gauche. Cette expérience à l'étranger se présente comme une sorte d'apprentissage de la vie et de ce qu'il va devenir. C'est un pays ouvert d'où ce rêve d'ailleurs.

C'est assez bien dessiné avec un trait totalement maîtrisé. La lecture a d'ailleurs été assez agréable avec un bémol cependant. En effet, c'est long, voire très long, avec beaucoup d'anecdotes à raconter au fil de ses rencontres qui vont le construire.

Au final, un rêve d'ailleurs permet d'avoir un autre regard sur l'Allemagne d'après-guerre en plus d'être une odyssée initiatique.
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Je ne connaissais l'auteur que de nom. Je savais qu'il s'agissait d'un dessinateur engagé contre l'extrême droite, et c'est tout. Autant dire que j'ai été heureuse quand j'ai vu son nom s'afficher dans la liste des ouvrages proposés pour cette Masse Critique.

L'ouvrage semble autobiographique, et évoque une petite histoire dans la grande. L'Allemagne et l'Espagne mettent au point un accord permettant à des Espagnols de travailler et vivre facilement en Allemagne, afin d'aider à la reconstruction du pays et pour que les autorités franquistes aient moins de bouches à nourrir. Pour les Espagnols, c'est un moyen de fuit la misère et de gagner de l'argent. Kim fait partie du voyage. Et ce déplacement se transformera en une forme de quête initiatique, ornée de nombreuses rencontres marquantes.

Connaissant uniquement l'engagement politique de l'auteur, j'ai été surprise de l'absence de propos engagés, mais cela ne m'a pas dérangée: le dessinateur se consacre à brosser de manière efficace une galerie de personnages extrêmement diversifiée, auxquels on s'attache le scénario est simple et bien mené, les pages défilent sans que l'on s'en rende compte.

Niveau style graphique, je n'ai pas forcément adhéré à la façon de dessiner les personnages, trop naïfs à mon goût. Mais en y regardant bien, j'ai été impressionnée par la densité des cases et le travail d'encrage. Les tons de gris sont magnifiques, les nuances superbes. Chaque case recèle énormément de détails, et cette minutie force le respect.

En conclusion, un ouvrage sympathique. J'ai aimé le découvrir, mais ni l'histoire ni le style graphique n'ont été un coup de coeur. A force, je connais mon genre de romans graphiques, et si je suis heureuse d'être partie à la rencontre de cet auteur méconnu pour moi, son style ne correspond pas vraiment au mien.
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Alors oui certains passages sont un peu longs, quelques scènes semblent se répéter, mais l'essentiel est bien dans le témoignage historique inconnue, de nous français du moins. Une tranche de vie du dessinateur, qui nous montre un aspect méconnu de l'après guerre côté Espagne et Allemagne.
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critiques presse (1)
ActuaBD
23 juillet 2019
Kim Rêve d’ailleurs et nous invite dans son parcours initiatique à travers l’Europe. [...] Ce titre autobiographique relate des faits datant des années 1960, mais dont les résonances sont terriblement actuelles à l’heure où l'on instrumentalise une fois encore les fameux « migrants ».
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le bus est parti à l'heure. Il était presque plein. Je crois qu'on était tous espagnols. Visages sombres, chacun avec sa solitude, son histoire, ses souvenirs et son futur incertain.
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Moi j'allais vers le nord...vers le froid. J'avais l'intention de rejoindre l'Allemagne...A l'époque, c'était la terre promise...il y avait du travail pour tous et on pouvait y devenir riche en un an...
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Il n'y a que deux conduites avec la vie : Ou on la rêve ou on l'accomplit.
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