Roman très court - cent cinquante sept pages - dans lequel
Stephen King poursuit un objectif plus didactique que celui d'amuser, effrayer ou distraire ses lecteurs. Il veut les faire réfléchir à une certaine idée qu'il a des histoires qu'on se raconte, avec un début, un milieu et une fin, par rapport à ce qui nous arrive dans la réalité : beaucoup d'inconnu, et quasi jamais d'explications...
Du coup, son
Colorado Kid peut en frustrer plus d'un. Car pour étayer sa théorie, il met en scène un journaliste du Globe venu interviewer les deux vieux briscards du journal local de Moose-Lookit, au large du Maine : il veut publier une série d'articles sur des phénomènes inexpliqués, et se demande si les deux compères,
David Bowie, 65 ans, et Vince Teague, 90 ans, n'en auraient pas quelques unes en réserve.
Il repartira bredouille, mais Stephanie McCann leur stagiaire, a senti qu'ils ne disaient pas tout. Et en effet, une histoire mystérieuse, ils en ont une. Mais elle ne ferait pas une bonne histoire à publier. Et ils vont la lui raconter, et elle devra réfléchir et leur démontrer ses aptitudes de journaliste.
J'ai beaucoup aimé cette histoire, dont le sujet pour le coup n'est pas réellement la découverte de ce mystérieux cadavre en avril 1980 et surnommé le
Colorado Kid, mais les relations entre les trois journalistes - les vieux de la vieille et la petite nouvelle - et ce qui fait qu'un fait divers peut se transformer en histoire ou pas. Et une certaine conception du métier de journaliste, donc d'écrivain dans une certaine mesure.
Bref, pas de grand frisson, mais on est tenu en haleine tout de même. Et j'ai bien aimé cette approche.