Éventuels spoilers donc aux lecteurs futurs et présents ; si vous ne souhaitez rien apprendre qui risque de vous gâcher le plaisir de la découverte, je vous invite à passer votre chemin.
Je retrouve donc Danny - l'enfant de Jack doté du
Shining - à travers différentes périodes de sa vie. D'abord trois ans après la destruction de l'Overlook puis rapidement sur une autre période de son enfance avant de le découvrir adulte et en proie au même problème d'alcoolisme de son père. J'ai eu une belle déception de le voir au fin fond du trou, mais à mesure que la lecture avançait je me suis rendue compte que je ne me serais pas autant attaché à lui si il n'avait pas eu ce parcours chaotique avant de remonter la pente peu à peu.
Danny est un adulte fort récalcitrant au don qui l'habite, d'où (en grande partie) la dépendance à l'alcool qui aide à assoupir son don. Danny voit du pays parceque sous l'emprise de l'alcool il devient plutôt violent et se pointe à ses différents jobs bien imbibé mais surtout parce-qu'il ne se sent à sa place nulle part. Pourtant il finit par toucher Son fond dans une situation plutôt sordide qui va le poursuivre de honte et le "poussera" à en finir avec la bibine. A partir de ce moment il va se poser et rencontrer quelques personnes qui seront déterminantes pour lui et sa sobriété toute neuve. Il se retrouvera finalement embarqué dans une lutte contre un convoi de camping-caristes qui en ont après les enfants possédant le Don et notamment Abra, jeune fille en possession d'un pouvoir surpuissant, qui en sait un peu trop sur ceux qui se font appelés le Noeud Vrai.
Pour ma part, la première chose à signaler, c'est qu'il ne vous faut pas vous attendre à une ambiance similaire à
Shining. Je ne sais pas pour vous mais ce qui me faisait frémir dans
Shining n'étaient pas les fantômes mais Jack Torrance. Les livres de King en eux même ne me provoquent pas de frissons de terreur, mais si il y a bien un personnage qui m'a provoqué de réelles sueurs froides c'est le père alcoolo de Danny. du fait de sa personnalité lunatique (un euphémisme, je vous le fait pas dire) qui le rend imprévisible, sa présence rend l'atmosphère carrément malsaine. A côté Doctor Sleep a des airs de promenade de santé.
En commençant ma lecture, je me suis demandé si c'était bien le King qui l'avait écrit. A la lecture des premières pages, je ne parvenais pas à reconnaître son écriture que je lis depuis bon nombre d'années - je vous l'accorde grâce aux traducteurs (et peut-être bien que ce ressenti vient seulement de là, mais je n'y crois pas trop) - pourtant l'effet s'est atténué au fur et à mesure que j'évoluais dans l'histoire. Les personnages ont joué en cette faveur. Ils sont une réussite comme dans n'importe quel roman de King, qui a le pouvoir de leur donner vie mieux que n'importe quel autre auteur d'après moi.
D'ailleurs j'aurais aimé un plus long roman puisque bien que la question du devenir de Danny est une belle réussite, j'ai un goût de "pas assez" en ce qui concerne l'intrigue avec les membres du Noeud Vrai. A partir du moment où la troupe va prendre connaissance de l'existence d'Abra et inversement, tout s'est enchaîné rapidement et j'ai dû refréner mon envie de connaitre la suite pour faire durer le livre un peu plus longtemps. Oui, j'aurais apprécié que cette partie de l'histoire dure un peu plus et que son final ne soit pas aussi "facile".
Il y aussi eu cette révélation faite à l'approche de la confrontation avec Rose Claque qui m'a rendue incrédule à tel point que j'ai demandé de vive voix à mon bouquin si il ne se foutait pas un peu de ma gueule. Et là encore j'ai mastiqué l'idée un moment et fini par déceler que c'était peut-être plus qu'une facilité trop énorme pour être vrai.
Il n'en reste pas moins que j'ai passé un très bon moment de lecture, bien meilleur qu'avec
Shining qui n'est pas vraiment un de mes romans préférés du King. Je pense que c'est une histoire qui, si vous ne connaissez pas l'auteur, peut facilement vous donner envie de découvrir plus avant sa bibliographie. Et malgré quelques avis divergents, j'estime qu'il n'est pas nécessaire de lire
Shining auparavant, bien qu'effectivement il y ai beaucoup de références au livre. Pour moi, ces nombreux "clins d'oeils" font que le lecteur a les cartes en main pour lire Doctor Sleep tout en comprenant parfaitement de quoi il retourne dans
Shining.
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